dimanche 24 juillet 2016

La Châtelaine de Mallaig de Diane Lacombe - Mallaig, tome 2

La Châtelaine de Mallaig de Diane Lacombe - Mallaig, tome 2
Auteur > Diane Lacombe
Editeur >France Loisirs
Collection > Passionnément
Série > Mallaig
Genre > roman historique
Date de parution > 2002 pour l'édition originale, 2004 pour la présente édition
Nombre de pages > 499
"Il avait plu pendant presque tout le trajet de la vallée de la Dee aux côtes ouest des îles, vers Mallaig."
Écosse, 1424.  Gunelle Keith, fille d'un commerçant prospère, est donnée en mariage à Iain MacNèil, fils du chef de clan MacNèil à Mallaig. Exilée en pleine terre sauvage des Highlands, cette jeune femme cultivée se heurte à l'accueil glacial d'un futur époux fruste dont elle ne connaît même pas la langue. Loin des siens, aux prises avec ses nouvelles responsabilités de châtelaine, elle devra faire face au rejet d'un mari volage, à la jalousie de sa belle-soeur et aux rudes conditions de vie du château. Par son courage et son talent, Gunelle  gagnera peu à peu l'estime de la cour et même cell du roi d'Ecosse. Mais saura-t-elle apprivoiser Iain et lui donner l'amour qu'il n'a jamais connu ?

J'avais lu ce livre lors de mes lointaines années étudiantes et cela avait été un véritable coup de cœur, qui m'avait poussée à le relire durant la même période toujours avec un plaisir renouvelé. Cette fois, de longues années se sont écoulées, et même si le charme est toujours présent, je suis un peu plus sensible à ses défauts, et lui ai même préféré L'Hermine alors que jusqu'ici La Châtelaine avait été mon préféré de la trilogie, juste avant Sorcha ! J'ai plus ressenti cette fois-ci l'aspect "romance" du récit, ainsi que la mièvrerie de certains passages (ça m'a presque choquée à vrai dire d'observer un tel écart entre le ressenti de mes toutes premières lectures et celle-ci !).

Pour en revenir à l'histoire, celle-ci narre le voyage de la jeune Gunelle Keith vers les Highlands pour y être mariée au fils farouche et volage du seigneur Baltair MacNèil. Les informations qu'elle a glanées en chemin sur ce fameux Iain sont effectivement bien peu engageantes. D'ailleurs, le fiancé a fui son arrivée et ne se présente à elle que quelques jours plus tard pour lui opposer un accueil glacial et méprisant. En plus d'affronter l'hostilité déclarée de son futur époux, Gunelle doit faire face au déchirement qu'elle ressent d'être séparée des siens, dans un pays dont elle ne comprend ni la langue ni les coutumes. Par chance, Tòmas, le jeune cousin d'Iain, lui facilite les choses à Mallaig en lui apprenant le gaëlique et en lui faisant visiter le bourg et le château. Or, ces longues heures passées ensemble vont faire naître entre eux des  sentiments bien doux, que goûte fort peu le fiancé malgré ses propres infidélités, et provoquer la violence de ce dernier...

J'ai été très heureuse de retrouver certains personnages du tome 1 (qui est paru, je le rappelle, après le tome 2) : j'avais adoré le personnage de Baltair qui, malgré les 34 ans séparant les deux histoires, a conservé toute sa prestance et sa bienveillance. Depuis la mort de sa femme Lite, l'héroïne de L'Hermine, une chape de plomb s'est abattue sur le château et ses habitants, faisant perdre les bienfaits apportés par les améliorations de la défunte châtelaine. La bibliothèque, le jardin, l'école du bourg ont ainsi été délaissés. En outre, le vieux seigneur doit faire face au caractère rebelle de Iain qui se désintéresse des affaires du clan et  se querelle souvent avec lui.

On retrouve également avec plaisir Anna Chattan, la touchante veuve de Tadèus Fair devenue à la fin du tome 1 la nourrice d'Alasdair, le fils aîné mort en tournoi, et celle de Iain, qu'elle est la seule à aimer inconditionnellement. Elle est désormais l'intendante du château et sera une alliée sûre pour la nouvelle châtelaine. Struan, le neveu au destin poignant, fait quelques rares apparitions, même si elles ne sont pas forcément à son avantage. Et bien sûr,  la sœur et le frère survivant de Baltair sont toujours au cœur de l'intrigue...

