vendredi 28 mars 2014

[Rendez-vous] Héros ou couple inoubliable (6)

Héros ou couple inoubliable

Cassie56 nous propose ce rendez-vous hebdomadaire pour parler d’un héros ou d’une héroïne ou d’un couple qui nous a marqué (en alternance d’une semaine sur l’autre), récemment ou de façon plus ancienne et de répondre à 3 questions :

♦ Pourquoi cette personne ou ce couple ? ♦
♦ Est-ce le personnage (ou le couple) principal ? ♦
♦ Quel aspect particulier du personnage ou de la relation vous l’a fait aimer ? ♦

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Cette fois, j'ai choisi un couple particulièrement incontournable de la littérature française puisqu'il s'agit de la marquise de Merteuil et du vicomte de Valmont, personnages emblématiques des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.

La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont

Pourquoi ce couple ?

Ce sont les meneurs de jeu de ce roman épistolaire, ceux qui manipulent et perdent les autres personnages.

Est-ce le couple principal ?

Et comment ! La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont trompent leur entourage, agissent directement sur les événements et tirent les ficelles sans que les autres n'en prennent conscience.

Quel aspect particulier de la relation vous a fait aimer ce couple ?

Ce n'est pas vraiment que j'ai aimé ce couple, mais leur ambiguïté et leurs motivations les rendent fascinants.
La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont apparaissent de prime abord comme deux complices. Ils ont été amants et se sont découverts des dispositions communes : le libertinage et le mépris des autres alliés à un orgueil incommensurable, si bien qu'après leur rupture ils ont gardé contact à travers une correspondance suivie, dans laquelle ils se confient leurs stratégies de séduction et leurs exploits amoureux.

Néanmoins, au fil du roman, le lecteur se rend compte que cette relation complice est plus conflictuelle qu'elle n'en a l'air. La marquise, puisque c'est une femme, est obligée de se cacher pour agir à sa guise sous peine de se voir bannie de la bonne société, tandis que Valmont n'est jamais inquiété pour ses forfaits. La marquise, de ce fait, doit faire preuve de plus de machiavélisme et d'intelligence pour parvenir à ses fins et se placer sur un pied d'égalité avec les hommes. Consciente de son ascendant sur Valmont, elle va le manipuler pour le conduire à rompre avec la seule femme qu'il ait jamais aimée  et à reconnaître ainsi sa supériorité...
Leur rivalité s'intensifie progressivement pour les mener à une déclaration de guerre dont l'issue les brisera tous deux.

La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont

Et c'est l'orgueil, qualité dont ils étaient tellement fiers, qui aura été l'origine de leur chute !

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D'autres couples inoubliables :

Kaeso le prétorien et Io chez Cassie

mercredi 26 mars 2014

Changer la police de la menubar

donnée par Papasti :

#menubar {font-family:Comic Sans MS ,Helvetica,"Bitstream Vera Sans",sans-serif;

Ombrer les textes et liens

astuce donnée par Samiie :

p {text-decoration : none ! important; text-shadow : red 5px 5px 9px;}

Arrondir le bord du contenu et des menus

astuce donnée par Anne :

.module_contenu{
    -webkit-border-radius: 10px;     -moz-border-radius: 10px;     border-radius: 10px;}

pour le menu de gauche s'il y en a deux :

#menu1{
    -webkit-border-radius: 10px;     -moz-border-radius: 10px;     border-radius: 10px;}
 

et pour les titres des modules du menu de gauche s'il y  en a 2 :

#menu1 .module_menu_titre{
    -webkit-border-radius: 10px;     -moz-border-radius: 10px;     border-radius: 10px;} 

(on peut bien entendu changer la valeur de l'arrondi).

