Tout simplement un rendez-vous hebdomadaire pour lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blog de Iani qui vient de passer le flambeau à Froggy.
"Une main chaude et puissante se pose sur ma cheville, me clouant au lit."
7 rugbymen. 15 jours. Une maison.
Lorsqu’elle a quitté Paris pour s’installer à Montauban afin d’aider sa tante Mila à tenir une maison d’hôte, Eugénie espérait y trouver le calme. Le calme, le soleil, des champs de maïs à gogo et des légumes du potager 100 % bio. Et même si, avec ses piercings, ses T-shirts Gandalf et ses cheveux roses, Eugénie sait qu’elle a plus l’air d’une geekette que d’un chef trois étoiles, elle est une vraie mordue de cuisine. La maison d’hôte lui semble l’endroit rêvé pour exercer sa passion en toute tranquillité. Enfin ça, c’était avant que sa tante lui annonce un petit changement de programme. « Petit » comme sept armoires à glace. Car Mila a accepté de recevoir en catastrophe la moitié d’une équipe de rugby. Oui, oui, de RUGBY. En toute simplicité. Cerise sur la croustade ? Eugénie va devoir partager SA chambre avec l’un des musclors.
Après L'amour est dans le pré, c'est la deuxième romance que je lis de l'auteure. On y retrouve la même fraîcheur et la même légèreté, alliée à un humour irrésistible. Eugénie, que la présence du sublime Rodrigue rend excessivement maladroite, va se retrouver dans des situations de plus en plus gênantes, le summum étant atteint avec le lapin qu'elle tient à la main (sorti tout droit de son chapeau ? que nenni, plutôt du tiroir de sa table de chevet... si ma phrase vous intrigue, rendez-vous directement à la page 28 de la nouvelle...). J'ai adoré le sens de la réplique qui tue de Mister Beau Gosse et de la meilleure amie d'Eugénie, Kassy, qui s'ingénient chacun de leur côté à la pousser dans ses derniers retranchements pour qu'elle mette fin à "vingt-trois mois et dix-huit jours" d'abstinence (page 18).
Bien que ce soit une nouvelle, j'ai beaucoup aimé qu'Angéla Morelli prenne le temps de planter le décor et le contexte, ce qui fait que l'on se sent vraiment immergés dans l'histoire. De même, j'ai apprécié sa manière d'esquisser le portrait de ses personnages, petite touche par petite touche, ce qui les rend vivants et attachants.
Par contre, je trouve que le rapprochement entre les deux protagonistes se fait un peu trop rapidement mais la faute en revient au format étriqué de la nouvelle qui ne permet pas un développement satisfaisant.
Par ailleurs, si j'ai aimé la personnalité de geekette de l'héroïne et ses jurons tolkiens, je dois avouer que je me suis sentie parfois larguée à côté de certaines références (à part L'Homme de Rio et Cabrel et Tolkien of course- comment ça, c'est parce que je suis vieille ?!?^^). Alors au fait, c'est qui ce Dean Winchester ?
En tout cas, encore heureux que mon geek de fils est fan de The big bang theory, sinon je serais également passée à côté de "Bazinga !"...
Pour conclure, une petite nouvelle très drôle avec une héroïne délicieusement spontanée et maladroite. Rodrigue (je suis fan de son prénom !!!) est spirituel à souhait, loin du cliché sur les sportifs ramollis du bulbe (je parle du bulbe de son hémisphère nord, hein, parce que celui de l'hémisphère sud est tout sauf mou...^^)
Angéla Morelli
est née sur les rives verdoyantes de la Garonne, qu'elle a quittées il y
a longtemps pour les brumes de la capitale. Professeur de Lettres le
jour et traductrice la nuit (oui, c'est une super héroïne), elle est
tombée dans la marmite de la romance en succombant, un soir
d'inadvertance, au charme ténébreux de Joffrey de Peyrac. Quand elle a
compris qu'elle n'épouserait jamais Rhett Butler, et en attendant de
rencontrer enfin Ryan Gosling, elle a décidé d'écrire des romances dans
lesquelles elle pourrait donner libre cours à son penchant pour les
hommes intelligents et sexy. Elle se plaît dans le genre de la romance
contemporaine urbaine dans laquelle humour et amour forment un cocktail
détonant !
