jeudi 25 août 2016

Suite nuptiale et Quiproquos de J. Lynn - Les frères Gamble, tome 1

Suite nuptiale et Quiproquos de Jennifer Lynn - Les frères Gamble, tome 1
Auteur > Jennifer Lynn
Editeur > Milady
Collection > Central Park
Genre > romance contemporaine
Date de parution > 2012 pour l'édition originale, 2013 pour la présente édition
Titre original > Gamble Brothers, book 1: Tempting the Best Man
Format > ePub
Poids du fichier > 1,51 Mo (288 pages)
Traduction > de l'anglais (USA)  par Fabienne Vidallet
"Pour Madison Daniels, l'élégante invitation sur papier ivoire, délicatement calligraphiée et finement décorée, tenait plus de l'humiliation à retardement, prête à lui exploser en pleine figure, que du faire-part de mariage."
Et si le hasard faisait bien les choses ?
J’ai toujours été folle amoureuse de Chase, le meilleur ami de mon frère. Lui et moi, on formerait un duo d’enfer s’il ne jouait pas les « serial-lovers » et si on ne passait pas notre temps à s’engueuler pour un oui ou pour un non.
C’est officiel, mon frère se marie. Pour de vrai. Manque de bol, il a choisi Chase pour témoin. Cerise sur la pièce montée : je vais devoir partager avec lui une suite nuptiale d’un goût douteux pendant les noces. L’angoisse. S’obstinera-t-il à me considérer comme une gamine ? Craint-il la réaction de mon frère au point de se dégonfler ? Au programme : duel à mort ou réconciliation sous la couette…
Je ne vais pas m'éterniser avec ce billet : la lecture a été agréable, divertissante, mais elle ne me laissera pas un souvenir impérissable et sera rapidement oubliée. C'est une romance comme on en lit tant d'autres, sans surprise, prévisible d'un bout à l'autre, parfois drôle... Fait appréciable tout de même : pas de "Jouis pour moi" exigé d'un partenaire prétendument autoritaire... Oui, j'avoue, cet aspect-là commence à tourner à l'obsession pour moi mais ça me crispe trop quand je tombe dessus... Bref, pour en revenir à l'histoire, celle-ci est basée sur un malentendu : Madison et Chase, amis d'enfance, s'aiment mais sont incapables de s'avouer leurs sentiments, Chase parce qu'il est persuadé être aussi monstrueux que son père et qu'il a peur de rendre Madison malheureuse, et Madison parce que... eh bien j'ai oublié la raison !!

Une erreur de l'hôtel où ils sont censés loger pour la durée du mariage de Mitch, le frère de l'héroïne dont ils sont tous les deux témoins, les oblige à passer leurs nuits dans la même chambre... et à revenir sur un épisode passé qu'ils auraient bien aimé oublier ! Dommage que les personnages ne soient pas davantage travaillés car ils étaient plutôt attachants avec leurs doutes et leur manière de se tourner autour. Mais tout est trop convenu finalement, et leur manque de communication apparaît parfois un peu factice.

Appréciation :
Challenge "Les filles de Mrs Bennet" (jusqu'au 31 août 2016)
Challenge organisé par Deedee1310 (12/12)

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jeudi 18 août 2016

Le diable s'habille en tartan de Teresa Medeiros

 Le diable s'habille en tartan de Teresa Medeiros
"- Oh, regardez-moi cette petite ! Elle en tremble de joie."
Auteur > Teresa Medeiros
Editeur > Milady
Collection > Pemberley
Genre > romance historique
Date de parution > 2010 pour l'édition originale, 2015 pour la présente édition
Titre original > The devil wears plaid
Format > ePub
Poids du fichier > 599 Ko (432 pages)
Traduction > de l'anglais (USA)  par Sébastien Baert
Emmaline Marlowe est sur le point d’épouser le puissant chef du clan Hepburn afin de sauver sa famille de la ruine, quand Jamie Sinclair l’enlève. Ennemi juré de Hepburn, le ravisseur d’Emma est tout l’inverse de son fiancé : beau, viril, audacieux…
Jamie s’attend à tomber sur une Anglaise timorée, pas sur une beauté troublante au caractère bien trempé. Les deux jeunes gens ne peuvent se permettre d’oublier qu’ils sont ennemis, pourtant leur attirance va troubler les règles du jeu.
J'ai été très heureuse quand ma binômette Cassie (dont vous pouvez d'ailleurs lire l'avis ici) m'a proposé de lire Le diable s'habille en tartan en LC, en priant pour que ce ne soit pas trop la Bérézina, car les romances anglo-saxonnes et moi sommes comme qui dirait, à de rares exceptions près, assez incompatibles... Mais comme Cassie accepte de son côté sans broncher mes dézingages en règle, je n'étais pas non plus très stressée par la possibilité d'une déception !

