vendredi 31 janvier 2014

L'Odyssée d'Homère


 Fiche détaillée

 Auteur > Homère
Editeur > Le Livre de poche
Genre > épopée, classique
Date de parution > écrit entre 850 et 750 avant notre ère , paru en 2004 pour la présente édition
Titre original > Ὀδύσσεια / Odússeia
Nombre de pages >   477 pages
Traduction > du grec ancien par Victor Bérard

auteur
(sources : Vikipédia)

L'Iliade d'Homère

Homère (en grec ancien Ὅμηρος / Hómêros) est le plus ancien poète grec dont nous pouvons lire les œuvres. C'est un aède. Il aurait vécu au IXe siècle av. J.-C.. Ses longs poèmes, l’Iliade (plus de 15 000 vers), l’Odyssée (12 000 vers), étaient enseignés aux enfants et récités lors des fêtes solennelles comme les Grandes Panathénées d'Athènes. Pour les Grecs de l'Antiquité, Homère serait né au IXe siècle av. J.-C.. Chios, Smyrne, Colophon, cités grecques d'Ionie, se disputaient l'honneur d'être sa ville natale. On ne sait pas quand, ni où il est mort. Certains le font mourir dans l'île d'Ios.
Les Grecs l'imaginaient aveugle, ce qui est une caractéristique fréquemment attribuée aux aèdes et aux devins, à cette époque. Les Grecs pensaient que la cécité permettait d'augmenter la mémoire et était la marque d'un talent pour la divination.
Pendant longtemps, il a été appelé « le Poète ». C'est à l'époque des Pisistratides, à la fin du VIe siècle av. J.-C., que les poèmes de l'Iliade et de l'Odyssée lui sont attribués, faisant de lui une personne réelle.

L'existence réelle d'Homère a été remise en cause au XVIIe siècle siècle .
Pour les spécialistes de la littérature grecque ancienne, l'Iliade et l'Odyssée seraient une collection de poèmes que des récitants (les aèdes) se transmettaient oralement depuis longtemps, chacun d'entre eux rajoutant des variantes destinées à captiver leur auditoire. On peut déceler une origine orale des poèmes grâce à la présence de procédés poétiques répétitifs comme les qualificatifs de certains personnages « Héra la déesse aux bras blancs » ou « Achille aux pieds légers ». Ces procédés permettraient au récitant de baliser son intervention.
Les différents ajouts expliquent aussi des incohérences lorsqu'on présente un fait comme nouveau alors qu'il a été déjà raconté auparavant. La langue dans laquelle l'Iliade et l'Odyssée sont écrites est aussi très ancienne par rapport à la période où Homère était censé vivre. C'est un mélange de deux dialectes grecs, l'ionien et l'éolien (indice que le texte viendrait de plusieurs sources), auxquels s'ajoutent des traces de la langue attique.
La théorie la plus couramment admise aujourd'hui est que l’Iliade et l’Odyssée ont été composées par un ou deux poètes qui ont regroupé des récits anciens. L’Iliade aurait été composée entre 850 av. J.-C. et 750 av. J.-C. et l’Odyssée à la fin des années 700 av. J.-C..

quatrieme de couverture

Histoire d'amour et de mer d'une poésie incomparable, L'Odyssée est le symbole de la destinée humaine ballottée d'écueil en écueil. Après la guerre de Troie que célèbre Homère dans L'Iliade, Ulysse, l'un des chefs grecs, a offensé Poséidon. La colère du dieu est si grande qu'il déchaîne contre lui tempêtes, déesses ensorcelantes et magiciennes. Ulysse mettra vingt ans à rentrer à Ithaque.
Le voyageur errant sur la Méditerranée, l'homme aux mille ruses, la fidèle Pénélope, le cyclope mangeur d'hommes, les îles bouillonnantes de Charybde et Scylla existaient déjà. Homère s'est inspiré de légendes orales de la Grèce ancienne qui remontent au XVè siècle avant Jésus-Christ. Il les immortalisa et inventa la belle Nausicaa aux bras blancs.
Homère est le poète de la naissance du monde. Le monde apparaît à l'homme et Homère chante.

