samedi 30 novembre 2013

Le Grand Voyage de Jean M. Auel - Les Enfants de la terre, tome 4

Le Grand Voyage de Jean M. Auel - Les Enfants de la terre, tome 4

Fiche détaillée

 Auteur > Jean M. Auel
Editeur > Le Grand Livre du Mois
Série > Les Enfants de la terre
Genre > roman préhistorique
Date de parution > 1990 aux USA, 1991 en France, 1991 pour la présente édition
Titre original > The Plain of Passage
Nombre de pages > 656
Traduction > de l'américain par Alexis Champon

auteur
(sources : Evene)

jean m auelNée en 1936 à Chicago, Jean Auel décide à l’âge de 40 ans de quitter ses fonctions dans une entreprise électronique qu’elle ne juge plus assez intéressantes. En attendant de trouver un nouvel emploi, elle se met à écrire une nouvelle dont l’héroine est une femme de la préhistoire. Jean Auel consacre alors son temps à faire des recherches sur cette époque pour laquelle elle se passionne. Ainsi naît Alya, une jeune femme de la tribu des Cro-Magnon, qui au fil de ses aventures, fait revivre tout un pan de la préhistoire.
Le premier livre de la saga, Le Clan de l’Ours des cavernes, publié en 1980, rencontre un très grand succès. A travers Ayla, figure résolument moderne, ce sont les thèmes de la différence, de la place de la femme dans la société et de la relation des hommes avec la nature qui sont abordés dans les six romans, vendus à plus de 45 millions d’exemplaires à travers le monde.
- site dédié -

quatrieme de couverture

Ayla et Jondalar, son compagnon, poursuivent leur traversée des steppes immenses du continent européen. La femme aux cheveux d'or et le géant blond suscitent le trouble et l'effroi sur leur passage. Les peuples rudes qu'ils rencontrent vivent de la chasse et de la cueillette mais n'ont jamais vu d'animaux domestiques. Or, ce couple étrange se déplace à cheval, en compagnie d'un loup apprivoisé. D'où tient-il donc ses pouvoirs ?
En quête d'un lieu qui deviendrait le foyer de leur amour, Ayla et Jondalar affrontent mille périls et feront maintes découvertes au cours de ce voyage initiatique à travers un monde inconnu, dangereux et grandiose.

première phrase

"A travers la brume poudreuse, la femme aperçut au loin un faible mouvement et se demanda s'il s'agissait du loup qu'elle avait vu gambader quelques instants plus tôt."

avis personnel

Le Grand Voyage de Jean M. Auel - Les Enfants de la terre, tome 4

Bon, certaines de mes craintes se sont confirmées à la lecture de cette suite : Auel ne s'est pas rattrapée et commet les mêmes erreurs que dans le tome précédent, à savoir des redites, des descriptions aussi longues qu'un jour sans pain, et une trop grande présence de scènes sexuelles qui n'apportent rien à l'histoire.
Cinq années se sont écoulées entre la publication du tome 3 et celle du tome 4, si bien que l'auteure se sent obligée de rappeler en de longs passages les événements qui se sont déroulés depuis le début de la saga. De plus, on a encore le droit à d'interminables descriptions sur la faune et la flore comme si l'auteure voulait à tout prix nous démontrer qu'elle s'était documentée; on a également l'impression qu'elle écrit comme si c'était le 1er tome de la série et que le lecteur découvrait cet univers préhistorique. Sincèrement, je n'en pouvais plus !
Et mon moral a fini de sombrer en découvrant l'appétit sexuel insatiable de notre couple fétiche... Je sais que la télé n'existait pas encore mais par le Grand Mog-Ur, un peu de tenue, les enfants !
Ils chassent, ils font l'amour ! Ils traversent une rivière, ils font l'amour ! Ils réparent leurs outils, ils font l'amour ! Et ainsi de suite... Auel réussit même l'exploit d'écrire un passage comique de manière involontaire : Jondalar, toujours anxieux et sur-protecteur dès qu'il s'agit d'Ayla, s'apaise illico quand il peut insinuer son mammouth laineux dans la caverne sacrée de son incroyable compagne ! (désolée pour ce moment d'égarement, je craque !) Jugez vous-mêmes : "Contrairement à son habitude, Ayla restait silencieuse, perdue dans ses souvenirs nostalgiques, mais elle répondit de bonne grâce aux caresses de Jondalar. Le mutisme de sa compagne cessa alors de l'inquiéter." (page 312). Collector, non ?  :)
Ah oui, j''allais oublier l'essentiel : page 174, nous nous rendons compte qu'Ayla et Jondalar viennent d'inventer le 69... S'ils pouvaient seulement apprendre les bienfaits de l'abstinence... ^^