Je dois dire que le début m'a fait un peu peur, et ce pour plusieurs raisons :
-  je n'aime pas qu'un livre commence par un dialogue
-  je n'aime pas que l'époque où est censée se dérouler l'histoire ne soit clairement identifiée.

Au vu de la 4è de couverture, je pensais que l'histoire se déroulait entre le XIVème  et le XVIè siècle, voire le XVIIè siècle, mais il s'avère que les personnages évoluent vraisemblablement au début du XIXè siècle. Sachez cependant que nous ne connaîtrons jamais la date exacte malgré quelques indices temporels égrenés de ci,de là. Ce qui a été un peu gênant au début car je ne cessais de me poser quelques questions hautement existentielles : mince, les jeunes filles de l'époque étaient-elles déjà niaises au point de rêver au prince charmant ? que diable vient foutre un dentier en faïence de Wedgwood à cette époque ?!? ^^  Ouh là là, mais ne serait-ce pas là un premier indice temporel ? Wikipédia étant mon ami, je découvre que la manufacture de Wedgwood a été fondée en 1759... Une autre piste est donnée dans la presque foulée avec certains des cadeaux par son promis à Emma et qui porte sur les livres de William Blake (Chants de l'innocence) et de Fanny Burney. Hop hop hop, direction le web qui nous apprend que le livre du premier auteur est paru en 1789 et le dernier roman de la deuxième en 1814.
Le troisième indice temporel est donné avec la mention du Quarante-Cinq et du Bonnie Prince Charlie, donc en 1745 soit moins d'un siècle où est censée se dérouler l'intrigue... (Un siècle, ça fait un peu large comme mesure...). Nous apprenons que les héros vivent au Siècle des lumières qui prend fin en Ecosse vers 1800. Enfin le dernier repère temporel est donné avec les mentions des peintres Gainsborough et Reynolds qui ont vécu au XVIIIè siècle, dit du siècle précédent selon l'un des protagonistes...
Comme vous le constatez avec cette longue digression, cette absence de repère temporel m'a aussi bien obsédée que dérangée (à moins que ce soit le contraire...^^)... En tant que lectrice, je me suis sentie dans la peau de Sherlock Holmes à force de tenter de déduire l'époque de l'action, et j'en ai éprouvé de la frustration...

Heureusement, le soulagement m'a assez rapidement envahie quand j'ai constaté que l'auteure prenait son temps pour poser ses personnages et j'ai finalement pu me laisser happer par l'histoire. L'évolution des relations entre Jamie et Emma se fait de manière cohérente, on comprend tout à fait leurs réactions, leurs réticences et leur mépris face à leurs motivations supposées qui se transforme peu à peu en admiration.  Jamie apparaît comme un hors-la-loi mystérieux et suprêmement viril, et l'héroïne n'est même pas agaçante !! Au contraire, Emma fait preuve à la fois d'une naïveté désarmante et d'une force de caractère impressionnante, ce qui donne parfois un côté décalé et cocasse à leurs propos ! J'ai beaucoup aimé leurs joutes verbales, le sens de la répartie très mordant de l'héroïne auquel répondait avec beaucoup d'à-propos Jamie qui ne se laissait que rarement démonter. D'ordinaire ce genre de dialogue finit par tourner à une surenchère lassante, comme dans d'autres romances que j'ai pu lire, mais pas ici... Ça s'accélère ensuite un peu entre eux mais toujours de façon vraisemblable, et les pensées d'Emma sur la dure condition des femmes sont vraiment touchantes...