première phrase

"C'est l'Homme aux mille tours, Muse, qu'il me faut dire, Celui qui tant erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte, Celui qui visita les cités de tant d'hommes et connut leur esprit, Celui qui, sur les mers, passa tant d'angoisses, en luttant pour survivre et ramener ses gens."

avis personnel

Vous avouerai-je que j'ai fini ce livre depuis trois bonnes semaines, et que je n'avais pas jusqu'ici réussi à écrire la 1ère phrase du 1er paragraphe de cette chronique ? Vous en déduisez quoi, alors ? La même chose que moi, hein !...

Bon, que dire ? Contrairement à L'Iliade, je n'avais encore jamais lu L'Odyssée, même en version abrégée... Bien sûr, je connaissais déjà l'histoire à travers différents livres sur la mythologie grecque... et à travers le dessin animé de mon adolescence, Ulysse 31 !

Désolée, mais je ne peux m'empêcher d'en fredonner les premières mesures :

A travers les cieux
L'Espace et le temps
Un vaisseau s'en vient, Uly-y-y-sse
Contrôlés des Dieux, des pièges géants
C'est l'Odysséus, Uly-y-y-sse

   Ulysse revient
   Et c'est un bien long chemin
   Ulysse revient
   Il lutte pour son destin.

Et moi, je lutte pour écrire ce billet... 😅

Vous le sentez comme moi que ça va être laborieux, hein ?
Mais revenons à l'Ulysse original. Comme Purplevelvet, je l'ai trouvé profondément antipathique. Les jeunes aujourd'hui diraient de lui que c'est un mytho ! Grave même... Car Ulysse ment comme il respire. Et s'il ne faisait que mentir, on arriverait à s'en accommoder... (ou pas). Mais il vole également. Et il vole comme il ment. Enfin, peut-être pas aussi souvent, mais ce vice-là  est à l'origine de tous ses malheurs. Car il en a des malheurs, Ulysse. Non content d'avoir combattu pendant 10 ans sous les remparts de Troie, il met encore 10 ans à rentrer dans son royaume d'Ithaque, poursuivi par la colère du dieu Poséidon dont il a aveuglé le fils Polyphème (l'ironie de la situation, c'est qu'il aurait pu échapper à cette vengeance divine, si, dans un malheureux accès d'arrogance, il n'avait pas lui-même éventé sa propre ruse....). Ah oui, tiens, en parlant de ruse, celle-ci est une spécialité de notre héros. Même que c'est pour cette raison qu'Athéna l'aime tant et le protège ! Oui, la déesse vierge admire sa sagesse et sa piété, et sans elle, Poséidon aurait décrété la mort d'Ulysse depuis longtemps.
Apparemment, les Grecs de l'Antiquité adoraient également le personnage d'Ulysse : ils étaient sûrement touchés par le refus d'Ulysse d'accéder à l'immortalité que lui offrait Cassiopé, taraudé par son désir de retrouver son île et sa femme.
Ce qui rend ensuite sa décision, enfin débarqué dans sa patrie, de garder son incognito dans le but de tester son fils Télémaque puis son épouse Pénélope d'autant plus incompréhensible (et cruelle) : pensez, Pénélope et Télémaque souffrent depuis 4 ans des manigances de plus en plus menaçantes des prétendants !
Alors que durant 20 ans, Pénélope a été une épouse absolument irréprochable (on ne sait même pas si elle s'est laissé aller à recourir au fameux objet en cuir qu'utilise Myrrhine dans le Lysistrata d'Aristophane ! ). Parce qu'Ulysse, de son côté, ne s'embarrasse guère de scrupules pour céder aux élans de la chair, hein ! Quand ce ne sont pas les servantes de ses hôtes, ce sont des immortelles "à la voix humaine"qui le consolent charnellement, rien que ça...