Pour la bordure du contenu des articles, on emploie :

.module_contenu{
    -webkit-border-radius: 10px;
-moz-border-radius
: 10px;
  
border-radius: 10px;}

Ombrages photos

astuce donnée par Mike :

<img style="box-shadow: 10px 7px 3px grey;" src="http://data0.eklablog.com/papyrocktest/perso/img%20video%2001.jpg" alt="" width="200" />

La première valeur indique le décalage horizontal vers la droite (ici 10px)
le deuxième correspond au décalage vertical vers le bas (ici 7px) 
le chiffre suivant indique la force du dégradé (ici 3px) 
et enfin, la couleur (ici grey)

 

Pour appliquer une ombre sur toutes les images du blog, ajouter ce code dans la session CSS:

img { box-shadow: Dodgerblue 3px 0px 10px;}

 

et pour que ce code ne s'applique pas à toutes les images :

Remplacer dans ajout CSS:

img box-shadow: black 6px 6px 10px;}

par

p img box-shadow: black 6px 6px 10px;}

 

mardi 25 mars 2014

[Top Ten Tuesay] Les 10 livres de votre PAL que vous n'avez finalement plus envie de lire (13)

rendez-vous top ten tuesay

What is it ?

Tout simplement un rendez-vous hebdomadaire pour lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blog de Iani.

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Le sujet de la semaine est le suivant :

Les 10 livres de votre PAL que vous n'avez finalement plus envie de lire :

Comme vous le constaterez, je suis loin d'atteindre le top 10... alors que ma PAL se monte officiellement à 223 livres... sarcastic

Les Enfants de la Terre, tome 6    [Top Ten Tuesay] Les 10 livres de votre PAL que vous n'avez finalement plus envie de lire (13)   [Top Ten Tuesay] Les 10 livres de votre PAL que vous n'avez finalement plus envie de lire (13)   [Top Ten Tuesay] Les 10 livres de votre PAL que vous n'avez finalement plus envie de lire (13)

 Le pays des grottes sacrées : je ne l'ai pas vraiment dans ma bibliothèque, contrairement aux 5 autres de la saga, mais je repousse inconsciemment la dernière LC tant les 2 derniers tomes ont été une lecture éprouvante pour moi... mais je vaincrai la saga, un jour je la vaincrai...

Deception point : j'avais abandonné Da Vinci Code que j'avais trouvé très médiocre, alors vous vous demandez sûrement comment ce livre se retrouve dans ma PAL ? Tout simplement parce que j'ai oublié de le décommander au Grand Livre du mois... sarcastic

Cette chanson que je n'oublierai jamais : je lisais beaucoup Mary Higgins Clark adolescente, puis je me suis lassé car ses livres sont toujours écrits sur le même schéma si bien qu'avec un peu de pratique on devine très tôt l'identité du coupable... ce qui enlève tout intérêt à ce genre de romans, n'est-il pas ? Bon, vous vous demandez sûrement comment ce livre se retrouve dans ma PAL ? La réponse se trouve au-dessus... he

Ma vie avec Mozart : alors là, cela n'a rien à voir avec le talent de l'écrivain mais plus avec mes convictions personnelles : je n'apprécie pas beaucoup les exilés fiscaux ! Je tiens à préciser que ce livre est un cadeau, hein ! yes

 

Et vous, quels sont les livres que vous n'avez pas l'intention d'ouvrir ? 

Le sujet de la semaine prochaine est :

Les 10 livres qui vous ont fait le plus rire.

 

dimanche 23 mars 2014

[Tag]... du Liebster Award #1

[Tag]... du Liebster Award

MissPendergast m'a taguée... vivivi... elle veut que je révèle 11 trucs sur moi, la vilaine curieuse... yes
Bon, comme je l'aime bien, je vais satisfaire sa curiosité ! ^^
Mais ne vous attendez pas au scoop du siècle, hein !

Les 10 trucs que vous devez savoir sur moi... (ou pas!)

Number one : Je n'ai qu'une peur... et c'est que le ciel me tombe sur la tête... sarcastic

Number two : bon, je vous ai un peu menti pour la première, car j'ai une peur bleue des araignées... he

Number three : Je suis fan d'histoire ancienne et médiévale...

Number four : Je suis une gaffeuse professionnelle ... encore heureux que le ridicule ne tue pas car je serais déjà morte moult fois !