Même si les personnages secondaires ne sont pas beaucoup développés, on a le temps de s'attacher à eux. J'ai particulièrement aimé les hommes de Jamie qui sont irrésistiblement attendrissants !

  J'ai également bien aimé les descriptions de l'auteur sur le décor, le paysage, toute cette ambiance mélancolique qui s'en dégage. Le fait que l'histoire se déroule essentiellement en une sorte de huis-clos (Jamie, ses hommes et sa captive fuient dans les montagnes) accentue cette impression, cette sensation de communion avec la nature.
En plus, même si le contexte historique est pratiquement inexistant,  les normes sociales sont peu ou prou respectées (enfin rien de choquant ou d'incohérent à mes yeux !!^^)...

 L'histoire possédait donc d'indéniables atouts pour me plaire... jusqu'à ce que j'arrive au fameux passage situé à la moitié du livre environ, où Jamie demande à sa partenaire :"Jouis pour moi"... alors qu'il est en train de la déflorer ?!!!? arghhh... pourquoi tant de haine ? pourquoi ce craquage complet de l'auteure alors qu'elle se débrouillait si bien jusqu'alors ? pourquoi, hein ?!? autant vous dire que cette phrase m'a fait débander illico (si je puis dire) et fait perdre au roman plusieurs bons points....

Pour conclure, une romance très agréable à lire mais gâchée par le tic anglo-saxon de la jouissance sur commande (j'en suis blasée !). Les personnages sont cohérents d'un bout à l'autre par rapport à leur personnalité et leur vécu (et ça change agréablement des autres romances anglo-saxonnes). Certains passages sont écrits de manière très drôle, et le comique de répétition clôt de manière jubilatoire l'histoire...

Appréciation :
[Emma] jeta un rapide coup d'œil au cimetière par les grands vitraux étroits. De gros nuages anthracite menaçaient la vallée. On se serait plutôt cru au cœur de l'hiver qu'à la mi-avril. Les branches squelettiques des chênes et des ormes étaient encore nues. Des pierres tombales étaient plantées à demi effacées par les incessants assauts du vent et de la pluie. Emma se demanda combien, parmi les malheureuses qui reposaient à présent six pieds sous terre, avaient jadis été de jeunes mariées comme elle, des femmes débordant d'espoir et de rêves, trop vite condamnées par des choix que d'autres avaient faits pour elles, et par l'inexorable marche du temps.
(sources : Milady)
 Le diable s'habille en tartan de Teresa Medeiros
Teresa Medeiros est l’une des auteures les plus appréciées de la fiction romantique. Elle figure dans tous les classements américains de best-sellers, dont le New York Times, USA Today et Publishers Weekly. Ses romans ont été vendus à plus de sept millions d’exemplaires, et publiés dans près de vingt langues. Elle vit avec son mari dans le Kentucky.

Meurtres sur le Palatin de Cristina Rodríguez - Une enquête de Kaeso le prétorien, tome 2
Challenge organisé par ZinaLicorne - thème 2 : un livre avec titre original genre

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vendredi 12 août 2016

Meurtres sur le Palatin de Cristina Rodríguez - Une enquête de Kaeso leprétorien, tome 2

Meurtres sur le Palatin de Cristina Rodríguez - Une enquête de Kaeso le prétorien, tome 2
Auteur > Cristina Rodríguez
Editeur >Le Masque
Saga > Une enquête de Kaeso le prétorien
Genre > roman historique, policier
Date de parution > 2009 pour la présente édition
Nombre de pages > 323
"Se réveiller... Il devait à tout prix se réveiller."
Dans la Rome impériale, sous le règne de Tibère, on fait de bien étranges découvertes. Comme celle d'un cadavre, affreusement mutilé, sous la langue duquel on a glissé un denier. Paiement pour son passage aux Enfers ?
Kaeso le prétorien, ami de Caligula et fils d'une prêtresse venue de Germanie, est chargé de l'enquête alors qu'il a déjà fort à faire. Outre protéger la famille impériale, il doit lutter contre la corruption des bas-fonds de la ville, se garder de la vengeance de ses anciens compagnons d'armes, et... fuir les assiduités de la malicieuse Concordia, sa ravissante cousine.
Quand le mystérieux Apollonius, qui se prétend l'oracle d'Apollon, entre en scène, Kaeso est subjugué par sa beauté. Que cache vraiment cet éphèbe, qui a ses entrées dans la plus haute société romaine avide de sanglants combats de gladiateurs et de paris truqués ?
Kaeso, flanqué de Io, son inséparable léopard, n'aura d'autre choix que de le découvrir.