Alors, au vu de ces reproches, vous vous dites sûrement que je n'ai pas aimé L'Odyssée ? Eh bien, pas du tout... J'ai beaucoup aimé cette épopée qui nous offre le récit mouvementé d'un voyage rempli d'aventures et de créatures mythologiques ainsi que des passages très émouvants (notamment celui où Ulysse rencontre aux Enfers ses chers disparus) !
Je pense que la traduction de Victor Bérard m'a un peu rebutée. Ainsi que le personnage d'Ulysse (je lui préfère encore Achille dans L'Iliade qui a pourtant tué mon chouchou et profané son corps, c'est pour dire ! ) !!

Bref, j'ai bien aimé la manière dont ce poème était construit, avec des allers-retours dans le temps et des histoires enchâssées, même si parfois, il est un peu ardu de s'y retrouver.
Au début du poème, on apprend qu'Ulysse est prisonnier de Calypso qui souhaite l'épouser (il n'est toujours pas rentré chez lui, contrairement à d'autres rois grecs comme Nestor, Néoptolème le fils d'Achille et ses Myrmidons, Idomène et ses Crétois).
Télémaque entreprend, sur les conseils d'Athéna, un voyage à travers une partie de la Grèce pour recueillir des nouvelles de son père. Il rencontre Nestor, puis Ménélas et sa femme Hélène qui lui confesse : " (...) je lui promis avec le plus fort des serments de ne pas révéler la présence d'Ulysse, avant qu'il eût rejoint les croiseurs et les tentes ; alors il m'expliqua le plan des Achéens ; puis, de son long poignard, il fit un grand massacre en ville et retourna porter aux Argiens sa charge de nouvelles. Alors, Troie retentit du cri des autres femmes. Mais, moi, c'était la joie que j'avais dans le coeur ! Déjà mes voeux changés me ramenaient ici, et combien je pleurais la folie qu'Aphrodite avait mise en mon coeur pour m'entraîner là-bas, loin du pays natal, et me faire quitter ma fille, mes devoirs d'épouse et un mari dont la mine ou l'esprit ne le cède à personne !" (page 69). On a envie de dire : tout ça pour ça ! Avouez qu'Hélène a un comportement de garce...
Dans cette première partie, on apprend le sort funeste de nombreux guerriers sur le chemin du retour ou une fois chez eux  :
♦ Agamemnon et Cassandre ont été assassinés par la femme du 1er et l'amant de celle-ci
♦ Ajax est mort sur le retour pour avoir blasphémé contre Athéna
♦ Achille est mort dans la ville de Troie

Dans la deuxième partie, Ulysse fait son apparition au chant V. Après huit années chez Calypso, celle-ci, sur ordre des dieux, laisse repartir son amant, qui échoue chez les Phéaciens.
Lors d'un banquet donné en son honneur, l'aède entreprend le chant de plusieurs histoires :
♦ la querelle d'Ulysse et Achille au temps de la guerre de Troie
♦ les adultères d'Arès et d'Aphrodite
♦ le récit du cheval de Troie
Puis Ulysse raconte ses péripéties depuis son départ de Troie.

La troisième partie narre l'arrivée d'Ulysse dans sa patrie puis sa vengeance implacable contre les prétendants, avec les épisodes de son vieux chien qui meurt après l'avoir reconnu, celui de la nourrice qui le reconnaît à son tour grâce à une cicatrice, celui de l'épreuve de l'arc...

Pour conclure, L'Odyssée est un récit palpitant au coeur de la Grèce antique, avec son lot d'aventures terrifiantes et d'épisodes merveilleux. Même si je n'ai pas apprécié le héros (qui donne son nom à cette épopée, car Odysseus est le nom grec d'Ulysse) et lui ai préféré son fils Télémaque, on est tout de même touché par son désir constant de retrouver les siens, et le courage dont il fait preuve pour surmonter les épreuves envoyées par les dieux. Et le passage avec l'invocation m'a énormément touchée (on se dit d'ailleurs qu'un homme qui aime autant sa mère n'est finalement pas si mauvais bougre que cela...)

