Scenario > Laurent-frédéric Bollée
Dessin > Christian Rossi
Couleur > Christian Rossi
Editeur > Glénat
Genre > BD historique, thriller
Date de parution > 2013
Nombre de planches > 80
(Sources : Bedethèque)
Né à Orléans en 1967, Laurent-Frédéric Bollée, après des études de gestion et de journalisme, mène deux carrières parallèles : journaliste spécialiste de la formule 1 et scénariste de bande dessinée avec 23 albums à son actif et trois sagas en cours l’Idole et le Fléau, ApocalypseMania et l’Ultime Chimère. Il s’intéresse aussi au cinéma, à la musique et au sport en général. Sa 1ère BD paraît en 1990 : les 13 transgressions avec Godard et Al Coutelis dans la collection le Vagabond des Limbes présente. Son 1er scénario publié en solo en 1994 est le tome 1 paru chez Dargaud de Spartakus que le dessinateur Valdman n’a hélas pas pu poursuivre. Les années 2000 voient une accélération qui pourrait bien n’être qu’un début avec la série A.D. Grand-Rivière, un polar avec un commissaire noir, dessiné par Al Coutelis chez Casterman et ApocalypseMania, une aventure passionnante à travers les époques avec Philipe Aymond chez Dargaud qui vient de publier l’avant-dernier épisode – le dernier étant annoncé pour 2010. Il sort également plusieurs albums chez Emmanuel Proust : Hauteclaire avec Benoît Lacou, London Inferno et Mongo Le Magnifique avec Roger Mason et Chinguetti avec Guillaume Nicolle. Sa production démontre un goût pour l’éclectisme, de l’historique à la science-fiction en passant par le polar, avec toujours une recherche de sens.
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Né en 1954, Christian Rossi suit les cours de l’École Estienne, à Paris, et obtient un BTS d’expression visuelle en 1976. Il effectue ses débuts dans la bande dessinée en 1979 après avoir tâté de la publicité comme "roughman " (dessinateur de croquis préparatoires). Il publie ses premières planches dans des magazines aussi variés que Pilote, Circus, Pif ou Gomme. Il mène en parallèle une activité de dessinateur de presse pour Le Nouvel Observateur, Okapi, Le Point, L’Echo des savanes ou Je bouquine, et illustre la rubrique " faits divers " du quotidien France Soir. Christian Rossi a travaillé avec de nombreux scénaristes de bande dessinée comme Serge Le Tendre (Les Errances de Julius Antoine, Tiresias, La Gloire d’Hera), Pierre Makyo (Jordan), Denis Lapière, Philippe Bonifay, Enrique Abuli ou… Jean Giraud (Jim Cutlass). Tout en travaillant sur des séries qui lui tiennent à cœur, il supervise le story-board de l’adaptation en bandes dessinées d’ouvrages, comme La Compagnie des glaces, fresque d’anticipation écrite par G.-J. Arnaud. |
Août 1864.
La guerre de Sécession.
Un soldat, des prisonniers.
Entre eux, une ligne.
Une simple ligne.
Une ligne de mort...
... qui change une vie.
Lors de l'opération lancée par Priceminister La BD fait son festival, j'avais tout de suite remarqué dans la sélection Deadline dont le résumé proposé par l'éditeur (et qui diffère de la quatrième de couverture plus succincte) m'avait fortement intriguée : "Camp d'Anderson, Georgie, août 1864. Dans cette gigantesque prison à ciel ouvert, alors que la guerre de Sécession fait rage, le monde se divise en deux catégories : les geôliers sudistes et les captifs nordistes. Entre les deux, la deadline. Le prisonnier qui franchit cette ligne gagne un aller simple pour l'enfer. Parmi eux, un soldat noir au calme insolent, le regard fier, intrigue le jeune confédéré Louis Paugham, affecté à la surveillance du camp..."
C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que je m'étais inscrite pour recevoir ce one-shot.
Si la 1ère partie de la BD fut absolument captivante, je dois avouer que j'ai été un peu déçue par la suite.
