Auteur > Philippe Ebly
Editeur > Hachette
Collection > Bibliothèque verte
Série > Les Conquérants de l'impossible, tome 09
Genre > Science-fiction, jeunesse
Date de parution > 1976
Nombre de pages > 184
Illustrations > Yvon Le Gall
(source : éditions degliame)
Philippe Ébly est né à Paris vers 1920, et est de nationalité belge. Cet ingénieur a commencé à écrire des livres pour la jeunesse en 1971 à travers trois séries : Les Conquérants de l’Impossible (1971-1986), Les Évadés du Temps (1977-1988), et Les Patrouilleurs de l’an 4003. Il a connu un très grand succès de librairie en France (plus d’un million d’exemplaires vendus en 1994 pour les Conquérants de l’Impossible ) et à l’étranger (traductions en allemand, espagnol, japonais, turc, indonésien, arabe et chinois). S’il a décidé d’écrire de la science-fiction, «c’est que tout récit de ce genre est nécessairement un mélange de réel et d’imaginaire et permet donc, tout en racontant une histoire accessible à des enfants et stimulante pour l’imagination, de leur apporter des éléments de connaissance et une idée de ce qui sera peut-être possible dans dix ou vingt ans.»
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Le professeur Auvernaux propose à Serge, Xolotl et Thibaut d'expérimenter le « glisseur temporel » qu'il vient de mettre au point.
Ce nouvel appareil permet de franchir 5000 ans en quelques secondes.
La perspective de ce voyage fantastique enthousiasme les «Conquérants de l'Impossible» qui acceptent de tenter l'aventure. Quelques jours plus tard, ils grimpent sur une plate-forme ceinturée d'antennes orientables, dont la position permet de retourner dans le passé ou de s'avancer dans l'avenir.
Serge et ses amis ne savent pas dans quel sens ils ont voyagé lorsqu'ils se retrouvent au coeur d'une forêt peuplée de loups et d'hommes à demi sauvages, au milieu d'arbres géants que le soleil n'éclaire jamais.
"Il était près de dix heures, et j'étais seul chez moi."
Je me souviens, qu'adolescente, j'avais été très marquée par cette lecture (ceux qui ont grandi pendant la période de la Guerre froide, même si c'était la fin en comprendront sûrement la raison !^^) qui reste parmi mes favorites de la série...
Le fait que nous assistions à un autre voyage temporel n'est pas étranger à ma satisfaction de lectrice. De plus, durant les premiers chapitres, à l'instar de Serge, Xolotl et Thibaut, nous ne savons pas si l'histoire se déroule en 3000 avant notre ère ou en 7000 après... jusqu'à ce que nos trois héros soient arrêtés dans leur progression par ce qui semble être un champ de force infranchissable et qui les tient éloignés de la civilisation !
Philippe Ebly entretient savamment le suspens, tout d'abord sur l'époque où ont été envoyés nos adolescents aventuriers, ensuite sur les raisons qui ont fait régresser une partie de l'humanité au stade "préhistorique".
Grâce à une écriture et une progression narrative efficaces, l'auteur nous immerge complètement dans ce milieu hostile, où les jours se ressemblent tous, tristes et gris, où le temps reste immuablement chaud, y compris la nuit, où les saisons, le soleil et la lune ont mystérieusement disparu, où la forêt, sinueuse, recèle de nombreuses énigmes et semble cacher une terrible vérité !
Heureusement, nos héros vont finalement être accueillis par une famille primitive avec laquelle ils vont partager leurs dures conditions de vie (ils couchent à même le sol, mangent de la viande crue, et doivent se protéger la nuit des attaques des ki-bleiz, c-a-d des loups, retranchés derrière une palissade) ! De plus, ces hommes du futur, retournés à une vie sauvage, parlent un français déformé, à peine reconnaissable, mâtiné de mots bretons, ce qui rend difficile la communication. Mais peu à peu, grâce aux légendes racontées par Ewen, le père, le voile se lève légèrement sur la catastrophe qui a frappé cette partie de la Bretagne au 69ème siècle.
Il y a des moments forts dans cette histoire profondément pessimiste : la générosité de cette famille pauvre qui partage le peu qu'elle a avec ces étrangers bizarres, la chasse au sanglier et son dénouement, la découverte du bunker sur l'îlot du Lac Noir... Nos héros frôlent plusieurs fois le drame, Thibaut manque même de mourir...
Par contre, à côté de ces passages chargés en émotions, on ressent également quelques frustrations car plusieurs de nos questions restent sans réponse : nous ne saurons jamais ce qui se cache derrière le champ de force ni pourquoi les hommes bloqués dans la forêt semble nourrir des sentiments hostiles envers les habitants de cette voûte invisible.
Pour conclure, ce roman publié en 1976 est non seulement distrayant, captivant et bien ficelé, mais reste cruellement d'actualité en posant le problème de notre responsabilité vis-à-vis de l'héritage que nous laisserons aux générations futures, vis-à-vis des choix énergétiques et écologiques que nous faisons...
Alors si vous voulez savoir pourquoi certains animaux brillent dans la nuit, ce que sont les pesk-kemmuz ou les kaz-gouez et comment Thibaut a failli mourir, jetez-vous sur ce livre d'aventures intelligent, vous ne le regretterez pas !
Appréciation :
Mes autres avis sur la saga : tome 03 ♦
page 54/55 :
Au début de l'après-midi, nous trouvons un sentier où les traces de pas sont bien nettes. Xolotl et Thibaut s'agenouillent pour les étudier à fond. Je les laisse faire et j'attends leurs conclusions, car ils sont très forts à ce petit jeu.
« Il y en a cinq, dit Xolotl. Quatre hommes assez jeunes, et un vieux.
- Oui, approuve Thibaut. Et le vieux est en tête. Alors ? Nous les rattrapons ?
- Bien sûr. »
Nous suivons le sentier, en marchant un peu plus vite. Une heure plus tard, nous apercevons ces hommes et nous crions pour attirer leur attention. Ils sont bien cinq, comme Xolotl l'avait annoncé. Tout de suite, ils s'arrêtent et se retournent. Ils n'ont d'autre vêtement qu'une peau de loup, qu'ils ont nouée autour de leurs reins pour en faire un pagne. Tous ont un javelot, dont la pointe est une pierre taillée. et tous sont barbus.
« Ohé ! crie Thibaut. Attendz-nous ! »
Nous avançons vers eux, Thibaut en tête. Le vieux, dont la barbe et les cheveux sont tout blancs, fait quelques pas pour se placer devant les quatre autres. C'est lui le chef du groupe, sans erreur possible. Il nous crie une longue phrase, en agitant les bras. Le sens des mots nous échappe, mais nous comprenons très bien les gestes. On ne veut pas de nous, c'est clair. Thibaut s'arrête, embarrassé. Nous sommes à vingt ou trentepas des cinq hommes."
Ma 11ème participation au challenge de Ptitetrolle.
Ma 8ème participation au challenge de Nadège - Thibaut of course ! Who else ?
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