Iain MacNèil, le nourrisson indésiré du tome 1, est devenu un guerrier redouté, fier de son illettrisme et en perpétuelle rébellion contre son père. Un parfum de scandale l'entoure depuis qu'il est devenu l'amant de la veuve de son frère, la sulfureuse Beathag MacDougall. Sa réputation souffre en outre du soupçon de fratricide qui pèse sur lui. Comme on le voit, le lecteur a d'abord de lui une image fort peu flatteuse, d'autant plus qu'il a un comportement offensant vis-à-vis de sa fiancée qu'il malmène pour la pousser à rompre leur promesse d'épousailles. Mais progressivement, on apprend à mieux le connaître et comprendre son attitude. Car Iain est le fils mal-aimé de la famille, rejeté par une mère qui a toujours encouragé la rivalité entre lui et son frère Alasdair pour lequel elle n'a jamais caché sa préférence. Il n'a jamais reçu d'amour de la part de cette mère dénaturée, seulement son mépris et ses moqueries, et pour finir son reniement. Iain MacNèil est donc un homme détruit moralement, persuadé qu'il est indigne d'amour.

Lui et sa fiancée, révoltés par ce mariage arrangé, ont bien du mal à s'estimer. Il faut dire qu'ils ne partagent pas du tout les mêmes centres d'intérêts. Gunelle arrive avec son expérience de couventine et ses préjugés sur les Highlanders, faisant douter Iain sur ses capacités à assumer ses futures responsabilités de châtelaine. En outre, la jeune fille se sent écrasée par l'ombre de la défunte châtelaine dont les actions avaient contribué à faire briller le nom des MacNèil dans les Highlands. J'ai beaucoup aimé Gunelle. Elle fait preuve de détermination et de courage. Mais elle n'est pas une héroïne omnisciente et omnipotente : elle connaît des moments de doute et de découragement profond, ce qui la rend attachante. On ressent parfaitement son désarroi et son sentiment de solitude face à cette région étrangère et rude, et l'hostilité palpable de son fiancé.

J'ai bien aimé la progression des sentiments des deux époux, qui s'apprivoisent peu à peu, même si l'évolution de Iain paraît parfois un peu trop facile, passant du guerrier fruste et violent à un époux cultivé et attentionné. Dommage  que des accents mièvres viennent à certains moments gâcher l'ensemble, car les face-à-face entre les deux époux sont vraiment captivants.

Si lors de cette relecture, la place trop grande faite à la romance m'a un peu déçue, j'ai par contre été enchantée par les descriptions immersives de l'auteure sur les paysages et la vie quotidienne des habitants de Mallaig qui donnent beaucoup d'authenticité au récit. Bizarrement, dans mes souvenirs, l'auteure mettait davantage l'accent sur la partie historique mais j'ai été surprise de constater qu'elle est finalement moins présente que pour le tome 1. Comme A-Little-Bit-Dramatic, j'ai tiqué sur l'oncle Carmichael, évêque d'Orléans.

Pour conclure, une relecture fort agréable bien que je sois moins indulgente vis-à-vis de ses quelques défauts. L'histoire d'amour de Gunelle et de Iain est touchante, même si elle n'échappe pas aux clichés inhérents à la romance, mais les deux personnages sont si bien développés que l'on passe outre cette trame un peu trop classique. Par contre, j'ai vraiment du mal à me faire à l'alternance des points de vue à la première et troisième personne.

 Appréciation :
Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 2 ♦ tome 3[saga terminée]
J'ai tenté de reconstituer un petit arbre généalogique selon les informations de ce tome (cliquez sur l'image pour l'agrandir):
La Châtelaine de Mallaig de Diane Lacombe - Mallaig, tome 2

Cette dernière remarque de ma part était imprudente, mais elle m’avait échappé. Il me saisit violemment par les épaules qu’il serra à me faire mal. Son regard perçant me fouillait l’âme.
« Je vois, rétorqua-t-il d’une voix rageuse. Vous allez maintenant me dire clairement lequel de nous deux vous auriez pris pour mari si on vous en avait donné le choix. Moi ou lui ? »
La même frayeur face à sa violence que celle que j’avais éprouvée sur les remparts s’empara de moi, à la différence que je ne pouvais pas fuir. Je gémis de douleur. Il me broyait littéralement les épaules par la seule force de ses mains. Avec horreur, je l’entendis me déclarer qu’il me lâcherait quand il aurait obtenu une réponse. Je fermais les yeux pour retenir les larmes que je sentais monter et lui répondis dans un souffle : « Lui… » 
(page 164)
(sources : Wikipédia)
Diane Lacombe
Diane Lacombe
 est une écrivaine québécoise née à Trois-Rivières en 1953.
Elle est la deuxième d'une famille de cinq filles et la mère de deux garçons. À 22 ans, elle s'installe à Montréal et y travaille comme journaliste à la pige pendant une dizaine d'années. Elle trouve ensuite un emploi de conseillère à la Commission de la construction, au service de communication. Elle occupe ce travail pendant 15 ans.
En mars 2000, elle prend un congé sans solde de six mois. Elle consacre ses jours de pluie à l'écriture d'un roman historique, qu'elle intitule Mallaig. Elle met le résultat en page et en imprime une centaine de copie pour ses proches. La réponse enthousiaste de ces derniers la convainc d'envoyer le manuscrit aux maisons d'éditions.
VLB éditeur manifeste son intérêt à l'été 2001, et publie l'ouvrage sous le titre La châtelaine de Mallaig en mars 2002. Le livre est immédiatement un succès et se vend à plus de 400 000 exemplaires. Il fait une percée exceptionnelle de 110 000 copies en France. Des traductions en tchèque et en espagnol ont été publiées, et une traduction en allemand a suivi.
Au printemps 2003, Diane Lacombe a quitté son métier de conseillère en communication pour se consacrer entièrement à l'écriture. Elle a depuis publié 5 autres romans et un recueil de nouvelles, Sorcha de Mallaig (2004), L'hermine de Mallaig (2005), Nouvelles de Mallaig (2007), Gunni le Gauche (2006), Moïrane (2008), Pierre et Renée - Un destin en Nouvelle-France (2011).
site de l'auteure -
Challenge "Les filles de Mrs Bennet" (jusqu'au 31 août 2016)
Challenge organisé par Deedee1310 (10/12)
La pourpre et l'or - Murena T1 - de Dufaux et Delaby
Ma 64ème participation au challenge de Lynnae - l'héroïne rencontre le roi d'Ecosse Jacques Ier
La rue au Moyen Âge de Jean-Pierre Leguay
Ma 14ème participation au challenge d'Hérisson -
Challenge organisé par Iluze (7/12)


