Auteur > Jean M. Auel
Editeur > Le Grand Livre du Mois
Série > Les Enfants de la terre
Genre > roman préhistorique
Date de parution > 1985 aux USA, 1985 en France, 2000 pour la présente édition
Titre original > The Mammoth Hunters
Nombre de pages > 620 (1470)
Préface > Jean-Philippe Rigaud, paléonthologue
Traduction > de l'américain par Renée Tesnière
(sources : Evene)
Née en 1936 à Chicago, Jean Auel décide à l’âge de 40 ans de quitter ses fonctions dans une entreprise électronique qu’elle ne juge plus assez intéressantes. En attendant de trouver un nouvel emploi, elle se met à écrire une nouvelle dont l’héroine est une femme de la préhistoire. Jean Auel consacre alors son temps à faire des recherches sur cette époque pour laquelle elle se passionne. Ainsi naît Alya, une jeune femme de la tribu des Cro-Magnon, qui au fil de ses aventures, fait revivre tout un pan de la préhistoire.
Le premier livre de la saga, Le Clan de l’Ours des cavernes, publié en 1980, rencontre un très grand succès. A travers Ayla, figure résolument moderne, ce sont les thèmes de la différence, de la place de la femme dans la société et de la relation des hommes avec la nature qui sont abordés dans les six romans, vendus à plus de 45 millions d’exemplaires à travers le monde.
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(sources : Presses de la Cité)
Au cours de leur périple, Ayla et son compagnon Jondalar font la connaissance des Mamutoï, un peuple de chasseurs de mammouths. Grâce à ses talents de guérisseuse, mais aussi à son étonnante familiarité avec les animaux, la jeune Cro-Magnon gagne rapidement la confiance et l’admiration de la tribu, qui accueille le couple avec chaleur.
La situation se complique cependant lorsque Ranec, un artiste du clan, invite Ayla à venir admirer les statuettes en ivoire qu’il a sculptées pour honorer la « Grande Mère », figure suprême de la religion des Mamutoï. Enfant noir adopté par les Mamutoï, Ranec est un séducteur né, et est loin de laisser Ayla indifférente. Dévoré par une jalousie féroce, un sentiment considéré comme un vice ignoble, Jondalar sombre peu à peu dans le désespoir.
Qui de l’artiste ou du chasseur, Ayla choisira-t-elle ? De cette décision difficile dépend tout son avenir.
"Tremblante de peur, accrochée à l'homme qui la dominait de sa haute taille, Ayla regardait approcher les inconnus."
Nous retrouvons Ayla et Jondalar là où nous les avions laissés dans La Vallée des chevaux : ils sont approchés par un groupe de Mamutoï, autrement dit le peuple des chasseurs de mammouths, et il s'avère que Jondalar est apparenté à Talut, "l'Homme-qui-commande" de ce groupe puisque la cousine de ce dernier, Tholie, fut également la seconde compagne de Thonolan, le frère défunt de Jondalar. Ils sont donc invités à passer l'hiver dans leur camp, appelé le Camp du Lion.
Ayla est d'abord réticente à les suivre puis à rester parmi eux : la cohabitation se révèle en effet difficile pour elle, en premier lieu du fait qu'elle a vécu seule pendant 4 ans et que ce peuple-là se montre beaucoup plus bruyant et beaucoup plus querelleur que son peuple d'adoption, mais surtout à cause de ses origines, qui constituent aux yeux des Homo Sapiens une souillure indélébile.
Ce séjour chez les Mamutoï va également être vécu par Jondalar comme une épreuve douloureuse car le grand homme blond va être confronté à la jalousie lorsque Ranec, le charismatique sculpteur de la tribu, entreprend de séduire Ayla, et à la honte que les Mamutoï, puis son peuple, ne découvrent le passé d'Ayla au sein d'une tribu de Têtes Plates... Ces deux sentiments vont creuser un abîme d'incompréhension et de colère et l'éloigner de la jeune femme.
A travers les yeux d'Ayla, qui, contrairement à ses craintes premières, va être acceptée parmi les Mamutoï qui décident même de l'adopter au sein de leur camp lui donnant une tribu de qui se réclamer, on découvre la vie quotidienne de ces Homo sapiens, la chasse, la fabrication de cuirs , leur différentes techniques pour faire le feu ou tailler des silex, leur religion, leur organisation sociale...
C'est ainsi que l'on apprend que c'est l'Esprit de l'homme qui a été créé à partir de l'Esprit de la femme (ça nous change !^^) et que c'est la mère qui transmet un statut prestigieux (ou pas) à ses enfants...
