J'avais d'abord songé à des estampes japonaises, dont je trouve certaines magnifiques, pour illustrer ce thème de février.
Finalement, j'ai repensé à un artiste japonais qui a laissé son empreinte dans ma région : il s'agit de Tsuguharu Fujita.
Permettez-moi de vous présenter le personnage en quelques mots :
Né à Tokyo en 1886, il s'installe à Paris en 1913 et devient l'une des célèbres figures de l'Ecole de Paris. A partir de 1931, il voyage sur tout le continent américain, en Allemagne et en Chine.
Il repart ensuite au Japon, 2nde Guerre Mondiale oblige.
En 1949, il fait une brève escale à New York avant de revenir définitivement à Paris où il obtient la nationalité française en 1955.
Basilique St Remi
C'est en visitant la basilique St Remi de Reims qu'il connaît une illumination mystique et décide de se convertir au catholicisme en 1959. A cette occasion, il change son nom de baptême en prenant celui de Léonard, en référence à Leonardo da Vinci.
Toujours dans cet élan mystique, il décide de bâtir une chapelle dans la ville qui l'a révélé au christianisme.
Chapelle Foujita
De son vrai nom Notre-Dame-de-la-Paix, la chapelle Foujita est construite à partir de 1965 dans le style néo-roman sous la direction de l'architecte Maurice Clauzier d'après des plans conçus par Foujita lui-même.
Extérieur
Alors âgé de 80 ans, l'artiste s'attelle à la décoration intérieure en choisissant la technique difficile et ancienne de la fresque. En effet, la peinture est appliquée directement sur l'enduit frais rendant toute correction impossible.
Il faut donc avoir la main sûre et rapide - à 80 ans, est-ce bien raisonnable ? ^^ !
La réponse en images :
Intérieur
Notre Dame de la Paix - Foujita y a représenté sa dernière femme à genoux.
Bien qu'exécutées dans le style classique des maîtres de la Renaissance italienne, ses fresques s'inspirent également de l'art oriental dans leur stylisation.
Les sept péchés capitaux, chapelle latérale gauche
La Passion
La descente de croix
Léonard Foujita a également dessiné et peint les vitraux ornant la chapelle et dont la réalisation a été confiée au maître-verrier rémois Charles Marq.
Les motifs de certaines scènes reprennent des moments de la vie en Champagne, d'autres les horreurs de la guerre et particulièrement Hiroshima.
Léonard Foujita meurt peu de temps après en Suisse et est inhumé dans cette Chapelle. Puis il est exhumé pour l'Essonne avant que ses cendres ne soient définitivement rapatriées en ce lieu en 2003.
Voilà, la visite est terminée et j'espère qu'elle vous aura plu.
Si j'ai choisi, cette oeuvre complète (puisque Foujita dessina tout, des plans de la chapelle aux statues ornant le jardin, en passant par les pièces de ferronerie et les vitraux), c'est qu'elle est très peu connue, même des Champenois; je l'avais découverte quand j'avais 10 ans environ. Ce thème a été l'occasion de m'en ressouvenir...
Crédit :
photos de la Chapelle Foujita, intérieur et extérieur, de Christian Lantenois
photo de la basilique St Remi de Guy Peinturier
Je ne connaissais pas cet artiste, et j'aime beaucoup ce mélange entre Asie et Europe. C'est très beau, une belle découverte pour moi!
RépondreSupprimerMerci, je suis heureuse que mon choix te plaise...
RépondreSupprimerSuperbe ! Ca me donne envie de visiter la Champagne !
RépondreSupprimerMerci Emmma ! Ravie de t'avoir donné envie de découvrir ce coin de France...
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