Number five : quand j'étais enfant, j'étais persuadée que faire un chèque revenait à ne rien payer du tout (du coup, je me disais que les commerçants étaient bien naïfs d'accepter ce mode de paiement !^^) , si bien que lorsque mon père râlait que l'on dépensait trop, je lui disais avec conviction :"mais c'est pas grave, Papa, t'as qu'à faire un chèque !" he

Number six : je ne pourrais pas vivre sans musique... mes genres de prédilection étant la musique classique, baroque, rock'n'roll, hard rock, metal...

 Number seven : je suis la reine de la sauce béchamel !!

Number eight : étudiante, j'adorais visiter les musées (faudrait que je reprenne ces bonnes habitudes !!)

Number nine : je suis folle amoureuse d'Emile Zola...

Number ten : Je trouve Austin Powers très sexy surtout quand il se titille les tétons, là, ça me met en transe (mais je vous assure que c'est ma seule perversion)

Number eleven : ... il n'y a pas de point 11... winktongue

Les 10 questions posées par MissPendergast :

Pourquoi as-tu créé un blog ?
Comme j'ai plus de 1000 bouquins dans ma bibliothèque, dont j'ai lus la plupart, je me suis rendu compte que je ne me souvenais plus de l'intrigue de certains... Aussi, je me suis dit que ce serait bien que je garde une trace de mes lectures, de mes ressentis en écrivant des chroniques (y compris sur les livres que j'ai déjà lus)... En outre, comme la lecture est une passion, cela me permettait de la partager avec d'autres passionnés et d'échanger avec eux !

Quel métier voulais-tu faire quand tu étais petite ?
De 6 à 18 ans, je voulais faire institutrice ou prof d'histoire... jusqu'à ce que je me rende compte que j'aimais pas les mioches et que ça risquait d'être problématique... en plus, je n'ai aucun sens de la pédagogie, j'aurais fait une prof nullissime et vu que j'ai eu la chance d'avoir durant toute ma scolarité des profs géniaux dans l'ensemble, en toute conscience je ne pouvais pas infliger le contraire aux élèves (même si je peux pas sacquer les mioches...^^)

Comment as-tu connu mon blog ?
Je ne sais plus si c'est par le biais de Babelio ou Livraddict... à moins que ce ne soit via Eklablog ! en tout cas, je crois que c'est grâce à la chronique sur Agnes Grey d'anne Brontë... smile

Quel genre de livres lis-tu ?
Mon genre de prédilection est le roman historique. Mais j'adore les classiques, la fantasy, le fantastique, l'histoire, les BD... dès l'instant que l'écriture et l'intrigue me captivent... ou que j'apprenne des choses...

Mer ou montagne ?
L'idéal, ce serait la mer à la montagne... yes Nan, en fait, mer, montagne, campagne, peu importe dès l'instant que je peux visiter des ruines antiques ou des monuments médiévaux, je suis au nirvana !!! ^^

Quel est ton plat préféré ?
les endives au jambon (n'oubliez pas que je suis la reine de la sauce béchamel !!^^)

Quels pays as-tu déjà visités ?
L'Italie, l'Allemagne, la Belgique...

Quels pays aimerais-tu visiter ?
La Grèce, la Crète, l'Irlande, l'Ecosse, le Québec...

Quelle est ta passion ?
La lecture, le cinéma, l'écriture, la musique, l'art...

Comment imagines-tu ton avenir ?
Je ne l'imagine pas, je le vis (huhuhu ça claque comme formule hein ?). Nan, en fait, je vis au jour le jour... Carpe diem, comme disait l'autre !

Les 10 questions que je pose à mes malheureuses victimes :

Je vais les poser à la manière du portrait chinois :

Si tu étais une catégorie de livre, tu serais...
Si tu étais un roman, tu serais...
Si tu étais un recueil de poésie, tu serais...
Si tu étais une citation, tu serais...
Si tu étais un titre de livre, tu serais...
Si tu étais l'adaptation cinématographique d'un livre, tu serais...
Si tu étais un mot, tu serais...
Si tu étais une recette de cuisine, tu serais...
Si tu étais un personnage, tu serais...
Si tu étais la couverture d'un livre, tu serais...
Si tu étais la fin d'une histoire, tu serais...

