jeudi 29 janvier 2015

L'Hermine de Mallaig de Diane Lacombe - Mallaig, tome 1

L'Hermine de Mallaig de Diane Lacombe - Mallaig, tome 1
Auteur > Diane Lacombe
Editeur >France Loisirs
Collection > Passionnément
Série > Mallaig
Genre > roman historique
Date de parution > 2005 pour la présente édition
Nombre de pages > 467
"Une brise fraîche pénétra par la fenêtre à meneaux près de laquelle je travaillais et souleva légèrement la feuille qui séchait devant moi."
Écosse, 1390. Pour échapper au mariage détestable qu'on lui impose, Lite, jeune bâtarde de la noblesse écossaise, choisit d'épouser Baltair MacNèil, un brigand des Highlands, le sauvant ainsi de la potence. Tenant son mari à distance et se refusant à lui, Lite devient une femme d'affaires accomplie donnant au domaine de Mallaig tout son prestige, tandis que Baltair se distingue comme mercenaire à travers le pays. Entre l'Hermine, comme l'appelle Baltair, et le valeureux Highlander, les sentiments sont d'abord complexes et ambigus, mais Lite ne tardera pas à découvrir que, sous sa carapace de guerrier sans foi ni loi, se dissimule un cœur tendre...
J'avais lu la trilogie dans l'ordre de parution, c'est-à-dire ce tome en dernier, et quand nous avons décidé, Missie et moi, de nous replonger dans cette merveilleuse saga, nous sommes tombées d'accord pour la lire cette fois dans l'ordre chronologique de l'histoire...

Avant de débuter ma chronique, je me dois donc de préciser que le personnage principal, Lite MacGugan, était déjà évoqué dans le 1er tome que j'ai lu de la trilogie (c-a-d le tome 2, vous me suivez ? ^^) mais d'une manière assez spéciale, si bien que je partais avec un a-priori négatif qui ne s'est que peu corrigé à la lecture de sa propre histoire, mais j'y reviendrai plus loin...
 Je préfère cent fois avoir pour homme un ancien cateran avec un cœur féal qu'un comte avec un cœur ployable.
(page 267)
Or donc, Lite MacGugan est la fille bâtarde d'une servante mais elle a été élevée comme une jeune fille noble par Dame Euphémia, sa châtelaine et comtesse de Ross, en compagnie des enfants de cette dernière, Mariota, sa soeur de lait, et Alasdair dont elle est secrètement amoureuse.
Sa tutrice ayant été contrainte à épouser en secondes noces le brutal comte de Buchan, Alexandre Stewart,  a réussi jusqu'à présent à se soustraire à ses devoirs d'épouse mais un jour, poussé par le désir d'engendrer un héritier afin de récupérer les biens de sa femme, l'infâme Stewart envahit le château, accompagné d'une troupe de cateran (mercenaires) dont fait parti Baltair MacNèil. Après cet assaut, le comte et ses hommes de main s'en vont mettre à sac les terres de l'évêque et commettent l'irréparable en saccageant la cathédrale. Stewart laisse injustement accuser son chef cateran du sacrilège et Baltair est emprisonné avec ses hommes pour être pendu haut et court.
De son côté, Lite est demandée en mariage par le fils bâtard de Stewart attiré par sa dot, et elle ne trouve d'autre recours pour y échapper que de faire valoir auprès du roi Édouard III le pardon royal des époux, coutume (réelle ou inventée par l'auteure ?) permettant de sauver un condamné à mort en l'épousant. Lite espère ainsi que la haine commune que Baltair et elle vouent à Stewart la mettra à l'abri de ses manigances. Mais ce que Baltair ne sait pas, c'est qu'il ne devra jamais espérer consommer un jour son mariage...
 Dans le foisonnement d'informations que je recueillis sur la famille, rien n'étoffa ma connaissance de Baltair MacNèil. On n'y faisait guère allusion, et, quand cela arrivait, je m'étonnais d'entendre évoquer mon mari comme s'il eût été défunt.
(page 90)
Je connaissais déjà Baltair depuis La Châtelaine de Mallaig, j'étais donc ravie de le retrouver et de découvrir les folles années de sa jeunesse tumultueuse... Baltair, bien qu'ayant un comportement parfois condamnable, n'en est pas moins un homme intègre (enfin, autant que peut l'être un cateran !^^) et loyal... D'ailleurs, l'amour inconditionnel qu'il voue à sa femme va le conduire à corriger progressivement ses actions répréhensibles et à devenir un chef de clan respectable et respecté...
Lite, comme je le soulignais plus haut, est un personnage un peu à part, dont l'ombre défunte et certaines de ses décisions arbitraires ou judicieuses pesaient lourdement dans le tome 2 ; du coup certaines de nos questions trouvent une réponse dans ce tome-là ; malgré cela, même si j'ai fini par comprendre son comportement, je n'ai pas réussi à l'apprécier... Lite est une femme énergique et déterminée, mais elle est également froide, manipulatrice et opportuniste, et n'hésite pas à déshonorer son mari en mentant à ses beaux-parents. À son arrivée à Mallaig, elle se sent désappointée à la vue du château dénué de défenses autre que de bois ; en outre, la demeure est inconfortable et mal entretenue, mais, soutenue par son ambition, elle va  entreprendre des travaux de rénovation, et elle n'aura de cesse de faire briller le nom des MacNèil dans les Highlands. Grâce à ses connaissances et à sa dot, Lite prend de plus en plus d'importance au sein du clan. Seul son mari la tient en grande méfiance, blessé par ses trahisons successives, mais je n'en dirai pas plus.