Logo Livraddictbabelio
https://booknode.com/l_enchanteur_015479

mercredi 20 juillet 2016

[Rendez-vous] Héros ou couple inoubliable (7)

Héros ou couple inoubliable
Cassie56 nous propose ce rendez-vous hebdomadaire pour parler d’un héros ou d’une héroïne ou d’un couple qui nous a marqué (en alternance d’une semaine sur l’autre), récemment ou de façon plus ancienne et de répondre à 3 questions :

♦ Pourquoi cette personne ou ce couple ? ♦
♦ Est-ce le personnage (ou le couple) principal ? ♦
♦ Quel aspect particulier du personnage ou de la relation vous l’a fait aimer ? ♦
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Par le dieu des Livres, cela fait 2 ans que je n'ai pas participé à ce rendez-vous ! Honte sur moi... Il aura fallu que je lise la trilogie Prince captif pour avoir envie de dépoussiérer les couples inoubliables, car aujourd'hui, j'ai choisi de mettre à l'honneur le couple Damen d'Akielos et Laurent de Vère, les personnages inventés par C.S. Pacat (en plus, je ne sais même pas si c'est la semaine du couple ou du héros mais OSEF !)!
[Rendez-vous] Héros ou couple inoubliable (7)
Laurent et Damen©FlantsyFlan

Pourquoi ce couple ?

Parce que je le trouve absolument irrésistible... et que leurs relations,d'abord basées sur la haine et la méfiance, deviennent subtilement ambiguës. jusqu'à nous faire parfois douter des sentiments de Laurent...

Est-ce le couple principal ?

Et comment ! Tout tourne autour d'eux, les intrigues de cour, les trahisons, les tentatives d'assassinat... La formation même de leur couple est le fruit d'une manigance mortifère et diabolique...

Quel aspect particulier de la relation vous a fait aimer ce couple ? 

L'ambuiguïté de leurs relations, les non-dits, la tension toujours palpable entre eux deux...

Damen et Laurent sont deux princes de royaumes ennemis, Damen ayant même tué le frère aîné de Laurent en duel lors de la bataille de Marlas six ans plus tôt, ce qui rend leur  rapprochement totalement improbable. Damen, trahi par son demi-frère pour s'emparer du trône, est vendu comme esclave de plaisir au prince Laurent, de sinistre réputation. Il doit cacher à tout prix son identité pour espérer survivre en territoire ennemi. Mais Laurent est un maître cruel qui saisit n'importe quel prétexte pour l'humilier, le maltraiter et le briser... jusqu'à ce que les manigances de son oncle l'obligent à s'allier à son esclave pour contrecarrer ses desseins.

[Rendez-vous] Héros ou couple inoubliable (7)
Laurent©Guchay

Les deux ennemis vont être obligés de se faire confiance. Laurent va progressivement se rendre compte que Damen, prince intègre et loyal, partage les mêmes valeurs morales que son défunt frère. Les deux protagonistes, au contact de l'autre, vont voir leurs préjugés mis à mal et reconsidérer le bien-fondé de certaines de leurs traditions ou coutumes !
Durant les trois tomes, nous n'aurons que la vision de Damen qui n'éprouve que peu d'estime pour Laurent, qu'il trouve capricieux, cruel, insensible, calculateur, dévoyé... Bref, il a de lui une image bien peu flatteuse, avant se rendre progressivement compte que le prince de Vère vaut peut-être mieux que sa réputation, salie sciemment par le régent qui a besoin de faire passer son neveu pour un héritier dénué de tout honneur et fuyant ses responsabilités de prince.

