"Le premier jour, Gavard donna à Florent quelques détails sur monsieur Lebigre. C'était un brave homme qui venait parfois prendre son café avec eux. On ne se gênait pas devant lui, parce qu'il avait dit un jour qu'il s'était battu en 48. Il causit peu, paraissait bêta. En passant, avant d'entrer dans le cabinet, chacun de ces messieurs lui donnait une poignée de main silencieuse, par-dessus les verres et les bouteilles. Le plus souvent, il avait à côté de lui, sur la banquette de cuir rouge, une petite femme blonde, une fille qu'il avait prise pour le service du comptoir, outre le garçon à tablier blanc qui s'occupait des tables et du billard. Elle se nommait Rose, était très douce, très soumise. Gavard, clignant de l'oeil, raconta à Florent qu'elle poussait la soumission fort loin avec le patron. D'ailleurs, ces messieurs se faisaient servir par Rose, qui entrait et qui sortait, de son air humble et heureux, au milieu des plus orageuses discussions politiques."
ma chronique
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