”J’ai pivoté, sex-toy en main. Rodrigue se tenait dans l’encadrement de la porte et mon cœur a manqué un battement en le voyant : il était aussi sublime que tout à l'heure. Son regard s'est posé sur le rabbit, que je n'avais pas lâché et que je brandissais comme une épée. - Hum. Intéressant votre... euh, a-t-il commenté en souriant à demi, une lueur moqueuse au fond des yeux. - Oh ! ça ? (J'ai baissé les yeux sur le rabbit comme si je le voyais pour la première fois.) C'est... c'est mon batteur à œufs, ai-je répondu avec une désinvolture feinte. Je l'ai cherché tout l'après-midi. Qui aurait cru que je l'aurais rangé dans ma chambre, hein ? J'ai fourré l'objet du délit dans mon sac de voyage en essayant d'avoir l'air digne, mais je sentais mes joues me brûler. Voilà qu'après m'avoir ramassée dans les tomates, Rodrigue me surprenait un gode à la main. Le 5 août était sûrement la fête des Eugénie, sainte patronne des humiliées.
(page 28-29)
J'avais commencé à écrire cet article quelques jours après avoir visité l'exposition consacrée à Saint Louis. C'était le mercredi 7 janvier 2015, le jour où a été perpétré l'attentat contre Charlie Hebdo. Du coup, je n'avais plus le cœur à continuer la rédaction de ce billet... Ensuite, la motivation n'est jamais revenue, et le temps passant, je me suis dit que ce n'était plus vraiment pertinent de publier une chronique sur une exposition terminée depuis plusieurs semaines, puis plusieurs mois...
Mais les photos prises à cette occasion continuaient de dormir dans un dossier, aussi ai-je pris mon courage à deux mains pour aller jusqu'au bout de ce que j'avais à peine commencé...
Le Centre des monuments nationaux a donc organisé cette exposition à l'occasion du 800ème anniversaire de la naissance du futur Louis IX, plus connu sous le nom de Saint Louis. Né en 1214, mort en 1270 lors de la 8è Croisade, canonisé en 1297, Saint Louis a été à l'origine de l'un des règnes les plus marquants du Moyen-Âge.
L'exposition s'articule autour de 3 thématiques : ♦ le mythe et la réalité de saint Louis ♦ les rapports étroits entre foi et pouvoir ♦ la floraison artistique qui marque le règne.
Avant de commencer vraiment la visite, je dois dire que je trouve très pertinent le choix de cet endroit pour abriter l'exposition. On se sent complètement immergé à l'époque de Saint Louis sous les voûtes impressionnantes du XIVème siècle, de plus la centaine d'objets exposés sont mis en valeur par un joli jeu d'ombres et de lumières et l'ambiance particulière de cette salle des Gens d'Armes (l'une des plus grands salles médiévales d'Europe !).
Bref, on est accueilli à l'entrée de l'exposition par la citation du moine anglais Matthieu Paris (v. 1200-1259) :
«Il est le roi des rois de la terre.»
statue de Saint Louis de Mainneville, datée du XIVe siècle
Du saint à l'homme - Parcours d'un mythe à rebours
On aborde l'exposition par quelques représentations de Saint Louis, œuvres de divers artistes (du XIXème siècle pour l'essentiel), car la popularité du roi a traversé les siècles et les régimes, monarchiques comme républicains, pour lesquels il incarnait certaines des valeurs (comme la justice). L’an 1297 étant marqué par la canonisation du roi, des reliques indirectes témoignent du culte voué au saint souverain : sa chemise, un cilice, le reliquaire de la Sainte-Épine... On découvre ensuite avec une certaine émotion l'homme et sa famille à travers toute une série d'objets personnels. Un psautier de Blanche de Castille dans lequel le jeune Louis apprit à lire avec sa mère, la petite Bible de Saint Louis, un recueil de psaumes appartenant probablement à sa fille Isabelle... Ces objets rappellent les liens entre la foi et le pouvoir du roi.
Débarquement de Saint Louis à Damiette en Égypte, 5 juin 1249 (Georges Rouget, 1839)
Saint Louis recevant à Damiette le Patriarche de Jérusalem en 1249 (Oscar Gué, 1846)
Saint Louis délivrant des prisonniers français à Damiette (François Marius Granet, 1819)
chemise en lin du roi, issue du trésor de reliques de la Sainte-Chapelle
Les infimes traces de sang encore perceptibles, proviennent vraisemblablement de la discipline que s'imposait saint Louis.
cilice / coffret
couteau
Reliquaire quadrilobé : Stigmatisation de Saint-François / Reliquaire de la Sainte Épine
Ce dernier a été offert par Saint Louis aux franciscains d'Assise. Une loupe en cristal de roche , contenant une des épines de la Couronne acquise en 1239, est sertie dans une monture d'argent doré en forme de mandorle.
Missel dit de Saint Louis / Registre des ordonnances de l'Hôtel du Roi
Reliquaire-chapelle de la Sainte Tunique sans couture / Reliquaire de Saint Louis
Le reliquaire-chapelle de la Sainte Tunique a vraisemblablement été offert initialement par une princesse royale à un couvent de Clarisses de la capitale.
