dimanche 16 décembre 2012

Le Manoir des Sortilèges de Serge Brussolo

Le Manoir des Sortilèges de Serge Brussolo

Le Manoir des Sortilèges de Serge Brussolo

Auteur > Serge Brussolo
Editeur > Le Masque
Genre > Historique fantastique
Date de parution > 1999
Nombre de pages > 356

auteur
(sources : k-libre)

Serge Brussolo

Enfant, Serge Brussolo, qui est né à Paris en 1951, connait des problèmes de sante, qui le forcent à rester longtemps alité. C'est à ce moment, contraint mais pas forcé, qu'il développe une passion pour la lecture et pour l'écriture. Après des études de Lettres, Serge Brussolo se destine au professorat. Sauf qu'au moment de passer le concours, il change d'avis. Le début des années 1980 le voit tracer son chemin dans les littératures de l'imaginaire. Plus spécifiquement dans la science fiction. Primé successivement pour des nouvelles, des recueils de nouvelles et des romans, il s'oriente vers les livres d'horreur et d'épouvante. Approche le thriller et le roman policier. Il obtient en 1994 le Prix du roman d'aventure pour Le Chien de minuit et celui de Masque de l'année pour Conan Lord, carnets secrets d'un cambrioleur. Au cœur de ses thrillers se retrouvent nos pires angoisses, et l'on a du mal à faire l'exacte différence entre les vivants et les morts, l'animé et l'inanimé. Serge Brussolo écrit également des romans pour la jeunesse. Par ailleurs, il a été un temps directeur de collection au Masque, de 1990 à 2003.

quatrieme de couverture

Gilles, un jeune écuyer, voit mourir son maître au cours d'un tournoi. Devenu la propriété du vainqueur, le voilà dès lors contraint de servir un étrange chevalier à l'armure couverte de rouille, et dont personne n'a jamais vu le visage. Ce baron maudit serait-il lié aux enlèvements d'enfants qui terrorisent la contrée ?
Peu après, ce maître mystérieux accepte une mission : retrouver, au coeur d'un manoir perdu dans les forêts du Ponant, un grimoire de sorcellerie dont la possession confère des pouvoirs maléfiques. Commence alors pour l'écuyer un dangereux voyage, qui va lier son sort à celui d'un monstre et l'entraîner aux confins de la peur.

première phrase

" C'était une pluie de fer qui crépitait sur les armures avec un bruit terrible, comme si des milliers d'ongles battaient la mesure sur les cuirasses des jouteurs."

avis personnel

A la mort de son maître lors d'un tournoi, Gilles l'écuyer échoie, selon les traditions, au vainqueur, Foulques de Braz, un chevalier maudit qui ne se défait jamais de son armure ni ne dévoile son visage.
Ce dernier accepte de l'inquisiteur une mission dangereuse dont personne n'est jamais revenu vivant mais qui l'aiderait à lever la malédiction qui semble peser sur lui : retrouver le grimoire de la défunte sorcière Lilith de Niel. Pour ce faire, Gilles et Foulques sont accompagnés de Tara l'Egyptienne, prisonnière condamnée par l'Eglise pour sorcellerie et la seule à savoir lire.

 Autant le dire tout de suite, j'ai été déçue par ma lecture. Et pourtant, celle-ci avait débuté sous les meilleurs auspices me faisant littéralement dévorer les 200 premières pages. Jusqu'à la découverte de la bibliothèque diabolique en fait. A partir de là, j'ai commencé à trouver le temps long. Et pourtant tous les ingrédients étaient réunis pour me conquérir : une plongée dans un univers médiéval très bien reconstitué, du merveilleux et des superstitions, un chevalier mystérieux et damné, l'écriture agréable de l'auteur qui a un véritable talent de conteur, des ruses originales (j'ai adoré les passages avec les moutons tueurs) !
Mais plusieurs éléments m'ont déçue : j'aurais aimé que Brussolo s'attarde et développe certains passages (la psychologie des personnages par exemple) et au contraire  ne s'étale pas autant sur d'autres (les pièges de la bibliothèque qui prennent des pages et des pages sans qu'on en voit le bout !); je ne me suis attachée à aucun personnage; certains personnages secondaires m'ont semblé inutiles;  je n'ai jamais éprouvé la peur décrite en 4ème de couverture; la fin est vraiment tirée par les cheveux.