Certains personnages secondaires sont extrêmement attachants : Anna Chattan et Tadèus Fair, l'un des hommes de Baltair échappé à l'incarcération, Struan, le neveu au destin poignant, et même le père de ce dernier, Parthalan, qui, malgré sa brutalité, sait éveiller notre intérêt, et bien sûr pour finir, Dame Égidia, la belle-mère de Lite, si solidaire et si compréhensive...

J'ai été complètement happée par cette histoire palpitante qui a su éviter tout manichéisme avec les personnages et nous immerger complètement dans cette Écosse de la fin du XIVème siècle. L'auteure nous restitue avec beaucoup de réalisme le décor et le contexte de l'époque : la dure condition des femmes, la violence des hommes, la guerre de pouvoir entre les clans et la couronne d'Écosse, entre les clans eux-mêmes... De même, j'ai apprécié que l'histoire d'amour soit traitée de cette manière grave, chacun des époux ayant leur part d'ombre ; la lente évolution de leurs sentiments se fait en parfaite cohérence avec leur psychologie et leur passé...

J'aurai par contre quelques réserves à émettre : j'ai trouvé quelques longueurs dans les cent dernières pages, me perdant un peu dans les combinaisons politiques, et je ne suis pas friande de l'alternance des points de vue à la 1ère et la 3è personne, qui a quelque peu perturbé ma lecture...

Pour conclure, une plongée historique dans les Highlands captivante (je dois d'ailleurs avouer que j'ai largement préféré cette saga à celle un peu trop rocambolesque portant sur le même sujet et s'intitulant La Vallée des larmes de Sonia Marmen...). En ayant lu le tome 2 avant celui-là, c'était excitant de découvrir l'histoire de cette fameuse Lite MacGugan et l'origine de certaines de ses haines. De plus, j'ai trouvé original comme point de départ à son mariage le pardon royal des époux qui confine son mari dans le rôle d'un indésirable et d'un étranger dont on ne sait comment il arrivera à se rapprocher de cette épouse si altière et si indifférente...
Bref, une lecture délicieuse et dépaysante !

