dimanche 31 mai 2015

Les Métamorphoses d'Ovide

Les Métamorphoses d'Ovide

Fiche détaillée

Auteur > Ovide
Editeur > Ebooks libres et gratuits
Genre > classique, mythes et mythologie, poésie
Date de parution > Ier siècle, 2005 pour la présente édition
Titre original > Metamorphoseon
Poids du fichier > 350Ko (330 pages)
Traduction > du latin par G.T. Villenave (1806)

auteur

 

quatrieme de couverture
Dans son œuvre majeure, poème en quinze livres, Ovide reprend les légendes grecques et décrit avec force détails les transformations des dieux et des hommes en animaux, plantes ou pierres.

première phrase

"Inspiré par mon génie, je vais chanter les êtres et les corps qui ont été revêtus de formes nouvelles, et qui ont subi des changements divers."

avis personnel

Les Métamorphoses est un poème en 15 chants, qui part de la création du monde pour finir à l'époque d'Auguste, en s'appuyant sur 250 métamorphoses environ et en retraçant les grands mythes fondateurs, comme le déluge qui est un thème commun à plusieurs cultures.

Ici, Deucalion et Pyrrha sont les deux seuls survivants, choisis par Zeus pour remplacer la race humaine de bronze, jugée trop impie...

 Le genre humain périra sous les eaux, qui, de toutes les parties du ciel, tomberont en torrents sur la terre.
(page 9)

La mythologie explique également certains autres événements naturels, comme le désert de Libye ou la couleur de peau des Éthiopiens.
 
J'ai souri en lisant certains vers, qui ont certainement inspiré Lavoisier (sa maxime est la seule chose que j'ai retenue de mes cours de chimie au collège !!^^) :

Tout change, rien ne meurt.
(page 309)

et plus loin :

La nature, qui renouvelle sans cesse les choses, ne fait que substituer des formes à d'autres formes. Croyez-moi, rien ne périt dans ce vaste univers ; mais tout varie et change de figure.
(page 311)

Bref, ce qui marque surtout dans cette œuvre, c'est l'omniprésence du désir amoureux, qu'il soit partagé ou pas...
Philémon et Baucis (Chant VIII) représentent l'amour conjugal (mais également l'hospitalité et la piété), Pyrame et Thisbé (chant IV) l'amour malheureux (d'ailleurs, leur mythe a sûrement inspiré Shakespeare pour Roméo et Juliette).
L'inceste est également abordé et symbolise l'amour anormal avec les mythes de Myrrha (Chant X), Nyctimène (Chant II), Byblis et Caunus (Chant IX).
Enfin, les amours impossibles rendent les filles, qui veulent rester vierges, victimes du désir impérieux des garçons (Daphné et Apollon, Chant I) ou sont condamnées d'avance par la vanité (Narcisse et Echo, Chant III)

Les métamorphoses interviennent soit par punition (Lycaon est puni pour sa cruauté, Chant I) soit par récompense ou pitié (Philémon et Baucis pour leur hospitalité, Chant VIII).

Elles sont parfois la conséquence du désir de vengeance (l'Amour inspire ce sentiment à Apollon pour Daphné dans le but de se venger des moqueries de ce dieu à son égard : "Soudain Apollon aime ; soudain Daphné fuit l'amour" page 15 ; pour se venger de la trahison d'Apollon - encore lui ! - Vénus le fait tomber éperdument amoureux de la mortelle Leucothoe) ou la conséquence de remords (Athéna changeant Arachné en araignée pour se faire pardonner, Chant VI).
Ou le moyen pour Jupiter d'échapper à la vigilance de Junon pour commettre plus commodément ses adultères !
C'est aussi parfois le seul moyen pour des mortelles ou des nymphes d'échapper aux désirs libidineux des dieux (métamorphose de Syrinx poursuivie par Pan, Chant I).

Entre les dieux et les hommes, il n'y en pas un pour rattraper l'autre : vengeance sanglante et implacable, violence, fureur, infanticide, inceste, parricide, viols, mutilation, cannibalisme... franchement, la colonne des faits divers était bien alimentée à l'époque !

