vendredi 18 octobre 2024

Dark Rise, tome 2 : Dark Heir de C.S Pacat

 

Ce fut au tour de Will de rougir. La beauté endormie de James, étendu là tel le Ganymède de la mythologie, rendait inconcevables la cruauté et la destruction qu'il avait fait pleuvoir sur les Stewards. Et pourtant..."



Parution V.O
: 14 novembre 2023
Parution V.F : 4 septembre 2022
Traduction : Laurence Boischot
Editions : Castelmore
Collection : Bigbang
Illustration : Magdalena Pagowska
Genre : Fantasy jeunes adultes
Pages : 573
Prix : 24,90 euros (édition reliée)

Résumé : 

Une nouvelle menace venue du passé se lève, et il ne reste plus qu'une poignée de héros pour la combattre. Poursuivis par des forces obscures, Will et ses alliés doivent quitter la sécurité du Panthéon et se rendre au cœur de l'ancien monde, nouer de nouvelles et dangereuses alliances et révéler les secrets bouleversants du passé.

Mais Will porte en lui un sombre secret, celui de sa véritable identité. Attiré par le beau et mortel James St. Clair, Will est entraîné de plus en plus profondément dans la toile du passé, et se retrouve tenté par les ténèbres qui l'habitent. Alors que l'ancien monde menace de revenir, Will et ses amis peuvent-ils lutter contre leur destin ? Ou bien les vérités qu'ils découvrent vont-elles déchirer leur monde ?

Avis : 

La lecture a été plus enthousiasmante pour cette suite mais ça n'est pas encore ça, malheureusement. Pourtant, j'ai lu ce tome 2 presque d'une traite, attendant impatiemment quelque chose qui n'est jamais venue, ou alors, d'une manière qui ne m'a pas entièrement satisfaite. J'ai bien ressenti toute cette tension qui entoure la quête des uns et des autres et leurs tentatives désespérées pour se neutraliser. Je me suis bien passionnée pour cette course-poursuite pour empêcher Sinclair d'arriver à ses fins mais j'ai trouvé qu'il n'y avait pas vraiment de complications, car tout reste un peu en surface.  C'était certes haletant mais pas tout à fait convaincant.

En ce qui concerne les personnages, j'ai l'impression au final qu'ils ne se démarquent pas tant que ça les uns des autres, qu'ils pourraient même être interchangeables, alors qu'ils sont censés avoir un rôle et des pouvoirs vraiment bien définis ; c'est gênant de voir leur immense potentiel gâché ainsi...

Et puis, il y a encore des incohérences ou maladresses : la relation Katherine/Will du tome 1 avec ce que nous savons désormais dans ce tome 2 n'entraîne absolument aucune réaction des protagonistes ? Non pas que la thématique me dérange, hein, mais on a l'impression que l'auteure n'assume pas la nature de ce lien. Dans ce cas-là, fallait pas écrire dans la catégorie jeunesse/jeunes adultes, enfin, c'est juste mon avis... Ou alors, nous allons apprendre dans le tome 3 une nouvelle révélation qui viendra annihiler cette révélation-là ?!?
La scène sous le trône de la montagne paraît complètement incohérente alors que nous en aurons l'explication quelques chapitres plus tard, sauf que du coup, ça m'a un peu gâchée la lecture.
L'arrivée abrupte d'un des personnages qui a été séparé du groupe semble un peu sortie de nulle part, lui donnant un côté très artificiel.


