Auteur > Jane Austen
Editeur > Ebooks libres et gratuits
Genre > roman classique
Date de parution > 1818 pour l'édition originale , 2008 pour la présente édition
Titre original > Northanger Abbey
Poids du fichier > 210Kb (210 pages)
Traduction > de l'anglais par Félix Fénéon (1898)
(sources: Evene)
Née en 1775 au sein d'une famille appartenant à la bourgeoisie provinciale, Jane Austen a utilisé la cruauté du verbe et de sa langue subtilement pendue pour décrire le mode de vie de ses contemporains à travers ce qui semble être des histoires d’amour so british. La jeune Jane grandit dans une famille de pasteurs, entourée de huit frères et soeurs. Bien que vivant modestement, George et Cassandra Austen initient leurs enfants à l'amour de la lecture et la connaissance des arts. Dès l'âge de 11 ans, Jane écrit. Son éducation ainsi que celle de sa soeur Cassandra, dont elle restera très proche jusqu'à sa mort, se fera principalement dans le domaine familial. Elle se met à l'écriture de parodies sentimentales avant de se consacrer aux romans Northanger Abbey, Raison et sentiment et Orgueil et préjugés entre 1795 et 1798. En 1801, la famille Austen s'installe à Bath et quatre ans plus tard, le père de Jane décède : l'auteur ne se mariera pas, tout comme sa soeur Cassandra, et consacrera sa vie à l'éducation de ses neveux et nièces. Raison et sentiment, Orgueil et préjugés et Mansfield Park sont publiés successivement en 1811, 1813 et 1814. Elle laisse derrière elle un roman inachevé, Sanditon, emportée par la phtisie à l'âge de 41 ans (1817). L'auteur ne connut pas le succès en son temps et ne fut redécouvert qu'à la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, son talent de peintre des moeurs et de la province anglaise font d'elle un des auteurs pré-victoriens les plus connus et des plus mordants.
Écrit en 1803, Catherine Morland ( Northanger Abbey ) est le premier roman de Jane Austen, même s'il n'a été publié qu'en 1818, un an après sa mort. La jeune et naïve Catherine Morland est invitée par des voisins de ses parents à passer quelques semaines à Bath. Là, elle se lie d'amitié avec la jeune et inconstante Isabelle Thorpe et son frère, le présomptuteux John qui se pose rapidement en prétendant de Catherine. Elle y rencontre également Henry Tilney et sa charmante soeur Eléonore. Catherine n'est pas insensible au charme de Henry. Aussi, quand le père d'Henry invite Catherine à passer quelques jours dans sa maison, elle est au comble du bonheur. D'autant plus que Catherine, très imprégnée par ses lectures de romans gothiques alors très à la mode, apprend que la demeure de M. Tilney est une ancienne abbaye: Northanger Abbey... (Édition conjointe Ebooks libres et gratuits et Wikisource)
"Personne qui ait jamais vu Catherine Morland dans son enfance ne l'aurait supposée née pour être une héroïne."
Tout d'abord, une petite explication sur le titre de ma version : celle-ci a été traduite par Félix Fénéon, un théoricien de l'anarchie, qui trouvait que le titre initial faisait trop référence à la religion et l'a donc changé pour le nom de l'héroïne... Voici pour l'anecdote, passons maintenant à l'histoire elle-même !
Catherine Morland, donc, est invitée par Mr et Mrs Allen, des amis de la famille, à les suivre à Bath, station thermale très prisée de la bonne société. Là, elle y rencontre la coquette Isabelle Thorpe avec laquelle elle se lie d'amitié et qui partage son goût très prononcé pour les romans gothiques, ainsi que John, jeune homme tout infatué de lui et ennuyant, qu'elle ne supporte que parce qu'il est le frère de sa très chère Isabelle.
Elle fait également la connaissance du charmant et spirituel Henry Tilney, pour lequel elle commence à nourrir de tendres sentiments, et de sa soeur Eléonore.
Son goût pour le romanesque va être satisfait lorsqu'elle est invitée à suivre les Tilney dans leur abbaye de Northanger qui ne peut que receler, à ses yeux, les mêmes mystères parsemant le roman qu'elle est en train de lire : Les Mystères d'Udolphe d'Ann Radcliffe...
Catherine Morland est le deuxième roman que je lis de Jane Austen, après Orgueil et Préjugés, et même si l'on retrouve le style ironique et satirique de l'auteure, ici, la parodie est poussée à son paroxysme pour notre plus grand plaisir et permet à Jane Austen de nous brosser une galerie de portrait tous plus savoureux les uns que les autres.