La mécanique des transformations est parfois un peu répétitive  : il arrive que l'on assiste aux mêmes selon un schéma identique, et les digressions nous sortent parfois de notre lecture avant que l'on n'en revienne au sujet initial, mais les passages intéressants relèvent l'intérêt du lecteur (par exemple, j'ai adoré la légende de Midas ainsi que l'histoire très touchante de Cénis, Chant VIII)

De plus, j'ai mesquinement apprécié le fait qu'Ulysse soit montré sous un jour peu favorable !

Bien que l'histoire se termine tragiquement, l'autoportrait du cyclope pour attirer Galatée dans ses rets frise vraiment le ridicule, et m'a fait sourire (Chant XIII) :

...en me voyant, ma beauté m'a plu. Regarde la hauteur de ma taille : Jupiter n'est point plus élevé dans les cieux (car vous avez coutume de parler du règne de je ne sais quel Jupiter). Une chevelure épaisse couvre mon front altier, et, comme une forêt, ombrage mes épaules. Que si mon corps est couvert de poils hérissés, ne pense pas que ce soit une difformité. L'arbre est sans beauté, s'il est sans feuillage. Le coursier ne plaît qu'autant qu'une longue crinière flotte sur son col. L'oiseau est embelli par son plumage, la brebis par sa toison : ainsi la barbe sied à l'homme, et un poil épais est pour son corps un ornement. ‘Je n'ai qu'un œil au milieu du front ; mais il égale un bouclier en grandeur. Eh quoi ! le soleil ne voit-il pas, du haut des cieux, ce vaste univers ? Et cependant il n'a qu'un œil comme moi.
(page 278)

Par contre, j'ai beaucoup moins aimé le dernier chant où Ovide passe un petit coup de brosse à reluire à Auguste (bon, OK, Ovide est alors en exil et aimerait sans doute rentrer dans les grâces de son prince) :

César, né dans Rome, est dieu dans sa patrie. Sans égal dans la guerre comme dans la paix, ce n'est pas plus à ses travaux guerriers achevés dans la victoire, au sage gouvernement de l'état, au cours rapide de ses conquêtes, qu'aux vertus de son fils, qu'il doit d'avoir été changé en comète, et de briller parmi les astres : car, dans tout ce que César a fait, sa gloire la plus éclatante est d'être père d'Auguste.
(page 324)

Mais ça fait quand même un peu too much, non ?

Pour conclure, j'ai beaucoup aimé retrouver certains mythes connus et en découvrir d'autres. Mais je dois avouer, que parfois, je me suis un peu ennuyée, j'ai en effet trouvé certaines légendes redondantes, mais il faut dire que j'ai lu ce livre en à peine deux jours. Par contre j'ai été un peu gênée par l'alternance de l'emploi de noms grecs ou romains pour désigner les mêmes dieux, et je ne sais pas si ce défaut existe déjà dans le texte original.

Appréciation :

note : 3 sur 5

extrait

Morphée vole à travers les ténèbres. Son aile taciturne ne trouble point le silence de l'air. Dans un instant il arrive aux remparts de Trachine. Il dépose son plumage sombre, prend les traits de Céyx, et, sous cette forme, nu, livide, et glacé, il s'arrête devant le lit de la triste Alcyone. Sa barbe est humide, et l'onde a mouillé ses cheveux épars. Il se penche sur le lit, et le visage baigné de larmes :