Chaque camp de Mamutoï est commandé par un frère et une soeur, si bien que certains foyers sont parfois obligés d'adopter une femme de grand prestige quand les soeurs viennent à manquer... Nous avons donc affaire à une société profondément matriarcale, ce qui est confirmé lors de la Réunion d'Eté où le Conseil des Soeurs prime sur celui des Frères...
Bref, dans Le Clan de l'ours des cavernes et dans La Vallée des chevaux, l'abondance des détails sur le climat, les paysages et les moeurs ne m'avaient jamais ennuyée, bien au contraire, mais là, j'avoue que j'ai parfois survolé ces passages, d'autant plus que l'on a l'impression de relire les mêmes d'un livre à l'autre. La magie de la découverte n'opère plus vraiment cette fois. De plus, l'auteure transpose cette foultitude de détails aussi bien sur les descriptions anthropologiques ou matérielles que sur les descriptions des scènes sexuelles.
Je n'ai rien contre les scènes de sexe... à condition qu'elles soient réussies ! Or, dans ce tome, elles sont répétitives et sans surprises, voire ridicules (la palme revenant à Ranec auquel j'avais envie de crier :"Mais ferme-là deux secondes" tant il se montre bavard durant l'acte. Je vous laisse apprécier ses paroles : «Parfaite, absolument parfaite. Voyez plutôt ces seins, pleins et pourtant gracieux (...) - Parfaits, si parfaits, murmura-t-il en passant à l'autre sein. » (page 1130), et je n'en laisse qu'un petit aperçu. Franchement, ça m'a crispée !
Le pire, c'est qu'une grande partie du livre (environ 400 pages) tourne autour du triangle amoureux formé par Jondalar / Ayla / Ranec, et qui ne repose en fait que sur un malentendu du couple.
Le comportement de Jondalar devient incompréhensible : mes sentiments envers lui n'ont cessé d'osciller entre compassion et agacement. J'ai trouvé ses réactions d'homme jaloux complètement immatures, voire pathétiques, alors qu'il aurait suffi pour décanter la crise que Jondalar et Ayla s'expliquent... Surtout que ce problème d'incommunicabilité avait déjà été évoqué dans le tome 2 et semblait révolu ! Franchement, on a parfois l"impression de se retrouver dans un épisode de Sex and the city... pardon, je voulais écrire Silex and the city !
Seul Rydag semble avoir un discours adulte (Jondalar aurait dû s'en inspirer, ce qui nous aurait épargner une bonne partie de ses jérémiades !) :"Font bons signaux, disent mots faux" (page 1265)
Pourtant, certaines des scènes liées à cette crise sont émouvantes : les pleurs de Jondalar se consolant avec Loup, Ayla demandant à Mamut pourqoi Jondalar ne l'aime plus, Jondalar perdant contrôle et la prenant de force (alors qu'elle est consentante)... De plus, on ressent très bien la douleur et la culpabilité du jeune homme... mais sur 400 pages, cela fait un peu long, surtout que ces passages alimentent un faux suspens car on sait très bien qui va finir avec qui !
Et que dire du comportement peu crédible des Mamutoï, qui, bien que connaissant l'attachement profond et sincère de Jondalar et d'Ayla, DECIDENT de ne pas intervenir pour tenter de les aider à surmonter cette épreuve...
Encore heureux que Frebec et Crozie étaient là pour mettre un peu de piment dans cette histoire qui tirait en longueur.
J'ai également beaucoup aimé les passages avec Rydag, qui sont les plus poignantes du livre, et qui nous ramènent à Durc et au Clan que j'aurais tant aimé retrouver. J'ai d'ailleurs à un moment souhaité qu'Ayla reste au sein des Mamutoï pour la voir mettre son projet à exécution...
Autre point mitigé : j'ai été heureuse de revoir Bébé, mais franchement, je trouve les retrouvailles aussi peu crédibles que ridicules... Auel, qu'as-tu fait à ton livre ?
Pour conclure, une lecture en demi-teinte. C'était intéressant de voir Ayla se confronter aux Autres et les passages avec le petit sang-mêlé étaient poignants. Par contre, je trouve les scènes érotiques trop présentes, inutiles et lassantes à la longue, de même que les atermoiements de Jondalar. Auel aurait dû supprimer certains passages inutiles, en condenser d'autres. De plus, en en faisant trop dans le sensationnel ou la perfection de son héroïne, elle gâche le potentiel de ce tome ainsi que la patience du lecteur...
