lundi 9 septembre 2013

Le Vampire (d'après Lord Byron) de John William Polidori

Le Vampire (d'après Lord Byron) de John William Polidori

 

Fiche détaillée

 Auteur > John William Polidori
Editeur > Ink Book
Genre > nouvelle fantastique, classique
Date de parution > 1819 pour l'édition originale , 2013 pour la présente édition
Titre original > The Vampyre
Format > ePub
Poids du fichier > 283 Kb (25 pages)
Traduction > de l'anglais par Charles Nodier

auteur
(sources : Wikipédia)

John William PolidoriJohn William Polidori (1795-1821), fils de Gaetano Polidori, un homme de lettres toscan, secrétaire pour un temps du dramaturge Vittorio Alfieri, ayant émigré à Londres où il épousa Miss Pierce, était un écrivain italo-anglais. On lui attribue la paternité du vampirisme dans la littérature suite à sa nouvelle Le Vampire (The Vampyre), parue en 1819.
John Polidori fréquenta une école catholique romaine (Ampleforth, Yorkshire) avant d'être admis à l'université d'Édimbourg où il étudia la médecine. Il écrivit une thèse sur le somnambulisme et reçut son diplôme à l'âge de 19 ans. L'année suivante, alors qu'il n'était pas encore légalement majeur, il accompagna à Genève Lord Byron qui se lassa rapidement de l'immaturité de son jeune compagnon inexpérimenté. Cet épisode de sa vie a été utilisé par Paul West pour son roman Le Médecin de Lord Byron (Lord Byron's Doctor - Doubleday) 1989 et par Federico Andahazi dans le roman La Villa des mystères (1998).
Polidori quitta la Suisse en septembre 1816 et se rendit en Italie pour y voyager. Il rentra en Angleterre le printemps suivant et tenta de pratiquer la médecine à Norwich. Il n'était pourtant pas heureux dans sa profession et pensa se tourner vers le droit. Entre-temps, il commença une courte mais productive carrière littéraire. Sa première œuvre, un essai sur la source du plaisir positif (1818) reflète son intérêt pour la psychologie. L'année suivante, il produisit un recueil de poème - Ximenes, la couronne et autres poèmes - le roman Ernestus Berchtold et la nouvelle Le Vampire. Cette nouvelle fut attribué à Lord Byron lorsqu'elle fut publiée dans le New Monthly Magazine. La dernière œuvre de Polidori - Sketches Illustrative of the Manners and Costumes of France, Switzerland, and Italy - fut publiée en 1821 sous le pseudonyme de Richard Bridgens. Au mois d'août de la même année, après avoir semble-t-il contracté des dettes, John Polidori se suicida en buvant du cyanure. Il avait alors 25 ans.

 

quatrieme de couverture

1816, Villa Diodati, sur les bords du Léman, quelques amis se proposèrent une gageure : écrire en une journée une histoire de fantômes. Parmi eux, Mary Shelley qui écrivit Frankenstein et Lord Byron qui ébaucha une nouvelle : le Vampire.
Polidori, le secrétaire particulier de Byron termina la nouvelle que ce dernier avait abandonnée. 
Un des premier vampire de la littérature, déjà sanglant mais aussi persuasif, cynique, hypnotique ?

première phrase

"Au milieu des cercles de la haute société que le retour de l'hiver réunit à Londres, on voyait un seigneur aussi remarquable par ses singularités que par son rang distingué."

avis personnel

 La nouvelle relate l'histoire d'Aubrey, jeune orphelin de la bonne société, naïf et romantique, qui devient l'ami du mystérieux et charismatique Lord Ruthven, dont la beauté froide et le caractère détaché le fascinent.
Il décide d'effectuer son tour d'Europe en compagnie de ce nouvel ami mais découvre rapidement que cette figure romantique qu'il avait idéalisée n'est qu'une façade et que l'aristocrate sophistiqué est en fait un être cruel et dépravé qui prend plaisir à entraîner les autres à leur perte sur le chemin du déshonneur...
Aubrey l'abandonne donc en Italie et poursuit son voyage jusqu'en Grèce où il rencontre Ianthe, une belle paysanne friande d'histoires de vampires auxquelles il ne croit pas jusqu'à ce que...

Le Vampire (d'après Lord Byron) de John William Polidori

Autant le dire tout de suite, la genèse de cette nouvelle est plus intéressante que l'histoire elle-même. Celle-ci est basée sur un brouillon que Lord Byron avait écrit en 1816 lors de son séjour en Suisse avec les Shelley où lors d'une journée pluvieuse, Lord Byron avait suggéré à tous d'écrire une histoire de fantôme (Mary Shelley écrira Frankenstein).
Le style de Polidori n'est pas transcendant et on a plutôt l'impression qu'il écrit le résumé d'une histoire qu'il a lue ou entendue, tant le texte est peu détaillé, l'intrigue et les personnages peu développés.
Par contre, le personnage de Ruthven (apparemment inspiré de Lord Byron himself, j'espère qu'il a apprécié !^^) est vraiment fascinant : sa figure élégante et séduisante cache un monstre et un manipulateur démoniaque ! Il lança la mode du thème du vampire, repris par Gauthier, Tolstoï et bien d'autres, mais surtout Sheridan Le Fanu et Bram Stocker.

Bref, une lecture intéressante parce qu'elle fonde l'archétype du vampire moderne mais qui ne m'a pas marquée plus que cela... Rendons quand même grâce à l'auteur d'avoir su ménager une tension croissante à la fin de l'histoire, où nous attendons aussi impatiemment que l'infortuné Aubrey l'échéance de son serment !

Appréciation :

note : 2 sur 5

extrait

"Spectateur impassible de la gaîté qui l'environnait, il semblait ne pouvoir la partager. Si la beauté, par un doux sourire, fixait un instant son attention, un seul de ses regards la glaçait aussitôt et remplissait d'effroi ces coeurs où la légèreté avait établi son trône. La source de la terreur qu'il inspirait était inconnue aux personnes qui en éprouvaient les effets; qelques-uns la cherchaient dans ses yeux gris et ternes, qui ne pénétraient pas jusqu'au fond du coeur, mais dont la fixité laissait tomber un regard sombre dont on ne pouvait supporter le poids. Ces singularités le faisaient inviter dans toutes les maisons : tout le monde souhaitait de le voir. Les personnes accoutumées aux sensations fortes, et qui éprouvaient le poids de l'ennui, étaient charmées d'avoir en leur présence un objet de distraction qui pût attirer leur attention. Malgré la pâleur mortelle de son visage que ne coloraient jamais ni l'aimable incarnat de la pudeur, ni la rougeur d'une vive émotion, la beauté de ses traits fit naître à plusieurs femmes coquettes le dessein de le captiver ou d'obtenir de lui au moins quelques marques de ce qu'on appelle affection."

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