J'ai été ravie de retrouver Kaeso et sa panthère Io, même si j'ai mis plus de temps que prévu pour me procurer ce 2ème tome, d'autant que le fait de savoir que mon chouchou serait quasi - voire totalement - absent ne m'y avait pas plus encouragé que cela  !!^^

Or donc, après la chute de Séjan, Kaeso a retrouvé sa place au sein de la garde prétorienne dans la Ville éternelle. Adieu douce Campanie et milice dissipée...

Malgré sa réhabilitation, les ennemis de Kaeso n'ont pas pour autant disparu et les survivants des purges impériales  œuvrent dans l'ombre pour se venger de lui... Mais l'attention du fringant centurion est bientôt accaparée par le meurtre d'un  gladiateur. Son cadavre, retrouvé devant la demeure palatine du mystérieux oracle d'Apollon fraîchement débarqué de sa province, Apollonius, est affreusement mutilé, cependant,  le meurtrier a pris le soin pieux de cacher sous sa langue l'obole à Charon.  Peu après, un deuxième crime est commis selon le même mode opératoire mais sur la personne d'un sénateur romain, Publius, joueur invétéré et couvert de dettes. Les deux meurtres semblent liés et les investigations de notre prétorien préféré vont le conduire des riches demeures patriciennes aux tavernes de Subure et maisons de gladiateurs où des combats clandestins ont lieu, malgré l'interdiction qu'en a faite l'empereur Tibère...

Nous retrouvons ici certains personnages du tome 1 : Concordia, la cousine de Kaeso, toujours aussi éprise de lui et envahissante, Hildr, la mère du héros, princesse bructère méprisée par l'aristocratie romaine, Hod, le bel officier de la garde germanique, Ludius, le jeune aveugle dévoué de Pompéi qui a suivi Concordia jusqu'à Rome pour entrer à son service et Caligula, bien sûr, qui est devenu questeur et dont le nom est indirectement associé au réseau de paris clandestins...

Et ô joie ! ô surprise, Donar apparaît au tiers du livre, et le chapitre 5 lui est presque entièrement consacré... moi qui croyais que j'aurais dû attendre le tome 3 pour le retrouver... En outre, on en apprend davantage sur ses états d'âme et sa relation avec Néron, le frère de Caligula, dont il a reçu les derniers mots au moment de sa mort... autant vous dire que j'étais aux anges... Bref, poursuivons la présentation des protagonistes...

De nouveaux personnages apparaissent dont on devine que certains joueront un rôle au tome suivant : le mystérieux et séduisant oracle d'Apollon, Apollonius, et son impressionnant serviteur nubien Malah, Mnester, le touchant mime amant de Ludius, les parents de Concordia, Torquatus le père bienveillant et Marcia l'insupportable matrone affligée de snobisme...

Comme pour le tome précédent, j'ai trouvé que, même si l'enquête est au cœur de l'intrigue, sa résolution arrive finalement assez abruptement, avec des événements qui se précipitent vers la fin... Par contre, je ne m'attendais pas du tout à la scène finale qui semble appeler une suite...

