mardi 26 août 2014

Ma mère la terre, mon père le ciel de Sue Harrison - La Trilogie des Sculpteurs d'Ivoire, tome 1

Ma mère la terre, mon père le ciel de Sue Harrsion - La trilogie des Sculpteurs d'ivoire, tome 1

Fiche détaillée 
Auteur > Sue Harrison
Editeur > JC Lattès
Série > La trilogie des Sculpteurs d'ivoire
Genre > roman préhistorique
Date de parution > 1990 aux USA, 1996 en France et pour la présente édition
Titre original > Mother Earth, Father Sky
Nombre de pages > 366
Traduction > de l'américain par Marie-Louise Navarro

auteur

 

Sue Harrsion

Née en 1950 à Lansing (Michigan), Sue Harrison est diplômée summa cum laude de l'Université d'État du lac Supérieur (Lake Superior State University) avec un BA en langue et littérature anglaises.

Elle a également siégé au conseil d'administration du Lake Superior State University pendant huit ans.

Son premier roman Mother Earth Father Sky (Ma mère la terre, mon père le ciel) a été publié en 1990 et a connu un succès international, acclamé par la critique. Il fait parti de la trilogie Ivory Carver Trilogy. Sa deuxième saga, The Storyteller Trilogy, publiée de 1997 à 2001, n'a pas encore été traduite en français.
site de l'auteure -


quatrieme de couverture

Huit mille ans avant notre ère, les glaces recouvraient la plus grande partie de la planète. Dans les îles Aléoutiennes, où se battaient chasseurs et  pêcheurs, naissait la jeune Chagak...

A peine sortie de l'enfance, Chagak est promise  à Traqueur de phoques, l'un des plus valeureux jeunes hommes de la tribu. Alors qu'elle revient d'une cueillette, l'adolescente assiste, impuissante, au massacre de sa famille par une horde de nomades. Seule survivante de la tuerie, elle devra chercher refuge auprès d'un vieillard doté de pouvoirs magiques. Mais la paix peut-elle résister à l'appel de la vengeance ? Peut-on oublier ses morts quand on ne les a pas remplacés ?
Cette éblouissante histoire d'amour des temps préhistoriques, cette grande épopée, nourrie par une remarquable documentation, nous entraîne dans un monde de glace et de feu, au sein d'un univers âpre mais empli d'émotions, où s'est joué le destin originel de l'humanité. Un livre bouleversant d'authenticité.

première phrase

"Le bâton à creuser en os de baleine était froid dans la main de Shuganan."

avis personnel

plan Ma mère la terre, mon père le ciel de Sue Harrsion

 Le récit se situe dans les îles aléoutiennes (en Alaska) en 7056 avant notre ère et retrace l'histoire de Chagak, une jeune fille de la tribu des Premiers Hommes, qui est décimée sous ses yeux par une horde belliqueuse des Petits Hommes.
Après 3 jours passés à enterrer les morts selon les rituels de son peuple, elle découvre que son petit frère de 4 mois, Pup, a survécu au massacre. Elle décide alors de se rendre chez le peuple de sa mère, les Chasseurs de Baleines, dont son grand-père, Nombreuses Baleines, est le chef tout-puissant.
En chemin, elle est obligée de s'arrêter sur une île pour y passer la nuit et se protéger de l'orage qui menace. Shuganan, un vieil homme qui y vit en ermite, lui offre le gîte et le couvert, le temps qu'elle reprenne des forces et qu'elle soigne son petit frère malade. Malheureusement, Pup succombe à la fièvre, et Chagak décide de rester vivre avec ce vieil homme bienveillant, dont le talent de sculpteur semble renfermer des pouvoirs magiques.
Leur quiétude et leur bonheur sont de courte durée quand Homme-Qui-Tue, un des massacreurs de son peuple, découvre leur existence et l'oblige à devenir sa femme...

