mardi 25 juillet 2023

André Bollier Vélin : Artisan héroïque des journaux clandestins de Vianney Bollier

 


Editions
: Le Félin
Parution : 17 mars 2023
Genre : Biographie
Pages : 216
Partenariat


Résumé :

André BOLLIER n'a pas 21 ans quand en juin 1941, il s'engage au côté d'Henri Frenay qui ne tarde pas à le charger de la fabrication et de la diffusion du journal de son mouvement Combat et bientôt de tous ceux des mouvements de zone Sud. En quelques années seulement, après avoir créé une imprimerie clandestine de toute pièce et grâce des trésors d'ingéniosité, celui qui s'appelle désormais "Vélin", fournit avec son équipe plus d'un million de journaux par mois à la Résistance.
Arrêté et torturé à plusieurs reprises, il parvient à s'évader et à reprendre son activité. Le 17 juin 1944, encerclé dans son imprimerie par plus de 150 soldats et miliciens allemands, il livre héroïquement un ultime combat. Blessé, il se tire une balle en plein coeur plutôt que de tomber aux mains de l'ennemi. 


Mon avis :

Le dernier résistant étant mort en 2021, nous n'aurons plus jamais de témoignages de compatriotes ayant vécu à cette époque très sombre de notre histoire. Ici, c'est Vianney Bollier, né quelques mois après la mort de son père résistant, qui entreprend, à presque 80 ans, de dresser le portrait du héros que fut « Vélin ». Il s'appuie pour ce faire sur des archives personnelles, sur celles d'autres familles de résistants, sur leurs témoignages... Comme l'a souligné enjie77 dans sa chronique, Vianney ne nomme jamais André Bollier « papa » pour garder un maximum de recul.

Avant de commencer vraiment, je voudrais vous faire un petit résumé vertigineux de la courte vie d'André Bollier : il a 20 ans quand il est grièvement blessé au combat lors de la campagne de France, 21 ans quand il entre en résistance, prend la direction de la « propagande » de Combat puis se fiance à Noëlle, 22 ans quand il se marie, est arrêté puis s'évade et devient clandestin, 23 ans quand naît sa fille , et 24 ans quand son imprimerie est attaquée et qu'il se donne la mort pour échapper une deuxième fois à la torture.

Au-delà de la tristesse que l'on ressent à la destinée tragique et au sacrifice d'André, c'était absolument passionnant de voir abordé le thème de la propagande côté Résistance, qui est selon moi peu connue (on connaît davantage les actes de sabotage et la répression qui en découle). Or, la diffusion de tracts et de journaux est essentielle pour réveiller les consciences contre l'occupation allemande.
Les dangers sont multiples : il faut imprimer, trouver les fournitures (matériel encombrant, papier en pleine période de restriction etc), stocker sans attirer l'attention, diffuser sans se faire prendre...
Quand André entre dans la clandestinité, il adopte un nouveau nom de guerre : « Vélin » et s'occupe à temps plein de l'impression du journal Combat dont le tirage augmente de plus en plus.
Fin décembre 1943, il fait un coup d'éclat en copiant les caractères du journal collaborationniste le Nouvelliste pour diffuser un faux aux accents gaullistes qui remplace les vrais journaux.
Le danger devient de plus en plus pressant à partir de 44 avec la pression des contrôles de la Gestapo et de la Milice ainsi que des primes de plus en plus élevées encourageant l'infiltration de futurs délateurs.
Tout au long de son combat, « Vélin » fait preuve d'une grande ingéniosité. Il invente, entre autre, des sociétés fantômes avec un dossier convaincant pour avoir des marchandises indispensables au fonctionnement de l'imprimerie clandestine ou un approvisionnement conséquent d'électricité sans attirer l'attention.
Malgré les précautions qu'il prend, la maison où il se cache avec d'autres résistants est attaquée le 17 juin 44 (11 jours après le débarquement allié en Normandie). On ne saura jamais si ce fut le fait d'une dénonciation ; le pire, c'est que peu avant, André avait fait un voyage à Paris pour demander à ce que l'imprimerie change de mode de fonctionnement et soit à nouveau décentralisée face à la gravité croissante du danger, mais la direction du mouvement s'y était opposée.

La diffusion de ce journal résistant a été primordial. Non seulement pour informer les Français sur les événements que la propagande allemande censurait mais également pour apporter un certain réconfort moral. Je finirai en disant que l'importance d'une presse libre est plus que jamais d'actualité en me permettant de citer l'auteur : « Les médias d'aujourd'hui sont beaucoup plus divers et puissants que ceux que Vélin mettait en oeuvre, mais les pouvoirs autoritaires continuent à redouter la vérité et à faire taire ceux dont les messages les contrarient. »

Je remercie Babelio et les éditions du félin pour ce partenariat.


 

 

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