« Malheureuse épouse, dit-il, reconnais-tu Céyx ? La mort a-t-elle pu changer mes traits ? Regarde : c'est ton époux, ou plutôt c'est son ombre. Tes vœux, chère Alcyone, ne m'ont été d'aucun secours. J'ai cessé de vivre. Cesse d'espérer que je puisse être rendu à ton amour. Au sein de la mer Égée, la tempête a surpris mon vaisseau ; bientôt submergé, les vents l'ont englouti dans les ondes.
J'appelais en vain Alcyone lorsque ma bouche a reçu le flot mortel. Tu ne vois point en moi l'auteur suspect d'une fausse nouvelle. Elle ne te parvient point par les bruits vagues de la renommée. C'est moi-même qui viens après mon naufrage te faire connaître mon triste destin. Éveille-toi, lève-toi, donne des larmes à ma mort. Revêts des voiles funèbres, et ne laisse point mon ombre descendre dans les enfers, sans avoir reçu le tribut de tes larmes. » Ainsi parle Morphée. Sa voix est celle de l'époux d'Alcyone. Il paraît verser des larmes véritables. Son geste est semblable au geste de Céyx. Alcyone gémit ; elle pleure, elle agite ses bras en dormant. Elle veut embrasser son époux, et c'est l'air qu'elle embrasse : « Demeure, s'écrie-t-elle, où fuis-tu ? Nous irons ensemble chez les morts. »
(page 234)

divers

La pourpre et l'or - Murena T1 - de Dufaux et Delaby

Ce billet est ma 18è participation au challenge de Soukee.

Challenge "Mythologies du monde " proposé par Myrtille

Ma 30ème participation au challenge de Myrtille -

Les Métamorphoses d'Ovide

Challenge organisé par Licorne & Zina -

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Le 2è classique du mois de mai pour le challenge organisé par Stephie.

ABC de l'Imaginaire 2015

Challenge ABC 2015 Littératures de l'Imaginaire de Ptitetrolle - 4/26

 Challenge "L'Odyssée grecque"

Challenge "L'Odyssée grecque" : 14/100

 

Challenge "Virée européenne" organisé par BouQuiNeTTe

Ma 13è participation au challenge de BouQuiNeTTe - séjour en Italie
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Tortuga de Valerio Evangelisti

Tortuga de Valerio Evangelisti

Fiche détaillée

  Auteur > Valerio Evangelisti
Editeur > France Loisirs
Genre > Aventure historique
Date de parution > 2008 pour l'édition originale , 2012 pour la présente édition
Titre original > Tortuga
Nombre de pages > 469
Traduction > de l'italien par Sophie Bajard (avec la collaboration de Doug Headline)

auteur

Valerio Evangelisti, très connu pour ses épopées médiévales autour de l’inquisiteur Eymerich et de Nostradamus, avait déjà traité du rôle du crime dans la naissance de l’Amérique dans Anthracite. Écrivain italien né en 1952 à Bologne, il est diplômé de Sciences Politiques à l'Université de Bologne où il se spécialise en Histoire moderne et contemporaine. Il a publié des livres et des essais historiques, avant de se consacrer à la littérature fantastique. Son premier roman Eymerich l'inquisiteur obtient le Prix Urania en Italie. Neuf autres romans du cycle Eymerich ont suivi qui lui valurent en 1998 le Grand Prix de l'Imaginaire, ainsi qu’en 1999 le Prix Tour Eiffel de Science-Fiction. Mais c’est en publiant ensuite trois romans du cycle Métal Hurlant et les trois volumes du Roman de Nostradamus qu’il se fera connaître en France. Il est également auteur de romans policiers, correspondant du Monde Diplomatique et président de l'Archive Historique de la Nouvelle Gauche "Marco Pezzi" de Bologne. 

quatrieme de couverture

En 1685, les jours des pirates regroupés dans la confrérie des Frères de la Côte, aux ordres du roi de France, sont comptés. Louis XIV a fait la paix avec son traditionnel ennemi, l'Espagne, et les attaques des flibustiers des Caraïbes à partir de l'île de la Tortue ne sont plus les bienvenues.
C'est dans ce contexte qu'un ancien jésuite portugais au passé mystérieux va faire le dur apprentissage de la vie. Sa passion pour une esclave africaine l'entraînera, non sans une certaine fascination, dans une aventure bruissant du fracas des abordages et des batailles à la découverte de la noirceur de l'âme pirate.

première phrase

"Rogério de Campos crut sa dernière heure arrivée."

avis personnel

Après l'abordage de son galion espagnol, Rogério de Campos, jésuite portugais au passé trouble, est enrôlé de force  à bord du bateau de Lorencillo comme maître d'équipage en vue d'être cédé au terrible capitaine De Grammont. D'abord épouvanté par les mœurs des pirates, il va progressivement adopter leur attitude sauvage et se dépouiller de son vernis civilisé...

