vendredi 6 février 2015

La Mission des Elfes bleus d'Istin, Duarte & Saïto - Elfes, tome 6

La Mission des Elfes bleus d'Istin, Duarte & Saïto - Elfes, tome 6

Fiche détaillée

Scenario > Jean-Luc Istin
Dessin > Kyko Duarte
Couleur > Saïto
Editeur > Soleil Productions
Série > Elfes, tome 1
Genre > Fantasy
Date de parution > février 2013
Nombre de planches > 52

auteur
(sources : Evene & Bedethèque)

Istin

Né à Pontivy en 1970, Jean-Luc Istin s’inscrit après le bac à l’école de notariat à Paris où il étudie pendant une année. Il réalise rapidement que ce n’est pas sa voie et décide de se réorienter. Il entre alors à l’EPPREP, où il suit, cette fois, des études d’expression visuelle.  A 22 ans, il est déjà l’auteur de nombreux scénarios. En 1999, il participe à un fanzine intitulé Avenir. A cette époque, il concrétise deux de ses projets : Aquilon et Arthur Pendragon. Egalement dessinateur, Jean-Luc participe à la création d'une nouvelle série de collectifs sur le thème des contes et légendes celtiques : Les Contes du Korrigan. Pour Soleil, il se lance avec Dim D. sur un projet ambitieux dans la pure tradition de l'heroic fantasy mais traité graphiquement de façon novatrice : ainsi naît Le Seigneur d'ombre. Avec Eric Lambert, il crée une deuxième et grande série, Merlin, qu’il nourrit régulièrement. Très prolifique dans l’heroic fantasy, Jean-Luc Istin, avec plus d’une quinzaine d’album et la réédition en 2006 de la série de science-fiction Aleph initiée avec Dim D. conjuguée au développement des Brumes d’Asceltis, avec Nicolas Jarry, rappelle une nouvelle fois qu’il est à même de proposer à ses lecteurs des aventures trépidantes.
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 Duarte

Kyko Duarte est né en 1975 à Málaga, en Espagne. Cet autodidacte réalise ses premiers contrats dans le domaine de la publicité pour des télévisions locales. En 1997, il rencontre son inséparable partenaire, Miki, et travaillent ensemble dans le dessin de presse et d'humour. Depuis 1999, le quotidien de sa ville a publié plus de deux mille de ses dessins. De Sang Froid sera sa première BD en album.
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Saïto   

Diogo Saïto, brésilien, est né à Pilar do Sul, illustrateur, dessinateur et professeur, il a commencé sa carrière artistique en 1999 par l'enseignement de la peinture sur toile. Aujourd'hui, il vit à Sao Paulo, travaille comme illustrateur indépendant et professeur de dessin. Il a illustré plusieurs campagnes publicitaires, couvertures de livres, des jeux, des livres et des bandes dessinées.
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quatrieme de couverture

Alors que les jours s'amenuisent et que les nuits s'allongent, quelque chose dont le régent d'Aspen ignore la nature s'est éveillée. Lentement, il se distille dans l'air comme une sensation qui refroidit et raidit l'échine des plus braves. On tue les hommes. On retrouve leurs cadavres aux lueurs de l'aube. Étrangement, ce sont les plus solides guerriers qui trépassent en premier. Puis leurs cadavres disparaissent... Les gens d'Aspen ont peur. Le régent implore l'aide d'Aamnon, le roi des Elfes bleus du Nord qui répond à sa requête.
Une mission est envoyée dans le Nordrenn, une enquête menée par Lanawyn et Turin...