Et mes malheureuses victimes sont... :

Alison Mossharty et ses révélations ! ^^
A-Litlle-Bit-Dramatic
Babylon
Cyril
Liliba et ses révélations ! ^^
Soukee  et ses révélations ! ^^
Stephie

Oui, je n'ai pas taggé les 11 blogueurs/euses prévus par la règle.... qui est :
♠ révéler 11 trucs sur vous ♠
♠ répondre aux 11 questions de la personne qui vous tague ♠
♠ poser à votre tour 11 questions à 11 innocentes victimes (excepté celle qui vous a tendu ce piège !) ♠

Bon dimanche à tous ! ^^

samedi 22 mars 2014

Une saison à Longbourn de Jo Baker

Une saison à Longbourn de Jo Baker

Merci à
babelio

et aux éditions  

stock

pour ce partenariat !

 

Fiche détaillée

Auteur > Jo Baker
Editeur > Stock
Collection > La Cosmopolite
Genre > roman historique, austenerie
Date de parution > 2013 dans l'édition originale, 2014 dans la présente édition
Titre original > Longbourn
Nombre de pages > 389
Traduction > de l'anglais  par Sophie Hanna

auteur(sources : Ed.Marshall)

Jo Baker 

Jo Baker est née dans le Lancashire. Elle a étudié à Oxford et à la Queen's University, à Belfast. Elle a écrit pour la BBC Radio 4 et a été la directrice artistique du festival littéraire de Belfast entre 2001 et 2003. Une saison à Longbourn est son quatrième roman, le premier publié en France. Elle vit aujourd’hui à Lancaster.  

 

quatrieme de couverture

Sur le domaine de Longbourn, vivent Mr et Mrs Bennet et leurs vénérables filles, en âge de se marier.
À l’étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés, ils deviennent ici des êtres de chair et de sang qui, du matin au soir, astiquent, frottent, pétrissent et vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs bien-aimés patrons. Mais ce que les domestiques font dans la cuisine, sans être observés, pendant qu’Elizabeth et Darcy tombent amoureux à l’étage, relève d’eux seuls… Une histoire d’amour peut en cacher une autre, et qui sait quel secret enfoui risque de ressurgir.

première phrase

"Il était impossible de porter des vêtements sans les avoir blanchi que de sortir sans vêtements, en tout cas certainement pas dans le Hertfordshire, et en septembre."

avis personnel

Ayant déjà eu une expérience pas très convaincante avec un livre dérivé d'Orgueil et Préjugés intitulé Georgiana Darcy'Diary, j'étais un peu méfiante mais finalement, je n'ai pas pu résister à la proposition de Babelio de découvrir cette nouvelle vision car elle mêlait l'univers d'Austen à celui de Downton Abbey (série que j'adore) ! Et j'ai eu raison de succomber à la tentation car ce fut une lecture délicieuse...

Ici, l'histoire de Lizzy et de sa famille est racontée à travers le point de vue des domestiques à leur service. Nous suivons plus particulièrement le destin de Sarah, jeune orpheline retirée de l'hospice des indigents à 7 ans par l'intendante des Bennet, Mrs Hill. Douze ans plus tard, Sarah travaille toujours durement pour eux, les jours se suivant aux autres, sans surprise.
Or, la domesticité des Bennet, composée de Mr et Mrs Hill, Sarah et la très jeune Polly, va voir ses journées bien réglées troublées par l'arrivée du jeune, beau et famélique James Smith, le nouveau palefrenier et cocher.
Discret, efficace, il éveille l'intérêt de Sarah, la jeune chambrière, qui, vexée par l'indifférence arrogante qu'il lui manifeste, se met à scruter ses moindres faits et gestes, persuadée qu'il ment sur ses précédents emplois et qu'il leur cache quelque chose...