Laurent, pour survivre aux noires manigances de son oncle, a dû développer une carapace de dureté et de faux-semblants qui donne de lui une image complètement faussée, sulfureuse. Il semble s'en accommoder, mais le lecteur se rend compte au fil des tomes qu'il est plus vulnérable qu'il n'en a l'air et que certaines critiques le blessent profondément même s'il ne le montre pas...

[Rendez-vous] Héros ou couple inoubliable (7)
Damen©LeMaskadra

Damen, comparé à Laurent, peut apparaître comme un personnage fade alors qu'il est le parfait complément du prince vérétien. Il se montre d'une franchise désarmante, ne cachant jamais le fonds de sa pensée même quand cela doit le desservir, ce qui ne cesse de surprendre Laurent, peu habitué à autant de droiture. Je suis persuadée qu'au secret de son coeur Laurent l'admire pour cette faculté, même s'il prend plaisir à le moquer pour sa naïveté et son naturel trop confiant. Damen de son côté ne comprend pas les façons tortueuses de Laurent mais il n'aurait jamais survécu à sa place avec son mode de fonctionnement basé sur un sens de la loyauté et de l'honneur aussi aigu.

Malgré le caractère indéchiffrable de Laurent, on devine par certaines de ses attitudes qu'il désire Damen au-delà de toute raison (sinon il n'éprouverait pas autant de rage meurtrière à son encontre) . En effet, il tente désespérément de lutter contre ses sentiments presque contre-nature (Damen a tué son frère,) ou tout du moins de les camoufler... Il sait que Damen se meurt d'amour pour lui, ce qui le pousse à le rejeter souvent par des mots cruels afin de mieux museler son sentiment de culpabilité et combattre le désir qu'il éprouve...

La naissance de leurs sentiments, construits sur une confiance extrêmement fragile, est poignante, et souvent menacée par le passif de leurs deux royaumes et les intrigues de cour... Leurs relations sont vraiment le point fort de la trilogie, de par l'intensité des passages mettant en scène les deux héros et le mystère qui entoure leurs véritables émotions (surtout concernant Laurent, personnage difficile à cerner et très secret)...

Voilà donc bien un couple inoubliable...


Quelques citations pour finir :


"Ma chère petite brute, répliqua Laurent. Ce que je désire, c’est te laisser pourrir ici." (page 300)

"[Laurent] avait l’esprit d’un courtisan vérétien, rompu à la tromperie et à la duplicité. "(page 77)

"- Un Akielonien à genoux... Quel beau symbole commenta Laurent.
Damen sentit peser sur eux les regards des courtisans, assemblés pour observer la réception de son esclave par le prince. Laurent avait marqué un temps d'arrêt en voyant Damen, et avait blêmi comme s'il venait de recevoir une gifle ou une insulte.
" (page 31)

"[Damen] savait ce qu'il devait faire. Luttant contre ses pulsions rebelles, il se força à avancer et à se prosterner devant Laurent.
- Je combats en votre nom, votre altesse (Il fouilla sa mémoire pour retrouver les paroles de Radel.) Je n'existe que pour plaire à mon prince. Puisse ma victoire exalter votre gloire.
Il savait qu'il ne devait pas lever les yeux, et s'exprima aussi clairement que possible, dirigeant ses mots vers l'assemblée autant que vers Laurent. Il s'efforça de prendre un air déférent. Epuisé et à genoux, il se dit que cela ne devait pas être trop difficile. Si quelqu'un l'avait frappé à cet instant, il se serait écroulé.
Laurent tendit légèrement l'une de ses jambes parfaites, présentant à Damen le bout de sa botte.
- Embrasse-là, ordonna Laurent.
(page 70)


"— Tu ne sais rien, dit alors Laurent d’une voix froide et effroyable. Tu ne sais rien de moi. Ni de mon oncle. Tu es aveugle. Tu ne vois même pas… ce que tu as devant les yeux. (Laurent eut soudain un rire bas et moqueur.) Tu as envie de moi ? Tu es mon esclave ?
Damen rougit.
— Ça ne va pas marcher, prévint-il.
— Tu n’es rien, déclara Laurent, rien d’autre qu’un échec
ambulant qui s’est laissé enchaîner par le bâtard d’un roi, parce qu’il n’arrivait pas à satisfaire sa maîtresse au lit."

