mercredi 9 novembre 2016

Le Tour d'écrou de Henry James

Le Tour d'écrou de Henry James
 Auteur > Henry James
Editeur > Ebooks libres et gratuits
Genre > horreur, classique
Date de parution > 1898 pour l'édition originale , 2005 pour la présente édition
Titre original > The Turn of the Screw
Format > ePub
Poids du fichier > 173 Ko (153 pages)
Traduction > ??
"Bien que l'histoire nous eût tenus haletants autour du feu, en dehors de la remarque - trop évidente - qu'elle était sinistre, ainsi que le doit être essentiellement toute étrange histoire racontée la nuit de Noël dans une vieille maison, je ne me rappelle aucun commentaire jusqu'à ce que quelqu'un hasardât que c'était, à sa connaissance, le seul cas où pareille épreuve eût été subie par un enfant."

Deux enfants, Miles et Flora, sont confiés, dans des circonstances un peu mystérieuses, à une gouvernante. Cette dernière acquiert bientôt la certitude que des esprits damnés persécutent les deux petits qui, par une sorte de connivence, gardent jalousement pour eux ce secret. Malgré tout, l'héroïne entreprend une lutte pour les libérer de cette possession dans une atmosphère de cauchemars et d'hallucinations... Dans la préface, Edmond Jaloux écrit : «Il semble que tous les personnages d'Henry James aient quelque chose de spectral. Et je le dis dans les deux sens du mot. Ce sont des projections de l'esprit sur d'autres projections de l'esprit, et il y a dans leurs passions, même les plus ardentes, quelque chose de glacé et d'étrange, parfois même d'inhumain, qui tout d'un coup nous fait souvenir qu'Henry James, après tout, a été le compatriote d'Edgar Poe.»
Je me suis intéressée à ce livre après avoir vu le film Les Autres d'Alejandro Amenábar, qui était censé en être une adaptation, mais après lecture,  il s'avère que le seul point commun que film et roman partagent est cette histoire ambigüe de revenants et la présence de deux enfants élevés dans un manoir isolé, ainsi que l'appellation Les Autres employés dans le livre par les enfants pour désigner ces fameuses apparitions.

Pour en revenir au roman, je dois avouer que j'ai été déstabilisée au début par le style d'écriture. Je ne sais pas si c'est dû à la traduction, mais la façon dont étaient tournées les phrases donnait une impression de confusion, accentuée par le fait que les protagonistes ne finissaient pas toujours leurs phrases pour ménager la pudeur de leurs interlocuteurs et qu'il était parfois malaisé de comprendre lequel prenait la parole, si bien que j'étais obligée parfois de lire plusieurs fois certains passages. Si je n'étais pas habituée à la lecture de romans classiques, je pourrais me contenter de cette raison pour expliquer ma difficulté à entrer dans l'histoire, mais il n'en est rien. Je ressors donc un peu mitigée de cette lecture qui n'a pas comblé mes attentes, malgré des qualités certaines. Car l'auteur joue tout au long sur l'ambiguïté de certaines situations et l'évolution de notre conviction quant à la véracité des dires de la gouvernante :

/!\Attention spoiler/!\ ♦ les fantômes de l'ancien valet et de la précédente gouvernante sont-ils réels ou le fruit de l'imagination dérangée de la nouvelle institutrice ?
♦ pourquoi celle-ci se montre-t-elle de plus en plus exaltée ?
♦ la grande affection qu'elle éprouve à l'égard de ses élèves n'est-elle pas d'ailleurs d'une nature plus coupable qu'il n'y parait, surtout vis-à-vis du garçon ?
♦ d'ailleurs, celui-ci n'a-t-il pas été abusé sexuellement par le défunt valet, ce qui expliquerait certains de ses comportements ?
♦ si les fantômes ne sont que pures inventions de la part de la gouvernante, pourquoi la description qu'elle en fait est si précise que Mrs Grove les reconnaît aussitôt ?♦ a-t-elle tué Miles à la fin ?
  