Par contre, j'ai beaucoup aimé les allers-retours de Will dans le passé de Sarcean, j'attendais toujours ces passages avec impatience, guettant la clé qui me permettrait de comprendre comment ils en étaient arrivés là et je fonde de grands espoirs dans la révélation finale du dernier tome. Will est un personnage que je trouve finalement attachant. Il m'a davantage touchée dans ce tome que dans le précédent, avec son envie de bien faire et sa peur viscérale d'être identifié (même si cette information est martelée à plusieurs reprises jusqu'à la nausée). C'était captivant de le voir explorer son pouvoir, avec sa crainte constante d'être pris sur le fait. J'ai bien aimé également l'idée de cette armée des morts attendant d'être ressuscitée. 
De même l'introduction de Visander comme nouveau personnage donne beaucoup de sel à la mort expéditive de Katherine, personnage insignifiant s'il en est, et dont je m'étais interrogée sur l'intérêt véritable dans le 1er tome. Je trouve que Visander forme un duo irrésistible avec la petite Elizabeth (et pourtant, je n'aime pas du tout les enfants comme personnages principaux hein !). Mais là, Elizabeth, avec son innocence et sa brutale franchise, apporte une bouffée très rafraîchissante. Mais le duo Philipp/Visander n'a presque rien à lui envier non plus. Visander, guerrier coincé dans une autre époque, a bien du mal à s'adapter à sa nouvelle forme et les coutumes de cette société qu'il trouve si barbare, et ce décalage m'a beaucoup fait sourire. 

Je finirai par un petit coup d'humeur : je sais qu'il ne faut pas comparer cette trilogie à Prince captif, je le sais, mais l'auteure ne nous aide guère à l'oublier tant James est une copie de Laurent, jusque dans son physique, son comportement, sa posture ou ses mots mêmes. Je n'ai pas pu m'empêcher d'en dresser une liste (non exhaustive) :
  • page 65 : "Ses paupières alourdies, ses cils blonds qui accrochaient la lueur des bougies, qui poudrait d'or tous ses contours."
  • page 68 : " — Tu sais, il n'y a que très peu de gens que j'autorise à poser les mains sur moi"
  • page 71 : "Sa posture alanguie et ses paupières lourdes."
  • page 155 : "— Timide ?"
  • page 219 : "— Tu n'aimes pas ça... Tu n'aimes pas du tout tromper ton monde."
  • page 221 : "— Mais il ignore de quoi je suis capable, moi"
Alors ? N'a-t-on pas l'impression que ces phrases sont tout droit sorties de Prince captif ? Je comprends tout à fait qu'un personnage aussi complexe et fascinant que Laurent soit difficile à quitter mais Pacat aurait au moins pu changer la couleur de ses cheveux (ah ben non, sinon, elle n'aurait pu souligner ses merveilleux cils poudrés d'or...^^)

 Pour conclure, un tome plus intéressant que le précédent mais encore desservi par un problème de structuration, amenant quelques incohérences. Et puis malheureusement, au contraire des autres lectrices, je n'ai pas du tout été soufflée par le cliffhanger l'ayant deviné depuis un moment...
D'autres avis : LivraddictBabelioBooknode

 



lundi 14 octobre 2024

Dark rise, tome 1 de C.S. Pacat


Tu as vu la flamme noire en action. C'est le pouvoir que contient une simple goutte de sang du Roi Obscur.

  


Parution V.O
: 28 septembre 2021
Parution V.F : 7 septembre 2022
Traduction : Florence Moreau
Editions : Castelmore
Collection : Bigbang
Illustration : Magdalena Pagowska
Genre : Fantasy jeunes adultes
Pages : 544
Prix : 24,90 euros (édition reliée)

Résumé : 

L’ancien monde et sa magie ne sont plus. 
 
Ses héros sont morts, ses châteaux en ruine, et la bataille épique entre l’ombre et la lumière a sombré dans l’oubli. Seuls les Stewards s’en souviennent, et veillent, siècle après siècle, pour protéger l’humanité du retour du Roi obscur.

Jeune docker de seize ans à Londres, Will est en fuite, pourchassé par les hommes qui ont tué sa mère. Lorsqu’il apprend que sa destinée est de rejoindre les Stewards, Will se retrouve brusquement plongé dans leur monde de légendes et de magie, où il commence un entraînement rigoureux en vue de jouer un rôle déterminant dans la bataille qui s’annonce contre l’Obscurité.

