"Quiconque sait ce que c'est que le tumulte et l'activité d'une ville commerçante d'Amérique ne reconnaîtrait point, dans le repos qui règnent maintenant dans l'ancien marché de Rhode-Island, une place comptée dans ses jours de prospérité au nombre des ports les plus importants de toute la ligne de nos vastes côtes."
Voyageur et marin, James Fenimore Cooper retrace la rude épopée des
coureurs de mer et l'aventure exaltante des pionniers du Nouveau Monde.
Dans ce livre, il raconte l'histoire du Corsaire Rouge, terrible
gentilhomme pirate, avec son orgueil de mauvais ange et son sublime
amour pour la patrie.
Je me souviens que j'avais découvert ce roman dans mon enfance avec les éditions Del Duca pour la jeunesse dans une version abrégée et illustrée (déjà, mon goût pour les pirates !!^^), et je me suis dit que le challenge d'A-Little-Bit-Dramatic pour le mois d'avril (oui, je suis grave à la bourre !) était l'occasion de le redécouvrir dans son intégralité !! J'avais déjà lu un autre livre de Fenimore Cooper, Le Dernier des Mohicans, que j'avais beaucoup aimé, aussi espérè-je tirer le même plaisir de lecture avec ce fameux Corsaire rouge ! Malheureusement, si la (re-)lecture fut effectivement plaisante, elle ne m'a pas transportée autant que je l'attendais, loin de là ! Pour tout dire, je ne me souvenais plus que des moments forts du récit (que je ne peux développer sous peine de spoiler), or, avant d'en arriver là, il faut en passer par une trèèèèèèèèèès longue mise en place de l'histoire, mettant en scène des personnages que l'on ne retrouvera plus du tout par la suite !
L'auteur entretient longuement le mystère autour du Corsaire rouge en ne nous le présentant qu'à travers le regard des autres et le prisme déformant des rumeurs. Quelle part de vérité renferment-ils ?
Le Corsaire Rouge est mentionné pour la première fois par un vieil homme qui dit avoir beaucoup voyagé dans sa jeunesse et qui le décrit comme «un brigand altéré de sang et de rapine».
Et même ensuite, quand le Corsaire entrera véritablement en scène, il gardera sa part de mystères. Son comportement, pouvant basculer d'un extrême à l'autre, confirme certains dires à son propos ; en tout cas, il nous interpelle et nous fait nous perdre en conjectures.
D'une manière générale, l'intrigue est construite sur un écheveau de faux-semblants, touchant la plupart des personnages. Le Corsaire Rouge se fait appeler capitaine Heidegger mais on sait que ce n'est pas son vrai nom. Le narrateur lui-même, Harry Wilder, ne semble pas être ce qu'il affirme ou tente de faire croire auprès des autres. Est-il d'ailleurs vraiment Harry Wilder ? Quel motif impérieux l'a poussé à accepter d'entrer au service du renégat ? Nos doutes descendent jusqu'à la gouvernante qui tressaille en voyant le Corsaire rouge, accréditant l'hypothèse qu'elle l'a déjà rencontré dans une vie antérieure ! Et que dire du serviteur d'Heidegger, Roderick, aux airs parfois si égarés et aux manières étonnamment délicates ?
Comme on le voit, chacun cache un secret qui ne sera révélé qu'à la fin. Personnellement, j'ai trouvé la révélation de ces secrets assez convenue et/ou capillo-tractée ! Peut-être que pour les lecteurs de l'époque, ces coups de théâtre ne soient surprenants, mais j'ai eu l'impression de les avoir vu déjà traités cent fois !
Je dois dire qu'une histoire axée essentiellement sur le Corsaire rouge
et les raisons qui l'ont poussé sur le chemin de la piraterie m'aurait
davantage plu !
Par contre, l'auteur excelle dans la description de cet univers marin, l'utilisation des termes techniques. On voit qu'il maîtrise son sujet, et pour cause, il a été marin dans sa jeunesse ! Du coup, cela donne un côté très authentique et épique à ce voyage sur mer, aux sensations que l'on peut éprouver à contempler l'horizon ou essuyer une tempête, au fracas des combats...
Dommage que la lecture soit entachée par des clichés extrêmement agaçants sur les Noirs, qui sont désignés sous les mêmes termes répétitifs, comme par exemple «simplicité naïve». Nul doute qu'à l'époque ces affirmations ne devaient pas être choquantes mais pour un lecteur du XXIème siècle, cela est très crispant !