Ce que j'ai le plus apprécié, c'est que l'auteure nous présente sans complaisance la société romaine et ses mœurs. D'ordinaire, les romans se déroulant dans la Rome antique traitent soit des gentils chrétiens persécutés sous le règne du méchant Néron (et franchement j'ai eu ma dose, même si ces dits romans étaient de qualité) soit à Pompéi durant l'éruption du Vésuve (et là aussi j'ai eu ma dose), et à chaque dans  la soie et le confort des familles patriciennes ou impériales !!! Mais là, nous pénétrons également dans le quartier mal-famé de Subure où les conditions de vie sont très difficiles voire cruelles, que ce soit pour le petit peuple ou (et surtout) pour les esclaves, dont certains sont poussés à se prostituer par leur maître... C'était très appréciable que la voix soit donnée aux laissés-pour-compte ou parias de la société romaine. En outre, j'ai trouvé très intéressant le thème de ce tome, à savoir la corruption et les combats clandestins de gladiateurs avec leurs paris truqués...

Par contre, j'aurais quelque réserve à émettre : à de rares moments, l'abondance de dialogues m'a un peu gênée dans ma lecture, et parfois je ne savais plus qui parlait...

Pour conclure, une enquête captivante menée avec brio par notre fringant prétorien ! Le monde décrit par Cristina Rodríguez est violent (et pas seulement à cause des meurtres), mais les passages saupoudrés d'humour apportent une bienheureuse légèreté à la cruauté de certaines situations (la punition que Kaeso inflige à sa cousine et la déconvenue de l'artiste infatué dont il requiert les services m'ont fait mourir de rire) ! Encore une immersion très agréable et bien documentée dans cette Rome du Ier siècle de notre ère... J'en redemande !

Appréciation :
Mes autres avis sur la série : tome 1 ♦ tome 2 ♦ tome 3 ♦
[Donar] répondit au salut par un hochement de tête tout juste poli et s'appuya à l'encadrement de la porte, les jambes légèrement écartées, fermement campées au sol comme des chênes.
Hormis la longue natte blonde retenue par des anneaux d'argent qui lui battait les reins et le fait qu'il ne semblait pas avoir plus de vingt-cinq ans, le garde germanique aurait pu être le frère jumeau de Kaeso.
- Souris, Donar ! le brocarda Caligula. L'assassiner du regard ne changera pas les sentiments que mon frère avait pour lui, tu sais !
Le jeune Germain rougit et Kaeso détourna le regard, gêné.
(page 116) 
(sources : Amazon)
 Cristina Rodríguez
Cristina Rodríguez est née le 25 mai 1972.
Journaliste, scénariste de manga et romancière, cette Espagnole d'expression française s'est fait une réputation de spécialiste du Haut-Empire romain au fil des années et des livres.
Biographe de Caligula et de Néron, célèbre pour ses romans historiques et ses nombreux articles sur la numismatique, Cristina Rodríguez est aussi, sous le pseudonyme de Claude Neix, une icône du YAOI dans le milieu du manga français.

Meurtres sur le Palatin de Cristina Rodríguez - Une enquête de Kaeso le prétorien, tome 2
Challenge organisé par ZinaLicorne -
La pourpre et l'or - Murena T1 - de Dufaux et Delaby
Ce billet est ma 22è participation au challenge de Soukee.
La pourpre et l'or - Murena T1 - de Dufaux et Delaby
Ma 65ème participation au challenge de Lynnae - rencontre avec Caligula
Challenge organisé par Iluze (8/12)
Challenge "Polar historique" organisé par Samlor
Ma 13ème participation au challenge de Samlor repris par Sharon.