Avec ce livre, Sue Harrison nous invite à un voyage poétique dans le passé, imprégné des contes et légendes de différents peuples amérindiens dont elle s'est inspirée pour écrire son récit, et c'est absolument captivant. Les descriptions de ce monde ré-inventé, avec ses coutumes, ses objets, ses textures, les différents rôles dévolus aux hommes et aux femmes, ses mythes, sont si réalistes que l'on a l'impression de partager, à la lueur vacillante des lampes à huile, les légendes des temps anciens, blottis contre les personnages, tout en écoutant le rugissement de la mer et du vent.
L'auteure fournit un décor réaliste à ses personnages qui tentent de survivre dans cet environnement hostile.
Dès les 1ères pages, le lecteur est pris dans cette histoire tumultueuse de jalousie, de trahison, de carnage et d'amour, et assiste, bouleversé, aux épreuves cruelles que traverse Chagak et son éveil à la spiritualité.

Cette saga a souvent été comparée aux Enfants de la terre de Jean M. Auel, mais mise à part la période préhistorique, elle s'en démarque en fait énormément à mes yeux : de par la situation géographique d'abord, de par la période où s'inscrit l'histoire ensuite, et surtout de par son écriture qui n'a rien de commun avec celle d'Auel. Même si on devine toute la documentation derrière le texte, celle-ci n'est jamais pesante et s'intègre parfaitement et naturellement au récit. En outre, l'écriture possède un rythme vraiment particulier, qui n'est pas sans rappeler le rythme que peut revêtir la récitation d'un conte ; l'oralité amérindienne est d'ailleurs reconnaissable à  de nombreux symbolismes et allégories qui parsèment l'histoire. Par exemple, l'auteure a développé une espèce de "voix intérieure" : il s'agit d'une loutre qui s'adresse à l'héroïne aux moments cruciaux de son existence.

Pour conclure, Sue Harrison nous offre une histoire envoûtante, traversée par un véritable souffle, aussi épique que poétique. Les personnages sont extrêmement touchants, on ressent parfaitement leurs émotions et leur doute. Bref, une très belle histoire d'amour et de vengeance que je recommande chaudement...

Appréciation :

note : 5 sur 5

Mes autres avis sur la saga : tome 2 ♦ tome 3 ♦ 

extrait

Lorsque la boule ronde du soleil s'éleva à son zénith, Chagak trouva Traqueur de phoques.
D'abord elle ne le reconnut pas. Son visage enflé était recouvert du sang d'une blessure à la gorge, son ventre ouvert de la poitrine au sexe, mais quelque chose de profond en elle lui arracha un cri de douleur quand elle regarda le corps.
Traqueur de phoques tenait une lance à la main. Un autre corps gisait à côté de lui ; celui d'un étranger. L'homme portait une blessure sanglante à l'épaule et une autre au milieu de la poitrine. Ses pieds étaient peints en noir. Il portait un parka en fourrure de loutre et de peaux de lamantin, mais il n'était pas décoré à la manière d'une tribu que Chagak connût, ce n'était ni les commerçants appelés les Hommes Morses, ni le peuple de sa mère, les Chasseurs de Baleines. Peut-être faisait-il partie du Peuple des Caribous ? Une tribu lointaine dont parlaient parfois les Chasseurs de Morses. Mais pourquoi les Caribous auraient-ils quitté leur village pour venir dans les îles ? Le Peuple des Caribous ne faisait pas de commerce. Il ne savait rien des ikyan ou des animaux de la mer. De plus ces hommes n'étaient-ils pas grands et de teint clair ? Cet étranger était petit et, même décolorée par la mort, sa peau était sombre.
(page 32)

divers

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Ma 9ème participation au challenge de Sofynet - nuitée dans les îles aléoutiennes (Alaska)

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babelio

6 commentaires:

  1. Ma foi ce n'est pas le type de livre vers lequel je me dirigerai de moi-même mais ton avis donne fortement envie de découvrir cette trilogie ma chère Parthie :)

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  2. merci, ma chère Missie ! L'écriture est vraiment envoûtante et on a l'impression d'entendre un conte des anciens temps, c'est une sensation très agréable... Dommage que la suite m'est de moins en moins convaincue... 

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  3. Cette chronique me donne bien envie, de plus tout ce qui se passe à la Préhistoire, peu importe le lieu, m'intéresse.

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  4. Ce roman est vraiment envoûtant, ensuite plus on avance dans la série, plus l'intrigue semble répétitive, mais j'en garde tout de même un excellent souvenir !
    Je constate que l'on a le même goût pour la Préhistoire !

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  5. Hop, billet ajouté (pour le bilan 2014)

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  6. Merci Sofynet pour tout ton immense travail !

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