avis personnel

Suite au succès de cette saga-concept, une 2ème saison a lieu (qui sera suivi apparemment d'un 3è - et ultime ?- cycle), selon le même principe : des tomes indépendants consacrés à une race d'elfe dans le même ordre de parution que le 1er opus. Nous retrouvons donc l'Elfe bleue Lanawyn, peu de temps après la fin du tome 1. Le roi des Elfes bleus du Nord, Aamnon, appelé à l'aide par le régent d'Aspen, envoie en Borduria une seconde mission, la première ayant mystérieusement disparu. Lanawyn, pour constituer son équipe, recourt à de vieilles connaissances, comme l'humain Turin (apparemment cher à son cœur) et l'ork nécromancien Nerrom, dont l'humour m'avait beaucoup plu dans le tome 1, mais également à de nouvelles figures, toutes de sa race cette fois, telles que Laewyn, une sœur des sens, Athé'non et Valamen, un couple de chasseurs émérites, Oriann, un puissant guerrier, et Tunnga, un marin des mers du Sud.

Comme dans le tome 1, nous avons droit à une enquête aussi classique qu'efficace, d'autant que l'intrigue s'enrichit non seulement de reliquats du tome 1 mais également de nouvelles données très inquiétantes pour le reste de l'univers elfique... Par exemple, le pouvoir du Crystal des Elfes bleus semble être passé en partie en Lanawyn !

En tout cas, la construction narrative rend le récit captivant, la peur s'insinuant insidieusement dans le cœur du lecteur et des protagonistes au fur et à mesure de leur avancée dans le Nodrënn, le tout mis en valeur par un découpage dynamique et des illustrations magnifiques. J'avoue que je suis restée cramponnée au livre tout le temps de ma lecture, d'autant que la fin ouvre de nouvelles perspectives en mettant au jour une menace, momentanément contenue certes, mais prête à s'étendre au reste du monde elfique... Je me demande comment les autres races vont être touchées dans les tomes suivants !

J'ai également apprécié les interventions de Nerrom, qui, en plus d'être caustiques, nous en apprennent davantage sur les orks, dont les ethnies et l'organisation paraissent aussi variés que ceux de leurs ennemis elfes - quelle ironie ! ^^.  Les elfes noirs sont à nouveau évoqués quand Nerrom et Laewyn comparent les pratiques magiques des orks et des Corrompus...

Bref, une suite passionnante, qui amorce un fil rouge avec les autres races...

Appréciation :

note

La Mission des Elfes bleus d'Istin, Duarte & Saïto - Elfes, tome 6

Parutions :

Saison 1 :
Tome 1, février 2013 > Le Crystal des Elfes bleus  (scénario > Jean-Luc Istin ; dessin > Kyko Duarte)
Tome 2, mai 2013 > L’Honneur des Elfes sylvains  (scénario > Nicolas Jarry ; dessin > Gianluca Maconi)
Tome 3, août 2013 > Elfes blancs, coeur noir (scénario > Olivier Péru ; dessin > Stéphane Bileau)
Tome 4, oct. 2013 > L’Élu des demi-elfes (scénario > Corbeyran ; dessin > Jean-Paul Bordier)
Tome 5, janvier 2014 > La dynastie des Elfes noirs (scénario > Marc Hadrien ; dessin > Ma Yi)

Petit classement dans l'ordre de mes préférences :

 

Saison 2 :
Tome 6, juin 2014 > La Mission des Elfes bleus  (scénario > Jean-Luc Istin ; dessin > Kyko Duarte)
Tome 7, août 2014 > Le Crystal des Elfes sylvains  (scénario > Nicolas Jarry ; dessin > Gianluca Maconi)
Tome 8, oct. 2014 > La Dernière Ombre (scénario > Olivier Péru ; dessin > Stéphane Bileau)
Tome 9, janvier 2015 > Le Siège de Cadanla (scénario > Corbeyran ; dessin > Gwendal Lemercier)
Tome 10, mars 2015 > Elfe noir, coeur sombre (scénario > Marc Hadrien ; dessin > Ma Yi)

extrait

 La Mission des Elfes bleus d'Istin, Duarte & Saïto - Elfes, tome 6  La Mission des Elfes bleus d'Istin, Duarte & Saïto - Elfes, tome 6

divers

ABC de l'Imaginaire 2015

Challenge ABC 2015 Littératures de l'Imaginaire de Ptitetrolle - 2/26

  
Challenge Littérature de l'Imaginaire organisé par MarieJuliet (9/12)