Les jeunes descendants des combattants des deux camps n’ont d’autre choix que d’investir les rôles qui leur sont destinés. Celui de Will sera de se tenir au côté des derniers héros de la Lumière pour empêcher la destruction de son monde.


Avis : 

Un an avant la sortie de ce livre en version française, je m'étais fait spoiler l'intrigue  par une lectrice qui l'avait lu en VO. Elle était restée dans le vague, mais, ayant lu la 1ère trilogie de l'auteure, Prince captif, j'avais aussitôt deviné quel genre de révélation m'attendait à la fin.
Bref, je l'avais tout de même précommandé quelques mois plus tard, puis, pour être sûre d'avoir vraiment oublié cette divulgation malencontreuse, je n'avais lu le livre qu'en décembre 2022. Malheureusement, au fil de ma lecture, j'ai compris  à nouveau où l'auteure voulait m'emmener.

Ma deuxième déconvenue est de n'avoir pas pu m'empêcher de comparer ce tome à Prince captif, que j'avais adoré, lu, relu et re-relu ! J'avais donc des espoirs incroyablement grands pour cette nouvelle trilogie mais qui ont été déçus. Outre le fait que je trouve beaucoup de similitudes entre le couple Damen/Laurent et le duo Will/James, au désavantage de ce dernier, je n'ai pas retrouvé la merveilleuse capacité de Pacat à dire tant de choses avec si peu, à nous faire découvrir subtilement les motivations et les pensées profondes des personnages, sa belle capacité à établir des relations entre eux et ses dialogues percutents et révélateurs. Ceux dans Dark Rise sont trop prévisibles et sonnent parfois creux. J'ai cependant apprécié la dynamique entre les deux protagonistes masculins et je suis curieuse de voir comment se déroulera leur histoire dans le 2ème tome. D'ailleurs, les face-à-face entre eux étaient parmi les rares scènes qui m'ont marquée et intriguée.

Le livre avait pourtant bien commencé avec plusieurs chapitres bien écrits qui ont retenu mon attention et que j'ai trouvés prometteurs (la naissance de l'amitié entre Will et Violet, par exemple) mais ensuite on a l'impression que l'histoire s'enlise, se  transformant lentement en quelques tropes bien éculés sur l’obscurité contre la lumière. Il y avait trop d'action au détriment du développement des personnages ou de l'univers lui-même (par exemple, la description de la pratique de la magie est réduite à son strict minimum, et encore !). On attendait aussi que Pacat nous en dise davantage sur les pensées profondes et le vécu des personnages principaux, Will, Violet, James et Cyprian. Mais on a l'impression qu'ils n'existent que pour empêcher le Roi Obscur de revenir et le monde de sombrer à nouveau dans les ténèbres. On n'apprend rien de leurs intérêts, de leurs peurs, de leurs désirs ou de leur passé. A la fin de l'histoire, je n'avais aucune affection particulière ni n'éprouvait vraiment d'intérêt pour les personnages (à part Justice pour l'affection et Simon pour l'intérêt, seul personnage qui se démarque et dont les scènes étaient de ce fait intrigantes), ce qui était assez frustrant. 
Il y avait également des chapitres qui n'avaient pas beaucoup de sens dans l'orientation générale de l'histoire, qui semblaient se dérouler au hasard. Certains chapitres se terminaient parfois brusquement et les éléments d'intrigue n'étaient réintégrés dans le récit que beaucoup plus tard.
L'auteure n'évite pas non plus de petites contradictions, des cas où des personnages pensent à d’autres personnages concernant des choses qu’ils ne sont pas en mesure de connaître. Il y a une scène en particulier qui a sonné faux à mes oreilles : celle de la romance dans le jardin où l'un des protagonistes est en train de duper l'autre mais il manque une progression narrative convaincante. 

