Scenario > Robert Kirkman
Dessin > Charlie Adlard
Trames et niveaux de gris > Cliff Rathburn
Editeur > Delcourt
Série > Walking Dead
Genre > Comics, Horreur
Date de parution > 2009 pour l'édition originale, 2010 pour la présente édition
Titre original > Fear the hunters
Nombre de planches > 132
Traduction > de l'américain par Edmond Tourriol
Robert Kirkman est un jeune mais prolifique auteur. Il se fait connaître avec la série Battle Pope qu’il publie lui-même au sein de la structure éditoriale qu’il a créé, Funk-O-Tron. Il est repéré par Image Comics qui publie BRIT et Invincible. Les films de George Romero lui inspirent différents scénarii de comics basés sur des histoires de zombies, dont The Walking Dead. Il puise dans ses souvenirs de jeunesse pour le scénario de sa série Invincible. Les aventures de ces superhéros adolescents sont un immense succès et deviennent l’un des fleurons de l’éditeur Image Comics.
Texte et photo © Delcourt
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Né en 1966 à Shrewsbury (Angleterre), Charlie Adlard part dans le Kent pour étudier aux Beaux-Arts de Maidstone. Après un bref passage à Londres pour devenir une rock star, il rentre chez lui pour se remettre au dessin, domaine dans lequel il sera très vite remarqué. Il dessine pour de nombreux éditeurs : Mars Attack et X-Files chez Topps, X-Men Hellfire Club, Storms et Muties chez Marvel, Batman/Scarface, Green Arrow/Lantern, Batman and Superman chez DC, The Walking Dead chez Image,… En janvier 2009, c’est aux Éditions Soleil que paraît sa première collaboration avec un scénariste français, Mathieu Missoffe, en dessinant le cinquième one shot de la collection «Terres Secrètes», Corpus hermeticum : Le Souffle du Wendigo.
Texte et photo © Soleil
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LE MONDE TEL QUE NOUS LE CONNAISSONS
A DISPARU.
DEFINITIVEMENT
Rick et ses compagnons, rejoints par le trio de l'ex-sergent Abraham, tentent de rallier Washington, le lieu où tout aurait commencé. Sur la route, le groupe se sent épié, et ce n'est pas la rencontre fortuite d'un révérend qui les rassure. Dans l'église où ils se sont réfugiés, la paranoïa s'installe... Cernés de toutes parts, les survivants devront sacrifier une partie de leur humanité pour survivre.
Œuvre fondatrice du genre en bande dessinée, Walking Dead s'impose par sa qualité d'écriture et son attention portée aux relations entre les personnages de cette incroyable aventure humaine. En effet, au-delà des scènes où apparaît la menace des morts-vivants, les auteurs nous entraînent dans un récit où la survie est l'affaire de tous les instants, et où la moindre erreur peut s'avérer fatale...
Dès la 1ère planche, le groupe savoure un petit moment de réjouissance quand Andrea découvre dans une camionnette deux matelas, les invitant à des nuits plus confortables... Mais l'horreur rattrape les survivants rapidement quand ils comprennent que Ben s'est amusé à éventrer son jumeau pour le voir revenir sous forme de zombie ! Un grave dilemme se pose alors à eux sur le sort à réserver au jeune psychopathe, la prudence leur recommandant d'éliminer un compagnon aussi instable et dangereux mais faisant naître des dissensions entre eux, d'autant qu'aucun ne se sent le courage d'exécuter la sentence !
La décision est donc ajournée mais durant la nuit, quelqu'un tue Ben.
La nuit suivante, après une attaque de zombies, Dale est enlevé par un groupe qui les épiait depuis plusieurs jours. Ses compagnons, ignorant la raison de sa disparition, partent à sa recherche le lendemain sans véritable espoir de le retrouver vivant. Ils tombent alors sur un prêtre assez étrange qui les invite à se réfugier dans son église. Mais la paranoïa s'installe peu à peu...
Je pensais que l'on avait atteint le summum de l'horreur avec les tomes 5 & 6 se déroulant à Woodbury, mais Kirkman arrive à en repousser encore les frontières, tant ce tome atteint une noirceur et un cynisme confondants, qui déteignent malheureusement sur les enfants ! Ainsi, Carl se montre d'un pragmatisme effrayant :
” Rick, à propos de Dale : Pourquoi tu as dit quelque chose d'aussi méchant et blessant ?
Carl : Et d'aussi vrai.
Rick : Mais putain, Carl !
Carl : Il est faible. Il est le contraire de ce qu'on disait avec Abraham. Il a besoin de gens comme nous pour le protéger... Il nous complique la vie. On serait mieux sans lui.