Et pour nous récompenser, moi d'être arrivée au bout de ma chronique, vous au bout de cette lecture, une petite chanson pour la route !!  Allez, tous en choeur...

U-u-lysse U-u-ly-y-sse
Au milieu de la galaxi-i-e
Comme le feu, il traverse le temps.

Uly-y-y-sse Uly-y-y-sse
Tu t'envoles au bout de la nuit,
Tu es roi, au milieu des géants.

   Uly-y-y-sse
   Guidé par la paix la vérité
   Uly-y-y-sse
   Meme les dieux ne pourront t'arrêter.
   Uly-y-y-sse
   D'univers en galaxies
   Tu erres, tu erres à la recherche de la Terre.

Appréciation :

note : 4 sur 5

extrait

page 204 :
" (...) Et moi si je suis morte, ce n'est pas autrement que j'ai subi le sort. Ce n'est pas la langueur, ce n'est pas le tourment de quelque maladie qui me fit rendre l'âme : c'est le regret de toi, c'est le souci de toi, c'est, ô mon noble Ulysse ! c'est ta tendresse même qui m'arracha la vie à la douceur de miel.
Elle disait et moi, à force d'y penser, je n'avais qu'un désir : serrer entre mes bras l'ombre de feu ma mère... Trois fois, je m'élançai ; tout mon coeur la voulait. Trois fois, entre mes mains, ce ne fut plus qu'une ombre ou qu'un songe envolé. L'angoisse me poignait plus avant dans le coeur.
Je lui dis, élevant la voix, ces mots ailés :
- Mère, pourquoi me fuir, lorsque je veux te prendre ? que, du moins chez Hadès, nous tenant embrassés, nous goûtions, à nous deux, le frisson des sanglots !"

divers

Lecture commune

Lecture commune organisée par Nelcie.
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Challenge "L'Odyssée grecque"

Challenge "L'Odyssée grecque" : 11/100
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Challenge "Mythologies du monde " proposé par Myrtille

Ma 19ème participation au challenge de Myrtille -

Challenge "Un classique par mois"

Le  classique du mois de janvier pour le challenge organisé par Stephie.

 

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jeudi 30 janvier 2014

Les Larmes de Freyja de Pierre Efratas - Sagas des Neuf Mondes, tome 1

Ls Larmes de Freyja de Pierre Efratas - Sagas des Neuf Mondes, tome 1

Merci à

Livraddict

et à

flammèche éditions

pour ce partenariat !

 

Fiche détaillée

Auteur > Pierre Efratas
Editeur > Flammèche
Genre > Nouvelle fantasy, mythologie
Date de parution > 2013
Format > ePub
Poids du fichier > 2,23 Mo (25 pages)

auteur

Pierre EfratasNé en 1951 à Bruxelles et vivant en Normandie, Pierre Efratas est un romancier, nouvelliste et conteur de langue française. Passionné par l’écriture depuis bien longtemps, ce sera finalement sa rencontre avec l’univers du maître de la fantasy J.R.R.Tolkien, en 1980, qui lui ouvrira les portes de l’Imaginaire.

En 2006, son roman Hrólf le Vagabond fut récompensé du prix Reine Mathilde.

 

quatrieme de couverture

Ces histoires furent contées à la cour de Halfdan III le Noir, roi du Vestfold, par un scalde nommé Bjarni Olofsson.

La lyre de Bjarni s’est éteinte depuis longtemps, mais quand souffle le vent du Nord, tendez bien l’oreille : il vous emmènera dans les neuf mondes où vivent les dieux, les humains, les créatures étranges, l’aventure, la magie, l’amour et, parfois, l’humour. Alors frémiront pour vous les feuilles immémoriales d’Yggdrasil, le frêne cosmique.

Écoutez…

Écoutez l’histoire de Freyja qui, pour le plus beau des bijoux, dut payer le prix des larmes.

première phrase

"Grand roi, nobles jarls, femmes et hommes libres, merci d'être venus si nombreux."

avis personnel

 Tout d'abord, merci à Livraddict et aux éditions Flammèche pour ce partenariat.