L'idée de l'auteure d'aborder l'histoire mille fois revisitée d'Orgueil et Préjugés en mettant l'accent sur la vie des domestiques est à la fois très maligne et assez casse-cou, mais elle s'en tire avec brio !
Elle a su exploiter les particularités des personnages de Jane Austen en les intégrant habilement à la trame de son histoire (ainsi, Sarah, alors qu'elle s'échine à débarrasser les robes de Lizzie de la boue qui les macule regrette que la jeune lady ne soit pas plus soigneuse, faisant référence à son goût pour les longues promenades à travers la campagne, page 16).

De plus, voir les Bennet à travers les yeux des domestiques modifie sensiblement notre perception d'eux, sur leurs qualités et sur leurs défauts.
Ainsi, Mrs Bennet et ses filles Lydia ou  Mary, voire même Mr Collins, sont en quelque sorte réhabilités, apparaissant plus touchants que pitoyables.
Elizabeth et Mr Bennet sont de leur côté quelque peu démythifiés. En effet, même si Lizzie fait preuve de bonté à l'égard de Sarah, allant même jusqu'à lui prêter des romans ou lui donner ses vieilles robes, on ressent toute la distance sociale infranchissable entre elle et sa bonne.

Jo Baker nous offre une peinture extrêmement réaliste, non seulement des dures conditions de vie des domestiques s'apparentant à un semi-esclavage, mais également de celles des femmes de la gentry, réduites au rôle de poule pondeuse.
Sarah et Polly sont les premières levées et les dernières couchées, sans connaître un instant de repos. Elles briquent, lavent, blanchissent le linge souillé, pétrissent le pain, vident les pots de chambre, rafistolent les vêtements avec dévouement... Leurs mains sont gercées et abîmées par leurs dures travaux, et leurs habits sont imprégnés d'odeurs peu ragoûtantes.
Sarah se rebelle intérieurement contre sa condition, rêve d'un ailleurs meilleur, porte un regard de plus en plus critique sur la société fréquentée par les Bennet :

 ... c'étaient les Long, les Lucas, les Goulding, les mêmes voisins de toujours qui franchissaient les portes de Longbourn année après année, dans les maisons desquels les Bennet se rendaient de toute éternité pour jouer à leurs sempiternels jeux de cartes, s'attabler devant les mêmes soupers, participer aux mêmes vieilles danses et porter les mêmes vieilles robes de bal (...) Tous partageaient les mêmes taches de rousseur, rides, mauvaise haleine, cicatrices de varicelle. Les mêmes opinions éculées, les mêmes conversations sur la chasse, les routes, le temps, année après année dans une succession interminable. Comment pouvaient-ils le supporter ? (page 169).


Quant à Mrs Bennet, à l'instar du célèbre mot de Marie Leczinska «toujours couchée, toujours grosse, toujours accouchée», la pauvre tombe régulièrement enceinte trois mois après chacune de ses couches, celles-ci se révélant de plus en plus éprouvante.

 Mrs Bennet n'eut pas de garçon. A la place, elle eut un incident. (...)  Mrs Hill, surprise par un cri soudain et un jaillissement de sang, accoucha sa maîtresse elle-même. Elle sut avant même de soulever la petite créature dans ses bras, aussi légère qu'un chaton, la peau aussi mince que la peau du lait, qu'il n'avait aucune chance. Il était arrivé bien trop tôt. Elle l'emmaillota et le posa sur la couverture. Sa maîtresse s'effondra en sanglots. Mrs Hill ne la quitta pas lorsque le chirurgien vint s'occuper d'elle, la torturant de ses soins. Elle lui administra ses trois premières gouttes de laudanum, son premier demi-verre de Gilead. Puis elle lui écarta de nouveau les cheveux quand trois mois plus tard, Mrs Bennet vomissait de nouveau, prise de violentes nausées. (page 266).

