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et aux éditions du
Auteur > Michel Auboin
Editeur > Le Cherche Midi
Collection > Romans
Genre > Roman historique
Date de parution > 2014
Nombre de pages > 263
Michel Aubouin est préfet des îles Wallis-et-Futuna. Déjà auteur de plusieurs ouvrages sur l’administration ou l’histoire de la Beauce, il signe, avec Brissot, le roman d'un révolutionnaire, son premier roman.
Jacques-Pierre Brissot (1754-1793) a exercé une influence importante sur la marche de la Révolution française. Moraliste formé à l'école de Jean-Jacques Rousseau, il possède toutes les vertus qu'il prêche dans ses écrits. Son désintéressement et son austère simplicité étaient faits pour honorer cette République qu'il se glorifiait d'avoir aidé à fonder. Mais il trouva sur son chemin Robespierre et la Terreur.
Dans ce roman qui restitue brillamment le Paris et les luttes révolutionnaires, Michel Aubouin brosse le portrait d'une personnalité attachante.
"Les trois charrettes des condamnés sont apparues à midi."
Il fut une époque où je lisais tout ce qui me tombait sous la main dès l'instant que cela parlait de la Révolution française, si bien que c'est tout naturellement que j'ai choisi ce livre lors de la Masse critique organisée par Babelio le 24 janvier.
Je me faisais donc une joie de lire ce roman (d'autant que mes connaissances portent davantage sur les Jacobins que les sur Girondins), malheureusement, malgré un début prometteur, je n'ai pas du tout accroché à l'histoire...
Le récit est rapporté à la 1ère personne du singulier et pourtant, nous ne saurons pratiquement rien sur le narrateur... à part son âge (35 ans), le même que Brissot ou Chauveau-Lagarde, qu'il est allé au même collège qu'eux, qu'il fait parti de leur cercle politique, qu'il est originaire de Chartres et que la santé de son père est déclinante. Nous ne saurons jamais son nom ni sa profession (excepté que son père veut qu'il soit homme de loi).
Le narrateur est un témoin plus spectateur qu'acteur, il se contente de rapporter les événements sans que l'on ait l'impression qu'il inter-agisse avec eux, ou alors de manière très artificielle (je m'expliquerai sur ce point plus loin), il ne nous fait jamais part de ses émotions ou de ses pensées.
D'une façon générale, tous les personnages manquent terriblement de caractérisation si bien que l'on ne s'attache à aucun.
De plus, j'ai trouvé que les différents procédés utilisés par l'auteur pour nous donner les informations sur les personnages ou les événements sonnaient faux :
♦ les renseignements biographiques sur Brissot nous sont donnés par lui-même à travers un monologue qui expose une partie de sa vie sur 9 pages d'affilée, ce qui est tout sauf naturel (page 35 à page 46) ;
♦ page 182, le narrateur est arrêté dans la rue par un homme qui lui est inconnu : il s'agit d'Ange Pitou, un contre-révolutionnaire qui lui confie les projets de ses amis, ce qui est totalement invraisemblable dans ce contexte de la Terreur !
♦ page 189, Marceau, qui a toujours ignoré le narrateur, se met soudainement à lui raconter la bataille contre les Prussiens en un long monologue ;
♦ page 219, le narrateur, allié des brissotins, assiste comme par hasard à une réunion des massacreurs de septembre qui complotent contre ses amis... sans que cela ne vienne troubler sa petite vie bien réglée.
En outre, mieux vaut avoir de bonnes connaissances sur l'époque car une quantité de personnages historiques sont cités sans aucune note explicative.
Ainsi, Louise de Kéralio, Bernardin de St Pierre, Chauveau-Lagarde, Choderlos de Laclos, Bailly, le duc d'Orléans, Mme de Genlis, La Fayette, Clavière, Robespierre, Sieyès, Marceau, Pétion, Marat, Mirabeau, Beaumarchais s'invitent entre ces pages, certains très fugacement ; il aurait été intéressant d'avoir un index, succinctement biographique, en fin d'ouvrage, pour que l'on puisse les situer par rapport à l'intrigue.
Pour en finir avec mes réserves, l'absence de chapitre s'avère assez gênante, d'autant que certains paragraphes commencent abruptement, sans transition avec le précédent, donnant ainsi l'impression de sauter du coq à l'âne...
Pour conclure, une lecture décevante de ce livre qui ressemble plus à un compte-rendu linéaire des événements qu'à un roman. Les personnages manquent cruellement de relief, l'intrigue est inexistante et peu développée ; et les procédés narratifs pour introduire certains personnages ou situations sont maladroits et artificiels malgré quelques jolis passages descriptifs. Et c'est ce qui a finalement manqué le plus à cet ouvrage qui s'est focalisé sur une écriture essentiellement narrative au détriment des descriptions. C'est vraiment dommage car l'époque révolutionnaire se prêtait à un récit plus fiévreux et vivant. Peut-être l'auteur aurait dû se tourner vers un essai...
En tout cas, je remercie Babelio et les éditions du Cherche-Midi pour ce partenariat.
Appréciation :
page 256/257 :
"... Elle a serré plus fort mon bras. Nous avons continué d'avancer. Le taillis paraissait plus dense. Aux ronces avaient succédé les fougères, dont les ombrelles dentelées pliaient sous nos pas dans un froissement de soie. Une souche récente, un peu à l'écart, nous invitait au repos. L'endroit état désert et hors de la vue d'un improbable voyageur. Un écureuil, dérangé dans sa tâche, s'est arrêté un instant, nous a fixés d'un oeil curieux et a détalé derrière un frêne. Emira a laissé glisser le fichu de ses épaules, s'est assise sur le tronc, en choisissant l'endroit où avait poussé la mousse la plus épaisse, et elle a allongé les jambes dans un étirement qui avait la grâce d'un geste d'enfant. Je me suis installé à ses pieds, dans l'herbe."
Challenge "Le siècle des Lumières" (1/36)
Challenge "On rêvait Révolution" organisé par Darkness Turns Me On - (1/16)
Ma 25ème participation au challenge de Lynnae -
J'adore l'histoire de France mais la révolution n'est pas ma période préférée (j'aime beaucoup la période qui suit). Dommage que cette lecture ait été décevante.
RépondreSupprimerJ'adore la période d ela révolution aussi (comme celle des lumières <3) il n'a pas l'air très prenant ton livre. Il fait plus penser à une biographie linéaire et pas très passionnante qu'à un véritable roman... J'adore ta remarque : c'est vrai que si pendant la terreur les camps adverses s'échangeaient des informations si facilement il y aurait eu bien moins de personnes guillotinées. Étrange comme choix ^^
RépondreSupprimermerci les filles ! oui, c'était très frustrant comme lecture... tant pis, je me rattraperai sur un autre roman traitant de la même époque... eh oui, Alison, si seulement les révolutionnaires avaient été moins parano, y'aurait eu moins de zigouillages !! ils sont fous, ces révolutionnaires...
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