jeudi 18 août 2016

Le diable s'habille en tartan de Teresa Medeiros

 Le diable s'habille en tartan de Teresa Medeiros
"- Oh, regardez-moi cette petite ! Elle en tremble de joie."
Auteur > Teresa Medeiros
Editeur > Milady
Collection > Pemberley
Genre > romance historique
Date de parution > 2010 pour l'édition originale, 2015 pour la présente édition
Titre original > The devil wears plaid
Format > ePub
Poids du fichier > 599 Ko (432 pages)
Traduction > de l'anglais (USA)  par Sébastien Baert
Emmaline Marlowe est sur le point d’épouser le puissant chef du clan Hepburn afin de sauver sa famille de la ruine, quand Jamie Sinclair l’enlève. Ennemi juré de Hepburn, le ravisseur d’Emma est tout l’inverse de son fiancé : beau, viril, audacieux…
Jamie s’attend à tomber sur une Anglaise timorée, pas sur une beauté troublante au caractère bien trempé. Les deux jeunes gens ne peuvent se permettre d’oublier qu’ils sont ennemis, pourtant leur attirance va troubler les règles du jeu.
J'ai été très heureuse quand ma binômette Cassie (dont vous pouvez d'ailleurs lire l'avis ici) m'a proposé de lire Le diable s'habille en tartan en LC, en priant pour que ce ne soit pas trop la Bérézina, car les romances anglo-saxonnes et moi sommes comme qui dirait, à de rares exceptions près, assez incompatibles... Mais comme Cassie accepte de son côté sans broncher mes dézingages en règle, je n'étais pas non plus très stressée par la possibilité d'une déception !

Je dois dire que le début m'a fait un peu peur, et ce pour plusieurs raisons :
-  je n'aime pas qu'un livre commence par un dialogue
-  je n'aime pas que l'époque où est censée se dérouler l'histoire ne soit clairement identifiée.

Au vu de la 4è de couverture, je pensais que l'histoire se déroulait entre le XIVème  et le XVIè siècle, voire le XVIIè siècle, mais il s'avère que les personnages évoluent vraisemblablement au début du XIXè siècle. Sachez cependant que nous ne connaîtrons jamais la date exacte malgré quelques indices temporels égrenés de ci,de là. Ce qui a été un peu gênant au début car je ne cessais de me poser quelques questions hautement existentielles : mince, les jeunes filles de l'époque étaient-elles déjà niaises au point de rêver au prince charmant ? que diable vient foutre un dentier en faïence de Wedgwood à cette époque ?!? ^^  Ouh là là, mais ne serait-ce pas là un premier indice temporel ? Wikipédia étant mon ami, je découvre que la manufacture de Wedgwood a été fondée en 1759... Une autre piste est donnée dans la presque foulée avec certains des cadeaux par son promis à Emma et qui porte sur les livres de William Blake (Chants de l'innocence) et de Fanny Burney. Hop hop hop, direction le web qui nous apprend que le livre du premier auteur est paru en 1789 et le dernier roman de la deuxième en 1814.
Le troisième indice temporel est donné avec la mention du Quarante-Cinq et du Bonnie Prince Charlie, donc en 1745 soit moins d'un siècle où est censée se dérouler l'intrigue... (Un siècle, ça fait un peu large comme mesure...). Nous apprenons que les héros vivent au Siècle des lumières qui prend fin en Ecosse vers 1800. Enfin le dernier repère temporel est donné avec les mentions des peintres Gainsborough et Reynolds qui ont vécu au XVIIIè siècle, dit du siècle précédent selon l'un des protagonistes...
Comme vous le constatez avec cette longue digression, cette absence de repère temporel m'a aussi bien obsédée que dérangée (à moins que ce soit le contraire...^^)... En tant que lectrice, je me suis sentie dans la peau de Sherlock Holmes à force de tenter de déduire l'époque de l'action, et j'en ai éprouvé de la frustration...

Heureusement, le soulagement m'a assez rapidement envahie quand j'ai constaté que l'auteure prenait son temps pour poser ses personnages et j'ai finalement pu me laisser happer par l'histoire. L'évolution des relations entre Jamie et Emma se fait de manière cohérente, on comprend tout à fait leurs réactions, leurs réticences et leur mépris face à leurs motivations supposées qui se transforme peu à peu en admiration.  Jamie apparaît comme un hors-la-loi mystérieux et suprêmement viril, et l'héroïne n'est même pas agaçante !! Au contraire, Emma fait preuve à la fois d'une naïveté désarmante et d'une force de caractère impressionnante, ce qui donne parfois un côté décalé et cocasse à leurs propos ! J'ai beaucoup aimé leurs joutes verbales, le sens de la répartie très mordant de l'héroïne auquel répondait avec beaucoup d'à-propos Jamie qui ne se laissait que rarement démonter. D'ordinaire ce genre de dialogue finit par tourner à une surenchère lassante, comme dans d'autres romances que j'ai pu lire, mais pas ici... Ça s'accélère ensuite un peu entre eux mais toujours de façon vraisemblable, et les pensées d'Emma sur la dure condition des femmes sont vraiment touchantes...