 

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jeudi 5 février 2015

L'Homme de la Sierra de Pauline Libersart

L'Homme de la Sierra de Pauline Libersart

Fiche détaillée

Auteur > Pauline Libersart
Editeur > Láska
Genre > romance érotique, western
Date de parution > 2013
Format > ePub
Poids du fichier > 3,21Mo (177 pages)

auteur

 
Pauline Libersart a toujours été passionnée de lecture. Adolescente plutôt timide, sa meilleure amie s’appelait « carte de bibliothèque municipale ». Elle a ensuite entamé des études sérieuses pour trouver un travail tout aussi sérieux. Ce qui n’a jamais empêché une partie de son cerveau de continuer à tricoter des scénarios.
Sa bibliographie : Pour un instant de vérité (16 juillet 2013), Pour un instant d'incompréhension (10 décembre 2013), L'Homme de la sierra (10 décembre 2013), Amelia la Scandaleuse (7 avril 2014), Dans la ligne de tir (26 mai 2014), la trilogie Le Club des A (à partir d'octobre 2014).
site de l'auteure -
blog de l'auteure -
sa Page Facebook -

quatrieme de couverture

Amélie est une héritière du Sud, élevée pour être une véritable dame. Hélas, la guerre civile a tout détruit sur son passage : sa maison, sa fortune et surtout, sa famille. Tentant de rejoindre un oncle et une tante installés dans l’Ouest, elle se retrouve seule et sans argent au cœur de la Sierra Nevada. Un rancher taciturne lui offre alors sa protection, mais il y a un prix…
Dallas vit seul sur ses terres, tel un paria. Quand le hasard met sur son chemin la jolie Amélie, il saisit sa chance d’obtenir un peu de compagnie. Il est loin de réaliser qu’il a affaire à une demoiselle de la bonne société… Lui qui est plus habitué aux bêtes qu’aux humains, comment réussira-t-il à la séduire, pas seulement pour une nuit, mais pour la vie ?

première phrase

 "La nuit tombait déjà sur la sierra, et Amélie dut se résigner à camper."

avis personnel

Malgré mes deux expériences malheureuses avec la romance western, j'ai retenté ma chance, mais cette fois avec une auteure française, et je ne dirai qu'un mot : Halleluiah ! Hosanna aux plus hauts des cieux ! (ouais je sais ça fait 7 mots mais j'ai du mal à réprimer ma joie !! ^^) car la malédiction qui frappait mon goût pour les beaux cow-boys a été vaincue et mon petit cœur de midinette comblé !

Or donc, Pauline Libersart nous embarque aux côtés de son héroïne, Amélie Beaumont, jeune aristocrate de Charleston que la Guerre de Sécession a jetée, elle et sa mère Marguerite sur la route de l'Ouest afin de rejoindre les seuls membres restants de la famille, à Sacramento. Malheureusement, un accident de diligence lui enlève sa mère, et Amélie se retrouve seule, sans argent et sans escorte pour continuer son voyage. Or, traverser la moitié d'un état tout en évitant les bandits, les indiens et les bêtes sauvages s'avère extrêmement risqué... si bien qu'elle se voit contrainte d'accepter l'offre de Dallas, un cow-boy qui l'a déjà sauvée une fois des avances grossières d'un rustaud : sa protection contre l'obtention de ses faveurs...

Oui, je sais, assenée comme cela, cette proposition semble des plus sordides, mais contre toute attente, l'auteure évite habilement les chausse-trappes d'un tel postulat de départ. Elle prend en effet le temps de nous décrire les sentiments des deux protagonistes, la barrière sociale qui les oppose, le contexte de l'époque si peu favorable aux femmes...si bien que leurs choix, parfois choquants à nos yeux, semblent en parfaite cohérence avec leur situation respective...

