jeudi 28 août 2014

Mon frère le vent de Sue Harrison - La Trilogie des Sculpteurs d'Ivoire, tome 3

Mon frère le vent de Sue Harrison - La Trilogie des Sculpteurs d'Ivoire, tome 3

Fiche détaillée 
Auteur > Sue Harrison
Editeur > JC Lattès
Série > La Trilogie des Sculpteurs d'Ivoire
Genre > roman préhistorique
Date de parution > 1994 aux USA, 1999 en France et pour la présente édition
Titre original > Brother Wind
Nombre de pages > 568
Traduction > de l'américain par Marie-Lise Hieaux-Heitzmann

auteur

 

Sue Harrsion

Née en 1950 à Lansing (Michigan), Sue Harrison est diplômée summa cum laude de l'Université d'État du lac Supérieur (Lake Superior State University) avec un BA en langue et littérature anglaises.

Elle a également siégé au conseil d'administration du Lake Superior State University pendant huit ans.

Son premier roman Mother Earth Father Sky (Ma mère la terre, mon père le ciel) a été publié en 1990 et a connu un succès international, acclamé par la critique. Il fait parti de la trilogie Ivory Carver Trilogy. Sa deuxième saga, The Storyteller Trilogy, publiée de 1997 à 2001, n'a pas encore été traduite en français.
site de l'auteure -


quatrieme de couverture

Grand roman en soi, et dernier volet de la magnifique fresque préhistorique de Sue Harrison, Mon frère le vent est le point culminant d'années de recherche sur les origines de l'humanité, la vie, la société et le langage des premiers hommes. Un récit spectaculaire.

En des temps immémoriaux, dans les îles Aléoutiennes désolées, deux femmes, Kiin et Kukutux vont affronter tragédie sur tragédie pour survivre, cependant que Samig, chef des Premiers Hommes, relèvera le cruel défi de guider ceux que les Esprits ont abandonnés...
Du village des Chasseurs de Morses aux grandes expéditions sur l'eau, de la lutte pour la vie à l'éternelle ronde des passions amoureuses, des épreuves de l'existence aux balbutiements de la civilisation, Mon frère le vent fait vivre trois peuples différents, trois tribus dont les destins s'entremêlent. Une légende amérindienne des sources, de force universelle.

première phrase

"Kiin mit de côté ses outils de sculpture."

avis personnel

généalogie

Kiin, désormais veuve de Amgigh mort en duel, est obligé de suivre le Corbeau chez les Chasseurs de Morses. Elle confie le jumeau Takha à Trois Poissons en faisant croire à  son nouveau mari qu'elle a sacrifié son fils maudit aux esprits du vent.
Peu après son départ, Oiseau Gris, qui se fait appeler Waxtal depuis la mort supposée de sa fille, est banni par les Premiers Hommes pour avoir mis en danger la survie du clan par pur égoïsme. Il est recueilli par deux commerçants Caribou partis faire du troc auprès des Chasseurs de Baleines, ceux-là mêmes qui ont chassé Samig soupçonné d'avoir attiré la malédiction sur leur tribu. Waxtal y voit alors l'opportunité de se venger de son ancien chef...

On est à nouveau transporté dans ces temps anciens, où les hommes vivent en symbiose avec la nature et les esprits, qu'ils traitent avec une crainte respectueuse. Leur ténacité à s'adapter dans ce milieu hostile et à en tirer les ressources indispensables à leur survie malgré les contraintes climatiques est véritablement admirable. De plus, Sue Harrison met en scène de multiples personnages terriblement humains, proches de nous autant par leurs défauts que par leurs qualités, leurs aspirations ou leurs espoirs... La haine, la soif de pouvoir, l'amour, la compassion, le désir de vengeance se mêlent, provoquant des drames ou tissant au contraire des liens pleins de fraternité.