Dernière réserve : l'édition renferme beaucoup de coquilles ; de plus, des mots sont à maintes reprises accolés et il manque parfois des sauts de ligne entre les parties dialoguées et narratives.
En bref :
Les + : des connaissances sur le milieu maritime très pointues ; un Corsaire rouge énigmatique et charismatique ; un style d'une très grande qualité littéraire
Les - : une mise en place de l'histoire très longue ; quelques facilités narratives ; des révélations stéréotypées et prévisibles
(sources : Wikipédia)
James Fenimore Cooper, né le à Burlington dans le New Jersey, est le fils de William Cooper, juge et membre du Congrès pour le comté d'Otsego, issu d'une famille émigrée d'Angleterre en 1679.
Après une scolarité à Albany et New Haven, Fenimore Cooper entre à l'université Yale à treize ans, il reste ainsi le plus jeune étudiant jamais entré dans cette université. Trois ans après, il s'engage à 17 ans, dans la marine américaine. En 1811 il se marie avec Susan Augusta De Lancey, et met fin à sa carrière de marin, il s'installe alors dans le comté de Westchester (État de New York).
Son premier roman Precaution (1820) passe inaperçu, mais très rapidement, son deuxième roman The Spy (L'Espion, 1821), rencontre un grand succès. Le Dernier des Mohicans (1826), son roman le plus célèbre et deuxième des cinq ouvrages composant le cycle des Histoires de Bas-de-Cuir, a connu de nombreuses rééditions. Fenimore Cooper a écrit de nombreux romans sur la mer, tel The Waterwitch (1830). Mais son œuvre est de qualité inégale et son roman Le Démocrate américain (1835) lui vaut un procès.
De 1826 à 1833, il séjourne en Europe pour donner une meilleure éducation à ses enfants. À Paris, il publie des ouvrages, dont The Red Rover et The Water Witch et se lie au peintre Samuel Morse et au héros de l'Indépendance américaine, Gilbert du Motier de La Fayette. De retour aux États-Unis, il se réinstalle dans la maison familiale de Otsego Hall, à Cooperstown.
En mai 1839, Cooper publie son History of the Navy of the United States of America. Il meurt le à 62 ans d'hydropisie, sa femme Susan ne lui survit que de quelques mois ; ils sont inhumés au cimetière de Christ Churchyard, à Cooperstown, auprès de William Cooper.
Après une scolarité à Albany et New Haven, Fenimore Cooper entre à l'université Yale à treize ans, il reste ainsi le plus jeune étudiant jamais entré dans cette université. Trois ans après, il s'engage à 17 ans, dans la marine américaine. En 1811 il se marie avec Susan Augusta De Lancey, et met fin à sa carrière de marin, il s'installe alors dans le comté de Westchester (État de New York).
Son premier roman Precaution (1820) passe inaperçu, mais très rapidement, son deuxième roman The Spy (L'Espion, 1821), rencontre un grand succès. Le Dernier des Mohicans (1826), son roman le plus célèbre et deuxième des cinq ouvrages composant le cycle des Histoires de Bas-de-Cuir, a connu de nombreuses rééditions. Fenimore Cooper a écrit de nombreux romans sur la mer, tel The Waterwitch (1830). Mais son œuvre est de qualité inégale et son roman Le Démocrate américain (1835) lui vaut un procès.
De 1826 à 1833, il séjourne en Europe pour donner une meilleure éducation à ses enfants. À Paris, il publie des ouvrages, dont The Red Rover et The Water Witch et se lie au peintre Samuel Morse et au héros de l'Indépendance américaine, Gilbert du Motier de La Fayette. De retour aux États-Unis, il se réinstalle dans la maison familiale de Otsego Hall, à Cooperstown.
En mai 1839, Cooper publie son History of the Navy of the United States of America. Il meurt le à 62 ans d'hydropisie, sa femme Susan ne lui survit que de quelques mois ; ils sont inhumés au cimetière de Christ Churchyard, à Cooperstown, auprès de William Cooper.
Le côté clichés sur les noirs me rebute... Dommage !
RépondreSupprimerHélas, c'est le risque quand on lit des ouvrages écrits à des époques où les discriminations étaient chose courante, mais même en étant avertie, ça me crispe...
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