Car même si la décision d'Amélie de s'en remettre à Dallas pourrait s'apparenter à de la "prostitution", la position des femmes de l'aristocratie de l'époque n'en est pas si éloignée que cela, condamnées à des mariages non choisis et à l'accomplissement de leurs devoirs conjugaux:

« Pour faire son « devoir conjugal », lui avait assené [sa mère], il suffisait d’éteindre la lumière et de ne pas bouger. Ce n’était, après tout, qu’un moment désagréable à passer, et le seul moyen d’avoir des enfants...
(page 23)

De même, Amélie surprend, au temps de leur vie protégée, une conversation de sa mère avec ses amies sur l'attitude que doit adopter une femme lors des rapports :

 « Le mieux, c’est de ne pas bouger pendant qu’ils font leur affaire… »
À l’époque, elle n’avait pas compris ce qu’elle voulait dire…

La jeune femme se déshabilla, plia ses vêtements et enfila sa chemise de nuit, mais il lui fut impossible de retrouver son bonnet de dentelles. Elle démêla lentement et soigneusement ses cheveux, refit sa natte et se coucha, décidée à faire semblant de dormir quand il rentrerait. Ce stratagème l’arrêterait peut-être. Autrement, s’il se comportait comme la veille, sans la brutaliser, elle était sûre d’être capable de rester immobile pendant qu’il lui ferait subir ça et de le supporter. Tellement d’autres femmes l’avaient fait avant elle...
(page 47)

Amélie a reçu une éducation rigide, et même si, face aux épreuves qui l'ont durement touchée, elle a su renoncer à ses privilèges et au carcan de son éducation pour s'adapter à sa nouvelle vie, le choc des cultures avec Dallas est bien réel et déstabilisant, surtout dans leurs rapports homme/femme.

L'auteure alterne les points de vue entre Amélie et Dallas, ce qui nous permet de pénétrer au plus profond de leurs pensées, et met en valeur l'abîme d'incompréhension et de préjugés qui menace constamment de les séparer.

D'autant que la vision qu'a Amélie de Dallas n'est guère favorable puisqu'elle le décrit au début comme un "cowboy mutique, un être grossier et sans éducation." (page 24)

Ajoutez à cela des difficultés de communication, aggravée par la nature excessivement silencieuse du jeune homme (Amélie ne saura rien de Dallas jusqu'à la presque fin...) auquel elle doit arracher quelques rares informations, et le sentiment de honte qu'elle éprouve face à la perte de sa respectabilité, qui la ferait rejeter par les siens.

On ressent à travers l'écriture de Pauline Libersart toutes les émotions, tous les doutes, toutes les souffrances qui étreignent nos deux héros.
Dallas éprouve un complexe d'infériorité, ce qui le rend parfois soupçonneux sur les motivations d'Amélie, qui doute de son côté de la sincérité de son cow-boy ! Comme vous pouvez le constater, cela n'était pas gagné d'avance entre eux deux (même si, romance oblige, on sait comment cela va finir ! ^^)...

En outre, les deux héros sont terriblement attachants.

Amélie est une jeune femme déterminée et courageuse. Contrairement à sa mère, inadaptée aux réalités de la vie, elle a su faire front au chaos que la Guerre de Sécession a laissé dans leur vie et prendre en main sa destinée.

Dallas, lui, est un homme désespérément solitaire, dont l'histoire personnelle est particulièrement poignante. Ses origines le rendent peu sûr de lui face à la belle sudiste raffinée, et il souffre du dégoût et du rejet qu'elle semble afficher à son égard. Difficile de ne pas craquer pour cet homme avide de tendresse mais qui ne sait comment exprimer ses sentiments...

On suit donc la progression de leurs sentiments avec beaucoup d'intérêt.

Malgré mon ressenti très globalement positif, j'aurais quelques réserves à émettre : vers la fin, les scènes de sexe s'enchaînent un peu trop, même si on comprend qu'elles symbolisent l'évolution de leurs sentiments et de leurs relations... De même, j'ai été déçue par une des révélations de Dallas concernant son rôle dans le sauvetage de la diligence, révélation inutile selon moi au récit et entachant la vision favorable que l'on a de lui en le rendant un peu manipulateur...