Eh bien, malgré une écriture toujours aussi envoûtante, je dois avouer que la magie des deux premiers tomes s'est un peu dissipée, et que j'ai parfois trouvé quelques longueurs à certains passages.
Il faut dire que l'auteure introduit encore beaucoup de nouveaux  personnages, éparpillant de ce fait l'intrigue et l'intérêt du lecteur. De plus, il n'y a jamais de temps mort dans les calamités frappant Kiin, et ce depuis le tome 2, si bien que cette succession ininterrompue d'épreuves devient vraiment épuisante. On a l'impression d'assister à une surenchère dans les coups de théâtre, qui paraissent du coup assez artificiels. Par exemple, l'échange de bébés dans la deuxième partie du livre a vraiment été le coup de grâce.

J'ai également été déçue par le dénouement qui est trop rapidement amené puis expédié ; malgré les efforts de l'auteure pour alimenter un faux suspens et ménager quelques rebondissements, je n'ai pas du tout été surprise, les trouvant au contraire prévisibles.

Pour conclure, l'histoire est toujours aussi bien écrite, mais souffre de redondances, faisant naître une certaine lassitude chez le lecteur. Mais j'ai été très heureuse de découvrir cette saga passionnante, écrite dans un style très poétique et immersif. Certains passages sont extrêmement poignants. 

Appréciation :

note : 3 sur 5

Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 2[série terminée]

extrait

 Elle n'avait pas proposé de pagayer, ni tourné son regard vers le Corbeau, ou vers les ikyan qui entouraient son ik.
Kiin se détacha de ce que voyaient ses yeux, de ce qu'entendaient ses oreilles, jusqu'à ce qu'il ne restât que le battement de son esprit qui cognait comme une blessure. D'abord, il battit au rythme de ceux qu'elle avait perdus : Amgigh, Takha, Samig; Amgigh, Takha, Samig. Mais maintenant, le silence s'était installé et Kiin se demanda si elle, le Corbeau et les commerçants Morses n'appartenaient plus au monde visible mais avaient ramé jusqu'en un pays de légende. Peut-être en ce moment étaient-ils portés dans l'esprit d'un conteur, ne vivant que par les mots qui sortaient de sa bouche, pénétraient dans l'oreille des auditeurs.
Quand le Corbeau parla enfin, Kiin ne l'entendit pas ; elle ne perçut que le bruit de la mer qui s'engouffrait avec la dureté d'une bourrasque. Puis elle sentit l'écume glacée sur ses joues et elle sut que le choix qu'elle avait fait n'était pas une simple histoire à relater les nuits d'hiver mais quelque chose de si réel qu'il était capable de séparer son âme de son esprit jusqu'au vide total.
(page 29-30)

divers

 Défi "La guerre du feu"

Ma 12ème participation au défi "La Guerre du feu"

Challenge "Mythologies du monde " proposé par Myrtille

Ma 24ème participation au challenge de Myrtille - inspiration des contes et légendes amérindiens

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mardi 26 août 2014

Ma soeur la lune de Sue Harrison - La Trilogie des Sculpteurs d'Ivoire, tome 2

Ma soeur la lune de Sue Harrison - La trilogie des Sculpteurs d'ivoire, tome 2

Fiche détaillée 
Auteur > Sue Harrison
Editeur > JC Lattès
Série > La trilogie des Sculpteurs d'ivoire
Genre > roman préhistorique
Date de parution > 1992 aux USA, 1998 en France et pour la présente édition
Titre original > My Sister the Moon
Nombre de pages > 470
Traduction > de l'américain par Marie-Lise Hieaux-Heitzmann

auteur

 

Sue Harrsion

Née en 1950 à Lansing (Michigan), Sue Harrison est diplômée summa cum laude de l'Université d'État du lac Supérieur (Lake Superior State University) avec un BA en langue et littérature anglaises.

Elle a également siégé au conseil d'administration du Lake Superior State University pendant huit ans.

