Scenario > Robert Kirkman
Dessin > Charlie Adlard
Trames et niveaux de gris > Cliff Rathburn
Editeur > Delcourt
Série > Walking Dead
Genre > Comics, Horreur
Date de parution > 2005 pour l'édition originale, 2008 pour la présente édition
Titre original > The Heart's Desire
Nombre de planches > 132
Traduction > de l'américain par Edmond Tourriol
Robert Kirkman est un jeune mais prolifique auteur. Il se fait connaître avec la série Battle Pope qu’il publie lui-même au sein de la structure éditoriale qu’il a créé, Funk-O-Tron. Il est repéré par Image Comics qui publie BRIT et Invincible. Les films de George Romero lui inspirent différents scénarii de comics basés sur des histoires de zombies, dont The Walking Dead. Il puise dans ses souvenirs de jeunesse pour le scénario de sa série Invincible. Les aventures de ces superhéros adolescents sont un immense succès et deviennent l’un des fleurons de l’éditeur Image Comics.
Texte et photo © Delcourt
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Né en 1966 à Shrewsbury (Angleterre), Charlie Adlard part dans le Kent pour étudier aux Beaux-Arts de Maidstone. Après un bref passage à Londres pour devenir une rock star, il rentre chez lui pour se remettre au dessin, domaine dans lequel il sera très vite remarqué. Il dessine pour de nombreux éditeurs : Mars Attack et X-Files chez Topps, X-Men Hellfire Club, Storms et Muties chez Marvel, Batman/Scarface, Green Arrow/Lantern, Batman and Superman chez DC, The Walking Dead chez Image,… En janvier 2009, c’est aux Éditions Soleil que paraît sa première collaboration avec un scénariste français, Mathieu Missoffe, en dessinant le cinquième one shot de la collection «Terres Secrètes», Corpus hermeticum : Le Souffle du Wendigo.
Texte et photo © Soleil
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LE MONDE TEL QUE NOUS LE CONNAISSONS
A DISPARU.
DEFINITIVEMENT
Rick et son groupe de survivants ont trouvé refuge dans un ancien pénitencier. Après avoir investi et nettoyé les lieux, ils font la connaissance d'anciens détenus et découvrent alors que l'ennemi n'est pas forcément celui que l'on croit. Après avoir neutralisé la menace immédiate d'un dangereux serial-killer au sein même de la petite communauté, Rick, en leader naturel, tente d'établir les nouvelles lois d'une société à visage humain.
Œuvre fondatrice du genre en bande dessinée, Walking Dead s'impose par sa qualité d'écriture et son attention portée aux relations entre les personnages de cette incroyable aventure humaine. En effet, au-delà des scènes où apparaît la menace des morts-vivants, les auteurs nous entraînent dans un récit où la survie est l'affaire de tous les instants, et où la moindre erreur peut s'avérer fatale...
Le tome 3 s'était terminé sur la révolte de Dexter et Andrew menaçant Rick d'une arme pour l'obliger à quitter les lieux avec les siens. Malheureusement, pour se fournir en armes puissantes, ils ont été obligés de se rendre au bloc A, ouvrant ainsi les portes à une horde de zombies qui se ruent sur eux.
Rick profite de la confusion provoquée par la mêlée générale pour abattre Dexter, faisant croire à une balle perdue.
Dans le même temps, Otis arrive aux portes du pénitencier, il est sauvé des rôdeurs par une mystérieuse femme au katana, Michonne, qui se déplace en compagnie de deux rôdeurs enchaînés.
La vie reprend son cours et s'organise.
Hershel cultive la terre enclose dans le périmètre de la prison.
Andrea coud des vêtements propres avec les uniformes des prisonniers.
Axel, le dernier taulard restant, tente de s'intégrer à la bande en dépit de la méfiance ambiante, tandis que Patricia est en quelque sorte ostracisée pour l'aide qu'elle a apportée à Dexter et Andrew.
Les hommes continuent leur exploration et le nettoyage du pénitencier pour le sécuriser complètement.
Maintenant qu'ils ne vivent plus dans l'urgence, ils ont tout le temps pour gamberger.
La petite Sophia et Carl passent du temps à observer les zombies agglutinés aux grilles de la prison, et cette présence désormais familière change leur perception sur eux :
”- Tu... tu as encore peur ?
- Presque plus. Je n'aime pas trop le bruit qu'ils font. Mais ils ne me font plus peur. Ils me font plutôt de la peine.
- Ils te font de la peine ? Pourquoi ?
- Parce qu'ils ont l'air triste. Tu ne trouves pas ?
(Carl & Sophia, page 58)
Axel a également la même démarche, cherchant derrière ces chairs putréfiées le souvenir d'une humanité:
” Je me demande quel métier ils avaient. S'ils avaient de la famille. Et ce qu'elle est devenue? Est-ce qu'il y en a qui sont de la même famille... Qui sont restés ensemble ? Est-ce qu'ils se connaissaient avant de mourir ? (...) Tu ne te poses pas de questions ? Qui ils étaient avant de mourir. Avant qu'ils décident de nous bouffer ? Je suis sûr que c'étaient tous des gens bien. Comme vous et moi. Enfin, moi, j'étais pas un bon samaritain... (...) Je me demande ce qu'ils ont ressenti en mourant. Ce que ça leur a fait de se transformer... De revenir. Je me demande si ça fait mal. Ca doit faire mal, ouais. C'est pour ça qu'ils gémissent.