Pour conclure, une délicieuse romance qui prend le temps d'installer l'histoire et de fouiller la psychologie des deux héros avec beaucoup de sensibilité. De plus, les scènes de sexe ne sont jamais vulgaires, et savent éviter, malgré le contrat passé entre Amélie et Dallas, tout malaise au lecteur. J'ai appris que l'auteure allait donner une suite à cette histoire, et je la lirai sans aucun doute possible....

Appréciation :

note : 4 sur 5

extrait

 Un craquement plus fort que les autres la fit sursauter, et elle se redressa brusquement. Elle avait dû s’assoupir… Le feu était presque mort. Inquiète, elle saisit le scalpel qu’elle avait toujours au fond de sa poche. Une bien piètre arme...
Une ombre inquiétante et silencieuse se détacha lentement de l’obscurité. Un ours ? Tremblante de peur, la jeune femme se rencogna contre la paroi. Un nouveau craquement la fit tressaillir. La bête approchait…   
Reste calme, tu sais te défendre, s’encouragea-t-elle silencieusement même si elle avait pleinement conscience de la réalité de ses forces et de ses chances.
L’ombre grandit et, à la faible lumière de la lune, elle identifia la forme d’un stetson. Elle reconnut alors le cliquetis des éperons avant de voir ses bottes éculées lorsque l’homme avança jusque dans le faible halo du feu. Il était revêtu d’un épais et probablement très chaud manteau de cuir et de fourrures, qui lui donnait cette allure large et étrange. Il tirait son cheval par la bride et, attachées au pommeau de la selle, elle entrevit des longes qui tiraient ce qui devaient être deux mules, encore en partie dissimulées par les arbres.   
Un homme, et pas un ours… Ce n’était pas beaucoup plus rassurant pour une femme seule. 
Tétanisée, Amélie ne dit pas un mot — et lui non plus. Avec des gestes calmes, il alla attacher son appaloosa près du poney indien d’Amélie. Il le dessella tranquillement puis, sans rien demander, ôta également la selle du petit cheval pie. Le cowboy les bouchonna efficacement avant de s’éloigner pour s’occuper des mules de la même façon.   
La jeune femme n’osait pas dire un mot, retenant son souffle et serrant toujours son arme entre ses doigts gourds.    Lorsque l’homme ramassa sa selle et s’approcha d’elle, elle se raidit. Elle avait beau se raisonner, s’exhorter au calme, ses dents se mirent à claquer, cette fois pas seulement de froid. Sans lui demander la permission, il posa sa selle juste à côté d’elle. Ensuite, il prit la couverture qui y était attachée et la lui tendit silencieusement. Étonnée, Amélie la prit gauchement, puis, se décidant brusquement, s’enroula dedans.   
« Merci », chuchota-t-elle.   
Elle eut l’impression que le cowboy haussait les épaules. Il se détourna, toujours silencieux, et s’agenouilla pour remettre une bonne quantité de bois dans le feu, lentement, méthodiquement. Les flammes s’élevèrent rapidement, vives, et la jeune femme sentit une vague de chaleur venir jusqu’à elle et réchauffer ses joues. L’homme se redressa et passa dans la lumière. C’est à ce moment qu’elle le reconnut.
(pages 8-9)

divers

 Rendez-vous : le premier mardi chez Stephie c'est permis...

 Ma 14ème participation au RV de Stephie.

Challenge "50 états 50 billets" organisé par Sofynet
Ma 12ème participation au challenge de Sofynet - nuitée en Californie

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mercredi 4 février 2015

Baby Challenge 2015

Le but :
Le but de ces challenges est de lire le plus possible de livres d'une sélection donnée. Chacune est obtenue en fonction des votes des membres sur les fiches bibliomania des livres. Elle correspond aux 20 titres les plus plébiscités autour d'un même genre : Fantasy, Fantastique, Bit-Lit, Chick Lit, Théatre, Thriller....