On est donc plongés au coeur de l'intimité des maîtres et de leurs domestiques, dans une réalité toute crue dépeinte sans complaisance aucune, et ce fut absolument captivant d'autant que chaque personnage est attachant (à part Wickham, toujours égal à lui-même et proprement imbuvable !)!

 Je remercie encore Babelio et Valentine des éditions Stock pour cette belle découverte qui me réconcilie avec la littérature para-austenienne.
Enfin une re-écriture intelligente de l'oeuvre de Jane Austen, pour laquelle l'auteure s'appuie sur une solide  documentation pour décrire la vie des domestiques à cette époque.
Seuls bémols : certains dialogues entre Lizzie et Sarah qui sonnent faux selon moi, ainsi qu'une révélation qui n'avait vraiment  pas toute son utilité...

Appréciation :

note : 4 sur 5

extrait

page 37 :
"Sarah plongea dans l'évier la poêle qui avait servi à faire des oeufs et regarda le blanc pâlir et se détacher. Jane se débrouillait bien avec les hommes, avec les gentleman. L'un d'eux lui avait même écrit des poèmes. Comment obtenait-on cela d'un homme ?
Dans ce genre d'occasion, Jane s'asseyait avec distinction, souriait, écoutait la tête savamment inclinée, répondait poliment lorsqu'on s'adressait à elle, et donnait toujours le sentiment d'être contente de converser et de danser quand on l'invitait. Mais Jane était réellement ravissante, une beauté disait-on - et elle avait affaire à des gentlemen, pas à des hommes. Une fille ordinaire comme elle, songea Sarah, prendrait des risques si elle appliquait ce genre d'approche - elle redressa les épaules, sourit, inclina la tête - à un homme ordinaire. Seuls les gentlemen avaient du temps et le loisir de consacrer de longues heures à vaincre la pudeur d'une femme.
Sarah baissa les yeux sur ses mains abîmées qui sentaient la graisse, les oignons et le savon de cuisine, puis sur sa robe couleur de bile qui pendouillait. Voilà, ce devait être ça son odeur, où qu'elle aille, quand ce n'était pas pire."

divers

Challenge austenien organisé par Alice

Challenge austenien organisé par Alice.

La pourpre et l'or - Murena T1 - de Dufaux et Delaby

Ma 26ème participation au challenge de Lynnae - évocation des guerres napoléoniennes

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mercredi 19 mars 2014

[Rendez-vous] Héros ou couple inoubliable (5)

Héros ou couple inoubliable

Cassie56 nous propose ce rendez-vous hebdomadaire pour parler d’un héros ou d’une héroïne ou d’un couple qui nous a marqué (en alternance d’une semaine sur l’autre), récemment ou de façon plus ancienne et de répondre à 3 questions :

♦ Pourquoi cette personne ou ce couple ? ♦
♦ Est-ce le personnage (ou le couple) principal ? ♦
♦ Quel aspect particulier du personnage ou de la relation vous l’a fait aimer ? ♦

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Aujourd'hui, j'ai décidé de mettre à l'honneur Logain Ablar, l'un des personnages de la saga La Roue du Temps de Robert Jordan.

Logain Ablar
image©ReddEra

Pourquoi cette personne ?

J'aime bien sa nature mélancolique et ambivalente.

Est-ce le personnage principal ?

Logain n'est pas un personnage principal, mais de par sa capacité à canaliser le saidin, il devient un enjeu stratégique pour les différents protagonistes, puis l'un des lieutenants du Dragon Réincarné.

Quel aspect particulier du personnage vous l’a fait aimer ?

Tout d'abord, c'est un personnage charismatique. Alors qu'il est emprisonné par les Aes Sedaï en tant que Faux Dragon et promené enchaîné à travers les rues, Rand, l'un des personnages principaux, est frappé par sa prestance royale.

Ensuite, c'est un héros désenchanté : neutralisé par les Aes Sedaï, il cesse d'être un danger pour le monde mais perd de ce fait tout intérêt pour la vie et commence par se laisser mourir. Même une fois qu'il sera guéri de cette malédiction, une tristesse indicible continuera de l'habiter.

