Auteur : Stieg Larsson
Éditions : Actes Sud
Collection : Actes noirs
Genre : Thriller, policier
Parution : 20006 pour l'édition originale, 2007 pour la présente édition
Titre original > Män som hatar kvinnor
Nombre de pages : 574
Traduction : du suédois par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain
Stieg Larsson, né en 1954 dans la région de Västerbotten, est un journaliste et écrivain suédois, décédé en 2004. Elevé à la campagne par ses grands-parents maternels, il rejoint ses parents en zone urbaine, à Umeå, à l’âge de neuf ans. Devenu étudiant, il milite au Front national de libération du Viêtnam, avec les maoïstes, puis il part en mission de six mois en Afrique pour la IVe Internationale trotskiste. En 1979, il rejoint Tidningarnas Telegrambyrå (TT) – l’Agence centrale de la presse suédoise, en tant que secrétaire de rédaction, puis illustrateur au sein du département Image & reportage. Il y reste vingt ans mais ne parvient pas à être titularisé en tant que journaliste malgré ses nombreuses contributions. En 1982, il devient le correspondant scandinave du mensuel britannique antifasciste Searchlight, pour lequel il écrira jusqu’à sa mort. Dans un genre différent, il est également rédacteur en chef pendant deux ans de FANAC, un fanzine de science-fiction. En 1991, les éditions Tidens Förlag publient Extremhögern (Extrême droite), vaste enquête menée par Stieg Larsson et Anna-Lena Lodenius, qui recense les groupes et les partis racistes et d’extrême droite en Suède.
Stieg Larsson quitte finalement Tidningarnas Telegrambyrå en 1999 pour se consacrer entièrement à Expo, revue et fondation crééé à son initiative en 1995. Expo voit le jour dans le contexte de la forte progression de l’extrême droite en Suède et se heurte à des pressions dès sa parution. Stieg Larsson est l’objet de menaces nazies depuis déjà plusieurs années. Soutenue par la presse traditionnelle, la revue ne sera indépendante qu’en 2003.
En 2004 Stieg Larsson meurt d’une crise cardiaque, juste après avoir remis à son éditeur les trois volumineux tomes de la trilogie Millénium qui sera lue par des millions de lecteurs dans le monde.
Ancien rédacteur de Millenium, revue d'investigations sociales et économiques, Mikael Blomkvist est contacté par un gros industriel pour relancer une enquête abandonnée depuis quarante ans. Dans le huis clos d'une île, la petite nièce de Henrik Vanger a disparu, probablement assassinée, et quelqu'un se fait un malin plaisir de le lui rappeler à chacun de ses anniversaires.
Secondé par Lisbeth Salander, jeune femme rebelle et perturbée, placée sous contrôle social mais fouineuse hors pair, Mikael Blomkvist, cassé par un procès en diffamation qu'il vient de perdre, se plonge sans espoir dans les documents cent fois examinés, jusqu'au jour où une intuition lui fait reprendre un dossier.
Régulièrement bousculés par de nouvelles informations, suivant les méandres des haines familiales et des scandales financiers, lancés bientôt dans le monde des tueurs psychopathes, le journaliste tenace et l'écorchée vive vont résoudre l'affaire des fleurs séchées et découvrir ce qu'il faudrait peut-être taire.
A la fin de ce volume, le lecteur se doute qu'il rencontrera à nouveau les personnages et la revue Millenium. Des fils ont été noués, des portes ouvertes. Impatient, haletant, on retrouvera Mikael et sa hargne sous une allure débonnaire, et Lisbeth avec les zones d'ombre qui l'entourent, dans : Millenium 2 - La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette; Millenium 3 - La Reine dans le palais des courants d'air.
"C'était maintenant devenu un événement annuel."
Ayant déjà vu l'adaptation télévisée suédoise et l'adaptation cinématographique américaine, l'effet de surprise de ce genre de roman était donc tout à fait nul. Malgré tout, j'ai apprécié ma lecture, ainsi que l'aspect journalistique et socio-économique du roman. Le fait que je connaisse déjà les grandes lignes ne m'a pas empêchée d'être complètement scotchée au livre durant toute ma lecture.
Nous avons affaire à une enquête extrêmement fouillée et bien menée, l'auteur ne nous fournissant que progressivement les pièces du puzzle.