Les 300 premières pages ont donc été une véritable torture pour moi, si bien que j'ai maintes fois survolé les passages répétitifs et/ou assommants. J'ai même abandonné ma lecture plusieurs jours de suite et ne l'ai reprise que parce que j'organisais cette lecture commune.

Mon intérêt s'est relevé quand Jondalar échoue chez les S'Armunai, /!\Attention spoiler/!\tribu où les femmes ont pris le pouvoir, éliminant les opposants mâles et asservissant les autres../!\Fin du spoiler/!\ De même, leur rencontre avec un couple de Têtes Plates a comblé pour un temps ma frustration concernant l'absence d'informations sur la destinée du clan adoptif d'Ayla. J'ai même souri plusieurs fois à certaines remarques humoristiques de Yorga, et à l'humour involontaire de Guban : "Une femme [des Autres] connaissait parfaitement le langage du Clan, et un homme, avec des capacités plus limitées, mais certainement plus utiles puisque c'était un mâle..." (page 596)
Mais sincèrement, ce sont les seuls bons moments de lecture pour moi (avec la légende qui naît chez les différents peuples rencontrés par Ayla et Jondalar quand ils leur apparaissent avec leurs chevaux et leur loup ! ).

En parlant de ces différents peuples, il s'agit de ceux déjà croisés par Jondalar et son frère Thonolan lors de leur Grand Voyage à l'aller (tome 2). Malheureusement, l'arrivée de Jondalar et d'Ayla chez eux est toujours traité selon le même schéma :
♦ ils sont effrayés par les animaux mais reconnaissant Jondalar acceptent de les accueillir
♦ Ayla les fait profiter de son savoir de guérisseuse
♦ Jondalar se demande s'il n'a pas engendré un enfant de son esprit lors de son 1er passage, mais comme par hasard, ses anciennes maîtresses ont toutes quitté leur tribu
♦ Loup s'amuse avec les enfants
♦ chaque peuple est impressionné par leurs inventions
♦ leurs hôtes leur proposent de s'installer définitivement chez eux malgré le passé d'Ayla
♦ ils s'échangent des cadeaux puis se disent adieu

Alors, plus de 600 pages sans véritable intrigue, avec des personnages manichéens sans aucune profondeur et quelques dialogues creux frôlant parfois le ridicule, c'est long, très long, aussi long que ce voyage de retour accompli par Jondalar et Ayla...
Je ne me fais plus d'illusions sur le reste de la saga, mais je me dis : courage, plus que deux livres à lire !!!

Appréciation :

note : 2 sur 5

Mes autres avis sur la saga : tome 1tome 2 ♦ tome 3 ♦ tome 5

extrait

Pas d'extrait cette fois-ci, trop la flemme d'en chercher un qui me plaise...

divers

Lecture commune : Les Enfants de la Terre, tome 1

La 4ème LC que j'organise !
D'autres billets :  ♦ Sayyadina 1ère partie2è partie ♦ PetiteMarie ♦ Koelia ♦ Envie de lecture

Défi "La guerre du feu"

Ma 4ème participation au défi "La Guerre du feu"

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Ma 16ème participation au challenge de Myrtille - relation aux mondes des esprits et rituels sacrés de la Préhistoire réinventés

 

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lundi 11 novembre 2013

Chanson du jour insolite : musique de la Grèce antique ressuscitée

 Récemment, la British Academy a financé un projet insolite : faire revivre la musique de la Grèce antique !
Pour ce faire, elle s'est tourné vers Armand d’Agour,professeur à l’Université d’Oxford et archéologue de la musique, qui a expliqué à la BBC son procédé pour y parvenir.