Je dois dire que la couverture de cet ouvrage avait attiré mon attention, et le synopsis avait fini par attiser ma curiosité. Aussi, quand j'ai reçu cet eBook, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que cette histoire ne comportait que 25 pages ! J'ai même cru à un moment que ma liseuse buggait, que le fichier était corrompu,  mais non, il s'agissait en fait d'une nouvelle ! 

A peine décontenancée par cette découverte, je me suis donc plongée dans cette histoire où, d'entrée, de jeu, le lecteur est directement interpelé par le narrateur, qui n'est autre que Bjarni Olofsson, un scalde (entendez barde) du roi Halfdan. Ce procédé est totalement immersif, car on a l'impression de faire partie de cette cour royale où s'est pressée une foule avide de beaux contes...

Ce premier volet s'attache donc aux mésaventures de la déesse Frejya qui aime un peu trop l'amour et les beaux bijoux, et qui va être punie de ses péchés de la plus cruelle des manières.
Cette punition se déroule en deux temps : tout d'abord le moyen dégradant qu'elle est obligée d'employer auprès des quatre nains pour obtenir le Brísingamen, ce collier que la dextérité de leur race en matière d'orfèvrerie a rendu parfait; ensuite, le sacrifice qu'elle est obligée de consentir pour pouvoir le garder...

Pierre Efratas nous invite à une tragédie digne des grandes mythologies, où dieux et déesses souffrent des pires défauts : jalousie, convoitise, fourberie, malveillance, libertinage, trahison... Bien sûr, les humains sont les premières victimes des désirs égoïstes de ces divinités qui entraînent souffrance et mort sur la terre des hommes, le Midgard...

Le style de l'auteur est vivant et pétillant, parsemé de touches d'humour, convenant au type de narration. Mais le récit n'échappe pas à certains défauts inhérents au genre : bien que les descriptions de Pierre Efratas soient très évocatrices, on se sent parfois frustré que certains passages ne soient pas plus développés, mais ce fut une lecture très agréable, d'autant qu'elle m'a permis d'approfondir un peu plus mes connaissances imparfaites sur la mythologie nordique ...

Appréciation :

note : 3 sur 5

extrait

 page 11 :

"La dernière folie de Freyja s’appelait Fergill, un jeune homme de vingt-trois ans, aussi prompt à ravager un lit dans sa rage d’amour qu’à briser les boucliers de ses ennemis sous la force effroyable de son épée. De ceci, n’allez cependant pas conclure que c’était une brute aussi stupide que limitée, tout juste bonne à répandre les plaies et les bosses et à servir d’étalon de concours aux belles dames.    
Non ! Fergill était équipé de quelques dispositifs plaisant terriblement aux femmes et aux déesses : il était sensible, intelligent, délicat, prévenant et très rieur. C’est pourquoi, d’ailleurs, on l’appelait Fergill au doux sourire. Il chantait juste, et lorsque ses longs cheveux blonds virevoltaient dans le vent au rythme de son chant, les valkyries qui, sous leurs grandes cuirasses, cachent un petit cœur tout mignon, venaient l’écouter en secret. A en juger par la couleur de leurs pommettes, elles y prenaient grand plaisir, et ainsi, lorsque Fergill combattait, elles l’aidaient secrètement."

divers

Challenge "Mythologies du monde " proposé par Myrtille

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Ma 6è participation au challenge d'Hedyuigirl (6/19-31)

éditions flammèche

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mardi 14 janvier 2014

L'initiation d'Anne Rice - Les infortunes de la Belle au bois dormant, tome 1

Les infortunes de la Belle au bois dormant, tome 1 d'Anne Rice

 

Fiche détaillée

Auteur > Anne Rice
Editeur > Robert Laffont
Collection > Pocket
Genre > roman érotique, conte
Date de parution > 1983 aux USA, 1997 en France
Titre original > The Claiming of Sleeping Beauty
Nombre de pages > 318
Traduction > de l'américain par Adrien Calmevent

auteur
(sources : Pocket)