Tortuga de Valerio Evangelisti
Michel de Grammont

- Savez-vous quelle est notre force, à nous autre pirates ? (...) Nous évitons toutes ces hypocrisies. Tout ce que nous voulons, c'est de l'argent, et nous faisons fi de toute règle. Nous nous emparons de tout et vendons de tout, y compris des hommes. Nous sommes le futur, et personne ne nous arrêtera.»
(Raveneau de Lussan à Rogério, page 175)

L'auteur dresse ici un portrait démythifié du pirate, loin de la représentation complaisante de l'âge d'or hollywoodien. Il nous dépeint une espèce d'hommes cyniquement désenchantés, vivant au jour le jour, dans les excès et la démesure, dans une espèce de folle course en avant dont l'issue ne peut qu'être fatale. Attachés à la vie (et à l'or), ils savent la leur de courte durée et défient la mort à chaque bataille, à chaque abordage dans une frénésie sanglante. Ce sont des hommes cruels et féroces, s'adonnant au viol et à la torture sans aucun état d'âme. Mais paradoxalement, ce sont les seuls hommes véritablement libres de leur époque, cette époque si tyrannique aux faibles et dont les gouvernements peuvent se montrer finalement aussi inhumains envers leurs sujets que les pirates qu'ils condamnent. Les pirates ont en effet créé une société dont le fonctionnement est profondément démocratique : le butin est équitablement partagé entre eux, selon un système de compensation en rapport avec les blessures reçues au combat, et obéissent à un code d'honneur.

Je défends qu'il est juste  qu'un homme en possède un autre, si le premier est plus fort que le second. Qu'il le torture même, et le dépèce comme une enveloppe vide, quand bien cela lui semblerait convenable. Mais au nom du Ciel, n'invoquons aucune norme moral pour agir de la sorte ! J'aime les Frères de la Côte précisément parce qu'ils tuent, volent, torturent et violent sans aucune justification éthique. Les Espagnols me sont odieux parce qu'ils agissent de la même façon, mais qu'ils prétendent à chaque fois que Dieu bénit leurs actes.
(Raveneau de Lussan à Rogério, page 208)

Evangelisti décrit à merveille la dure vie à bord, la condition intenable des pauvres mousses qui servent de femmes aux pirates, les lois égalitaires qui régissent les rapports entre les Frères de la Côte (un capitaine est élu démocratiquement à la tête du bateau... tout comme il peut en être démis s'il ne donne pas satisfaction), bref, l'auteur s'est documenté, et cela ce sent, jusque dans les moindres détails très évocateurs et immersifs ! Il s'arrange bien quelque fois avec l'Histoire, et surtout celle du capitaine De Grammont auquel il invente une fin épique (dans la réalité, De Grammont a brutalement disparu en mer) et un statut plus marginal qu'il ne l'était (De Grammont, au vu de ses exploits, fut nommé lieutenant de la partie sud de l'île de Saint-Domingue par le roi de France).

«À vos ordres, premier maître. Qu'y-a-t-il de nouveau ?
- Qu'y-a-t-il de nouveau ? répéta Macary, comme déconcerté. Mais il y a le vent qui se lève, imbécile ! Faites donner toute la voilure utile ! Et vous pouvez même déployer les culottes de votre mère, dans le cas fort improbable où elle en porterait ! »
(page 282)

J'ai beaucoup aimé les dialogues entre les protagonistes qui exposent leur philosophie de vie avec un cynisme et une cruauté décomplexée. Parfois même, leurs paroles étaient si outrées qu'elles en prenaient une tournure comique... J'ai regretté d'ailleurs qu'elles ne soient pas émaillées de ces fameux blasphèmes soit-disant affreux mais que l'auteur esquive malheureusement... Tant qu'à faire, autant aller jusqu'au bout de ce travail de démythification, non ?