Son premier roman Mother Earth Father Sky (Ma mère la terre, mon père le ciel) a été publié en 1990 et a connu un succès international, acclamé par la critique. Il fait parti de la trilogie Ivory Carver Trilogy. Sa deuxième saga, The Storyteller Trilogy, publiée de 1997 à 2001, n'a pas encore été traduite en français.
site de l'auteure -


quatrieme de couverture

Il y a de cela neuf mille ans, au coeur de l'Alaska, les glaces emprisonnent les îles aléoutiennes. Partout règne la faim. Que compte la vie d'une petite fille pour un père, soucieux d'avoir des héritiers mâles qui seront de futurs chasseurs ? La jeune Kiin n'échapera à ce sort funeste qu'en étant promise, dès le berceau, à l'un des fils de Chagak, l'héroïne dont Ma mère la terre, mon père le ciel avait dressé la passionnante chronique.
Roman haletant, pétrie de mythes et de légendes, Ma soeur la lune poursuit cette saga des origines, ce voyage dans la préhistoire à travers les aventures de Samig et Amigigh, les fils de Chagak, et leur épopée partagée avec la belle Kiin. Celle-ci, ayant survécu à toutes les épreuves, devenue une femme indépendante et courageuse, se retrouvera néanmoins prise à la tragédie du devoir et des sentiments. Amoureuse d'un homme mais vouée à un autre, elle devra traverser cette terre primitive et dangereuse en quête de son destin personnel et la promesse d'une vie nouvelle.

Sue Harrison affirme ici tout son art romanesque, nourri de vastes recherches sur la culture, les moeurs et les langues de nos plus lointains ancêtres. Une oeuvre unanimement célèbrée pour sa véracité et son lyrisme par la presse américaine.

première phrase

"Chagak était assise à l'entrée de l'ulaq, sur la motte épaisse qui constituait le toit."

avis personnel

généalogie

Ce 2ème tome se situe 16 ans après le 1er. Chagak et Shaganan avaient donné refuge aux 9 survivants  d'une tribu dont l'île avait été engloutie par un raz-de-marée. La jeune femme meurtrie avait fini par accepter la demande en mariage du chef de ces survivants, Kayugh dont elle avait sauvé le nouveau-né affamé, Amgigh, en l'allaitant avec son propre fils Samig.

La suite se focalise sur Kiin, la fille de Coquille Bleue et de l'antipathique Oiseau Gris, que Kayug a empêché de mettre à mort en lui promettant Amgigh en mariage. Pour se venger, Oiseau Gris, frustré d'un enfant mâle premier-né, a refusé de lui donner un nom et décrété de ce fait qu'elle n'avait pas d'âme.
La vie de Kiin, de sa naissance à son adolescence, n'est qu'une succession d'actes de maltraitance, puis de viols lorsqu'elle est en âge d'avoir des relations sexuelles (son père la vend pour une nuit aux commerçants venus faire du troc sur leur île).
Ses seuls moments de réconfort sont ceux passés en compagnie de Samig.
Aussi se sent-elle désappointée quand ses noces avec le frère de ce dernier sont célébrées. Mais Amgigh se révèle un époux tendre et attentif, et sa vie se déroule paisiblement au sein du foyer heureux de Kayug qui abrite également Samig.
Malheureusement, celui-ci les quitte peu après pour rejoindre la tribu de son grand-père maternel Nombreuses Baleines, le chef des Chasseurs de Baleines, et y apprendre leurs techniques de chasse.
Kiin se retrouve alors aux prises avec son frère Qaban, qui la tient pour responsable de sa propre médiocrité et rêve de se venger d'elle...

Parallèlement, le secret de naissance de Samig va être révélé, creusant un abîme entre lui et celui qu'il avait toujours considéré comme son frère.

Ma soeur la lune est presque aussi convaincant que Ma mère la terre, mon père le ciel ; on y retrouve la même poésie, le même souci du détail réaliste qui s'intègre parfaitement au récit et nous donne l'impression de vivre aux côtés de ces Premiers Hommes, à dépecer les phoques sur la plage, à réserver leur graisse, à s'huiler la chevelure... ; l'auteure nous fait ressentir toute la souffrance, le désarroi, la tristesse ou la joie qui étreignent les protagonistes...

Néanmoins, j'y ai décelé quelques défauts : Sue Harrison utilisent certains ressorts du tome 1, à savoir le mariage forcé de l'héroïne, les faux rebondissements concernant ses fuites avortées, la conception d'un (ou des) enfant(s) portant en eux les germes d'une malédiction, ce qui entraîne une certaine lassitude chez le lecteur. Cette impression a sûrement été accentuée par le fait que j'ai lu ce tome-là dans la foulée du premier.