Appréciation :
Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 2tome 3[saga terminée]
J'ai tenté de reconstituer un petit arbre généalogique selon les informations de ce tome (cliquez sur l'image pour l'agrandir) :
L'Hermine de Mallaig de Diane Lacombe - Mallaig, tome 1
 Là-haut, à l'instant où j'émergeai sur le toit, une forte bourrasque me coupa la respiration et souffla ma coiffe qui s'envola dans les airs. Je me jetai contre la porte que j'eus à peine le temps de refermer avant d'entrevoir le casque de mon traqueur poindre au détour de l'escalier. la barre n'avait pas beaucoup servi et elle fut facile à rabattre malgré le tremblement de mes mains. Puis sans perdre une seconde, luttant contre les forts vents qui me déportaient, j'escaladai le faîtage de bois vermoulu jusqu'au beffroi où je m'emparai de la corde de lin qui battait contre sa paroi.
«À l'aide ! À l'aide !» gémis-je à l'unisson du son grêle de la cloche que je sonnais avec la dernière énergie, les yeux fixés sur la porte ébranlée par les assauts de celui qui était à mes trousses. Mon espoir de le voir rebrousser chemin fut vite anéanti par la pointe d'une dague qui prit le relais des secousses qu'il faisait subir à la porte pour l'ouvrir. Sous son impulsion, la barre se souleva docilement et le poursuivant que j'évoquais jusqu'alors se concrétisa devant mes yeux apeurés.
(page 23)
(sources : Wikipédia)
Diane Lacombe
Diane Lacombe
 est une écrivaine québécoise née à Trois-Rivières en 1953.
Elle est la deuxième d'une famille de cinq filles et la mère de deux garçons. À 22 ans, elle s'installe à Montréal et y travaille comme journaliste à la pige pendant une dizaine d'années. Elle trouve ensuite un emploi de conseillère à la Commission de la construction, au service de communication. Elle occupe ce travail pendant 15 ans.
En mars 2000, elle prend un congé sans solde de six mois. Elle consacre ses jours de pluie à l'écriture d'un roman historique, qu'elle intitule Mallaig. Elle met le résultat en page et en imprime une centaine de copie pour ses proches. La réponse enthousiaste de ces derniers la convainc d'envoyer le manuscrit aux maisons d'éditions.
VLB éditeur manifeste son intérêt à l'été 2001, et publie l'ouvrage sous le titre La châtelaine de Mallaig en mars 2002. Le livre est immédiatement un succès et se vend à plus de 400 000 exemplaires. Il fait une percée exceptionnelle de 110 000 copies en France. Des traductions en tchèque et en espagnol ont été publiées, et une traduction en allemand a suivi.
Au printemps 2003, Diane Lacombe a quitté son métier de conseillère en communication pour se consacrer entièrement à l'écriture. Elle a depuis publié 5 autres romans et un recueil de nouvelles, Sorcha de Mallaig (2004), L'hermine de Mallaig (2005), Nouvelles de Mallaig (2007), Gunni le Gauche (2006), Moïrane (2008), Pierre et Renée - Un destin en Nouvelle-France (2011).
site de l'auteure -
La pourpre et l'or - Murena T1 - de Dufaux et Delaby
Ma 46ème participation au challenge de Lynnae -
La rue au Moyen Âge de Jean-Pierre Leguay
Ma 9ème participation au challenge d'Hérisson -

Logo Livraddict

babelio
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6 commentaires:

  1. J'ai lu cette saga au début du mois et je dois dire que j'ai été agréablement surprise même si je m'attendais à autre chose au vu des commentaires très très élogieux que j'ai pu lire, notamment sur Livraddict. Personnellement, je n'ai pas eu de coup de coeur pour cette saga, même si je l'ai trouvée très agréable à lire, surtout parce que je n'ai pas forcément réussi à m'attacher aux personnages et notamment à Lite, dans le premier tome, qui m'a laissé une opinion plutôt mitigée.
    Mais dans l'ensemble ce sont des romans que j'ai trouvés sympathiques, c'est une saga médiévale tout à fait valable et qui m'a permis de connaître un peu mieux un pan de l'Histoire écossaise relativement peu abordée chez nous.

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  2. Je ne sais pas si le fait que j'aie lu ce tome en dernier a changé ma perception sur la saga, mais comme j'avais eu un coup de coeur pour La Châtelaine de Mallaig, la suite de la saga m'a beaucoup plu également...
    Concernant Lite, je pense qu'il est difficile de s'attacher à elle, de par sa nature assez déloyale et intéressée par moment...
    Par ailleurs,t comme je ne connaissais pas beaucoup l'histoire de l'Ecosse, ça avait été un réel plaisir de la découvrir de cette manière...

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  3. Tu m'as gagné juste avec "Ecosse, 1390" :p C'est vrai que l'histoire de l'Ecosse n'est pas une chose très étudiée, ce que je trouve vraiment dommage au vu du passif historique qu'elle comporte !
    En tout cas, j'aimerais bien découvrir cette série, et rencontrer ce Baltair qui juste par tes mots m'inspire déjà peine et admiration :)
    Bisous

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  4. Ah, je suis heureuse d'avoir titillé ta curiosité par la magie de deux simples mots !!
    Et j'espère que tu trouveras autant de charme que moi à Baltair, qui, apparemment, ne fait pas l'unanimité parmi les lectrices...

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  5. Une lecture qui a l'air sympa! J'aime beaucoup l'Ecosse, et la littérature historique, j'y jetterai un oeil :)

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  6. @AnGee,
    J'avais trouvé la lecture très dépaysante... J'espère qu'elle te plaira autant qu'à moi ! En tout cas, merci de ton passage ici...

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