Tout d'abord, il s'est inspiré des textes anciens, comme les poèmes épiques d'Homère, les poèmes de Sapho, les tragédies de Sophocle ou d'Euripide, qui étaient tous écrits pour être chantés, et il est parti du rythme conservé dans leurs mots mêmes, qui alternent syllabe longue et syllabe courte.
Puis, il s'est basé sur les instruments, que certains textes anciens nous ont décrits et dont l'aspect permet d'en déduire la tonalité et le timbre.
Enfin, certaines inscriptions épigraphiques accompagnées d'une notation musicale et datant de du Vème au Ier siècle avant notre ère sont parvenues jusqu'à nous.

La plus connue est l'épitaphe sous forme de chanson ornant la tombe consacrée à Euterpe par son époux Seikilos au IIè ou Ier siècle avant n.è.

épitaphe de Sikilos
Stèle portant l’inscription de Seikilos, v. fin du IIe siècle avant notre ère, Nationalmuseet,
Copenhague
© Magnus Manske

La colonne comporte d'abord un distique élégiaque expliquant :

épitaphe de Sikilos
Détail de la stèle portant l’inscription de Seikilos, v. fin du IIe siècle avant notre ère, Nationalmuseet,
Copenhague

ΕΙΚΩΝ Η ΛΙΘΟΣ
Eikôn hê lithos
ΕΙΜΙ· ΤΙΘΗΣΙ ΜΕ
eimi; tithêsi me
ΣΕΙΚΙΛΟΣ ΕΝΘΑ
Seikilos entha
ΜΝΗΜΗΣ ΑΘΑΝΑΤΟΥ
mnêmês athanatou
ΣΗΜΑ ΠΟΛΥΧΡΟΝΙΟΝ
sêma poluchronion

« La pierre que je suis est une image.
Seikilos me place ici,
Signe immortel d'un souvenir éternel. »

L'inscription contient ensuite les paroles suivantes sur lesquelles se déroule la mélodie :

épitaphe de Sikilos
Epitaphe reconstituée © Mezzofortist

Ὅσον ζῇς φαίνου
Hoson zês, phainou
μηδὲν ὅλως σὺ λυποῦ·
mêden holôs su lupou
πρὸς ὀλίγον ἐστὶ τὸ ζῆν.
pros oligon esti to zên
τὸ τέλος ὁ χρόνος ἀπαιτεῖ.
to telos ho chronos apaitei

« Tant que tu vis, brille !
Ne t'afflige absolument de rien !
La vie ne dure guère.
Le temps exige son tribut. »

 La chanson est mélancolique. Par contre, on ne connaît pas le tempo car il n'est pas donné par la notation...

Emouvant, non ?

Challenge "L'Odyssée grecque"

Challenge "L'Odyssée grecque" : 9/100

vendredi 1 novembre 2013

Les femmes et le sexe dans la Rome antique de Virginie Girod

Les femmes et le sexe dans la Rome antique de Virginie Girod

 Merci à
babelio

et aux éditions  

Tallandier

pour ce partenariat !

Fiche détaillée

 Auteur > Virginie Girod
Editeur > Tallandier
Genre > essai historique
Date de parution
> 2013
Nombre de pages
> 364

auteur
(sources : Tallandier)

Virginie Girod
Virginie Girod est docteur en Histoire.