Malgré ces réserves, j'ai littéralement dévoré cette suite  passionnante. La figure de Kiin, femme courageuse et déterminée dont la force de caractère se révèle dans l'adversité, est absolument fascinante. Et l'écriture possède toujours sa puissance émotionnelle... Que vouloir de plus ?

Appréciation :

note : 4 sur 5

Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 3 ♦ 

extrait

... il remarqua que Trois Poissons maigrissait, qu'elle était toute pâle et que son rire était creux.
Ce n'est pas sa faute si elle est ma femme, s'avoua-t-il. D'autres ont choisi pour elle comme pour moi. Epouse Dodue l'avait noté elle-même : dans le noir, toutes les femmes sont pareilles. Parfois, Trois Poissons était Panier Moucheté, parfois Petite Fleur, toujours Kiin.
Cette nuit-là, alors qu'ils étaient assis dans la lumière ténue de l'ulaq, Samig s'aperçut qu'il ne parvenait pas à travailler à ses armes comme d'habitude. Il avait envie de marcher, d'être loin des Chasseurs de Baleines. Ne tenant plus en place, il leva les yeux pour observer les femmes qui cousaient près des lampes à huile. Elles étaient paisibles, le visage d'Epouse Dodue gris, aux traits tirés, Trois Poissons paraissant plus menue, moins redoutable.
Samig fixa Trois Poissons du regard. Savait-elle qu'hier marquait la fin du deuil ? Comptait-elle les jours avec des encoches sur le sol de l'ulaq, comme Epouse Dodue ? Observait-elle la lune comme il le faisait, lui ? Trois Poissons leva les yeux sur lui mais les baissa dès que leurs regards se croisèrent. Ils étaient empreints de tristesse, une blessure dont Samig n'aurait jamais cru qu'elle puisse l'atteindre.
- Femme, dit-il avec douceur.
Elle le regarda et, quand il se leva, elle l'imita. Même Epouse Dodue sourit. Mais Samig n'en avait cure. Qu'elle pense ce qu'elle veut. Peut-être cela soulagera-t-il son chagrin.
Dans l'obscurité de sa chambre, Samig attendit que Trois Poissons s'allonge, mais elle demeura près de lui jusqu'à ce qu'il la pousse délicatement vers les nattes. La main de Trois Poissons se referma sur le poignet de Samig et elle murmura :
- Tu appartiens aux Traqueurs de Phoques et je sais que ton esprit est avec eux.
Samig s'étonna de ces paroles mais,  avant qu'il ne pût répondre, elle enchaîna :
- Dans mon coeur, je t'appelle Samig.
Il ne la distinguait pas, mais il tendit la main vers son visage. Je suis pour elle ce que Kiin est pour moi, se dit Samig. Soudain, le coeur douloureux, il comprit.
- Avant que tu ne retournes à ton peuple, ajouta Trois Poissons, donne-moi un fils.
Une surprenante légèreté remplit le coeur de Samig. Son épouse l'avait libéré, ne demandant de lui pas plus qu'il ne voulait donner. Et, comme il l'allongeait sur le dos, dans le noir, Trois Poissons fut Trois Poissons.
(page 285-286)

divers

 Défi "La guerre du feu"

Ma 11ème participation au défi "La Guerre du feu"

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Ma 23ème participation au challenge de Myrtille - inspiration des contes et légendes amériediens

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Ma mère la terre, mon père le ciel de Sue Harrison - La Trilogie des Sculpteurs d'Ivoire, tome 1

Ma mère la terre, mon père le ciel de Sue Harrsion - La trilogie des Sculpteurs d'ivoire, tome 1

Fiche détaillée 
Auteur > Sue Harrison
Editeur > JC Lattès
Série > La trilogie des Sculpteurs d'ivoire
Genre > roman préhistorique
Date de parution > 1990 aux USA, 1996 en France et pour la présente édition
Titre original > Mother Earth, Father Sky
Nombre de pages > 366
Traduction > de l'américain par Marie-Louise Navarro

auteur

 

Sue Harrsion

Née en 1950 à Lansing (Michigan), Sue Harrison est diplômée summa cum laude de l'Université d'État du lac Supérieur (Lake Superior State University) avec un BA en langue et littérature anglaises.

