Auteur > Pauline Gedge
Editeur > Stock
Collection > Livre de Poche
Genre > Fresque historique & conte magique
Date de parution > 1990, 1991 en France
Titre original > Scroll of Saqqara
Nombre de pages > 500
Traduction > de l'anglais par Claude Seban
(sources : Wikipedia)
Née en 1945 en Nouvelle-Zélande, Pauline Gedge vit actuellement à Edgerton (Alberta).
La plupart de ses romans se déroulent dans l'Égypte ancienne. Dès son premier roman, La Dame du Nil, elle a connu un succès international.
Retrouver le « rouleau de Thot », un papyrus rédigé de la main même du dieu et qui confère le pouvoir sur la mort et la résurrection, tel est le rêve du prince Kâemouaset, fils de Ramsès II, érudit, médecin et magicien. Inlassablement, il fouille la nécropole de Saqqarah, violant les sépultures et troublant le repos des momies. Mais on ne cherche pas impunément à se hisser au rang des dieux, et la vengeance de Thot sera terrible…
Fresque historique et conte magique, cette quête démesurée plonge le lecteur au coeur de la mystérieuse et fascinante Egypte des pharaons, où chacun, paysan du Nil, scribe ou roi, vit de plain-pied avec le sacré et le surnaturel.
"La fraîcheur de l'air frappa agréablement Kâemouaset."
Le 4è fils de Ramsès est un prince érudit, respecté à travers toute l'Egypte pour ses connaissances, entouré d'une famille unie et heureuse, mais plein d'arrogance. Il cherche avec acharnement ce fameux rouleau de Thot, censé être écrit de la main même du dieu et donner la vie éternelle. Jusqu'ici, ses fouilles se sont révélées infructueuses. Sa dernière découverte est tout aussi décevante que les précédentes, à part un parchemin cousu à la main même d'une momie et qu'il ramène chez lui. Incapable de traduire ce parchemin, il lit à voix haute ce qui semble être des incantations sans en saisir le sens. A partir de là, un sentiment de malaise ne le quitte plus, les horoscopes qu'il établit pour sa famille deviennnent désastreux, et une femme aussi mystérieuse que fascinante apparaît, faisant naître chez lui une obsession et une passion violentes qui l'entraînent peu à peu vers la déchéance.
Ses enfants Hori et Sheritra vont tenter de dénouer l'intrigue et briser la malédiction qui semble s'être abattue sur leur famille. Mais n'est-il pas déjà trop tard ? Car la vérité qu'ils finissent par découvrir est aussi terrifiante qu'implacable...
Pauline Gedge réussit le tour de force de bâtir un thriller haletant où la magie et le surnaturel se mêlent sans aucune fausse note. Elle revisite un conte écrit pendant l'époque ptolémaïque sur Les tribulations magiques de Setni-Khaemouaset et de son fils Sa-Ousir et se le réappropie totalement.
Par contre, je ne suis pas sûre que ce livre plaise à tout le monde car l'auteure prend le temps de planter le décor et les personnages et certains lecteurs pourraient lui reprocher de faire traîner les choses en longueur. Personnellement, c'est justement cela que j'ai adoré : prendre le temps de m'immerger totalement dans la civilisation égyptienne. Les descriptions sont si précises et évocatrices que l'on a l'impression d'entendre l'étoffe de lin se froisser contre notre corps, de respirer le parfum des lotus et des encens, de sentir la brûlure du soleil égyptien sur notre peau... Le livre fourmille de détails sur le quotidien de ces anciens Egyptiens, nous faisant vivre à leur rythme nonchalant et sensuel.
J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce livre et je prends plaisir à le relire régulièrement d'autant plus que la fin est magistrale et saisissante !
Note :
" Kasa attendit les ordres de son maître, très calme en apparence. Mais Kâemouaset devinait son appréhension. La formation de Noubnofret a décidément du bon, pensa-t-il. Il ne perdra pas son sang-froid.