Attention : pour les séries, nous ne tenons compte que d'un seul tome par liste, pour ne pas qu'une saga se retrouve trop souvent citée dans la sélection.

Vous pouvez lire les livres dès maintenant si ce challenge vous intéresse. Le but n'est pas comme le Big Challenge de lire un nombre de livres en une année, mais d'arriver au perfect, à 20/20 au 31.12.2015 ! Ou du moins d'essayer ^^, sachant qu'il existe différents paliers, correspondant à différentes récompenses. A vous de voir quel palier vous souhaitez atteindre si d'aventure vous sentez que le perfect est infaisable. 

 

Médaille d'or : 20/20
Médaille d'argent : 16/20
Médaille de bronze : 12/20
Médaille de chocolat : 8/20



 

Je choisis de participer aux genres Classique /  Théâtre :

Baby Challenge 2015

1 ~    Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell
2 ~    Série - Anne de Lucy Maud Montgomery
3 ~    Le Comte de Monte-Cristo de Alexandre Dumas
4 ~    Orgueil et Préjugés de Jane Austen
5 ~    Lettre d'une inconnue de Stefan Zweig
6 ~    À l'est d'Eden de John Steinbeck
7 ~    Série - Les Misérables de Victor Hugo
8 ~    L'homme qui plantait des arbres de Jean Giono
9 ~    Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand
10 ~    Les Raisins de la colère de John Steinbeck
11 ~    Série - Les Trois Mousquetaires de Alexandre Dumas
12 ~    Jane Eyre de Charlotte Brontë
13 ~    Série - Musashi de Eiji Yoshikawa
14 ~    Nord et Sud de Elizabeth Gaskell
15 ~    Les Métamorphoses de Ovide
16 ~    Othello de William Shakespeare
17 ~    Anna Karénine de Léon Tolstoï
18 ~    Don Quichotte de Miguel de Cervantès
19 ~    Persuasion de Jane Austen   
20 ~    Rebecca de Daphné Du Maurier

JOKERS
1 ~    Les Malheurs de Sophie de Comtesse de Ségur
2 ~    Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos De Laclos
3 ~    Premier amour de Ivan Tourgueniev
4 ~    La Confusion des sentiments de Stefan Zweig
5 ~    Des souris et des hommes de John Steinbeck

6/20

Baby Challenge 2015

1 ~    Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand
2 ~    Novecento : Pianiste - Un monologue de Alessandro Baricco
3 ~    Othello de William Shakespeare
4 ~    Les Mains Sales de Jean-Paul Sartre
5 ~  Série - Trilogie marseillaise de Marcel Pagnol
6 ~    La guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux
7 ~    Les justes de Albert Camus
8 ~    Le Roi Lear de William Shakespeare
9 ~    Hamlet de William Shakespeare
10 ~    Roméo et Juliette de William Shakespeare
11 ~    Lucrèce Borgia de Victor Hugo
12 ~    Caligula de Albert Camus
13 ~    Bérénice de Jean Racine
14 ~    Oedipe roi de Sophocle
15 ~    On ne badine pas avec l'amour de Alfred de Musset
16 ~    Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare
17 ~    Horace de Pierre Corneille
18 ~    La Nuit de Valognes de Eric-Emmanuel Schmitt
19 ~    La Machine infernale de Jean Cocteau
20 ~    Macbeth de William Shakespeare

JOKERS
1 ~    Iphigénie de Jean Racine
2 ~    Antigone de Sophocle
3 ~    Antigone de Jean Anouilh
4 ~    Un Tramway nommé Désir de Tennessee Williams
5 ~    La controverse de Valladolid de Jean-Claude Carrière

4/20

Rivers of Babylon de Peter Pišt'anek

Fiche détaillée 

Auteur > Peter Pišt'anek
Editeur > Fayard
Genre > contemporain, roman de mœurs satirique
Date de parution > 1991 pour l'édition originale , 2010 pour la présente édition
Titre original > Rivers of Babylon
Nombre de pages > 417
Traduction > du slovaque par Michel Chasteau

auteur
(sources : Fayard)

Peter Pišt'anek


Né en 1960, l'écrivain slovaque Peter Pišt'anek a été musicien dans un groupe de rock, a travaillé dans la publicité et a mis en ligne un magazine sur Internet. Il est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages. Son roman Rivers of Babylon, le premier d'une trilogie, paru en 1991 en Slovaquie, a été loué pour son originalité, son inventivité et la maîtrise de son style.