"Damen se débarrassa de son épée de bois et partit voir Laurent.
Il marcha dans les broussailles. Laurent ne prit pas la peine de venir à sa rencontre, mais se contenta de l'attendre. Une brise s'était levée. Les pans de la tente claquaient bruyamment.
- Vous me cherchiez ?
Laurent ne répondit pas, et Damen ne parvint pas à interpréter son expression.
- Qu'y-a-t-il ? demanda Damen.>
- Tu es meilleur que moi.
Damen ne put s'empêcher de lâcher un soupir amusé, ni de balayer lentement Laurent du regard, de la tête aux pieds et des pieds à la tête, ce qui était sans doute un peu insultant. Mais tout de même...
Laurent rougit. Ses joues s'empourprèrent violemment, et un muscle se crispa le long de sa mâchoire tandis qu'il réprimait une émotion inconnue. Sa réaction surpassait toutes celles que Damen lui avait connues jusque-là, mais il ne put résister à la tentation de le provoquer un peu.
- Pourquoi ? Vous voulez que nous échangions quelques passes d'armes ? En toute amitié, proposa Damen. " (page 45)

"- Non, je ne veux pas le savoir. Demain, tu pars. Mais tu es à moi, pour l'instant. Tu es encore mon esclave, ce soir. " (page 339)


"-Tu me manques, dit Laurent. Nos conversations me manquent."

"Il avait déjà embrassé Laurent en tant qu'esclave mais jamais sous sa vraie identité, à nu. Et ils ressentirent tous deux la différence."

"Mon royaume ou ce moment."

mercredi 13 juillet 2016

Le Précepteur de Bonnie Dee

Le Précepteur de Bonnie Dee

fiche détaillée

Auteur > Bonnie Dee
Editeur > MxM Bookmark
Collection > Mystère
Genre > romance historico-fantastique, érotisme
Date de parution > 2016
Titre original > The Tutor
Format > AZW
Poids du fichier > 1227 Kb (226 pages)
Traduction > de l'anglais (USA)  par Mylène Régnier

auteur

 - site de l'auteure -

quatrième de couverture

Une romance gothique pas comme les autres.

Des éléments de La Mélodie du bonheur, Jane Eyre et d’émissions de « véritables » chasses aux fantômes rendent cette histoire familière. L’amour entre hommes la rend unique.
Lorsqu’il tombe sur une annonce proposant un poste sur un domaine du Yorkshire, Graham Cowrie, typographe, décide de changer de carrière et de se faire passer pour un professeur particulier. Ça ne peut pas être bien compliqué de faire cours à deux gamins de neuf ans ! Mais à son arrivée dans le vieux manoir, il trouve les domestiques inquiétants, les jumeaux étranges, et le maître des lieux, veuf, absent.
Sa première rencontre avec Sir Richard, sombre, sévère mais ô combien attirant, se passe mal, mais puisque personne d’autre ne se bat pour le poste, Graham réussit à le garder. Sa mission se révèle rapidement : abattre les murs de méfiance que père et fils ont érigés et tenter de les réconcilier.
Mais des sons étranges, des visions et des sensations mettent les nerfs de Graham à rude épreuve, jusqu’à ce qu’il admette que le manoir est hanté par deux entités aux intentions bien différentes. Pour protéger la famille brisée qui détient son cœur, Graham va tenter d’apaiser l’une et de combattre l’autre.

première phrase

"La première fois que je vis la silhouette sombre et inquiétante d'Allinson Hall se dresser au loin devant moi, je crus approcher un asile d'aliénés au lieu d'une demeure familiale."

avis personnel

 Cliquez ci-dessous pour capter mon état d'esprit à la fin de ma lecture :

 Eh oui, lecteurs chéris, j'ai enfin trouvé une romance anglo-saxonne à mon goût !
Pas de "Jouis pour moi" exigé par un partenaire autoritaire !
Pas de fessée incongrue tombant dans le récit comme un poil pubien dans la soupe !
Pas de position sexuelle demandant une souplesse hors du commun proche du "contorsionnisme" (oui, j'invente des mots et alors ? je suis touchée par la grâce ! ^^) !
Pas d'étroitesse de la femme (en l'occurrence il s'agit ici d'un homme, mais OSEF, d'autant que dans ce cas-là, ce serait justifié ! *calme-toi, Parthenia, calme-toi, tu deviens triviale !!*)

Je crie, je hurle, je clame ma joie aux quatre vents :

 ♫ Hal-le-lu-jah !
Hal-le-lu-jah !
Hallelujah !
Hallelujah !
Hal-le-e-e-lu-jah !
Hal-le-lu-jah !
Hal-le-lu-jah !
Hallelujah !
Hallelujah !
Hal-le-e-lu-jah !

Mais assez de chant baroque et revenons à notre roman ! J'ai pratiquement tout adoré ! Oui "presque", mais venant de moi, c'est déjà pas mal, voire pas mal du tout... En plus, l'écriture, de qualité, nous immerge complètement dans cette atmosphère horrifique de manoir hanté et d'esprits malfaisants... Ce livre est clairement un hommage (peut-être un peu parodique ?) aux romans gothiques anglais du XIXème siècle, et l'auteure s'en tire avec les honneurs. J'ai adoré les descriptions lugubres que nous donne Bonnie Dee, non seulement des différentes pièces du château mais également de la domesticité. On ressent toute l'étrangeté inquiétante qui imprègne ces lieux et ses habitants.