"Avant toute chose, il faut que tu me rases de la tête aux pieds, dit-il. Pas un seul poil ne doit rester, Kasa. C'est important."
Il s'étendit sur le sol carrelé et, tandis que son serviteur maniait le rasoir d'une main sûre, il s'efforça de vider son esprit pour atteindre l'état de profonde concentration qui lui serait nécessaire. Silencieusement, il psalmodia les prières de purification, puis, lorsque Kasa eut accompli sa tâche, il ordonna :"A présent, lave-moi avec l'eau du Nil. Utilise une pièce de lin. Quand je serai propre, frotte de nouveau mes mains, mon torse et mes pieds. J'ouvrirai alors la bouche et tu en nettoieras aussi l'intérieur. Je te le répète encore une fois : tu ne dois pas parler."
Kasa obéit. La nuit enveloppait encore la demeure et rien ne laissait pressentir l'aube qui pourtant ne devait plus être loin. (...) Kaemouaset sentit le contact du lin sur son pied et entonna machinalement la psalmodie appropriée : "Mes pieds sont lavés sur un rocher à côté du lac divin." Il ouvrit la bouche et Kasa lui effleura la langue, le palais et les dents de son morceau de tissu. "Les mots qui sortiront de ma bouche seront désormais purs, dit Kâemouaset lorsqu'il eut fini. Et maintenant, Kasa, remplis la cassolette d'encens et donne-la-moi."
Une fumée grise et odorante s'éleva bientôt dans la pièce et, en sentant cette odeur familière et rassurante, Kâemouaset se détendit. Je suis un prêtre, pensa-t-il. Quoi que j'aie pu faire, il m'est encore possible de me purifier et de me tenir parmi les dieux. "A présent, verse l'huile sur ma tête", ordonna-t-il. L'épais liquide coula lentement sur son crâne, atteignit la légère dépression du sternum et se répandit sur son corps. Les paroles rituelles lui venaient facilement maintenant et il parvenait à se concentrer sur le moment présent sans penser à ce qui allait se produire; "L'onguent", demanda-t-il. Kasa le lui présenta, et il s'en enduisit le front, la poitrine, l'estomac, les mains et les pieds. Vint ensuite le tour du natron dont il mit une pincée derrière ses oreilles et sur sa langue. "Enveloppe-moi dans la pièce de lin, Kasa", dit-il alors. Et, lorsqu'il fut drapé dans l'étoffe d'un blanc étincelant, Kâemouaset poussa un soupir. Il était entièrement purifié. Il ne craignait plus rien. "Ouvre le pot de peinture verte que j'ai posé sur le bureau, dit-il. Et trace au pinceau le symbole de Maât sur ma langue." Kasa obéit d'une main tremblante. "Je suis maintenant dans la chambre des deux Maât, les deux vérités de l'ordre cosmique et humain, récita silencieusement Kâemouaset. Je suis en équilibre."
Il était temps de commencer. Se tournant vers l'est, Kâemouaset se présenta aux dieux. "Je suis un Grand, psalmodia-t-il. Je suis une semence née d'un dieu. Je suis un grand magicien, fils d'un grand magicien. J'ai beaucoup de noms et de formes, et ma forme est en chaque dieu." Il poursuivit, sur le même ton monotone et hypnotique, conscient d'avoir attiré l'attention des dieux. Ils l'observaient avec prudence, avec curiosité, et il suffirait que la langue lui fourche ou qu'il oublie un mot pour qu'il perde tout pouvoir sur eux et qu'ils se détournent."
Ce billet est ma 2è participation au challenge "Mythologies du monde" créé par Myrtille
Ma 1ère participation au challenge de Soukee -
Je suis conquise, j'aime beaucoup les descriptions évoquant les tissus, les parfums... Je le rajoute à ma wish list !! Merci de ta participation :)
RépondreSupprimerJe suis ravie que mon résumé t'ait plu, et j'espère que ton ravissement perdurera à la lecture si l'occasion se présente pour toi de le lire. Bonne soirée et à bientôt ! ;)
RépondreSupprimer