Tortuga de Valerio Evangelisti
Laurent de Graff

En outre, je ne me suis pas du tout attachée au personnage principal, que j'ai trouvé sans relief. Les révélations sur son passé font un peu l'effet d'un pétard mouillé. De plus, je n'ai jamais été convaincue par l'histoire d'amour qui le lie à l'esclave noire, même si je comprends la fascination obsessionnelle que la jeune femme exerce sur son esprit... Mais l'histoire n'a pas été assez fouillée de ce côté pour me paraître crédible !

Pour conclure, une plongée fascinante dans le monde féroce des pirates qui sont montrés sous leur véritable jour, avec leurs bons et leurs pires côtés ! La plume et les descriptions de l'auteur sont véritablement immersives et retracent à merveille cette ambiance de violence et de fureur guerrière... Nous avons le plaisir de croiser les figures historiques des deux capitaines flibustiers Laurent de Graff dit Lorencillo et Michel De Grammont ainsi que celle d'Oexemelin, le chirurgien pirate et Raveneau de Lussan qui ont laissé des écrits sur la vie des flibustiers à la fin du XVIIè siècle (je compte bien les lire un jour d'ailleurs !). Malheureusement, j'ai trouvé l'intrigue sur Rogério de Campos assez faible et mal exploitée pour que je me sente complètement emportée...

Appréciation :

note : 3 sur 5

extrait
Le  Neptune, en des moments pareils, paraissait si surpeuplé que l'on se demandait comment il réussissait à flotter. Les bonnettes de perroquet furent mises au vent. Sur l'ordre de Callois, Rogério grimpa sur les vergues avec les gabiers. Les cacatois furent déferlés et repliés en permanence, selon la tournure que prenait le vent. Une foule d'hommes, poussée à ses extrêmités, exécutait la manoeuvre. Le Portugais, fouetté par les coups de vent, éprouvait au milieu de tant de souffrances un véritable sentiment d'orgueil. Pour la première fois, il sentait qu'il appartenait à une race d'hommes hors du commun, accoutumés à l'odeur enivrante de la mer, rassemblés sur de fragiles embarcations, prêts à semer la mort. Une élite libre et virile, qui jamais n'accepterait de limites à sa propre puissance ni à sa propre capacité de décider de son avenir.
(page 182)

divers

La pourpre et l'or - Murena T1 - de Dufaux et Delaby

Ma 52ème participation au challenge de Lynnae -

Challenge "A l'abordage" organisé par Ivy-Read

Ma 3è participation au challenge d'Ivy-Read.

Challenge "Virée européenne" organisé par BouQuiNeTTe

Ma 12è participation au challenge de BouQuiNeTTe - séjour en Italie
D'autres billets sur Malte/l'ItalieSharon ♦ Julie ♦ Salhuna ♦

le tour du monde en 8 ans

Ce billet est ma 21è participation au challenge d'Helran - cette escale compte pour l'Italie

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vendredi 29 mai 2015

L'Héritier de Pierre Pevel - Haut-Royaume, tome 2

L'Héritier de Pierre Pevel - Haut-Royaume, tome 2

 Fiche détaillée

Auteur > Pierre Pevel
Editeur > Bragelonne
Genre > Fantasy
Date de parution > 2014
Format > ePub
Poids du fichier > 1,98 Mo (488 pages)

auteur

Pierre Pevel, né en 1968, est l’un des fleurons de la Fantasy française. Il a obtenu le Grand Prix de l’Imaginaire en 2002, le prix Imaginales 2005 et le David Gemmell Morningstar Award en 2010, pour le tome 1 de la trilogie Les Lames du Cardinal, traduite dans une dizaine de langues, y compris en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

quatrieme de couverture

Après les derniers événements qui ont déchiré le Haut-Royaume, le prince Alan a pris le commandement de la garde d Onyx, garante de l'autorité du souverain. Mais la reine, aussi ambitieuse qu impitoyable, est bien décidée à gouverner à la place de son époux mourant. Menacé par la guerre civile et les luttes de pouvoir, le royaume se trouve plus divisé que jamais. Les desseins du Dragon du Destin sont obscurs, mais ils finissent toujours par s'accomplir.