Photo : © DR


quatrieme de couverture

Bratislava, hiver 1989-1990. Rácz, jeune paysan simple et costaud, débarque de sa province natale en vue d’amasser le petit pécule qui lui permettra d’épouser la grosse fille chaste du boucher de son village. Il se retrouve employé comme unique chauffeur d’un vieil hôtel de luxe, l’Ambassador, dont le système de chauffage repose sur d’antiques chaudières nécessitant un entretien particulier. Très vite, le jeune homme se rend compte de l’immense pouvoir que lui vaut désormais le rôle de «maître du feu». Allumant et éteignant le chauffage au gré de ses humeurs, il soumet rapidement la masse grouillante des habitants de cette nouvelle Babylone, constituée d’une faune cosmopolite et bigarrée : service administratif corrompu, personnel servile, escrocs à la petite semaine, prostituées aux dents longues, touristes libidineux, ex-membres de la Sécurité d’État reconvertis en policiers corruptibles... Commence alors l’inexorable ascension du fringant anti-héros Rácz qui, de despote violent, se mue bientôt en démiurge omnipotent.
Mélange de roman de mœurs satirique, fiction politique au vitriol, conte philosophique, cette œuvre crue et burlesque, au comique dévastateur, met le doigt sur le système perverti et corrompu qui a régné dans les pays satellites de l’URSS au lendemain de la chute du mur.

première phrase

" Au matin l'ouvrier-chauffeur se réveille avec une telle haine dans l'âme qu'il n'a même pas envie de manger."

avis personnel

Je dois avouer que le début du roman ne m'avait guère enthousiasmée, et m'avait fait craindre un long moment d'ennui, mais très vite, on se retrouve embarqué dans cette satire du régime totalitaire communiste et du rêve obsessionnel de certains Slovaques de devenir riches à l'instar des Européens de l'Ouest...

L'intrigue se déroule presque à huit-clos dans un vieil hôtel de luxe de Bratislava, L'Ambassador, dans les années 1989-1990, c-a-d entre la chute du mur de Berlin et la Révolution de velours.
D'entrée de jeu, la stupéfaction saisit le lecteur à la découverte du fonctionnement économique communiste complètement ubuesque : non seulement, Donáth, le chauffagiste, effectue le travail de ses 3 autres collègues partis depuis des années en touchant un double salaire - les 2 autres payes étant partagées entre les employés de bureau - mais il travaille dans les sous-sols de l'hôtel depuis 50 ans, sans en être sorti, se donnant sans compter pour son travail, et bien sûr cette situation semble tout à fait normale au directeur qui s'indigne même de l'ingratitude de son employé modèle quand celui-ci souhaite prendre une retraite bien méritée !!  Donáth, consciencieux jusqu'au bout, promet de trouver et former son remplaçant. Le hasard le place sur le chemin de Rácz, jeune paysan fruste et buté, monté en ville en vue d'amasser assez d'argent pour marier la fille du riche boucher de son village...

C'est à la 1ère journée d'hiver que Rácz officie seul à la chaufferie, et c'est sur une parole humiliante du directeur qu'il décide de soigner son orgueil froissé en coupant le chauffage dans tout l'hôtel. Les employés, et les clients, à tour de rôle, vont descendre dans les sous-sols offrir des cadeaux à l'ouvrier afin de l'amadouer, et lui faire ainsi prendre conscience du pouvoir qu'il détient. Peu à peu, Rácz va prendre le contrôle de l'hôtel tandis que tous lui lèchent les bottes... Tous ? non, le directeur résiste toujours et encore... mais pour combien de temps ?