Elle a soutenu une thèse à l’université Paris IV-Sorbonne sur la sexualité des Romaines au début de l’Empire dont l'ouvrage "Les Femmes et le sexe dans la Rome Antique" est issu.

 

quatrieme de couverture

Dans une épigramme adressée à sa femme, Martial écrivait : «Je veux bien que tu sois une Lucrèce pendant le jour tout entier, mais c'est une Lais qu'il me faut la nuit.» Ce vers décrit tout le paradoxe de l'érotisme féminin dans l'Antiquité romaine.

Comme une même femme ne pouvait pas être tout à la fois le parangon de la chasteté et une amante dépravée, Virginie Girod montre que les femmes furent classées en catégories et comment leur statut social encadrait leur vie sexuelle en fonction de règles morales établies par les mythes politiques romains et par la religion. La femme mariée, la matrone, se trouvait cantonnée dans un rôle reproducteur dénué de sensualité. C'était aux prostituées (esclaves, affranchies ou plus rarement libres) qu'il incombait de distraire sexuellement les hommes.
Alors, le corps féminin érotique et le corps féminin reproducteur étaient-ils deux choses résolument différentes ? Comment les femmes vivaient-elles la sexualité au quotidien ? Quelles pratiques étaient autorisées ou non et pour qui ? Les grandes figures féminines de l'Empire telles que Messaline ou Agrippine la Jeune étaient-elles représentatives de la vie quotidienne de toutes les Romaines ? Finalement, les Romains étaient-ils des débauchés prêts à toutes les transgressions pour leur plaisir ou ont-ils posé les jalons des normes qui ont régi, des siècles durant, la sexualité occidentale ?
À l'aide d'une documentation considérable, Virginie Girod répond à ces questions pour apporter une nouvelle réflexion sur la condition de la femme romaine 

avis personnel

Ayant déjà lu plusieurs livres sur le même thème (dont L'amour à Rome de Pierre Grimal et Pompéi, les visages de l'amour d'Eva Cantarella) je me demandais si en choisissant celui-là dans le cadre "Masse critique" de Babelio, j'allais pouvoir approfondir mes connaissances sur le sujet.
Eh bien, ma réponse est oui, un très grand OUI même !

L'auteure prend comme cadre de son étude le début de l'Empire (de 27 avant notre ère à 96 après), qui est une période charnière au niveau des moeurs où l'on assiste à une espèce d'émancipation féminine.
Virginie Girod s'appuie sur toutes les sources dont nous disposons aujourd'hui : littéraires, juridiques, épigraphiques, numismatiques, archéologiques, ainsi que sur les recherches historiques, anthropologiques et sociales plus contemporaines.
Et c'est absolument captivant d'un bout à l'autre ! L'auteure aborde à peu près tous les aspects liés à la sexualité féminine, que ce soit à travers le rôle social de la femme, ses pratiques sexuelles, les interdits, et même les critères de beauté de l'époque, sans que cela soit à aucun moment rébarbatif !
Cet essai, bien que très détaillé et très documenté, reste en effet accessible aux néophytes. Il est également d'une très grande clarté qui rend sa lecture agréable.
Bref, je ressors enchantée de cette découverte et je remercie Babelio et les éditions Tallandier pour ce partenariat.
Seul bémol : j'aurais apprécié que l'auteure joigne à son texte quelques photographies des pièces de monnaie, réprésentations épigraphiques ou fresques qu'elle évoque parfois pour étayer ses propos...

La seconde partie de cette chronique s'attachera à certains thèmes développés dans le livre : aspects que je ne connaissais pas ou qui m'ont interpelée ou bien encore amusée et que j'ai envie de partager avec vous.