Graham Cowrie, le personnage principal et narrateur de l'histoire, est vraiment attachant, tour à tour insolent, polisson, jovial, spirituel et drôle. Son opportunisme et ses mensonges sont tout à fait compréhensibles vu ses origines et sa détermination à s'élever dans l'échelle sociale, sans rien lui enlever de son empathie. En arrivant à Allinson Hall, le jeune homme est surpris par l'ambiance macabre qui règne dans la grande demeure et par l'étrange disposition des jumeaux Whitney et Clive vis-à-vis de leur père qu'ils semblent rendre responsable de la mort subite de leur mère. Le comportement aussi coupable que tourmenté du sombre et charismatique Sir Richard ne fait que renforcer cette impression. Lavinia Allinson est-elle réellement morte de maladie ? Ou la vérité est-elle moins avouable ? C'est ce que va tenter de découvrir ce professeur loufoque aux méthodes enseignantes très peu conventionnelles tout en essayant de résister à la puissante attraction qu'exerce sur lui le maître des lieux.

Je dois avouer que j'ai moi-même eu du mal à résister au magnétisme animal de Sir Richard : son apparente indifférence, son esprit torturé et son goût pour l'isolement le rendent très intrigant. J'ai adoré la manière dont Graham le décrivait à chacune de ses trop rares apparitions ! Or, malgré les atouts indéniables du couple improbable formé par le précepteur et son employeur, j'ai déploré que l'auteure amène leur première scène de sexe aussi abruptement alors que jusqu'ici elle avait  pris le temps de décrire le manoir, ses habitants et les états d'âme du héros, nous immergeant dans l'ambiance mélancolique des lieux.

J'aurais bien aimé également qu'elle développe davantage la psychologie des membres du personnel dont les interventions se réduisent au strict minimum, car ils avaient à la base beaucoup de potentiel pour ajouter de la tension dramatique au récit.

 Concernant l'aspect fantastique, si j'ai été conquise par les éléments surnaturels du début et milieu du livre, décrits de manière très évocatrice et angoissante, mais également parcellaire nous poussant à nous interroger sur leur réalité, le héros ayant une imagination débordante, j'ai été moins convaincue par la conclusion qui est justement un peu trop surnaturelle, c'est-à-dire que l'on passe de passages subtilement suggérés à une scène d'exorcisme brutalement amenée, frôlant même le ridicule par des dialogues un peu too much. Autant vous dire que cela m'a fait tiquer  !

 Pour conclure, une histoire qui m'a captivée même si elle aurait gagné à être davantage développée au niveau des personnages secondaires et du traitement des éléments surnaturels, car la progression narrative  est de ce fait un peu déséquilibrée. Mais je n'ai pas boudé mon plaisir, tant sur le plan des descriptions gothiques du récit que de la romance entre Graham et Richard ou du rapprochement entre le précepteur et les enfants. En outre, la qualité de l'écriture est bien supérieure à ce que j'ai pu lire des romances anglo-saxonnes jusque là, et ça, ça n'a pas de prix !!!

 

 Allez dans la paix, frères lecteurs !

 Appréciation :

note : 4 sur 5

extrait

 Alors que je me félicitais pour avoir été capable de les amadouer et de les avoir sortis de leur coquille, les jumeaux se figèrent subitement sur place. Le souffle court et le visage rouge, ils regardaient quelque chose derrière moi. Je me tournai pour voir ce qui avait attiré leur attention, et mon propre corps se raidit également.
Une silhouette sortie tout droit d'un roman gothique se rapprochait, marchant à grands pas, comme une vision cauchemardesque. Grand, avec de larges épaules, portant un pardessus noir et des bottes à hauteur de genoux, l'homme aurait très bien pu jouer le rôle du méchant fourbe d'une opérette. Alors qu'il avançait de plus en plus et que j'étudiais les traits durs de son beau visage, je changeai d'avis. Il ressemblait plutôt au personnage central de l'histoire, un homme taciturne embourbé dans la tristesse de sa vie, et qui attendait simplement que l'héroïne le guide vers la lumière avec son amour. Je soupirai.
(9%)

divers

Challenge "ABC 2016 - Littératures de l'imaginaire..." de Mariejuliet

Ma 8ème participation au challenge de Mariejuliet.