Elle a également siégé au conseil d'administration du Lake Superior State University pendant huit ans.

Son premier roman Mother Earth Father Sky (Ma mère la terre, mon père le ciel) a été publié en 1990 et a connu un succès international, acclamé par la critique. Il fait parti de la trilogie Ivory Carver Trilogy. Sa deuxième saga, The Storyteller Trilogy, publiée de 1997 à 2001, n'a pas encore été traduite en français.
site de l'auteure -


quatrieme de couverture

Huit mille ans avant notre ère, les glaces recouvraient la plus grande partie de la planète. Dans les îles Aléoutiennes, où se battaient chasseurs et  pêcheurs, naissait la jeune Chagak...

A peine sortie de l'enfance, Chagak est promise  à Traqueur de phoques, l'un des plus valeureux jeunes hommes de la tribu. Alors qu'elle revient d'une cueillette, l'adolescente assiste, impuissante, au massacre de sa famille par une horde de nomades. Seule survivante de la tuerie, elle devra chercher refuge auprès d'un vieillard doté de pouvoirs magiques. Mais la paix peut-elle résister à l'appel de la vengeance ? Peut-on oublier ses morts quand on ne les a pas remplacés ?
Cette éblouissante histoire d'amour des temps préhistoriques, cette grande épopée, nourrie par une remarquable documentation, nous entraîne dans un monde de glace et de feu, au sein d'un univers âpre mais empli d'émotions, où s'est joué le destin originel de l'humanité. Un livre bouleversant d'authenticité.

première phrase

"Le bâton à creuser en os de baleine était froid dans la main de Shuganan."

avis personnel

plan Ma mère la terre, mon père le ciel de Sue Harrsion

 Le récit se situe dans les îles aléoutiennes (en Alaska) en 7056 avant notre ère et retrace l'histoire de Chagak, une jeune fille de la tribu des Premiers Hommes, qui est décimée sous ses yeux par une horde belliqueuse des Petits Hommes.
Après 3 jours passés à enterrer les morts selon les rituels de son peuple, elle découvre que son petit frère de 4 mois, Pup, a survécu au massacre. Elle décide alors de se rendre chez le peuple de sa mère, les Chasseurs de Baleines, dont son grand-père, Nombreuses Baleines, est le chef tout-puissant.
En chemin, elle est obligée de s'arrêter sur une île pour y passer la nuit et se protéger de l'orage qui menace. Shuganan, un vieil homme qui y vit en ermite, lui offre le gîte et le couvert, le temps qu'elle reprenne des forces et qu'elle soigne son petit frère malade. Malheureusement, Pup succombe à la fièvre, et Chagak décide de rester vivre avec ce vieil homme bienveillant, dont le talent de sculpteur semble renfermer des pouvoirs magiques.
Leur quiétude et leur bonheur sont de courte durée quand Homme-Qui-Tue, un des massacreurs de son peuple, découvre leur existence et l'oblige à devenir sa femme...

Avec ce livre, Sue Harrison nous invite à un voyage poétique dans le passé, imprégné des contes et légendes de différents peuples amérindiens dont elle s'est inspirée pour écrire son récit, et c'est absolument captivant. Les descriptions de ce monde ré-inventé, avec ses coutumes, ses objets, ses textures, les différents rôles dévolus aux hommes et aux femmes, ses mythes, sont si réalistes que l'on a l'impression de partager, à la lueur vacillante des lampes à huile, les légendes des temps anciens, blottis contre les personnages, tout en écoutant le rugissement de la mer et du vent.
L'auteure fournit un décor réaliste à ses personnages qui tentent de survivre dans cet environnement hostile.
Dès les 1ères pages, le lecteur est pris dans cette histoire tumultueuse de jalousie, de trahison, de carnage et d'amour, et assiste, bouleversé, aux épreuves cruelles que traverse Chagak et son éveil à la spiritualité.