Il faut garder à l'esprit que ce sont la morale, la coutume (le fameux mos maiorum des Romains) et la loi qui fixent les règles du comportement sexuel des Romaines, règles qui ont évolué à travers les siècles.
La mythologie exalte à travers différentes figures de femmes l'idéal féminin dont les qualités principales sont la chasteté, la fidélité et la fécondité. Ainsi, Rhéa Silvia, la mère de Romulus et Rémus, incarne le devoir de procréation des matrones romaines, Acca Larentia, la nourrice des jumeaux, la bienveillance de la prostituée à l'égard de Rome, Lucrèce et Virginie la vertu. Mais il existe aussi des figures maléfiques telles que Tarpéia et Tullia qui symbolisent le stupre et l'ambition.

Le rôle de la femme est donc entièrement tourné vers la procréation, définissant sa place dans la société et les contraintes sexuelles y afférentes.
Ainsi, dès la naissance, la fillette est préparée à son rôle reproductif puisqu'elle est emmaillotée de manière à provoquer l'épanouissement des hanches. Elle peut être fiancée dès sept ans mais il faut attendre qu'elle soit nubile (c-a-d 12 ans) pour qu'elle se marie. La majorité des filles convolent en juste noces entre 12 et 15 ans, puis l'âge au mariage se déplace sous l'Empire entre 15 et 17 ans. Il est à noter que certains hommes préférent se marier avec de très jeunes filles dans le but d'en obtenir une parfaite soumission.
Inutile de préciser que la femme romaine arrive vierge au mariage. Par égard pour elle, il semblerait que certains époux aient pratiqué la sodomie pour leur éviter le traumatisme de la défloration. Franchement, quelle délicate attention ! (ils sont fous, ces Romains !! ). Priapées, 3 : « Donne-moi ce que la jeune mariée la nuit de ses noces donne au désir de son mari car innocente elle craint qu'il ne la blesse. J'aurais pu... mais il est clair de parler comme tout le monde et de dire donne-moi ton cul».

Ensuite, tout est fait pour faciliter la conception :
 ♦ médicalement, les médecins de l'antiquité conseillaient les rapports avant ou après les règles, car cette période, selon eux, y était favorable (encore heureux que les Romaines n'ont pas écouté ces conseils sous peine de voir s'éteindre leur race); ils suggéraient également la position de la levrette pour augmenter la chance de tomber enceinte ! Fait étonnant : ils croyaient que la grossesse durait entre 7 et 13 mois !
♦ sur le plan législatif, Auguste promulgue des lois natalistes qui permettent aux matrones ayant 3 enfants de s'émanciper juridiquement et aux esclaves mères de 5 enfants d'obtenir leur affranchissement...

Dans cette société qui enferme les femmes dans un rôle procréatif, comment sont donc perçues les femmes vieillissantes ?
Eh bien, chères lectrices, j'ai l'immense tristesse de vous apprendre qu'aux yeux des Romains, une femme de 38 ans est proche de la vieillesse.
Et la femme ménopausée doit se détourner des plaisirs de l'amour sous peine de passer pour une perverse. D'ailleurs, à moins d'être riche, la vieille femme n'intéresse plus les hommes qui n'éprouvent que dégoût pour elle. Martial, Epigrammes, X, 90 : « Pourquoi Ligeia, épiles-tu ton vagin hors d'âge ? (...) Tu te trompes bien si tu figures encore porter un vagin quand les désirs de l'homme ont cessé d'y prêter attention. Si donc tu as quelque pudeur, Ligeia, n'arrache pas sa barbe au lion mort.».
Encore une remarque sur le plaisir : il est normalement le fait des femmes de mauvaise vie, mais il est paradoxalement considéré comme favorable à la conception par certains médecins.
Ovide est le seul poète à prôner l'égalité face au plaisir.