Par ailleurs, comme tous les hommes sachant canaliser, il est condamné à sombrer dans la folie, et le fait de ne pas savoir quand cet événement surviendra renforce l'aspect tragique du personnage.

Pour finir, la description qui est donnée de Logan est à la fois très séduisante et inquiétante :
"C'était un homme de haute taille en tunique de soie bleue, avec une épée au côté, ses cheveux bouclés tombant sur de larges épaules, beau garçon à l'expression mélancolique en dépit d'un certain durcissement des traits comme si le malheur l'avait profondément marqué." (Tome 9, page 84)
"Sauf le poids de sensations et d'émotions, l'essence même de Logain Ablar, qui pesait perpétuellement au fond de son esprit, une impression constante de méfiance contrôlée, de muscles toujours à la limite de la crispation. Un loup en chasse devait ressentir la même chose." (Tome 19, page 41)
Difficile de ne pas succomber, n'est-ce pas ?
D'ailleurs, deux Aes Sedaï appartenant à l'Ajah rouge, celle qui méprise et déteste le plus les hommes sachant canaliser, n'ont pas résisté à son charme ravageur...

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D'autres héros inoubliables :

♦ le seigneur Ycare chez Cassie ♦

dimanche 16 mars 2014

Brissot, le roman d'un révolutionnaire de Michel Auboin

Brissot, le roman d'un révolutionnaire de Michel Auboin

 Merci à

babelio

et aux éditions  du

cherche midi
pour ce partenariat !

 

Fiche détaillée

Auteur > Michel Auboin
Editeur > Le Cherche Midi
Collection > Romans
Genre > Roman historique
Date de parution > 2014
Nombre de pages > 263

auteur

Michel Aubouin est préfet des îles Wallis-et-Futuna. Déjà auteur de plusieurs ouvrages sur l’administration ou l’histoire de la Beauce, il signe, avec Brissot, le roman d'un révolutionnaire, son premier roman.

quatrieme de couverture

Jacques-Pierre Brissot (1754-1793) a exercé une influence importante sur la marche de la Révolution française. Moraliste formé à l'école de Jean-Jacques Rousseau, il possède toutes les vertus qu'il prêche dans ses écrits. Son désintéressement et son austère simplicité étaient faits pour honorer cette République qu'il se glorifiait d'avoir aidé à fonder. Mais il trouva sur son chemin Robespierre et la Terreur.

Dans ce roman qui restitue brillamment le Paris et les luttes révolutionnaires, Michel Aubouin brosse le portrait d'une personnalité attachante.

première phrase

"Les trois charrettes des condamnés sont apparues à midi."

avis personnel

Il fut une époque où je lisais tout ce qui me tombait sous la main dès l'instant que cela parlait de la Révolution française, si bien que c'est tout naturellement que j'ai choisi ce livre lors de la Masse critique organisée par Babelio le 24 janvier.

Je me faisais donc une joie de lire ce roman (d'autant que mes connaissances portent davantage sur les Jacobins que les sur Girondins), malheureusement, malgré un début prometteur, je n'ai pas du tout accroché à l'histoire...

Le récit est rapporté à la 1ère personne du singulier et pourtant, nous ne saurons pratiquement rien sur le narrateur... à part son âge (35 ans), le même que Brissot ou Chauveau-Lagarde, qu'il est allé au même collège qu'eux, qu'il fait parti de leur cercle politique, qu'il est originaire de Chartres et que la santé de son père est déclinante. Nous ne saurons jamais son nom ni sa profession (excepté que son père veut qu'il soit homme de loi).
Le narrateur est un témoin plus spectateur qu'acteur, il se contente de rapporter les événements sans que l'on ait l'impression qu'il inter-agisse avec eux, ou alors de manière très artificielle (je m'expliquerai sur ce point plus loin), il ne nous fait jamais part de ses émotions ou de ses pensées.
D'une façon générale, tous les personnages manquent terriblement de caractérisation si bien que l'on ne s'attache à aucun.