Même si les personnages secondaires ne sont pas beaucoup développés, on a le temps de s'attacher à eux. J'ai particulièrement aimé les hommes de Jamie qui sont irrésistiblement attendrissants !

  J'ai également bien aimé les descriptions de l'auteur sur le décor, le paysage, toute cette ambiance mélancolique qui s'en dégage. Le fait que l'histoire se déroule essentiellement en une sorte de huis-clos (Jamie, ses hommes et sa captive fuient dans les montagnes) accentue cette impression, cette sensation de communion avec la nature.
En plus, même si le contexte historique est pratiquement inexistant,  les normes sociales sont peu ou prou respectées (enfin rien de choquant ou d'incohérent à mes yeux !!^^)...

 L'histoire possédait donc d'indéniables atouts pour me plaire... jusqu'à ce que j'arrive au fameux passage situé à la moitié du livre environ, où Jamie demande à sa partenaire :"Jouis pour moi"... alors qu'il est en train de la déflorer ?!!!? arghhh... pourquoi tant de haine ? pourquoi ce craquage complet de l'auteure alors qu'elle se débrouillait si bien jusqu'alors ? pourquoi, hein ?!? autant vous dire que cette phrase m'a fait débander illico (si je puis dire) et fait perdre au roman plusieurs bons points....

Pour conclure, une romance très agréable à lire mais gâchée par le tic anglo-saxon de la jouissance sur commande (j'en suis blasée !). Les personnages sont cohérents d'un bout à l'autre par rapport à leur personnalité et leur vécu (et ça change agréablement des autres romances anglo-saxonnes). Certains passages sont écrits de manière très drôle, et le comique de répétition clôt de manière jubilatoire l'histoire...

Appréciation :
[Emma] jeta un rapide coup d'œil au cimetière par les grands vitraux étroits. De gros nuages anthracite menaçaient la vallée. On se serait plutôt cru au cœur de l'hiver qu'à la mi-avril. Les branches squelettiques des chênes et des ormes étaient encore nues. Des pierres tombales étaient plantées à demi effacées par les incessants assauts du vent et de la pluie. Emma se demanda combien, parmi les malheureuses qui reposaient à présent six pieds sous terre, avaient jadis été de jeunes mariées comme elle, des femmes débordant d'espoir et de rêves, trop vite condamnées par des choix que d'autres avaient faits pour elles, et par l'inexorable marche du temps.
(sources : Milady)
 Le diable s'habille en tartan de Teresa Medeiros
Teresa Medeiros est l’une des auteures les plus appréciées de la fiction romantique. Elle figure dans tous les classements américains de best-sellers, dont le New York Times, USA Today et Publishers Weekly. Ses romans ont été vendus à plus de sept millions d’exemplaires, et publiés dans près de vingt langues. Elle vit avec son mari dans le Kentucky.

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4 commentaires:

  1. j'étais sûre que la phrase te ferait lever les yeux au ciel, j'y ai pensé... le contexte historique m'a moins obsédée que toi... je dois écrire une chronique sur une romance j'espère la rendre aussi drôle que la tienne. comme toujours,j'ai ri en lisant ta prose ;)

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    1. Merci beaucoup ma binômette... Et rassure-toi, tu as parfaitement rempli ta mission avec une chronique qui m'a beaucoup fait sourire... Je trouve cela toujours très agréable de découvrir ton point de vue car on ne focalise pas forcément sur les mêmes sujets et que l'on découvre certains aspects qui ne nous avaient pas sauté à l'oeil...

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  2. On m'avait déjà conseillé cette romance et au vu de ton avis je me laisserai bien tenter. Après je ne suis guère surprise que les repères historiques ne soient pas clairement déterminés dans ce genre d'ouvrage étant donné qu'il s'agit plus de servir le propos (notamment la romance)! Mais le clin d'oeil à Blake est super, j'adore cet auteur!

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    1. Ah ben si tu apprécies le clin d'oeil, je te cligne moi-même de l'oeil !! ;)
      Après, je suis incorrigible : je sais que les romances manquent des détails que j'attends, mais je ne peux m'empêcher d'espérer tomber sur la perle rare... ^^

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