Isabelle Thorpe est une arriviste hypocrite dont les protestations d'amitié sont trop excessives pour être honnêtes mais qui abusent la crédule Catherine.
Son frère John Thorpe n'est pas en reste : manipulateur éhonté et envahissant, il n'hésite pas à mentir pour arriver à ses fins, quitte à mettre Catherine dans l'embarras.
Mme Allen, quant à elle, n'est intéressée que par les chiffons et ne sait tenir très longtemps une conversation sérieuse sans revenir à ses préoccupations frivoles, ce qui donne par moment des dialogues décalés très drôles.
Catherine Morland, jeune provinciale naïve, ne connaît le monde qu'à travers ses lectures, ce qui lui fera commettre quelques erreurs d'appréciation. Pourtant, elle n'est pas dénuée de caractère, ce qu'elle prouvera à quelques occasions.
Ce roman est également un roman initiatique : Catherine, qui a une imagination trop débordante et la manie de transposer les archétypes des romans qu'elle lit sur les événements de sa propre vie, apprendra à prendre du recul avec ses chères lectures et à dissocier la fiction de la réalité. De plus, sous l'égide bienveillante et taquine de Tilney, elle apprendra à devenir plus persipace et ne plus se laisser aveuglée par sa naïveté en différenciant les bonnes intentions des mauvaises.
La 1ère partie du livre, d'une ironie parfois mordante ou décalée, m'a beaucoup amusée. Par contre, j'ai trouvé quelques longueurs dans la 2ème partie se déroulant à l'abbaye de Northanger où le rythme est moins enlevé et moins pétillant : Jane Austen expédie d'ailleurs assez rapidement l'intrigue parodique sur les romans gothiques !
Pour conclure, une lecture très agréable qui m'a beaucoup amusée. J'ai adoré suivre l'apprentissage de l'âge adulte par cette petite Catherine naïve et attachante. Le style parodique et ironique de Jane Austen est franchement jouissif. A noter les passages où l'auteure prend la défense des romans, genre méprisé de manière générale par les hommes de son époque !
Appréciation :
page 96/97 :
"Mais, pour ravie que fût Catherine à la perspective de cette union, comment eût-elle lutté de lyrisme avec Isabelle ? celle-ci disant :
- Vous me serez infiniment plus chère, ma Catherine, qu'Anne même ou Maria. Je sais que je serai bien plus attachée à ma chère famille Morland qu'à ma propre famille.
Catherine renonçait à s'élever à ces hauteurs de l'amitié.
- Vous êtes si semblable à votre cher frère, continuait Isabelle, que j'ai raffolé de vous dès le moment que je vous vis. il en est toujours ainsi pour moi : le premier moment décide de tout. Le jour que Morland vint à la maison, à Noël dernier, de la minute que je le vis, mon coeur était sien, irrévocablement. J'avais, il m'en souvient, ma robe jaune, les cheveux nattés, et quand, à mon entrée au salon, John me le présenta, je pensai que jamais je n'avais vu personne d'aussi beau.
Catherine découvrait la puissance de l'amour. Elle aimait son frère et avec quelle partialité : cependant elle ne s'était jamais avisée qu'il fût beau."
Lecture commune organisée par BouQuiNeTTe...
D'autres billets : BouQuiNeTTe ♦ Litté.-13 ♦ Amanite ♦ Rose ♦ Kincaid40 ♦ Lynn ♦ Magiciennedoz ♦ Anastasia.B ♦ Sandra ♦ Fanny Netherfield Park ♦ Roxinelle ♦ TetedeLitote ♦ Bea285 ♦ Elahbulle ♦ Adénine ♦ Rosehill Cottage ♦ Nane42 ♦ Joanskingdom ♦ WonderCee ♦ Cafebook ♦ Unchocolatdansmonroman ♦ Olnapac ♦ LeaDelphine ♦ InkofmyLife ♦ Julieblack ♦ Miss Teapot ♦ LuthienTinuviel ♦ Alison Mossharty ♦
Mon 2ème billet pour le challenge organisé par Alice.
Le classique du mois d'août pour le challenge organisé par Stephie.
Ma 5ème participation au challenge de Vashta Nerada (Angleterre)
Vraiment un excellent roman, un style "mordant", comme tu le dis! C'est le mot que je cherchais en rédigeant ma chronique sans parvenir à remettre le doigt dessus!
RépondreSupprimerJe n'ai toujours pas lu Nothanger abbey mais j'ai vu la version de 2007 (j'évite de regarder les adaptations avant de lire les romans d'habitude mais bon comme c'est passé sur Arte... :p) et j'ai beaucoup aimé ^^ il faudrait vraiment que je le lise ^^ (je l'ai en version originale en plus :p)
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour votre passage, les filles ! Kallaria, je suis sûre que tu adoreras Northanger Abbey (surtout si tu as aimé l'adaptation par la BBC) ! Personnellement, je ne maîtrise pas suffisamment l'anglais pour m'y aventurer en VO, j'aurais trop peur de passer à côté de l'ironie de l'auteure...