J'espère qu'elle se rattrapera par la suite...
Appréciation :
Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 2 ♦ tome 4 ♦ tome 5 ♦
page 1450 :
"Au signal d'Ayla, chaque Mamutoï du Camp du Lion ramassa une pierre et la déposa précautionneusement sur le linceul, construisant peu à peu le cairn qui recouvrirait la tombe. Ayla commença alors la cérémonie proprement dite, sans traduire les gestes qu'elle faisait. Elle utilisa les mêmes signes que Creb avait faits sur la tombe d'Iza, et qu'elle avait reproduits pour honorer Creb quand elle l'avait trouvé sous les décombres de la grotte. Elle se lança ainsi dans une danse gestuelle dont l'origine remontait à la nuit des temps, et dont la beauté majestueuse en étonna plus d'un.
Ayla n'employait pas les signes simplifiés qu'elle avait appris à ceux du Camp du Lion, mais ceux plus complexes que chaque position du corps enrichissait de nuances subtiles. De nombreux signes étaient si ésotériques qu'Ayla n'en connaissait pas le sens profond, mais elle utilisait aussi des signes plus courants que le Camp du lion comprenait. Ils s'aperçurent donc que le rituel était destiné à faciliter l'accès à l'autre monde. Mais les autres Mamutoï voyaient seulement une danse gestuelle où les bras et les mains dessinaient des mouvements gracieux qui évoquaient l'amour et la perte, le chagrin et l'espoir mythique de l'au-delà."
La 3ème LC que j'organise !
D'autres billets : ♦ Sayyadina ♦ PetiteMarie ♦ Koelia ♦
Ma 3ème participation au défi "La Guerre du feu"
Ma 15ème partcipation au challenge de Myrtille - relation aux mondes des esprits et rituels sacrés de la Préhistoire réinventés
Ma 7ème participation au challenge de Nadège - Talut, géant roux et Homme-qui-ordonne !
Je vois que nous avons eu les même réserves, aussi bien j'ai aimé certains passages aussi bien d'autres m'ont semblé de trop avec plus de 900 pages (pour mon édition car je vois que tu en avais plus de 1000), on aurait pu avoir moins de répétition.
RépondreSupprimerOui, certains passages sont vraiment très réussis, quand d'autres... sont de trop ! C'est dommage car certaines scènes ont une puissance émotionnelle indéniable... En fait, mon édition est une intégrale qui reprend les 3 premiers tomes, mais je n'en ai pas moins ressenti les effets de la longueur... Merci pour ta participation, Sayyadina !
RépondreSupprimerBon ben je vois qu'on a les mêmes opinions: trop de pages tue un peu l'histoire. Et moi aussi, Jondalar dans ce tome me gonfle prodigieusement. Il n'est pas malin du tout, et je n'aime pas que mes héros mââââles soient aussi "couillons"! Bref, juste un jour de retard pour mon petit billet: http://koelire.eklablog.com/les-chasseurs-de-mammouth-de-jean-m-auel-a99659601
RépondreSupprimerMais oui, rendz-nous le beau, l'irrésistible, le merveilleux Jondalar, nanmého ! Je file lire ton avis !
RépondreSupprimerMalgré tes réserves sur ce tome 3, j'ai bien envie de découvrir cette saga qui semble prenante et originale ! Merci pour ton billet :) Désolée pour le retard et bon dimanche^^
RépondreSupprimerJ'espère que tu éprouveras autant de plaisir que moi à la découverte de cette saga si tu t'y plonges un jour ! Les deux premiers tomes sont vraiment géniaux... Et ne t'inquiète pas pour le retard, nous avons tous une vie à côté de la blogosphère... Merci de ton passage en espérant que ton dimanche ait été agréable !
RépondreSupprimerUn avis similaire aussi ! Je ne me souviens plus si elle se rattrape pour le 4ème tome... Je saurai ça bientôt ! ^_^
RépondreSupprimerTu as raison : Rydag est bien plus mature que la plupart des adultes et il a ajoute vraiment un plus à ce tome !
J'espère en tout cas qu'elle en aura fini avec ses longues descriptions détaillées qui finissent toutes par ressembler à un copier-coller d'un livre à l'autre ! Mais je suis déjà triste à la pensée qu'elle va définitivement s'éloigner de son Clan d'adoption et de son fils... Merci de ton passage ici, PetiteMarie, malgré tes problèmes de PC...
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