/!\Fin du spoiler/!\

Aucune réponse ne nous sera donnée par Henry James à la fin de son roman, ce qui est assez frustrant. Mais il sait merveilleusement instaurer une atmosphère de plus en plus oppressante, distiller le doute dans l'esprit du lecteur, suggérer des situations malsaines qui nous poussent à nous interroger sur les motivations réelles des uns et des autres.

Bref, une lecture qui me laisse sur ma faim mais me donne envie de la redécouvrir dans une autre traduction, ou qui sait en version originale, pour mieux l'apprécier...

Appréciation :
(sources : Babelio)
Le Tour d'écrou de Henry James
Henry James est un écrivain américain, né en 1843 à New York, naturalisé britannique, et mort en 1916 à Londres.
Il reçoit une éducation éclectique et peu conformiste de la part de son père, un intellectuel, disciple de Swedenborg et d’Emerson. Dès son jeune âge, Henry lit les classiques des littératures anglaise, américaine, française et allemande mais aussi les traductions des classiques russes, et trouve sa voie après s'être essayé à la peinture : il sera écrivain. A partir de ce moment, il voyage en permanence entre l'Europe et l'Amérique.
C’est à Londres, où il s’établit à partir de 1878, qu’il écrit ses plus grands chefs-d’œuvre. Une série d’études sur la femme américaine dans un milieu européen fut inaugurée par Daisy Miller (1878). Le thème opposant innocence américaine et sophistication européenne se retrouve dans Les Européens (1878), Washington Square (1880), Portrait de femme (1881) , Les Bostoniennes (1885) et Reverberator (1888) et atteint sa conclusion avec Les Ambassadeurs (1903).
Il aborde aussi le genre fantastique avant de trouver sa voie propre dans les histoires de fantômes (Ghost Tales), où il excelle, comme le prouve notamment Le Tour d'écrou (1898). Pendant toute sa carrière, Henry James s'est tout particulièrement intéressé à ce qu'il appelait la "belle et bénie nouvelle", ou les récits de taille intermédiaire. Parmi ces textes, on trouve plusieurs nouvelles très concises, dans lesquelles l'auteur parvient à traiter de sujets complexes. À d'autres moments, le récit s'approche d'un court roman.
En 1915, pour protester contre la neutralité américaine au début de la première guerre mondiale, il demande et obtient la nationalité britannique. Henry James est l’écrivain qui a dépeint le plus finement la distance, qui n’a cessé depuis de grandir, entre l’esprit européen et la sensibilité américaine.
Henry James ne s'est jamais marié et se présentait comme un célibataire endurci rejetant toute suggestion de mariage évitant toute dispersion pour se consacrer à l'écriture.
Il a une attaque cardiaque le 2 décembre 1915, suivie d'une seconde le 13. Il reçoit l'ordre du Mérite le jour de l'an 1916.
Il est devenu une figure majeure du réalisme littéraire du XIXe siècle, et il est considéré comme un maître de la nouvelle et du roman pour le grand raffinement de son écriture.


Challenge "Un classique par mois"
Challenge organisé par Pr Platypus (5/12)
Challenge "ABC 2016 - Littératures de l'imaginaire..." de Mariejuliet
Ma 12ème participation au challenge de Mariejuliet.
Challenge organisé par Iluze (10/12)
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babelio
https://booknode.com/l_enchanteur_015479

6 commentaires:

  1. Un classique je ne connais absolument pas ! ! Pourquoi pas ? Je pense que c'est le genre de livres qui me ferait un peu flipper et me cacher sous ma couette, mais l'intrigue pique la curiosité, en tous cas !

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    1. Attention, cela ne fait pas aussi peur que certains livres plus contemporains sur le sujet mais certaines descriptions sont vraiment très marquantes ou évocatrices... C'est plus une peur provoquée par les doutes du lecteur sur l'état mental réel de l'institutrice en fait...

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  2. Ce livre fait partie de ma WL depuis des années. Ta chronique me rappelle qu'il faut que je m'y mette!

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  3. C'est dommage le résumé m'intriguait tout à fait dans l'esprit à la Poe! Mais si le style est déplaisant et brouillon.

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    1. Si tu es à l'aise avec l'anglais, peut-être la VO est-elle plus convaincante ? J'espère un jour découvrir le roman en anglais pour comparer...

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