Anne RiceNée en 1941 à La Nouvelle-Orléans, Anne Rice commence à écrire au milieu des années soixante-dix ce qu'elle pense être « une courte nouvelle sur le thème du vampirisme ». Le premier volume des Chroniques des vampires, Entretien avec un vampire deviendra un livre culte, adapté au cinéma par Neil Jordan en 1994 avec Tom Cruise, Brad Pitt et Kirsten Dunst. Le deuxième tome, Lestat, le vampire, a été un best-seller dans le monde entier. Reine du fantastique moderne qu'elle a révolutionné en lui apportant sensualité et démesure, elle passe au roman historique avec La voix des anges, superbe histoire de castrats à Venise, et à l'érotisme avec Les infortunes de la Belle au bois dormant. Revenue à ses chers vampires avec La reine des damnés (adapté au cinéma en 2002 par Michael Rymer), Le voleur de corps, Memnoch le démon et Armand le vampire, elle se consacre bientôt àLa saga des sorcières, amorcée avec Le lien maléfique, poursuivie dans L'heure des sorcières et Taltos. Dans son dernier ouvrage, Merrick, la rencontre tant attendue des personnages des deux séries a enfin lieu.

quatrieme de couverture

Vous connaissez l'histoire de la Belle au bois dormant. Mais imaginez un instant qu'une fée mutine et joliment perverse se soit subrepticement glissée dans la chambre de la petite princesse, après le départ de ses consoeurs, modifiant le sortilège. La belle enfant sera délivrée de son sommeil par un Prince, qui l'initiera à l'amour et au plaisir dans la douleur, l'emmènera dans son royaume, où, avec des centaines d'autres jeunes esclaves, elle assouvira les désirs et les fantasmes d'une bien étrange Cour ...

première phrase

"Depuis le début de sa jeune existence, le Prince connaissait l'histoire de la Belle au bois dormant, qu'un maléfice avait condamnée, après s'être piqué le doigt sur un fuseau, à dormir cent ans, ainsi que ses parents, le Roi et la Reine, et toute la Cour."

avis personnel

 Tout le monde connaît le conte de la Belle au Bois dormant qu'un sort maléfique a fait sombrer dans un sommeil de 100 ans, au bout desquels un fils de roi la réveille d'un baiser... Jusqu'à ce passage précis, la réécriture proposée par Anne Rice est fidèle au conte, à la différence notable que le prince charmant ne la réveille pas d'un baiser (non non non, ce n'est pas à ces lèvres-là que ce petit dévergondé s'intéresse, si vous voyez ce que je veux dire...) mais en prenant carrément sa virginité... Apparemment, le prince ne s'embarrasse guère du protocole, car il oblige ensuite la Belle à ne se déplacer que dans le plus simple appareil, non seulement devant ses parents et leurs courtisans, mais également devant les manants du royaume qu'ils traversent pour rejoindre son palais...
Car s'il la ramène avec lui, c'est forcément pour la présenter à sa mère, vous demandez-vous, avant de convoler en justes noces, comme dans tout conte de fées qui se respecte ?
Eh bien raté !
A l'instar d'autres princes et princesses des royaumes environnants, la Belle y est traitée en esclave sexuelle, soumise à une initiation sado-masochiste aussi féroce que perverse !
C'est là que ses véritables épreuves commencent (bon, en fait, elles ont déjà commencé en chemin quand il l'expose nue aux yeux de ses sujets et qu'il lui fesse férocement ses jolies joues rebondies - oui oui oui, je parle bien des joues situées dans l'hémisphère sud) mais dans le palais du prince, ses épreuves gagnent en intensité...