Je ne sais pas si le fait que ce livre s'adresse à un public plus jeune a joué dans mon ressenti. Ce n’est pas un problème en soi, mais je m’attendais à un meilleur niveau de compétence de l’auteure pour révéler et développer les sentiments et les motivations des personnages. Même à la fin du roman, j'avais l'impression qu'ils n'étaient pas complètement aboutis.
Outre le développement étriqué des personnages et les thèmes rebattus, il y a une répétition plutôt agaçante des mêmes informations. Je ne peux pas dire combien de fois nous lisons que le retour du Roi Obscur va entraîner la destruction de tout ce qui est bon dans le monde, car, même un lecteur plus jeune peut comprendre un élément fondamental de l'intrigue sans avoir à le lire encore et encore.

Pour conclure, je suis globalement déçue par la qualité de ce roman. C.S. Pacat a démontré par le passé qu'elle possédait un talent puissant pour développer des personnages complexes et une intrigue captivante, mais cela ne se voit pas vraiment ici. Pourtant, le thème, bien que déjà vu, était intéressant, mais sa mise en oeuvre ne m'a guère convaincue. Cela se lit comme une première ébauche. On a l'impression que des scènes importantes ne sont pas écrites. La révélation finale aurait peut-être pu tout rattraper si seulement je ne m'étais pas bêtement fait spoiler...

D'autres avis : LivraddictBabelioBooknode


 

samedi 12 octobre 2024

Imperator de Mary Beard

 


Parution V.O : 2023
Titre V.O : Emperor of Rome
Traduction : Souad Degachi & Maxime Shelledy
Parution VF dans la présente édition : 6 septembre 2024
Editions : Le Seuil

Genre : Essai historique
Pages : 528
Prix : 33 euros
Partenariat


Résumé :

De Jules César à Alexandre Sévère, l'Empire romain a été gouverné par des dizaines d'empereurs. Mais qui étaient-ils ? Et que nous apprennent-ils de la Rome antique ? A rebours d'une galerie chronologique de portraits qui nous ferait passer de Caligula le fou à Marc Aurèle le philosophe, sans oublier Néron le monstre, Mary Beard ose une approche transversale et propose une plongée passionnante dans la Rome impériale : quel pouvoir les empereurs détenaient-ils ? Que signifiait concrètement régner sur un aussi vaste territoire ? Quel rôle jouait la cour ? A quoi ressemblait un banquet ? Le palais impérial était-il aussi sanglant qu'on le croit ? Pour répondre à ces questions, l'autrice redonne toute leur place à une foule d'individus qui participent au système impérial.
Aristocrates méfiants, esclaves cuisiniers, secrétaires zélés, bouffons à la cour : ce sont là autant de personnages actionnant plus ou moins malgré eux les rouages de cette vaste machinerie que fut l'Empire romain. En revenant sur les fantasmes et en dissipant tous les clichés qui entourent la cour impériale, Mary Beard éclaire comme jamais la petite et la grande histoire pour offrir un panorama original autant qu'un livre d'une générosité sans pareille.


Avis : 

J'avoue que je suis gênée pour donner mon avis sur cette lecture qui, malgré le thème et la période qui me passionnent, m'a laissée dubitative. J'ai eu beaucoup de mal à m'y intéresser .J'ai eu l'impression de n'avoir rien appris sur un empereur en particulier tant l'ensemble me semblait confus, brouillon, superficiel avec beaucoup de répétitions. Il y avait des idées intéressantes, mais mal présentées et mal structurées. On a l'impression que l'auteure faisait plus du remplissage qu'autre chose, ou pire, que l'ouvrage avait été écrit par une étudiante qui régurgitait toutes ses connaissances, ce qui est quand même très gênant pour un essai historique.
Désolée pour ce bref avis négatif et sévère mais je ne sais que dire d'autre à part que j'attendais mieux d'une professeure réputée émérite. 
Merci à l'opération Masse critique !