Peter Pišt'anek nous dépeint une faune hétéroclite, avide d'enrichissement personnel par n'importe quel moyen : menaces, prostitution, chantage, escroquerie, extorsion... tout est bon pourvu que l'argent se gagne facilement et rapidement... au risque de tout perdre ensuite en ayant été trop gourmand !

Il faut dire que le tourisme sexuel, pratiqué par des Européens de l'Ouest sans vergogne, ou tout simplement le désir de passer des vacances bon marché à Bratislava, constituent une manne pour les profiteurs de tous poils !

 L'auteur aborde des thématiques sombres mais son humour dévastateur emporte tout sur son passage, tant les situations sont parfois grotesques et "hénaurmes" ; elles contribuent d'ailleurs à dédramatiser la gravité de certains sujets, même si j'ai eu un pincement au cœur pour le destin sordide qui attend Silvia et Edita dans un bordel autrichien.

Rácz, l'anti-héros du roman, est hallucinant. Son futur associé, Vidéo-Urban (peut-être le personnage le moins antipathique) le décrit en ces termes peu flatteurs :

 C'est le type le plus stupide et le plus borné que j'aie jamais rencontré. Pour l'intelligence, il en a encore moins que [ma] chaussure droite. Mais une faculté d'adaptation inimaginable. Et un prédateur. Rácz, c'est une catastrophe naturelle. Une machine à faire du fric.
(page 244-245)

En plus de cela, Rácz est, au niveau de l'habillement, top ringard. C'est aussi un rustre, complètement inculte (il est persuadé que Puccini est un peintre !!^^), mais son ascension est irrésistible, et il finit par se faire baiser la main comme le Parrain de Coppola...

Pour conclure, l'auteur nous offre une peinture complètement déjantée et cynique de cette micro-société avide de richesse et prête à tout pour l'obtenir. J'ai  ri à plusieurs reprises, bien que certains passages soient vraiment noirs. Rácz est vraiment un anti-héros incroyable, détestable au possible mais tellement stupide, tyrannique et irréfrénable qu'il en devient fascinant...

Appréciation :

note : 4 sur 5

extrait

 Au bar de l'Ambassador, Hurensson attend un café. Ce petit pays, rempli d'un orgueil hypertrophié, artificiel et incompréhensible, est une nation de génies incompris et ignorés du reste du monde, se dit-il. Chacun ici croit valoir mieux qu'il n'en a l'air. un petit escroc qui fait le taxi au noir est persuadé d'être un artiste. Une blonde qui fait la pute n'oublie jamais de rappeler qu'elle est d'abord ballerine. Un groom contrefait aux doigts crochus cache un ex-assistant de l'ex-faculté de marxisme-léninisme. Un philosophe, comme il s'empresse de le préciser. Tout ce qu'ils font, ils ne le font que provisoirement, par nécessité. La serveuse du bar est d'humeur maussade : aucun doute, c'est qu'elle voulait être actrice autrefois. Et en être réduite à servir un café à Hurensson, quoi de plus dégradant ? Comme si Hurensson portait sa part de responsabilité dans le fait qu'elle n'ait pu monter sur les planches. Ce peuple est un peuple de sous-estimés, conclut Hurensson. Il aurait pu donner au monde les plus brillants artistes, les plus grands danseurs ou savants - c'est du moins ce qu'il prétend. Pourquoi ne l'a-t-il jamais fait ? - voilà la question.
(page 136-137)

divers

Challenge "Virée européenne" organisé par BouQuiNeTTe

Ma 8è participation au challenge de BouQuiNeTTe - séjour en Slovaquie
D'autres billets sur la SlovaquieSharon ♦ ... ♦

le tour du monde en 8 ans

Ce billet est ma 17è participation au challenge d'Helran - cette escale compte pour la Slovaquie

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