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mardi 9 août 2016

Les Dames du lac de Marion Zimmer Bradley - Cycle d'Avalon, tome 1

 Les Dames du lac, tome 1 de Marion Zimmer Bradley
Auteur > Marion Zimmer Bradley
Editeur > Le Livre de Poche
Genre > fantasy, légende arthurienne
Date de parution > 1982 pour l'édition originale, 1990 pour la présente édition
Titre original > The Mists of Avalon
Nombre de pages > 443
Traduction > de l'anglais (USA)  par Brigitte Chabrol
"Morgane parle...
«Jadis on m'a donné les noms les plus divers : ceux de sœur, d'amante, de prêtresse, de mage et de reine.»"
La légende du Roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde n'avait, depuis longtemps, inspiré un roman d'une telle envergure, d'un pareil souffle.
Merlin l'Enchanteur, Arthur et son invincible épée Excalibur, Lancelot du Lac et ses vaillants compagnons, tous sont présents mais ce sont ici les femmes, exceptionnellement attachantes, qui tiennent les premiers rôles : Viviane, la Dame du Lac, grande prêtresse d'Avalon, Ygerne, duchesse de Cornouailles et mère d'Arthur, son épouse Guenièvre, Morgane la Fée, sœur et amante du grand roi...
Cette épopée envoûtante relate la lutte sans merci de deux mondes inconciliables, celui des Druides et des anciennes croyances défendant désespérément un paradis perdu et celui de la nouvelle religion chrétienne supplantant peu à peu rites et mystères enracinés au coeur de la Grande Bretagne avant qu'elle ne devienne l'Angleterre.

J'avais lu ce livre il y a de très longues années et j'avais A-DO-RE !!! 
J'avais trouvé très intéressant de lire cette nouvelle interprétation du cycle arthurien racontée du point de vue féminin et d'avoir affaire à une Morgane qui ne soit pas présentée comme la magicienne malveillante des autres versions !!
J'étais donc très enthousiaste de relire pour une énième fois cette saga qui avait été un énorme coup de cœur du temps de mon adolescence et de mon adulescence, mais je dois dire que l'histoire m'a moins subjuguée qu'auparavant, allant même jusqu'à m'agacer parfois, et je me dis qu'en ce moment je suis un peu maudite avec les relectures de ma jeunesse...
Par chance, ce sont seulement les deux premiers chapitres qui m'ont fait craindre une cruelle déception, avec des dialogues un chouia ridicules  et des révélations tout aussi risiblesEcoutez-moi, Ygerne :  je suis votre père...» page 38 - WTF !!  nan mais franchement, j'ai failli m'étrangler de rire^^), mais ensuite, je me suis laissée embarquer dans l'histoire sans plus d'autres réserves !

Et pourtant, les personnages eux-mêmes ne sont guère attachants : bien que ce roman soit un récit entièrement féminin, la plupart des femmes, à part Morgane (et dans une moindre mesure Morgause), m'a tapée sur les nerfs :
Ygerne m'a agacée par ses atermoiements et ses volte-face incessantes. Pourquoi nous bassiner avec l'évolution de son attachement pour cet époux imposé, si c'est pour mieux le trahir ensuite et le traiter avec un tel mépris ? Son histoire d'amour avec Uther Pendragon avait quelque chose de touchant, mais tout comme avec son époux, elle manquait de développement pour paraître vraiment crédible, le traitement de l'évolution du triangle amoureux ayant été un peu maladroit.
Viviane, quant à elle, se mêle un peu trop des affaires des autres, n'hésitant pas à se contredire ni à faire preuve d'hypocrisie.
Guenièvre est juste insupportable : pusillanime, intolérante, bigote, sectaire, froussarde. C'est d'ailleurs le portrait brossé par Zimmer Bradley qui m'a fait détester le personnage à jamais, pour les livres et les siècles à venir (je n'aime Guenièvre que dans la série Kaamelott, c'est pour dire !^^)...
Par contre, Morgane est vraiment captivante. Manipulée par sa tante, elle tente de se soustraire aux décisions néfastes que les autres prennent pour elle. C'est peut-être le seul personnage du roman qui évolue vraiment et paraît le moins linéaire, le plus humain...
Morgause est intéressante, à défaut d'être vraiment attachante : c'est elle qui reprend la figure démoniaque de la légende, mais comme c'est aussi la moins hypocrite de ces femmes et la seule à assumer sa nature, on se sent plus indulgent vis-à-vis de ses défauts (malgré certaines de ses décisions condamnables).

