mercredi 31 juillet 2019

Emportés par la guerre de Bruno Mayorgas

 


Editions
 : Morel
Parution : 18 décembre 2016
Genre : Essai historique
Pages : 161
Partenariat


Résumé :

A la veille de la Grande Guerre, Villeneuve-de-Marc est une modeste commune rurale de l’Isère. La vie de ses habitants bascule le 1er août 1914 : la majorité des hommes sont mobilisés et doivent partir. Les Villeneuvois sont brusquement précipités dans le cauchemar de la Première Guerre Mondiale. Le conflit qui ne devait pas durer s’est éternisé pendant quatre ans. Ceux qui sont restés au village se sont organisés pour survivre. Ils ont été séparés de leurs maris, de leurs fils, de leurs pères. Ils ont guetté leurs lettres et espéré leur retour.
Certains ne sont jamais revenus. Ils ont été tués sur les champs de bataille. Ils sont morts en captivité loin de leur terre natale. Ils sont décédés dans des hôpitaux de l’arrière. Certains ne se sont jamais remis de l’horreur qu’ils avaient vécu et se sont suicidés. D’autres sont morts après l’armistice des conséquences de la guerre. La plupart sont revenus malades, blessés ou estropiés, au mieux changés pour toujours. Beaucoup sont demeurés mutiques et ont eu peine à raconter leur histoire.
Civils ou militaires, adultes ou enfants, tous ont été d’une manière ou d’une autre emportés par la guerre. 

 
Mon avis :


Je trouve merveilleuse l'idée que c'est le travail de recherche d'élèves du CM2 qui a été le point de départ de l'écriture de cet ouvrage.

Villeneuve-de-Marc est un village isérois de moins de 1000 habitants à la veille de la Première Guerre mondiale. Les auteurs retracent d'abord la vie du bourg à la veille de la guerre, puis la mobilisation générale suivie du quotidien des habitants durant le conflit (accueil de réfugiés belfortins, gestion de la commune par les membres du conseil non mobilisés, création d'hôpitaux militaires bénévoles...). Les 2/3 restant du livre sont consacrés à la biographie succincte des Villeneuvois mobilisés et qui pour la plupart ne sont jamais revenus ou sont décédés des suites de leurs blessures.

C'était à la fois très émouvant et très instructif. J'ai appris plein de choses que je ne connaissais pas. L'ouvrage est en outre émaillé de documents de l'époque : photos, extraits d'articles de journaux ou des journaux des marches et des opérations, lettres, avis officiel de disparition, extrait de registre militaire... etc.

C'est un bel hommage aux jeunes sacrifiés de ce village qui leur est rendu ainsi qu'un beau travail de mémoire. 
 
Je remercie Babelio et les éditions Morel pour cette très belle découverte !

 

 

 

D'autres avis : Livraddict ♦ Babelio ♦ Booknode ♦

 


vendredi 19 juillet 2019

Toute une vie et un soir d'Anne Griffin

"Le grand amour, celui qui s'accroche à tes os, s'enfonce sous tes ongles, aussi difficile à faire partir que la terre incrustée depuis des années. Quand il est plus là...c'est comme si on t'avait arraché un bout de toi. Tu te retrouves la peau à vif, sans défenses, avec ton sang qui dégouline sur la moquette neuve."


Éditions :
 Delcourt
Parution VF & VO : 2019
Genre : Contemporaine
Titre VO : When All Is Said
Traduction : Claire Desserrey
Pages : 265

Résumé :
Un soir, cinq toasts et toute une vie...

Dans une bourgade du comté de Meath, Maurice Hannigan, un vieux fermier, s’installe au bar du Rainsford House Hotel. Il est seul, comme toujours – sauf que, ce soir, rien n’est pareil : Maurice, à sa manière, est enfin prêt à raconter son histoire. Il est là pour se souvenir – de tout ce qu’il a été et de tout ce qu’il ne sera plus. Au fil de la soirée, il veut porter cinq toasts aux cinq personnes qui ont le plus compté pour lui. Il lève son verre à son grand frère Tony, à l’innocente Noreen, sa belle-sœur un peu timbrée, à la petite Molly, son premier enfant trop tôt disparu, au talent de son fils journaliste qui mène sa vie aux États-Unis, et enfin à la modestie de Sadie, sa femme tant aimée, partie deux ans plus tôt. Au fil de ces hommages, c’est toute une vie qui se révèle dans sa vérité franche et poignante… Un roman plein de pudeur et de grâce qui contient toute l’âme de l’Irlande.

Mon avis :
Je dois dire que le premier chapitre m'a fait très peur, dans le sens où je n'ai pas du tout accroché, non seulement parce que je ne suis guère friande des récits à la deuxième personne mais aussi parce que je n'éprouvais qu'un intérêt tout juste poli pour ce début que j'ai trouvé très ennuyeux. Par bonheur, je me suis ensuite sentie complètement happée par l'histoire, dès que la ronde des toasts a commencé en fait...

Le narrateur, Maurice Hannigan, au soir de sa vie, se rend dans le bar du seul hôtel de la bourgade (et qui semble revêtir une importance particulière à ses yeux) pour porter un toast aux cinq personnes qui ont le plus compté dans sa vie. Cinq toasts et quatre alcools liés à l'histoire de ces cinq personnes... Maurice, 84 ans, se met à retracer sa vie en s'adressant à son fils qui vit aux Etats-Unis depuis plusieurs années. Il égrène ses regrets, sa révolte face à la misère de sa famille, à l'exploitation et aux deuils qu'elle subit, son désir de revanche... 

La construction est plutôt originale et ne suit pas forcément l'ordre chronologique de l'histoire mais fait des allers-retours dans le temps, nous obligeant à reconstituer progressivement le puzzle de sa vie... avec en filigrane le mystère lié à cette fameuse pièce en or qui sert de fil conducteur. Maurice s'exprime avec beaucoup de pudeur pour parler des siens mais on ressent l'amour immense et inconditionnel qu'il a pour eux ! Bref, une histoire passionnante et poignante avec des personnages fort attachants et dignes jusqu'au bout...

Je remercie Babelio et les éditions Delcourt pour cette découverte ! 

En plus, l'objet-livre en lui-même est vraiment très beau...





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