De plus, j'ai trouvé que les différents procédés utilisés par l'auteur pour nous donner les informations sur les personnages ou les événements sonnaient faux :
♦ les renseignements biographiques sur Brissot nous sont donnés par lui-même à travers un monologue qui expose une partie de sa vie sur 9 pages d'affilée, ce qui est tout sauf naturel (page 35 à page 46) ;
♦ page 182, le narrateur est arrêté dans la rue par un homme qui lui est inconnu : il s'agit d'Ange Pitou, un contre-révolutionnaire qui lui confie les projets de ses amis, ce qui est totalement invraisemblable dans ce contexte de la Terreur !
♦ page 189, Marceau, qui a toujours ignoré le narrateur, se met soudainement à lui raconter la bataille contre les Prussiens en un long monologue ;
♦ page 219, le narrateur, allié des brissotins, assiste comme par hasard à une réunion des massacreurs de septembre qui complotent contre ses amis... sans que cela ne vienne troubler sa petite vie bien réglée.

En outre, mieux vaut avoir de bonnes connaissances sur l'époque car une quantité de personnages historiques sont cités sans aucune note explicative.
Ainsi, Louise de Kéralio, Bernardin de St Pierre, Chauveau-Lagarde, Choderlos de Laclos, Bailly, le duc d'Orléans, Mme de Genlis, La Fayette, Clavière, Robespierre, Sieyès, Marceau, Pétion, Marat, Mirabeau, Beaumarchais s'invitent entre ces pages, certains très fugacement ; il aurait été intéressant d'avoir un index, succinctement biographique, en fin d'ouvrage, pour que l'on puisse les situer par rapport à l'intrigue.

Pour en finir avec mes réserves, l'absence de chapitre s'avère assez gênante, d'autant que certains paragraphes commencent abruptement, sans transition avec le précédent, donnant ainsi l'impression de sauter du coq à l'âne...

Pour conclure, une lecture décevante de ce livre qui ressemble plus à un compte-rendu linéaire des événements qu'à un roman. Les personnages manquent cruellement de relief, l'intrigue est inexistante et peu développée ; et les procédés narratifs pour introduire certains personnages ou situations sont maladroits et artificiels malgré quelques jolis passages descriptifs. Et c'est ce qui a finalement manqué le plus à cet ouvrage qui s'est focalisé sur une écriture essentiellement narrative au détriment des descriptions. C'est vraiment dommage car l'époque révolutionnaire se prêtait à un récit plus fiévreux et vivant. Peut-être l'auteur aurait dû se tourner vers un essai...

En tout cas, je remercie Babelio et les éditions du Cherche-Midi pour ce partenariat.

Appréciation :

note : 2 sur 5
 

extrait

 page 256/257 :
"... Elle a serré plus fort mon bras. Nous avons continué d'avancer. Le taillis paraissait plus dense. Aux ronces avaient succédé les fougères, dont les ombrelles dentelées pliaient sous nos pas dans un froissement de soie. Une souche récente, un peu à l'écart, nous invitait au repos. L'endroit état désert et hors de la vue d'un improbable voyageur. Un écureuil, dérangé dans sa tâche, s'est arrêté un instant, nous a fixés d'un oeil curieux et a détalé derrière un frêne. Emira a laissé glisser le fichu de ses épaules, s'est assise sur le tronc, en choisissant l'endroit où avait poussé la mousse la plus épaisse, et elle a allongé les jambes dans un étirement qui avait la grâce d'un geste d'enfant. Je me suis installé à ses pieds, dans l'herbe."

divers

Défi "Le siècle des Lumières"

Challenge "Le siècle des Lumières" (1/36)

Challenge "On rêvait Révolution" organisé par Dakness Turns Me On

Challenge "On rêvait Révolution" organisé par Darkness Turns Me On - (1/16)

La pourpre et l'or - Murena T1 - de Dufaux et Delaby

Ma 25ème participation au challenge de Lynnae -

 

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