Ma 5è participation au challenge de Ichmagbücher - (fantastique gay)

Logo Livraddictbabelio

lundi 11 juillet 2016

Le Roi de C.S. Pacat - Prince captif, tome 3

Le Roi C.S. Pacat - Prince captif, tome 3
Auteur > C.S. Pacat
Editeur > Milady
Collection > Romans
Genre > érotisme, fantasy
Date de parution > 2016
Titre original > Kings Rising
Nombre de pages > 409
Traduction > de l'anglais (Australie)  par Mathias Lefort
"- Damianos !
Damen se tenait au pied des marches de l'estrade alors que son nom montait en exclamations choquées et incrédules de la foule amassée dans la cour."

 Deux princes, une seule guerre.

La vérité a été révélée, et Damen, l’esclave du prince Laurent, doit faire place à Damianos, prince héritier d’Akielos, l’homme que Laurent a juré de tuer.
L’avenir de deux royaumes est en jeu. Cernés par l’armée de Kastor au sud et les forces du régent au nord, Damen et Laurent n’ont d’autre choix que s’allier pour reconquérir leurs trônes respectifs. Mais même si la fragile confiance qu’ils partagent résiste à la révélation de la véritable identité de Damen, celle-ci suffira-t-elle pour venir à bout de la dernière et plus impitoyable manigance du régent ?
Sortie en VO le 2 février, prévue en VF le 22 avril, cette dernière avait été finalement reportée au 8 juillet (et la livraison des précommandes au 18 juillet). Je l'avais précommandé dès février mais ai eu la chance de le recevoir en temps et en heure. Cinq longs mois avant de tenir ce 3è tome entre les mains, je n'en pouvais plus d'attendre... tellement que j'en ai oublié ma LC prévue avec Cassie et me suis précipitée sur le livre pour l'engloutir en quelques heures ! Je suis la pire binômette au monde qui soit !!!

Pour en revenir à ce tome 3, je l'attendais donc comme le messie, en espérant secrètement que ce soit un coup de cœur pour clore magnifiquement cette trilogie. Dans le même temps, je tentais de ne pas y mettre des attentes trop fortes afin de me préserver d'une éventuelle déception, mais je ne m'attendais pas à ce que la déconvenue soit aussi profonde. Car oui,  j'ai été cruellement déçue par Le Roi !

La lecture des trois quarts du livre a pourtant été fort agréable, malgré quelques petites maladresses que j'expliquerai plus loin, avec des passages plutôt intenses au moment des rares - mais ô combien précieux - face-à-face du couple ennemi.
Mais tout se gâte à partir des 100 dernières pages où l'on assiste à une succession ininterrompue de coups de théâtre, donnant un côté factice à l'intrigue. Les ressorts narratifs cèdent, à partir de ce moment, un peu trop à la facilité, frôlant souvent le ridicule ! Vous allez me trouver dure mais j'avais l'impression de regarder le pastiche d'un soap opera tant certains rebondissements me semblaient tirés par les cheveux !  Bref, je suis surprise par cette baisse de qualité alors que l'auteure nous avait habitués à une maîtrise jubilatoire des intrigues de cour et manipulations en tout genre. J'ai le sentiment que C.S. Pacat a manqué de temps pour travailler correctement cette dernière partie.

/!\Attention spoiler/!\ ♦ J'ai trouvé assez artificielle la manière dont les motivations de Jokaste sont percées à jour par Laurent, ainsi que sa tentative de faire croire à une paternité à Damen
♦ je n'ai pas du tout trouvé crédible le fait que le Régent relâche aussi facilement Damen, son plus redoutable adversaire, alors qu'il le tenait à merci et pouvait mettre fin à cette guerre en le faisant immédiatement exécuter. Cette décision magnanime, venant d'un personnage aussi intelligent et retors que lui est juste d'une incohérence incroyable
♦ et que dire du procès qui alimente une tension mélodramatique bien peu crédible ainsi qu'un faux suspens : je n'en pouvais plus de voir défiler tous ces faux/vrais témoins, surgis de nulle part pour sortir les deux héros de la situation inextricable dans laquelle les avait jetés l'auteure, et ce, d'une manière un peu trop invraisemblable
 
 /!\Fin du spoiler/!\

Alors bien sûr, les tête-à-tête entre Laurent et Damen sont toujours aussi intenses et bouleversants mais ils ont été finalement complètement gâchés par les choix narratifs de l'auteure dans le dernier quart du livre ! Et c'est vraiment dommage, car la première moitié du roman m'avait totalement emballée malgré quelques défauts (comme l'amorce de la première scène d'amour un peu surjouée à mes yeux, ou l'enchaînement parfois peu naturel de certaines scènes...) !

Autre point négatif : les dialogues ;  j'avais parfois du mal à deviner quel personnage parlait (d'autant qu'à un moment s'est glissée une coquille : page 147, le prénom de Damen est utilisé à la place de celui de Jord. Je ne sais pas si cette erreur est due à la traduction ou existait déjà dans le manuscrit original).