Apparemment, Brussolo s'est basé sur des légendes médiévales existantes (je n'ai pas fait de recherches pour connaître lesquelles) pour construire son livre et cela m'a séduit au début; mais l'auteur en fait trop : on a l'impression qu'il cherche à caser toutes les légendes qu'il a compulsées (ou inventées) pour son livre (le passage avec les pierres levées m'a achevée!). Pareil pour l'immense érudition de Tara : chaque piège a une explication rationnelle (ce qui est bien en soi, les superstitions et les prétendus maléfices étant combattus par la raison), mais du coup, ceci alourdit le récit et le rend moins crédible car j'ai vraiment du mal à adhérer au fait que Tara puisse fournir autant de réponses scientifiques dans ce monde régi par l'obscurantisme. La profusion de légendes et d'explications rationnelles donnent donc un côté factice à l'histoire.

Pour conclure, une lecture très rapide et agréable mais qui me laisse sur ma faim. Une atmosphère mystérieuse très bien retranscrite avec des idées de pièges et des fausses pistes originales mais ces atouts sont parfois mal exploités.

Note :

note

 

extrait

"Commença alors une attente interminable. Gilles, mourant de faim, essayait de calmer les élancements de son estomac en grignotant quelques pommes sauvages dont l'acidité lui agaçait les gencives. Au fur et à mesure que s'écoulaient les heures, la peur montait en lui.
Lors d'une halte, prenant pitié de la jeune sorcière muselée, il coupa des lamelles de fruit et les lui glissa entre les lèvres, à travers les brides du harnais qui lui tenait les mâchoires serrées. Elle déglutit en gardant les yeux baissés. L'horrible appareil de la muselière ne permettait pas de se faire une idée de sa physionomie. Son visage comprimé par les lanières offrait pour l'heure une allure presque porcine. Gilles faisait attention de ne pas approcher les doigts trop près des dents de la jeune fille, de peur qu'elle ne lui croque les phalanges.
Foulques de Braz ne parlait presque plus, et quand sa voix résonnait sous le casque, c'était pour répéter ce qu'il avait déjà raconté un peu plus tôt.
Alors que le soleil se couchait, il devint pourtant véhément.
-Quand la lune est pleine, une malédiction me force à commettre mille vilenies qui me font honte, haleta-t-il soudain. C'est pour me punir. Elle m'oblige à me conduire comme jamais ne le ferait un paladin. Je ne puis m'en empêcher, je suis forcé d'accomplir ces horreurs. Et mon nom se couvre chaque fois d'opprobre. Ah ! comme j'ai honte...
Il ajouta quelque chose, mais sa voix était maintenant trop faible pour qu'on puisse le comprendre."

divers

Le Manoir des Sortilèges de Serge Brussolo

Ce billet est ma 2è participation au challenge de Miyuki.

 

Le Manoir des Sortilèges de Serge Brussolo

 

 

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6 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas ce livre avant de voir que tu avais partagé une chronique sur Livraddict.  L'idée n'est pas mal et c'est vrai que le livre est tentant...mais j'ai vu autant d'avis mitigés que super enthousiastes...et puis je n'aime pas trop le fantastique, en général, donc ça me fait un peu hésiter... 

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  2. L'écriture est très agréable et le livre se lit rapidement. L'histoire avait un énorme potentiel, un peu gâché à mon avis par certains choix de narration qui font que les personnages ne sont pas assez fouillés et que certaines explications sont mal amenées.... Mais bon, je ne regrette pas ma lecture qui fut vraiment plaisante...

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  3. J'adore cet écrivain et tout particulièrement ces romans qui se passent pendant la période médiévale (mon préféré reste l'armure de la vengeance)

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  4. Même si ma lecture fut en demi-teinte, je compte bien découvrir d'autres livres de Brussolo qui a un grand talent de conteur... Je note L'armure de la vengeance, je le note...

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  5. Coucou ! J'ai adoré ce roman, bien que je comprenne par ailleurs les réserves que tu émets et qui sont tout à fait justes :) Bonne soirée !

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  6. Je suis heureuse que tu aies su pleinement apprécier ce roman, qui fut tout de même une très agréable lecture pour moi... J'essaie de lire ton avis dans la soirée...

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