jeudi 28 avril 2016

Helgvor du Fleuve bleu de J.H. Rosny aîné - Roman des âges farouches

Helgvor du Fleuve bleu de J.H. Rosny aîné - Roman des âges farouches

fiche détaillée

Auteur > Rosny aîné
Editeur > StoriaEbooks
Genre > roman classique, préhistoire
Date de parution > 1929 pour l'édition originale , 2014 pour la présente édition
Format > AZW
Poids du fichier > 1492 Kb (250 pages)

auteur

(sources : Wikipédia)

J.H. Rosny aînéJ.-H. Rosny aîné, pseudonyme de Joseph Henri Honoré Boex, né le 17 février 1856 à Bruxelles et mort le 15 février 1940 à Paris, est un écrivain belge, un des grands fondateurs de la science-fiction moderne.
Après une enfance passée à Bruxelles, il suivit des études scientifiques touchant autant aux mathématiques qu'à la physique-chimie et aux sciences-naturelles. Il partit pour Londres en 1874, où il se maria. En 1885, il s'installa à Paris. Il commença alors d'écrire et de publier, avec son frère, sous le pseudonyme de J.-H. Rosny. Leur premier ouvrage, Nell Horn de l'armée du Salut (1886), est influencé par le naturalisme. Il fut l'un des signataires du fameux Manifeste des cinq, critiquant Émile Zola. En 1887, il fit paraître Les Xipéhuz, dont l'action se déroule dans une lointaine préhistoire et voit se rencontrer humains et intelligence non-organique (certains commentateurs récents parlent d'extraterrestres, mais rien dans la nouvelle ne permet de prétendre que cette vie minéralo-électrique provient d'ailleurs que de la Terre). Rosny partagera d'ailleurs son « œuvre fantastique » entre récits de science-fiction (dont le terme n'existe pas encore) et récits préhistoriques, comme Vamireh (1892, considéré comme le premier véritable roman préhistorique) et surtout La Guerre du Feu (1911). En 1899 il publie dans la Revue Blanche un roman sur les mœurs théatrales, La fauve (1899). C'est en 1897, que J.-H. Rosny est nommé chevalier de la légion d'Honneur.
Ses œuvres de « science-fiction » les plus connues comprennent Le Cataclysme (1888, repris en 1896), Un Autre Monde (1895), La Mort de la Terre (1911), La Force mystérieuse (1913), Les Navigateurs de l'infini (1925). Il reçut la Légion d'honneur en 1897. En 1908, les frères Rosny cessèrent de publier conjointement : Joseph-Henri signa dès lors « J.-H. Rosny aîné », et Séraphin-Justin « J.-H. Rosny jeune ».
Proche d'Edmond de Goncourt, il fit partie de l'Académie Goncourt lors de sa création en 1903, tout comme son frère. Il en sera président de 1926 à 1940, date à laquelle Rosny jeune prend sa succession.

quatrième de couverture

Glavâ, de la tribu des Tsoh, décide de s'enfuir avec sa sœur Amhao pour échapper à un mariage qui la répugne et empêcher sa sœur de mourir sacrifiée. Profitant d’un tremblement de terre, elles gagnent la forêt pendant la nuit. Leur destin croise celui d’Helgvor, vaillant guerrier de la tribu des Ougmar du Fleuve bleu, vouant une haine sans limite aux Tsoh qui, menés par l’impitoyable Kzahm, ont décimé son peuple et enlevé ses femmes. Un chassé-croisé meurtrier s’engage alors, les unes cherchant à fuir leurs semblables qui les oppriment, l’autre poursuivant sa vengeance pour l’honneur des siens.

Helgvor du Fleuve bleu , paru pour la première fois en 1929, est le dernier opus du cycle préhistorique de Joseph Henri Honoré Boex, alias J. H. Rosny Aîné, dont la principale œuvre est la Guerre du Feu.

première phrase

"Les femmes, à l'entrée des cavernes, contemplaient la flamme rouge qui menaçait les astres, et le ciel s'abaissait sur la plaine comme le creux d'un roc."

avis personnel

Helgvor du Fleuve bleu décrit l'échappée de deux soeurs, des sang-mêlées dont la mère a été enlevée avant leur naissance par la féroce tribu des Tsoh ainsi que les combats entre ces derniers et les Ougmar. Plus violemment que dans ces deux autres romans, La Guerre du feu et Le Félin géant, nous ressentons ici la volonté des plus forts d'exterminer les clans les plus faibles. De ce fait, nous assistons aux batailles acharnées que se livrent ces hommes pour délivrer leurs femmes et enfants enlevés par les terribles Tsoh.