RépondreSupprimerUn premier tour de piste bien sympathique où l'humour mordant de Jane Austen m'a bien plu mais ce n'est pas mon préféré de cette auteur ! J'ai été ravie de participer à cette LC avec toi ! A bientôt, j'espère !
RépondreSupprimeroui, c'était une lecture bien jubilatoire, Kincaid ! Je te donne donc rendez-vous au prochain round !! Merci pour ta visite !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup l'adaptation aussi. Dans le roman, le temps passé à Bath est plus long. Leurs activités sont un peu répétitives, bien mondaines... ça m'aurait lassée des journées comme ça !!
RépondreSupprimerça alors ! je ne savais pas que cette version ( ce titre) existait ! J'aime bien ce petit détail qui en plus appuie bien sur le sujet du livre ( la création d'un personnage finalement)
RépondreSupprimerTout comme choco j'ignorais qu'il y avait diffèrentes traductions ! C'est intéressant à savoir (même si je l'ai lu en VO) et surtout pour ce fameux changement de titre ^^ Contente qu'il t'ai plu en tout cas ;)
RépondreSupprimerMoi aussi j'aime beaucoup l'adaptation, BouQuiNeTTE ! Tiens, il faudrait que je la revisionne... Il est vrai que leurs activités sont un peu répétitives, et le temps devait être bien long pour les oisifs de la bonne société anglaise du XIXème siècle ! Je suis contente que tu aies apprécié ma petite anecdote, NathChoco ! Félix Fénéon a traduit Northanger Abbey alors qu'il était en prison pour être jugé pour ses activités anarchistes. Après sa mort (qui n'est pas liée au procès), sa veuve a créé le prix Fénéon qui est un prix littéraire récompensant de jeunes auteurs (lui-même de son vivant a souvent donné un coup de pouce dans ses critiques aux jeunes écrivains ou jeunes artistes méprisés des autres critiques !) Alison, je t'admire de l'avoir lu en VO. Un jour, je le ferai, un jour !
RépondreSupprimerTa chronique est franchement bien construite et reprend tous les points essentiel du livre. Je trouve que le personne de Catherine est le personnage jeune laché en société et c'est un personnage auquel on s'attaque facilement malgré son manque de discernement. Northanger Abbey restera une lecture sympathique. Merci pour ton avis et désolé du retard pour cette LC. ^^' A bientôt.
RépondreSupprimerMerci Bea d'avoir pris le temps de passer sur ma chronique et de partager ton avis ! J'ai adoré Catherine, que je trouve très rafraîchissante... même si j'ai moins apprécié la 2è partie se déroulant dans l'abbaye, son délire avec la note de blanchisserie m'a fait mourir de rire... A la prochaine lecture alors, et qui sait ? c'est peut-être moi qui serais en retard...
RépondreSupprimerUn roman austenien bien agréable, l'héroïne est tellement amusante à s'imaginer dans un roman gothiquee. L'un des roman de Jane Austen que j'ai le plus apprécié
RépondreSupprimerPour l'instant, je n'ai lu que 4 romans de Jane Austen mais comme toi, celui-ci fait partie de mes préférés avec O&P... J'ai adoré le style mordant de l'auteure !
RépondreSupprimerRécemment j'ai lu Sanditon sa dernière oeuvre ''terminée'' par une autre dame et j'ai vraiment beaucoup aimé;) C'est vrai que son style est ici assez diffèrent de ses autres romans, dans le ton beaucoup plus ironique donné aux situations et personnages.
RépondreSupprimerPour moi, pas le meilleur de Jane Austen, mais bon, il se lit quand même très bien. :) J'ai eu du mal avec le personnage féminin principal, Catherine Morland, à laquelle je n'ai pas du tout réussi à m'attacher.
RépondreSupprimerJ'espère que j'aimerais Sanditon autant que toi, MissPendergast... Verdict le 15 septembre, date à laquelle est prévue une lecture commune sur Livraddict ! Marrant, j'ai largement préféré Catherine à Fanny, A-Little... Je la trouve moins... ennuyeuse et moins lisse... Et puis Tilney est quand même beaucoup plus attirant qu'un Edward mou du genou (oui, je sais, je suis dure !!^^)... En tout cas, ce livre a plusieurs fois déclenché mes éclats de rire...
RépondreSupprimer