Avant de continuer ma chronique, quelques avertissements s'imposent.
Si l'idée de rapports sexuels non consentis et de jeux basés sur la douleur vous choque, N'OUVREZ JAMAIS ce livre...
En effet, vous allez devoir mettre de côté toutes vos idées traditionnelles sur  le sexe et le consentement mutuel ainsi qu'accepter ce livre comme une pure fantaisie au risque de ne pas arriver au bout car certaines scènes se révèlent véritablement dérangeantes et malsaines : comme mentionné plus haut, princes et princesses sont ravalés au rang d'objets sexuels, sont parfois même brisés pour les forcer à accepter leur nouvelle condition. On assiste à une succession ininterrompue de fessées, de sévices et d'humiliations (par exemple, le traitement inhumain que subit le prince Alexis est particulièrement révoltant !!) ; c'est d'ailleurs cette absence de répit qui forme l'une des limites du livre car l'intrigue et les personnages sont de ce fait un peu sacrifiés à l'histoire.
De plus, dommage que les seuls passages où un peu de  romantisme et de sentiment auraient pu s'inviter manquent finalement de douceur...

Par contre, j'ai bien aimé la manière dont l'éveil sexuel de la Belle était décrit : sa confusion, son désespoir et sa honte sont dépeints de façon convaincante. Elle se découvre des dispositions sexuelles insoupçonnées, on la suspecte même à certains moments d'éprouver une certaine complaisance, voire d'être beaucoup moins farouche qu'il n'y paraît car elle se laisse finalement facilement troubler par les beaux princes qui l'entourent, cédant successivement à son émoi du moment (en gros, la Belle est une sacrée coquine de sainte nitouche qui cache bien son jeu !!) ...
De plus, le traitement de ces esclaves du sexe est tellement outrancier, les pulsions de la Belle sont parfois si saugrenues, que cela dédramatise le sujet du livre, apportant même parfois une touche d'humour... enfin, je me comprends...

Ce 1er tome se termine sur un acte de rébellion volontaire et inattendu de la part de cette Belle que Maîtres et Maîtresses s'accordaient  à considérer comme leur plus parfait specimen - (et sur un rire intérieur sardonique à l'égard du Prince dont je me suis mesquinement réjouie de la déconfiture... vivivi, ce livre a réveillé chez moi un côté sadique !! ^^)

Pour conclure, une lecture qui, malgré les scènes de soumission et d'humiliation, parfois hardcore et assez répétitives, et un rebondissement final plutôt expéditif, finit par exercer une sorte de fascination étrange sur notre esprit, à condition de garder un certain recul et de ne prendre ce conte que pour ce qu'il est : une fantaisie sexuelle. Pour lecteurs avertis, donc, et j'insiste sur ce point.
Après tout, Anne Rice ne reprend-elle pas les mêmes ressorts que les contes de fée traditionnels qui comportent  leur lot de scènes d'horreur (marâtres cruelles, parents qui abandonnent leurs enfants, ogres ou loups qui veulent les dévorer...)?!

Appréciation :

note : 3 sur 5

extrait

page 100 :
" Il claqua des doigts pour que le Prince Alexis se dresse, lui releva le menton et scruta la figure maculée de larmes.
- Ainsi, par la grâce de cette peau trop délicate qui est la vôtre, on fera preuve de clémence pour cette nuit, annonça-t-il.
Il le retourna vers la Belle. Le Prince Alexis tenait les mains croisées sur la nuque, et son visage, écarlate et trempé, lui parut d'une beauté indescriptible. Il était plein d'une émotion indicible, et comme on l'amenait près d'elle, elle put percevoir les cognements de son coeur. S'il m'embrasse à nouveau, je meurs, pensa-t-elle. Jamais je ne pourrai celer mes sentiments au Prince."

divers

Livra'deux pour pal'Addict
Ma 7ème participation, cette fois avec Hedyuigirl;

Rendez-vous : le premier mardi chez Stephie c'est permis...

 Ma 5ème participation au RV de Stephie.
D'autres billets inavouables : Stephie ♦ Noukette ♦ Marion ♦ Jérôme ♦ L'irrégulière ♦ Lasardine ♦ Mylene ♦ Cess ♦ Lystig ♦ Martine

 

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