(Axel, page 81)
Malheureusement, cette introspection met au jour chez les deux piliers du groupe rancoeurs, méfiance et colère tout en révèlant la fragilité de leur santé mentale, rudement éprouvée par cette accumulation de pression et de responsabilités...
Règlements de compte, trahison, tentative de suicide, les amitiés et les relations amoureuses se nouent et se dénouent.
La cohésion du groupe est ainsi mise à rude épreuve, provoquant à nouveau un débat sur les règles à édicter. Un chef peut-il se hisser au-dessus des lois qu'il a lui-même imposées ? Peut-il impunément s'arroger le droit de vie et de mort sur autrui ? Jusqu'où peut-on aller pour l'intérêt général ?
Alors que les rescapés souhaitent garder leur humanité d'antan, Rick leur expose sa vision : son "Tu tues, tu meurs" du tome 3 se transforme en "Tu tues, tu vis". Il leur explique que pour survivre et s'adapter dans ce monde dévasté, ils vont devoir changer les règles et accepter le fait que plus rien ne sera comme avant :
” On est déjà des sauvages, Tyreese. Surtout toi. A la seconde où on a logé une balle dans la tête de ces monstres... A l'instant où l'un d'entre nous les a défoncés au marteau... On est devenus comme ça ! On est entouré par les morts. On est parmi eux... et quand on abandonnera... on deviendra comme eux. On vit à crédit. Chaque minute de notre vie est une minute qu'on leur vole. Vous les voyez, là dehors. Vous savez que lorsque vous mourrez, vous serez l'un d'entre eux.
(Rick, page 133)
Alors qu'on aurait pu penser avoir droit à un moment de tranquillité une fois la révolte des taulards matée, le calme revenu, les mauvaises pulsions se libèrent, donnant à ce tome un ton particulièrement violent.
Encore heureux que Sophia et Carl sont là pour apporter une touche de fraîcheur dans ce monde en perdition (je ne pensais dire cela vu qu'ils me sortent par les yeux dans la série ! ^^)
Côté dessin, c'est toujours aussi catastrophique pour reconnaître les protagonistes masculins : je n'arrête pas de confondre Otis avec Hershel ou Dale (quand il a oublié de mettre son bob) voire même Rick !
Pour conclure, un tome prenant, même si l'histoire se concentre presque essentiellement sur la psychologie des personnages. Les opinions divergent quant aux décisions à prendre pour sauvegarder un semblant d'humanité, et la violence psychologique rattrape la violence physique ! Tout simplement addictif...
Bilan de ce tome :
Axel est progressivement accepté dans la communauté
Michonne intègre le groupe
Otis rejoint définitivement le pénitencier
Andrew s'enfuit
2 morts dont un membre du groupe
Appréciation :
Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 2 ♦ tome 3 ♦ tome 4 ♦ tome 5 ♦ tome 6 ♦ tome 7 ♦ tome 8 ♦ tome 9 ♦ tome 10 ♦ tome 11 ♦ tome 12 ♦ tome 13 ♦ tome 14 ♦ tome 15 ♦ tome 16 ♦ tome 17 ♦ tome 18 ♦
Toi aussi tu lis des bd en ce moment ^^! Une saga qu'il faut à tout prix que je découvre! En tout cas les planches sont de toute beauté avec ces contrastes de noir et blanc fortement accentués! (Par contre c'est un peu embêtant si le dessin fait confondre certains personnages )
RépondreSupprimerC'est vrai que le dessin au fil des tomes, c'est pas la chose la mieux gérée dans cette BD (je ne comprendrais jamais pourquoi ils n'ont pas continué avec Tony Moore qui apportait tellement niveau graphisme ...) "la violence psychologique rattrape la violence physique !" c'est exactement ça. Même si la violence physique n'est jamais très loin, la psychologie des personnages est développé de façon tellement intéressante qu'on continue ! Tu vas voir, les tomes suivants ça montent en crescendo. Honnêtement, c'est là qu'on s'aperçoit que Kirkman est un scénariste de génie qui arrive sans cesse à se renouveler ^^
RépondreSupprimer@Missie,
RépondreSupprimeroui Missie, il le faut ! c'est vrai que les contrastes sont très bien travaillés, même si certaines planches ne bénéficient pas du même soin... encore heureux que l'histoire, surtout fouillée du côté psychologique des personnages est à la hauteur... c'est complètement addictif !
@Alison,
mais oui, rendez-nous Tony Moore !!!
pour le crescendo, je viens de le constater avec le tome 5... mais ton "les tomes suivants" me fait un peu peur : je pensais qu'on avait atteint le summum de l'horreur avec le 5... dois-je comprendre que le pire reste encore à venir ? bon, en même temps, ils sont mal barrés Rick, Michonne et Glenn... j'ai même réussi à avoir de la peine pour Rick, c'est dire !!!