Concernant les hommes, ils apparaissent vraiment en arrière-plan et comme les pantins des femmes.
D'ordinaire, j'apprécie beaucoup Merlin, mais ici, je l'ai trouvé vraiment très fade, et presque aussi manipulateur que Viviane, du moins au début de l'histoire.
Lancelot est décevant (mais c'est surtout parce qu'il succombe à cette morue de Guenièvre, tout en se montrant inconsciemment cruel avec Morgane), et c'est bien dommage, car son combat intérieur avec sa conscience et le déchirement qu'il éprouve entre sa loyauté envers son roi et l'amour coupable envers la reine fait de lui un personnage  tourmenté très intéressant...
D'une manière générale, les hommes sont sacrifiés à l'histoire, leur psychologie n'est pas assez développée, si bien que certaines de leurs réactions peuvent nous surprendre : par exemple la muflerie dont Arthur fait preuve à l'égard de sa fiancée, alors que c'est un personnage plutôt touchant et prévenant, ne nous préparait pas à la facilité avec laquelle il lui cède plus tard des caprices bien fâcheux pour la géo-politique.
Par contre, j'ai adoré Kevin dont les scènes sont toujours très poignantes...

Avec de tels personnages aussi peu fédérateurs, on aurait pu penser que la lecture serait peu agréable, mais il n'en est rien, tant l'auteure excelle dans la description des anciennes croyances (le don de l'épée à Arthur, le mariage du Grand Cornu, les serpents tatoués autour des poignets de Pendragon) qui restent dans la mémoire du lecteur ! J'ai beaucoup aimé également la description des paysages et des décors qui nous immergent totalement dans cette époque de transition entre l'empire romain et le Moyen-Âge, avec ces vestiges britto-romains, dont les chrétiens s'échinent à faire disparaître l'aspect trop païen... Car dans ce livre, il est surtout question du conflit entre l'ancienne et la nouvelle religion, qui supplante progressivement la première, n'hésitant pas à faire preuve de fanatisme.

En outre, si vous cherchez de l'action, vous n'en rencontrerez guère ici : l'histoire étant racontée du point de vue des femmes, nous restons à leurs côtés dans les châteaux à attendre le retour des guerriers partis combattre les Saxons. La guerre, la quête des chevaliers n'apparaissent qu'en filigrane. Personnellement, cet aspect ne m'a pas du tout dérangée, bien au contraire, cela contribuait à souligner la place des femmes dans cette société où elles sont utilisées pour servir les intérêts matrimoniaux et diplomatiques des hommes. Seules les prêtresses et les femmes des Petites Tribus bénéficient d'un semblant de liberté, car elles-aussi servent les intérêts de la Déesse et sont souvent sacrifiées à sa cause...

Par contre, j'avais oublié que l'auteure faisait autant référence au mythe de l'Atlantide, qu'elle lie à la légende arthurienne au travers de divers artefacts ; à vrai dire, je n'en avais gardé aucun souvenir !!

Pour conclure, une relecture très agréable, malgré un début un peu niais et des personnages peu attachants. Mais cette nouvelle version du cycle arthurien racontée du point de vue féminin était très intéressant et rafraîchissant, même si c'est à travers cette version de Lancelot et de Guenièvre que je me suis mise à détester ce couple ! ^^


Appréciation :

Mes autres avis sur la série : tome 1 ♦ tome 2 ♦ tome 3 ♦ tome 4 ♦ tome 5

Morgane haussa les épaules, souriant intérieurement des idées pour le moins étroites que la plupart de ses pareilles se faisaient de l'amour et de la vertu. Pour les chrétiennes, par exemple, elles résidaient en premier dans la chasteté, alors qu'à Avalon, la plus haute vertu consistait à offrir son corps au Dieu ou à la Déesse, en totale communion avec la nature. Ce qui donc était vertu pour les uns n'était que péché pour les autres, chacun étant profondément convaincu d'avoir raison...(page 219) 

Challenge "ABC 2016 - Littératures de l'imaginaire..." de Mariejuliet
Ma 10ème participation au challenge de Mariejuliet.
Challenge Légende arthurienne
Ma 10ème participation au challenge d'Auudrey.
La rue au Moyen Âge de Jean-Pierre Leguay
Ma 15ème participation au challenge d'Hérisson -
Challenge "Les filles de Mrs Bennet" (jusqu'au 31 août 2016)
Challenge organisé par Deedee1310 (11/12)
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