Isabelle de France / Ange sonnant de la trompette
Anneau sagillaire dit de Saint Louis
Du royaume terrestre à la Jérusalem céleste
Saint Louis affirme son pouvoir par une série d'actes ou d'images symboliques. Le rachat des reliques de la passion du Christ en 1239 lui confère un rang prééminent. Pour les abriter, le roi fait construire la Sainte-Chapelle, achevée en 1248. La prochaine étape du témoignage de sa foi ardente est son départ en Orient pour tenter de délivrer Jérusalem (7ème croisade).
Le Roi Childebert
Ce portrait ressemble à celui des rois du XIIIè siècle, mais le port de la barbe et de la moustache fait référence aux rois mérovingiens.Tenant dans la main droite son sceptre, il retient de la gauche le cordon de son manteau, geste typique de l'élégance aristocratique.
Relief du jubé : Le sommeil et le réveil des Mages (Chartres vers 1230)
Vierge et l'Enfant
Monument de l'ivoirerie gothique, cette vierge témoigne du talent des ivoirirens parisiens à la fin du règne de saint Louis. Sculpté avec raffinement, l'ivoire a été rehaussé d'une polychromie extrêmement subtile, réservée au visage (yeux, bouche) et aux orfrois des vêtements. Le visage de la Vierge semble représenter l'idéal de beauté féminine de l'époque.
Premier évangéliaire de la Sainte-Chapelle / Plat inférieur (autrefois supérieur) de la reliure des Evangiles de la Sainte-Chapelle, dits "L'Apocalypse"
Troisième évangéliaire de la Sainte-Chapelle
Denier d'argent et écu d'or
Confirmation des statuts de l'Hôpital des Quinze-Vingts, pour accueillir les chevaliers blessés à la croisade.
Le diplôme de fondation de la Ste-Chapelle permet d'assurer la pérennité du culte rendu aux saintes reliques et prévoit les revenus nécessaires à l'entretien des vitraux et des luminaires.
Éléments du tombeau de Philippe Dagobert, frère de Louis IX, mort à 12 ans
Gisant de Blanche de France / Gisant de Jean de France(Limoges, fin du XIIIe s. ?, cuivre champlevé, émaillé, doré sur âme de bois)
Ce sont les enfants de Saint Louis et Marguerite de Provence, morts en bas âge.
Couronne reliquaire
Élément du tombeau de Louis de France, le cortège des funérailles (Paris, 1260, pierre calcaire) / Relief du jubé de la cathédrale de Bourges : le portement de croix
Relief du jubé de la cathédrale de Bourges : Les Gardes au tombeau du Christ (Bourges, c. 1240, pierre avec traces de polychromie) / Relief du jubé de la cathédrale de Bourges : La marmite de l'Enfer
Bible dite de Maciejowski (Paris, c. 1244 - 1254, parchemin)
Dite Maciejowski à cause de son premier possesseur connu, ce livre bénéficie d'un somptueux décor peint. L'illustration constitue d'ailleurs la partie principale de l'oeuvre, car le texte, réduit à de simples légendes a été ajouté plus tardivement.
Le miroir du monde
A l'époque de saint Louis, les arts connaissent une floraison remarquable. L'enseignement du dominicain Vincent de Beauvais, rédacteur du Grand miroir commandé par le roi, exprime l'ambition encyclopédique du siècle. L'autre ordre mendiant, celui des franciscains, participe à la redécouverte du monde réel. Mais le roi et sa cour ont également joué un rôle dans les évolutions de l'art et de l'architecture gothique.
Plaque d'ivoire du XIIIe s/ Vierge et l'Enfant trônant
Tête d'une vierge folle (Bourges)
Coffret (Ayant servi de châsse pour les reliques de Jean de Montmirail) - Limoges, vers 1270 - cuivre champlevé, émaillé et doré, cuir sur âme de bois.
L'importance croissante de l'art profane au cours du XIIIè siècle est attesté par la production de nombreux coffrets, qui devaient servir à conserver joyaux ou documents précieux. Ce n'est qu(après coup que certains d'entre eux ont reçu un usage religieux. Celui-ci montre en outre un type de décor particulièrement cher au monde laïque : une série d'écus aux armes de personnages importants du royaume de France.
Trois panneaux d'un coffret : histoire du fils prodigue - Paris, vers 1250-1270 - Ivoire d'éléphant, traces de polychromie et restes d'incrustation
Les trois plaquettes d'ivoire ornaient les faces avant et arrière d'un coffret. Bien que le récit soit moralisateur, l'accent est mis sur les plaisirs charnels qui entraînent la déchéance du jeune homme.
Élément du jubé de la cathédrale de Chartres : Saint Matthieu