Concernant les pratiques sexuelles, seuls le baiser et le coït vaginal sont autorisés aux femmes mariées, les autres pratiques étant jugées infamantes.
Le cunnilingus est la pratique sexuelle la plus abjecte ( Popilus ut canis cunnum lingis, CIL, IV, 8898 - Popilis, tu lèches le vagin comme un chien) car , d'une part, elle est censée donner mauvaise haleine, d'autre part elle se passe de l'usage viril du pénis ; or, c'est une véritable souillure pour un Romain qui utilise normalement sa bouche pour accomplir son devoir civique en prenant la parole !
La sodomie est, on l'a vu, parfois pratiquée lors de la nuit de noces. Mais au vu du taux de natalité assez bas dans le monde romain, on peut penser que les femmes l'utilisent comme moyen de contraception. Certaines prostituées en font également une spécialité...
Le voyeurisme et l'exhibitionnisme sont, comme de nos jours, considéres comme des déviances.
La bestialité fait parti des transgressions les plus violentes après l'inceste (la mythologie ou la littérature font d'ailleurs référence plusieurs fois à ces deux déviances : Pasiphae, l'âne des Métamorphoses d'Apulée, la fable de Byblis et celle de Myrrha...)
La masturbation est la perversion la mieux tolérée même si elle est très peu évoquée concernant les femmes. D'ailleurs, celles-ci ne sont censées la pratiquer qu'à l'aide d'un phallus de bois conformément à la vision phallocentrique des Romains.
Quant à l'homosexualité féminine, elle est interdite par la morale car c'est une perversion menant à la confusion des genres tout en excluant l'homme de ces ébats (ce qui est impensable pour le modèle sexuel phallocentriste !), mais elle n'est pas condamnée par la loi car elle n'apporte aucune souillure ni aucun risque d'enfant adultérin !

Théoriquement, la matrone ou la vierge sont intouchables ! Malheureusement, certaines ont eut à subir un viol : les victimes ne sont jamais considérées comme telles mais porteuses d'une souillure de sang irréparable. De plus, elles sont toujours soupçonnées d'être la complice du violeur !
Les garçons violés étaient également déshonorés ( à noter que la bulle et la toge prétexte sont portés par les enfants romains pour les protéger du désir des hommes !)

Les femmes romaines, qu'elles soient matrones ou prostituées, provoquent à travers leur corps le désir masculin.Quels peuvent bien être ces critères de beauté auxquels sont sensibles les Romains ?
♦ une longue chevelure (c'est pourquoi la matrone la coiffe en chignon et la recouvre d'un voile pour sortir afin d'en atténuer le pouvoir érotique)
♦ un monosourcil (vivivi, je n'invente rien ! )
♦ un corps épilé (Ovide, L'Art d'aimer, III, 193-194 : « J'ai été sur le point de vous avertir qu'un bouc farouche ne devait pas loger sous vos aisselles et que vos jambes ne devaient pas être hérissées de poils rudes.»)
♦ la nudité pendant l'amour (qui ne peut être le fait des matrones mais des esclaves, affranchies ou prostituées)
♦ des bijoux comme le sautoir vénusien qui érotise la poitrine, petite de préférence
♦ l'étroitesse de la taille et la rondeur des hanches qui sont un objet de désir pour l'homme romain...

Concernant les femmes de la haute aristocratie, l'auteure nuance la légende noire qui s'attache à certaines soeurs, filles ou mères d'empereur, qui ont connu une mort violente ou honteuse non pas tant parce qu'elles menaient une vie dissolue que parce qu'elles avaient osé se comporter comme un homme...

Je n'ai fait qu' évoquer dans ma chronique les prostituées mais l'auteure y consacre dans son livre un chapitre extrêmement intéressant.

Appréciation :

note : coup de coeur

divers

La pourpre et l'or - Murena T1 - de Dufaux et Delaby

Ce billet est ma 15è participation au challenge de Soukee.

 La pourpre et l'or - Murena T1 - de Dufaux et Delaby

Ma 22ème participation au challenge de Lynnae

Rendez-vous : le premier mardi chez Stephie c'est permis...

 Ma 6ème participation au RV de Stephie.
D'autres billets : StephieCristieJérômeNouketteLasardineLilibal'IrrégulièreCessAlexPharefelueNeph

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