Bref, malgré ma déception, je ne retiendrai que les tomes 1 et 2 (et la première moitié de ce tome 3) qui ont réussi à me transporter littéralement et à me faire passer par toute une gamme d'émotions. J'ai apprécié le fait que l'auteure nous fasse confiance en ne nous décrivant pas forcément de manière évidente ce que ressentent les deux protagonistes mais en nous le laissant deviner. Je pense par exemple au tome 2, quand Damen et Laurent se font attaquer par un éclaireur akielonien et qu'ils tentent d'échapper au reste de l'armée. Laurent se trouve en retrait et observe Damen, tenté de rejoindre les siens. Et finalement Damen reste fidèle à sa promesse malgré la tentation de s'échapper. Ou alors à la scène du duel du tome 3 où on ne sait plus si Laurent se livre à un entraînement ou profite de cet exercice pour déverser toute sa rage culpabilisante,  voulant faire payer à Damen la mort de son frère et les sentiments qu'il éprouve pour le tueur de prince.
Je trouve ce genre de scènes plus fortes que si l'auteure nous mâchait tout le travail... Et même si les dernières 100 pages du tome 3 m'ont laissé une impression franchement désastreuse, j'ai retrouvé un peu de ces fulgurances au début du Roi , avec les non-dits entre Damen et Laurent, qui nous obligent à deviner leurs pensées profondes et leurs motivations... Dommage que le soin apporté auparavant par l'auteure à ce genre de détails ait fait défaut vers la fin, donnant l'impression d'assister à une surenchère de plus en plus ridicule de coups de théâtre dont les effets sont un peu trop appuyés ! En outre, le dénouement arrive trop abruptement. J'espère simplement que l'auteure n'a pas cédé à des pressions de sa maison d'édition pour qu'elle finisse le dernier tome de sa trilogie le plus rapidement possible... Je suis sûre que 100 pages en plus pour développer correctement et d'une manière plus cohérente les multiples rebondissements concentrés lors du procès auraient pu diamétralement modifier mon ressenti final... Dire que pendant 300 pages, j'ai cru m'acheminer vers le coup de cœur...

Malgré ma déception, cette trilogie n'en restera pas moins une merveilleuse découverte !

J'en finis avec un message personnel à ma binômette Cassie : j'espère que tu n'es pas en train de traîner dans les parages avant d'avoir lu ce dernier tome et rédigé ton article car je serais désespérée que ma chronique mitigée influence négativement ta lecture en te la gâchant !!   

Appréciation :
 Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 2 ♦ tome 3  [saga terminée]
♥ Mon couple inoubliable
Mon Pinterest dédié à la saga ♣

- Vous ne trahiriez pas une promesse, affirma Damen, s'efforçant d'oublier la douleur dans sa poitrine. Même envers moi.
Il dut se contraindre à s'écarter. La tente étant spacieuse, il put respecter entre eux une distance de quatre pas.
Laurent ne répondit pas. Il avait toujours la main appuyée contre son épaule, ses doigts dégoulinant de sang.
-Même envers toi ? remit-il en cause.
Damen se força à poser les yeux sur Laurent. La vérité occupait une place bien douloureuse dans son cœur. Il repensa à la seule nuit qu'ils avaient passée ensemble. Il repensa à la façon dont Laurent s'était offert à lui, le regard voilé et l'âme exposée, puis au régent, qui savait comment briser les hommes.
Dehors, deux armées étaient prêtes au combat. Le moment était venu, et il ne savait pas comment empêcher la suite des événements. Il se rappela le conseil lancinant du régent : «Couche avec mon neveu.» C'était ce qu'il avait fait. Il l'avait courtisé, et obtenu ce qu'il voulait.
Le régent, il le comprenait désormais, se moquait de Charcy, qui n'avait jamais eu la moindre importance pour lui. La seule arme qu'il avait jamais maniée contre son neveu avait toujours été Damen lui-même.
- Je suis venu te dire qui je suis.
(page 69)
C.S. Pacat C.S. Pacatest un écrivain originaire de Melbourne. Sa 1ère saga, la trilogie Prince Captif, a vu le jour sur le net. Suite à son succès, elle a été auto-publiée en 2013, puis acquise par l'éditeur Penguin avant d'être publiée à travers le monde en 2015.
L'auteure a beaucoup voyagé et vécu dans des villes aussi diverses que Tokyo au Japon et Pérouse en Italie. Elle s'est installée récemment en Australie où elle écrit actuellement le 3ème tome de la trilogie Prince Captif.
site de l'auteure -
Challenge "ABC 2016 - Littératures de l'imaginaire..." de Mariejuliet
Ma 7ème participation au challenge de Mariejuliet.
Ma 4è participation au challenge de Ichmagbücher - (fantasy gay)
Logo Livraddictbabelio
https://booknode.com/l_enchanteur_015479