Ce qui est bien dans ce roman, c'est que l'enquête policière ne forme qu'une partie de l'histoire, et que l'auteur vient l'enrichir avec plusieurs autres problèmes :
♦ l'épisode - pas du tout épisodique - de Wennerström,
♦ les difficultés financières rencontrées par le journal Millénium éclaboussé par le scandale judiciaire et menacé de disparaître,
♦ le cas Lisbeth Salander, être complètement asocial mis sous tutelle, entouré de mystères et dont le passé semble extrêmement lourd,
♦ le fil rouge du roman reposant sur la violence faite aux femmes et expliquant le titre du livre
Alors que Lisbeth Salander est censée être un personnage secondaire, je trouve qu'elle est au contraire emblématique, allant même jusqu'à voler la vedette à Mikael Blomkvist, qui du coup apparaît assez fade (même s'il mène une vie anti-conformiste - je pense à son triangle amoureux avec Erika et son mari)... Alors c'est vrai, on apprécie le fait qu'il soit un journaliste intègre et engagé, mais Lisbeth est tellement badass, tellement sauvage, tellement atypique, qu'elle monopolise toute l'attention du lecteur.
Concernant le style, celui-ci est certes efficace, mais pas très littéraire. On sent bien que l'auteur est journaliste, mais cela n'est pas dérangeant car ce style journalistique sert le propos du livre...
Pour conclure, un thriller haletant bien ficelé mettant au jour certains aspects sombres de l'histoire de la Suède, qui n'est peut-être pas finalement aussi idéale que nous, lecteurs latins, le croyions... L'aspect financier et social est très intéressant, avec tous ces détails sur le fonctionnement d'un journal, la corruption politique, le passé nazi de certaines grandes familles, et la violence touchant les femmes à différents niveaux. Par contre, le livre n'est pas à mettre entre toutes les mains car il aborde - et décrit - des thèmes très durs comme le viol et la torture...
Appréciation :
”Il fit une pause oratoire et but une gorgée d'eau.
- La Bourse, c’est tout autre chose. Il n’y a aucune économie et aucune production de marchandises ou de services. Il n’y a que des fantasmes où d’heure en heure on décide que maintenant telle ou telle entreprise vaut quelques milliards de plus ou de moins. Ca n’a absolument rien à voir avec la réalité, ni avec l’économie suédoise.
- Vous voulez donc dire que ça n'a aucune importance que la Bourse soit en chutelibre ?
- Non, ça n'a pas la moindre imortance, répondit Mikael d'une voix si lasse et résignée qu'il apparut comme un oracle. La réplique allait être citée plus d'une fois au cours de l'année. Il poursuivit : Cela signifie seulement qu'un tas de gros spéculateurs sont actuellement en train de transférer leurs portefeuilles boursiers des entreprises suédoises vers les entreprises allemandes. Ce sont donc les hyènes de la finance qu'un reporter avec un peu de couilles devrait identifier et mettre au pilori comme traître à la patrie. Ce sont eux qui systématiquement et sciemment sapent l'économie suédoise pour satisfaire les intérêts de leurs clients.
(page 560-561)
Ma 10ème participation, cette fois avec Gemma ;
Ce billet est ma 23è participation au challenge d'Helran - cette escale compte pour la Suède
J'espère que la suite te plaira aussi :D
RépondreSupprimerAyant vu la série, je pense que oui...
SupprimerJ'ai vraiment adoré cette trilogie !! j'ai d'ailleurs bien envie de la relire. Mais par contre, je passe mon tour sur le 4ème volet qui vient de sortir...
RépondreSupprimerMon chéri est justement en train de lire le tome 4 qu'il trouve moins bien que ceux de Larsson, mais la fin est un peu plus palpitante que le début, et surtout les personnages n'ont pas été dénaturés !
SupprimerBon c'est déjà ça... ^^
SupprimerJ'avais adoré la trilogie :)
RépondreSupprimerTu comptes lire le tome 4, Zina ?
SupprimerNope ! ce sera sans moi, je boycotte :P
RépondreSupprimerCelui-ci il va vraiment falloir que je le découvre :)
RépondreSupprimerJe ne te contredirai pas sur cette remarque très pertinente, ma chère Missie !!
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