Helgvor du Fleuve bleu de J.H. Rosny aîné - Roman des âges farouches
J.-H. Rosny aîné "Helgvor du Fleuve Bleu"©G.P. - 1974 [version 1]

Je suis toujours aussi admirative devant la puissance évocatrice de Rosny Aîné. On a l'impression que sous sa plume fourmille la vie végétale et animale, on se sent complètement immergé dans cet environnement hostile et dangereux. Les personnages principaux sont pleins de  vivacité et de curiosité, de vigueur et de santé, de jeunesse et d'héroïsme... si bien que l'on sent sa propre race dégénérée et en déclin en comparaison avec celle d'Helgor et de Glavâ (désolée, mais je trouve le prénom de l'héroïne absolument affreux, à chaque fois qu'il arrivait sous ma langue, celle-ci le changeait en glaviot) après des millénaires et des millénaires d'évolution ! Mais pour rien au monde, je n'échangerai ma place contre la leur, le roman exaltant à chaque page ou presque une vie libre et féroce !!

Helgvor du Fleuve bleu de J.H. Rosny aîné - Roman des âges farouches
J.-H. Rosny aîné "Helgvor du Fleuve Bleu"©G.P. - 1974 [version 2]

L'amour de la vie bondit dans son jeune corps plein de sève, des souvenirs immenses s'étendirent, des événements perdus dans la nuit de la conscience, des douceurs aussi profondes que le matin sur la savane, l'histoire merveilleuse des herbes, des forêts, des bêtes hideuses ou belles, craintives ou féroces...

 Les animaux tiennent une place de choix dans les récits de l'auteur. On se souvient que Naoh passe une alliance avec les mammouths dans La Guerre du feu, et son fils Aoûn avec un lion des cavernes dans Le Félin géant, mais dans ce roman, pour la première fois, l'homme fait plus que s'allier avec un animal sauvage,  il le domestique et l'heureux élu n'est rien moins que loup. C'est aussi la première fois où une femme prend une part aussi active à l'action jusqu'à combattre ses ennemis qu'elle n'hésite d'ailleurs pas à interpeler crânement :

Je briserai tes os et je percerai ta poitrine !

Et plus loin :

Glavâ brisera les dents du léopard !

Helgvor du Fleuve bleu de J.H. Rosny aîné - Roman des âges farouches
J.-H. Rosny aîné "Helgvor du Fleuve Bleu"©G.P. - 1974 [version 2]

Glavâ est décrite comme l'égale de Helgvor qui la reconnaît comme telle. D'ailleurs, même si le titre du livre se rapporte à lui, c'est la jeune femme qui en est la véritable héroïne, cristallisant les rivalités masculines et les enjeux narratifs. Une héroïne fière et farouchement indépendante qui a décidé de ne s'unir à aucun homme... avant de choisir finalement elle-même son compagnon.

Helgvor du Fleuve bleu de J.H. Rosny aîné - Roman des âges farouches
J.-H. Rosny aîné "Helgvor du Fleuve Bleu"©G.P. - 1974 [version 1]

Bref, on est à nouveau complètement happé par ce récit évocateur qui dépeint merveilleusement  et intensément cet univers préhistorique à la nature indomptée.

 Appréciation :

note : 5 sur 5

Crédits images : trouvées sur le blog dédié à J.H. Rosny 

 

extrait

Toute chose était neuve comme sa jeunesse; le monde recommençait chaque matin ; l'herbe, l'arbre, le calice, le corolle, l'eau et les nuages étaient inépuisables. Il y aurait éternellement des chevaux et des aurochs paissant la savane ; des hippopotames parmi les roseaux ; des rhinocéros nombreux et des mammouths semblables aux vieux sycomores.

divers

Défi "La guerre du feu"

Ma 16ème participation au défi "La Guerre du feu"

Challenge "Un classique par mois"

Challenge organisé par Pr Platypus (4/12)

Logo Livraddict

babelio

 

 

7 commentaires:

  1. Je me souviens avoir lu Le jour de l'enfant tueur qui se passe à la préhistoire aussi et d'avoir été déçu, plus par le style que par la période finalement donc je retiens le nom si jamais je veux à nouveau faire une incursion à cette époque, ce roman m'a l'air bien meilleur !! :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je n'ai pas lu Le jour de l'enfant tueur je ne peux donc pas comparer, juste te dire que l'écriture de Rosny aîné est très évocatrice et poétique, personnellement j'adhère complètement... Après il faut aimer les descriptions...

      Supprimer
    2. Je pense que tu ne rates rien... ^^ oui, les descriptions ne me dérangent pas, même si c'est un peu contemplatif ou autres, j'aime bien :-)

      Supprimer
  2. il faudrait que je découvre cet auteur ;)

    RépondreSupprimer
  3. Ca c'est de la lecture classique mais originale ! Je n'aurais jamais pensé à lire les romans préhistoriques de cet auteur je crois, je pensais à quelque chose d'affreusement ringard et dépassé. Mais là tu me donnes envie de dépasser mes préjugés !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Pr Platypus.
      J'espère que la lecture infirmera tes a-priori si d'aventure tu t'y jettes...
      Je ne peux m'empêcher de te donner les deux premières phrases de La guerre du feu qui ont marqué des générations de lecteurs : «Les Oulhamr fuyaient dans la nuit épouvantable. Fous de souffrance et de fatigue, tout leur semblait vain devant la calamité suprême : le Feu était mort.» Ca en jette, non ?

      Supprimer