Cette saga a souvent été comparée aux Enfants de la terre de Jean M. Auel, mais mise à part la période préhistorique, elle s'en démarque en fait énormément à mes yeux : de par la situation géographique d'abord, de par la période où s'inscrit l'histoire ensuite, et surtout de par son écriture qui n'a rien de commun avec celle d'Auel. Même si on devine toute la documentation derrière le texte, celle-ci n'est jamais pesante et s'intègre parfaitement et naturellement au récit. En outre, l'écriture possède un rythme vraiment particulier, qui n'est pas sans rappeler le rythme que peut revêtir la récitation d'un conte ; l'oralité amérindienne est d'ailleurs reconnaissable à  de nombreux symbolismes et allégories qui parsèment l'histoire. Par exemple, l'auteure a développé une espèce de "voix intérieure" : il s'agit d'une loutre qui s'adresse à l'héroïne aux moments cruciaux de son existence.

Pour conclure, Sue Harrison nous offre une histoire envoûtante, traversée par un véritable souffle, aussi épique que poétique. Les personnages sont extrêmement touchants, on ressent parfaitement leurs émotions et leur doute. Bref, une très belle histoire d'amour et de vengeance que je recommande chaudement...

Appréciation :

note : 5 sur 5

Mes autres avis sur la saga : tome 2 ♦ tome 3 ♦ 

extrait

Lorsque la boule ronde du soleil s'éleva à son zénith, Chagak trouva Traqueur de phoques.
D'abord elle ne le reconnut pas. Son visage enflé était recouvert du sang d'une blessure à la gorge, son ventre ouvert de la poitrine au sexe, mais quelque chose de profond en elle lui arracha un cri de douleur quand elle regarda le corps.
Traqueur de phoques tenait une lance à la main. Un autre corps gisait à côté de lui ; celui d'un étranger. L'homme portait une blessure sanglante à l'épaule et une autre au milieu de la poitrine. Ses pieds étaient peints en noir. Il portait un parka en fourrure de loutre et de peaux de lamantin, mais il n'était pas décoré à la manière d'une tribu que Chagak connût, ce n'était ni les commerçants appelés les Hommes Morses, ni le peuple de sa mère, les Chasseurs de Baleines. Peut-être faisait-il partie du Peuple des Caribous ? Une tribu lointaine dont parlaient parfois les Chasseurs de Morses. Mais pourquoi les Caribous auraient-ils quitté leur village pour venir dans les îles ? Le Peuple des Caribous ne faisait pas de commerce. Il ne savait rien des ikyan ou des animaux de la mer. De plus ces hommes n'étaient-ils pas grands et de teint clair ? Cet étranger était petit et, même décolorée par la mort, sa peau était sombre.
(page 32)

divers

 Défi "La guerre du feu"

Ma 10ème participation au défi "La Guerre du feu"

Challenge "Mythologies du monde " proposé par Myrtille

Ma 22ème participation au challenge de Myrtille - inspiration des contes et légendes amérindiens

Challenge "50 états 50 billets" organisé par Sofynet
Ma 9ème participation au challenge de Sofynet - nuitée dans les îles aléoutiennes (Alaska)

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babelio

lundi 25 août 2014

Challenge "Week-end à 1000" organisé par Lili bouquine #2

Challenge "Week-end à 1000" organisé par Lili bouquine #1

J'avais participé pour la première fois à ce challenge au trimestre dernier, et comme j'avais beaucoup aimé le concept et son déroulement, je récidive ce week-end..

Or donc, ce challenge, organisé par Lili Bouquine, consiste à lire au moins mille pages dans la période comprise entre vendredi 19h et dimanche minuit...

Voici ma liste des livres choisis :

Sinouhé l'égyptien   L'Hermine de Mallaig   La conquête de Plassans d'Emile Zola - Les Rougon-Macquart, tome 4  
Keltos tome 1   Keltos tome 2

Ce qui me fait un total de 1317 pages !

Sinouhé l'Egyptien de Mika Waltari (636 pages) >> ce livre entre dans le cadre du challenge de BouQuiNeTTe sur La Virée littéraire européenne pour le mois d'août...

L'Hermine de Mallaig de Diane Lacombe (467 pages) >> héhéhé, encore un coup de ma binômette Missie... vivivi... nous étant rendu compte que nous adorions la trilogie de Mallaig, nous avons décidé d'un commun accord de débuter cette lecture commune à deux incessamment sous peu !