(page 38)
Comme on le voit, l'innocence a définitivement déserté les coeurs purs. Mais comment aurait-il pu en être autrement dans ce monde voué au chaos et à la violence, où les repères éthiques et moraux ont complètement disparu, où les humains se révèlent pires que des bêtes, où les perspectives d'avenir sont inexistantes ?
Car dans ce monde post-apocalyptique, les enfants assassinent de sang-froid, les parents mangent leurs propres enfants, l'homme d'église renie les commandements de dieu, juste pour survivre quelques instants de plus...
Je dois dire que je n'ai pas vraiment été convaincues par les raisons qui ont poussé le groupe de Chris /!\Attention spoiler/!\ au cannibalisme (keuwa ? il est plus facile de se résoudre à manger de la chair humaine que de tenter de chasser ? really ?)./!\Fin du spoiler/!\ Ni par la colère qui pousse Rick, Abe, Andrea et Michonne /!\Attention spoiler/!\ à démembrer ces odieux chasseurs.../!\Fin du spoiler/!\
Par contre, malgré ces réserves (qui sont également dues au fait que je me doutais de certains événements à travers la saison 4 de la série, éventant de ce fait l'effet de surprise) , je suis restée agrippée au livre tout le temps de ma lecture et me suis surprise à retenir ma respiration...
L'exploration psychologique de cette humanité en déroute rend les réactions de chacun extrêmement réalistes, voire saisissantes. Nous assistons, impuissants, à la lente mais inexorable descente aux enfers du groupe de Rick dont les membres se déshumanisent progressivement, devenant aussi pourris que les enfants de salauds qu'ils ont croisés sur leur route ! D'autant plus que l'on se dit, que certains ne se relèveront jamais des actes monstrueux qu'ils ont commis !
” ... Dale... Il m'a fait repenser à beaucoup de choses. Il a résisté à des choix que j'estimais nécessaires. Il refusait d'être changé par son environnement. Je pensais qu'il était faible. Je me trompais peut-être. Peut-être qu'il fallait être fort pour lutter contre la tentation. Plus fort que n'importe lequel d'entre nous pour s'accrocher à son humanité. Ce qu'on a fait pour survivre... Parfois, je me dis qu'on ne vaut pas mieux que les morts.
(Rick, page 136)
J'avais dit que je ne reparlerai pas des dessins avant de noter une amélioration mais je dois avouer que dans ce tome, les regards sombres, voire presque psychopathes de certains sont particulièrement mis en valeur par le jeu d'ombres et de lumières, les rendant effrayant...
Et je finirai comme ma précédente chronique sur une citation d'Abe, qui est en train de devenir l'un de mes chouchoux. Il forme avec Rosita un couple rafraîchissant, le dernier à vrai dire du groupe :
” Rosita : Qu'est-ce qui ne va pas ?
Abe : Moi et ma grande gueule. J'ai foutu les glandes à Rick... deux fois !
Rosita : Fais gaffe. Tu as l'air moins sûr de toi. Tu ne voudrais pas que les autres percent à jour ton déguisement de bourrin macho comme je l'ai fait.
Abe : C'est pas ça. J'ai appris à le respecetr le Rick... Et ces gens en voient de dures... Je ne veux pas en rajouter.
(page 83)
Si c'est pas mimi ?!?^^
Bilan de ce tome :
9 morts (dont 3 du groupe)
un nouveau intègre le groupe
Appréciation :
Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 2 ♦ tome 3 ♦ tome 4 ♦ tome 5 ♦ tome 6 ♦ tome 7 ♦ tome 8 ♦ tome 9 ♦ tome 10 ♦ tome 11 ♦ tome 12 ♦ tome 13 ♦ tome 14 ♦ tome 15 ♦ tome 16 ♦ tome 17 ♦ tome 18 ♦
C'est dommage que la série te spoile certains événements. C'est pour ça que je n'ai pas commencé la série justement. J'ai préféré privilégié la BD.
RépondreSupprimerC'est vrai que Kirkman repousse toujours plus loin les limites et c'est justement ce que je trouve génial avec lui. Il ne s’embarrasse pas des sentiments du lecteur et le maltraite en allant toujours plus loin dans l'horreur.
Et quand on sait qu'il ne voit pas de fin à sa série, ça laisse des perspectives encore plus sombres à nos malheureux rescapés...
RépondreSupprimerJe viens de me rendre compte en relisant ma chronique et mon allusion au dernier couple du groupe formé par Rosita et Abe que j'ai complètement zappé celui de Glenn et Maggie... qui traversent parfois les tomes d'une manière complètement transparente... huhuhu...
Mais au fait, tu en es où dans la série des comics ? Je n'ai rien lu sur ton blog à ce sujet... (ou alors, j'ai mal cherché ?!?)