première phrase

"Ce jour serait celui des obsèques d’un héros."

avis personnel

 Le tome 2 débute au printemps 1548, six mois après les funérailles de Lorn Askariàn.
Une nouvelle crise frappe le Haut-Royaume suite au refus de la Dame d'Arcane de prêter allégeance à la reine Celyane et de payer plus d'impôts. Alan, qui a pris la tête de la Garde d'Onyx, est déterminé à maintenir la paix en organisant les négociations de la dernière chance entre Oriale et Arcante...

De son côté, Allissia peine à se remettre de la mort de Lorn jusqu'à ce que sa mère lui annonce le projet de mariage avec le duc Erian d’Ansgarn, prévu cet automne.

Si dans le 1er tome, l'intrigue tournait autour de la cession d'Angborn à  l'Yrgaärd, l'ennemi héréditaire, cette fois, elle se déroule dans un climat de tensions et de rebellions : l'Irélice, l'Alguéra qui soutient la Spada contre le duc de Sarme, l'Andor,  l'Argor...
Une autre poche de rébellion (pas dirigée contre Haut-Royaume cette fois mais contre les tentatives de conquête de l'Yrgaärd) est évoquée avec à sa tête Dol Valerh "le chef des insurgés qui luttaient dans le Veild contre les armées de l’Hydre Noire. Situé à l’ouest du Vestfald, le Veild était une province sauvage occupée par l’Yrgaärd" (page 282)

 Même les plus vertueuses des guerres commencent et s’achèvent dans le crime.
(page 259)

La géopolitique est, comme on le voit, plus complexe que jamais, rendue encore plus compliquée par l'absence de carte, d'autant que les personnages se déplacent beaucoup d'une région à une autre.
Nos connaissances sur les différents territoires s'enrichissent, même si cela reste assez flou : on apprend ainsi que l'Imélorie est constituée principalement de cinq nations, le Haut-Royaume, le Vestfald, le Valmir, l'Alguéra et l'Yrgaärd. Mais il manque un petit dossier plus précis sur cet univers car l'on se sent parfois perdu. Un petit dossier ainsi qu'un petit récapitulatif des personnages en début de roman car ces derniers foisonnent et qu'il est difficile de s'y retrouver, d'autant que l'auteur passe assez rapidement sur eux.

On retrouve donc des personnages importants du tome 1 :   Alan, la reine Célyane et son premier ministre Estévéris, le duc de Feln, Reik Vahrd, le loyal forgeron et sa fille Naé, Enzio, l'ami d'enfance de Lorn et le frère de son ancienne fiancée, le Prince Yrdel, fils aîné du roi né d'un premier lit et premier dans l'ordre de succession, mais menacé par les manigances de la reine qui tente de le perdre dans l'opinion publique, (bref, tous ceux qui ne sont pas morts dans le tome précédent, quoi !^^).

L'accent est également mis sur des personnages qui n'avaient été que survolés dans le 1er tome : Allissia, son énigmatique amie Eylinn de Feln qui entretient des rapports glauques avec son propre père le duc de Feln, Meryll qui appartient à un ordre de courtisanes de haute volée ("Les Lys étaient renommées autant pour leur beauté que pour leur intelligence, leur culture et leurs talents d’alcôve. Discrètes et zélées, elles formaient un ordre de courtisanes d’élite qui servaient également de messagères et d’espionnes, d’intermédiaires, de négociatrices dans toutes sortes d’affaires publiques ou privée" (page 193)) tandis que d'autres ne font qu'une brève et néanmoins remarquable apparition car essentielle pour la suite de l'intrigue : Mairenn, Cadfeld, Sibellus...