La Conquête de Plassans d'Emile Zola (113 sur 321 pages) >> l'année dernière, j'avais décidé de lire les Rougon-Macquart ; malheureusement, les LC sur ce thème organisées par Nadou_971 ont été abandonnées, si bien que je suis beaucoup plus lente pour continuer sur ma lancée (tiens, voilà une piste pour mes futurs WE à 1000 ! ^^)... Donc, voilà, il me reste 113 pages à lire pour terminer ce 4è tome, ce challenge en étant l'occasion idéale...

Keltos, tomes 1 et 2 de Jean-Pierre Pécau & Igor Kordey & Leonard O'Grady (55 et 56 pages) >> j'adore tout ce qui a trait à la civilisation celte, et comme je n'avais jusqu'ici lu aucune BD sur ce sujet, j'ai emprunté ces livres à ma médiathèque en tombant dessus par hasard... De plus, forte de mon expérience précédente, je sais combien il est important durant ce challenge de se ménager des lectures rapides et agréables afin de s'aérer la tête et de garder le moral, car même les petits formats font augmenter le compteur-pages !!!

Pour s'inscrire, il suffit de laisser un commentaire sur le blog de Lili Bouquine.
Pour participer au fil de l'eau, on peut se rendre sur la page Facebook de l'événement ou sur le topic de Livraddict...

Voilà, je n'ai plus qu'à attendre 19h, en espérant que je lirai cette fois les 1000 pages requises (ou au moins 700... vivivi... j'augmente progressivement mes ambitions !! ^^)...

J'éditerai cet article au fur et à mesure de mes avancées (ou de mes mésaventures, allez savoir !!he)

Compte rendu au fil de l'eau...

♥ Vendredi 22 Août ♥

23h45 : J'avais prévu de commencer le challenge par Zola, mais étant trop fatiguée par ma journée, j'ai finalement lu le 1er tome de Keltos... Contrairement à ce que laissait présager la 4ème de couv', j'ai plutôt l'impression que nous avons droit à une relecture de la légende arthurienne, mais pour l'instant, j'aime bien...

Bilan provisoire : 56 pages à mon actif ! he

 

♥ Samedi 23 Août ♥

11h15 : bon, je n'ai encore rien lu ce matin, vu que je suis allée à la médiathèque emprunter Sinouhé l'Egyptien... he comme vous pouvez le constater, je suis super bien organisée !! sarcastic
en plus, en feuilletant le bouquin, je me suis rendu compte que c'était écrit tout petit... je sens que mon avancée pagesque ne va pas être fulgurante... intello mais on y croit !!!

19h53 : j'ai lu Sinouhé l'Egyptien tout l'après-midi, avec une petite pause d'une heure pour souffler un peu, et... je n'en suis qu'à 176 pages... mais je l'avais dit que c'était écrit tout petit, car je suis sûre que sous un format classique j'en serais à 360 pages AU MOINS !!

Bilan total : 232 pages !! he
(c'est presque désespérant car j'en suis à peu près au même résultat à la même heure que lors de ma dernière session !!) arf

♥ Dimanche 24 Août ♥

19h55 : bon, j'ai troqué les livres de ma lsite pour Aô, l'homme ancien (350 pages) et Le pouvoir d'Iktia (302 pages) de Marc Klapczinski...

Aô, l'homme ancien   Le pouvoir d'Iktia

Non pas que Sinouhé l'Egyptien me déplaisait, non, bien au contraire, car je pense qu'avec cette lecture, je m'achemine vers un coup de coeur, mais j'avais besoin d'avancer plus rapidement dans mes lectures !!

Cet après-midi, j'ai donc lu 396 pages.

Bilan provisoire : 628 pages !

23h35 : Pour clore ce challenge, j'ai lu en fin de soirée le tome 2 de Keltos (56 pages) !

Bilan total : 684 pages !!

Je n'atteins pas mon objectif qui était de 700 pages, mais j'étais vraiment trop fatiguée hier soir pour lire les 16 pages restantes !! arf

 En tout cas, merci à Alison pour ses petits messages de soutien... et j'espère qu'elle ne fouettera pas trop fort !! he