En effet, le début, très prometteur, ouvre sur l'assassinat d'un vieillard dont on apprend qu'il est l'un des fondateurs du Ku Klux Klan. Des motivations de son meurtrier, Louis Paugham, nous n'apprendrons rien avant plusieurs dizaines de pages, car son histoire nous est livrée de manière fragmentaire et désordonnée à travers plusieurs aller-retours dans le temps.
A l'âge de 17 ans, il est enrôlé de force dans l'armée sudiste où un événement dramatique, provoquant chez lui un fort sentiment de culpabilité, scelle son destin pour l'infléchir jusqu'à sa mort.
Si certains thèmes chers au western sont bien présents (comme la vengeance, la violence ou la guerre civile), d'autres sont absents (la conquête de l'ouest, les indiens...), voire totalement inédits (l'histoire d'amour homosexuelle interraciale). D'autres thèmes sont abordés comme le racisme, l'abolitionnisme... Comme on le constate, les thématiques abondent, mais ce foisonnement ne m'a jamais gênée même si je m'attendais à ce que l'intrigue s'attache davantage au camp de prisonniers! Et c'est peut-être là que le scenario pèche car si j'ai bien compris la fascination qu'exerce ce soldat noir, fier et farouche, sur l'esprit du jeune Paugham je n'ai à aucun moment cru au coup de foudre qui le frappe et qui conditionne le reste de sa vie. Cet épisode aurait mérité d'être davantage développé pour être crédible ! C'est dommage car je n'ai que cette réserve à émettre vis-à-vis de l'histoire, qui m'a captivée pour l'essentiel, mais malheureusement, cette réserve n'a ensuite plus quitté mon esprit tout le temps de ma lecture pour finalement me laisser sur une impression mitigée...
Concernant le personnage principal de l'histoire, Louis Paugham est l'incarnation parfaite du anti-héros, déclassé, inadapté aux codes qui régissent son monde... C'est un orphelin qui a vu des esclaves noirs en fuite massacrer ses parents, puis des sudistes racistes assassiner son père adoptif en raison de ses idées abolitionnistes, bref, Louis Paugham est un jeune homme en perte de repères qui a du mal à trouver sa véritable place dans ce monde voué à la violence. Ajoutez à cela qu'il est un peu fruste et effacé, et rien ne laissait présager son acte de rébellion... et pourtant, l'épisode révoltant dont il est le témoin le fait passer de la lâcheté au courage, de l'adolescence à l'âge adulte...
Côté illustrations, celles-ci sont d'une beauté à couper le souffle, magnifiées par des aquarelles dont la dominance jaune (et parfois sang) nous immerge totalement dans l'atmosphère oppressante de l'histoire.
Pour conclure, un western crépusculaire captivant qui par le jeu des flashbacks ne nous livre qu'au compte-goutte les éléments de l'intrigue... Dommage que le traitement de l'un des éléments-clé de l'histoire ne m'ait guère convaincue et ait un peu gâché le plaisir de la lecture car les illustrations étaient vraiment envoûtantes et immersives...
Je remercie Priceminister pour cette belle découverte !
Appréciation :
Note : 15/20
Ma 6ème participation au challenge de Sofynet - nuitée en Géorgie
Ma 27ème participation au challenge de Lynnae - évocationde John C. Lester, l'un des fondateurs du KKK
Je ne suis pas très bd ;) donc je passe mon tour ^^
RépondreSupprimerJe comprends, Missie... même si tu rates quelque chose... mais je n'insiste pas !!!
RépondreSupprimerJe note, cette BD à l'air intrigante. Hop, billet ajouté !
RépondreSupprimerEt bien même si ton avis est plutôt mitigé tu me donnes envie de la découvrir quand même à cause des thèmes que tu as énuméré. Et puis, si les dessins sont beaux je ne perdrais pas grand chose (car j'adore les dessins à couper le souffle ^^ ça m'attire tout de suite ce genre de phrase !)
RépondreSupprimer@Sofinet,
RépondreSupprimeret elle l'est malgré quelque petit défaut...
@Alison,
rien que pour les dessins, je peux me risquer à t'assurer que tu ne seras pas déçue !!
concernant le scenario, il achoppe uniquement sur ce point bien précis que j'ai expliqué, et c'est bien dommage car j'ai vraiment adoré tout le reste... peut-être que tu ne seras pas aussi sensible que moi à ce détail !!