De nouveaux protagonistes entrent en scène : les frères-chevaliers des Saints-Auspices avec Yarl,  Lukas de Gatlis, le fils de Teogen d'Argor et l'amant de la dame d'Arcante, Brendan Forland, le futur beau-frère d'Alissia, Asranyr un prêtre d’Elvant’ih qui sert l'Obscure, la confrérie des Ardaths ehn Os’vhehir qui louent leurs services d'assassins à prix d'or et plus particulièrement Théas, Jall, le frère aîné d'Alan, aussi machiavélique que sa mère, prêtre fanatique du Dragon-Roi et prêt à tout pour étendre ce culte au détriment du culte officiel du Dragon Blanc...

La religion est d'ailleurs davantage abordée dans ce tome que dans le précédent, même si nous ne sommes guère plus avancés sur le mystère de la religion pratiquée à ses débuts par la garde d'Onyx (mais nous pressentons pour la suite une révélation perturbante !^^)...

 Il y a deux manières de croire aux miracles. Après qu’ils s’accomplissent. Ou afin qu’ils s’accomplissent.
(page 418)

/!\Attention spoiler/!\ La fin de la 1ère partie se termine sur un coup de théâtre, même si je me doutais que Lorn n'était pas mort dans l'incendie de la Tour noire. De nouvelles marques, inquiétantes, sont apparues sur le corps de Lorn. Mais plus inquiétant encore est son comportement : sous l'emprise de l'Obscure, Lorn commet un viol, des meurtres gratuits, et se laisse plus facilement qu'avant aller à sa nouvelle nature, même s'il ne garde aucun souvenir de ses actes après coup... En tout cas, l'Obscure le protège contre la mort à maintes reprises.
Lorn apparaît encore plus torturé et plus ambigu que dans le tome précédent, allant jusqu'à trahir Allissia, la femme de sa vie, ainsi que le Haut-Royaume.
Un passage m'a fait sourire à un moment, où, possédé par l'Obscure, il s'exprime comme Gollum : "Tu nous as cloué par les mains à un banc. Tu as posé un baiser sur nos lèvres. Puis tu nous as abandonné dans un brasier. Tu voulais nous faire souffrir. Et nous avons souffert.
"(page 311) On se dit que la santé mentale de Lorn a atteint un seuil critique et qu'il vit à plusieurs dans sa tête !! ^^/!\Fin du spoiler/!\

Concernant la construction narrative du roman, la 2e partie reprend au début de la première mais dans une autre région du royaume et selon le point de vue d'un autre personnage... J'ai d'ailleurs apprécié penser que la vyverne décrite précédemment était peut-être celle enfourchée par le personnage de cette partie-là ?
Bref, on retrouve également ce procédé de retour en arrière avec l'assemblée des ir'kans dont la scène de la première partie est entièrement décrite de la même façon dans la deuxième mais selon la connaissance qu'a le Septième Gardien de la situation réelle, nous apportant ainsi des éléments supplémentaires...

Certains détails nous sont donnés, qui pourraient influencer le choix et le destin de certains protagonistes :
♦ la prophétie liée au Chevalier à l'Épée et au Prince noir
♦ la légende liée la maladie du haut-roi : "Cette lente agonie, on la disait due au Grand Mal. Selon une légende rapportée dans les Chroniques, il frappait les rois ayant commis une faute terrible. Un crime odieux. Ou un sacrilège entravant l’accomplissement du Destin. Or cette faute, quelle qu’elle soit, rejaillissait sur le Haut-Royaume." (page 131)
♦ la légende liée à l'Épée des Rois, qui "était l’épée du premier Haut-Roi et de ses successeurs. Le dernier à l’avoir portée était un aïeul d’Erklant II, l’actuel Haut-Roi. Il l’avait brisée à la bataille de Mont Tiernàs, juste avant d’être tué par le prince-dragon." (page 163) et dont la possession pourrait faire basculer l'histoire
♦ le secret sur la mère de Lorn, Selenia Askarìn, guerrière aussi belle que fière, fille d’un roi vaincu, et entourant la conception de Lorn

Fait effrayant, on voit agir l'Obscure agir en dehors de Dalroth avec l'entremise d'un prêtre d’Elvant’ih, et se propager momentanément sur une partie du monde.

 Mille coups d’aiguille peuvent tuer un lion. Et cent peuvent le rendre fou.
(page 231)

 Dans le tome 1, l'intrigue tournait autour de la rétrocession de l'Angborn à l'Yrgaärd, ici elle se focalise surtout sur le siège d'Arcante. Les trahisons, complots, faux-semblants sont plus que jamais à l'ordre du jour, mis en évidence par la série de tentatives d'assassinat qui menacent certains personnages, sans que le lecteur en connaisse forcément les motivations... En tout cas, les ramifications des factions en présence sont de plus en plus compliquées. Certaines alliances se nouent ou se dénouent, parfois dans la trahison, tandis que certains personnages que tout semblait éloigner se rapprochent... En outre, des différends sérieux apparaissent entre Yrdel et Alan dont le côté sombre se révèle de plus en plus, préparant le terrain à cette fameuse Guerre des Trois Princes relatées par les Chroniques...
Pour conclure, même si l'intrigue est toujours haletante, la magie a moins opéré pour moi dans ce tome-là que dans le précédent. Je regrette que l'auteur ne se soit pas davantage attardé sur le vécu et la psychologie de ses personnages, si bien que l'on a du mal à s'attacher à eux. On a parfois l'impression qu'il survole un peu cet univers foisonnant si bien que les enjeux et certains rebondissements paraissent parfois surfaits. Mais la lecture a été toutefois plus que plaisante, et je lirai la suite avec beaucoup d'intérêt...

Appréciation :

note : 3 sur 5

Mes autres avis sur la sagatome 1 ♦ tome 2 ♦

extrait

  Souriant en coin, le prince-dragon tourna lentement autour de Lorn, obligeant les soldats qui encadraient le prisonnier à respectueusement reculer. Il était grand et large d’épaules, ses longs cheveux roux tombant sur les épaulières de son armure noire. Il impressionnait par sa stature et sa prestance, mais surtout grâce à l’aura que lui conférait l’Obscure – une aura maléfique aussi effrayante que fascinante.
(page 428)

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Lecture commune

Lecture commune organisée par Cassie.
D'autres billets :  Cassie

  
Challenge Littérature de l'Imaginaire organisé par MarieJuliet (14/24)

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mercredi 13 mai 2015

Livra'deux pour pal'Addict # mai-juin-juillet 2015

Livra'deux pour PalAddict

 

LDPA what is it?
C'est la 13ème édition de ce challenge, proposé à l'ensemble de la communauté et inspiré de ce que font déjà deux membres de la team, Jess et Iwry.  Ce rendez-vous régulier a lieu sur le site de Livraddict dans le but de rassembler des personnes autour de cette passion commune.

Le principe:
En binôme, chacun choisi dans la PAL(pile de livres à lire) de l'autre, trois livres :
* Qu'il a lu et aimerait faire découvrir à son partenaire
* Dont il aimerait avoir l'avis d'un ami
* Des titres qui nous interpellent pour leur résumé...
Sur ces trois livres, nous en choisissons un et dans un délai imparti, nous devons le lire et en faire un avis.

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Pour ma 9ème participation à ce rendez-vous, j'ai proposé à Bountyfrei, inscrite comme moi au tirage au sort, de lier notre destinée pal'Addictienne le temps d'un trimestre...^^
Mon 1er contact avec elle s'est fait, non pas à travers notre passion des livres, mais suite à des recherches que j'effectuais sur le codage CSS & co... Et son aide m'a été précieuse ! Je vous invite d'ailleurs à visiter son très joli blog !

Bref, pour en revenir à ce challenge, j'ai donc pré-sélectionné dans la PAL fournie de Bountyfrei  :

Entretien avec un vampire  Elle s'appelait Sarah  Under Grand Hotel

Bountyfrei a lu Under Grand Hotel !

Et Bountyfrei a choisi pour moi :

Alice Royale, tome 1  Wielstadt, tome 1  Millenium, tome 1

Voilà une sélection très variée et alléchante ! Mais qui ne va pas faciliter mon choix...

N'hésitez pas à me conseiller, hein !

J'ai finalement lu Alice Royale !