Auteur > Marc Klapczynski
Editeur > France Loisirs
Série > L'Odyssée du dernier Néandertal
Genre > roman préhistorique
Date de parution > 2003 pour l'édition originale, 2004 pour la présente édition
Nombre de pages > 350
Marc Klapczynski est né en 1964 à Saint-Avold, en Lorraine, dans une famille de mineurs. Diplômé en philosophie, passionné d’anthropologie et d’ethnologie, il a exercé différents métiers (monteur de voies ferrées, maréchal-ferrant, inspecteur de police) avant de devenir écrivain.
Dès parution, les diverses éditions de son roman Aô l’homme ancien, ont suscité l’intérêt d'un large public. Traduit en plusieurs langues, il a été adapté au cinéma sous le titre Ao le dernier Neandertal (production UGC) par Jacques Malaterre, réalisateur des docu-fictions L'Odyssée de l'espèce, Homo sapiens et Le Sacre de l'homme.
Après Aô l’homme ancien et Le pouvoir d’Iktia, Tsinaka l’œil de la toundra vient clore la trilogie de L’odyssée du dernier Neandertal.
- site de l'auteur -
L'odyssée du dernier homme de Neandertal...
Lorsque son histoire commence, il y a quelque 40000 ans, le jeune Aô vient de perdre son père et se retrouve seul dans un univers glacial. Dernier survivant de son clan, Aô, l'homme ours, tente de rejoindre des hommes de son espèce. En chemin, il se heurte aux cruels hommes oiseaux et délivre une étrange jeune femme qu'ils avaient capturée, Âki-naâ. Au fil des jours, celle-ci s'éprend de Aô et part avec lui rejoindre les siens, les hommes du lac...
Ces hommes nouveaux, plus fins, plus intelligents, dits de Cromagnon, accepteront-ils Aô, l'homme de Neandertal, dans leur clan ?
"Le chasseur sait qu'il va mourir."
Avant de commencer ma chronique, j'aimerais revenir sur la couverture et une partie de la quatrième de couverture de l'édition que j'ai lue. La peinture ne met pas du tout en scène des représentants Homo sapiens ou neanderthalensis mais évoque plutôt des Homo habilis... Concernant la 1ère phrase du résumé de l'éditeur, Aô n'est pas le dernier Néandertal mais le dernier survivant de sa tribu. En outre, on apprend que le chasseur mort en affrontant un ours blanc est le père d'Aô beaucoup plus loin dans le livre, ce qui a son importance car le lecteur est presque choqué de cette information tardive, révélatrice du caractère fort peu démonstratif du héros et de la dureté de caractère de ces hommes de Neandertal, que l'environnement hostile a sûrement modelé !
Or donc, ce roman retrace la quête d'un tout jeune Néandertalien, Aô, dont le clan a été repoussé toujours plus loin vers le grand nord par une espèce d'hommes nouveaux, belliqueuse et agressive. Après des années passées à tenter de supporter le terrible hiver arctique et survivre sur ce territoire glacé, les membres rescapés du clan décident de rebrousser chemin ; malheureusement, cette décision survient trop tard et Aô assiste, impuissant, à l'extinction totale de sa tribu.
Suivant les conseils du dernier vieillard mourant, il entreprend de rejoindre le camp ancien des représentants de son espèce, situé très loin au sud.
Lors de son périlleux périple, il croise, en territoire ennemi, le chemin d'Âki-naâ, une femme appartenant au clan des Hommes du lac, et qui fuit les cruels Hommes oiseaux pour sauver son enfant à naître.
Comprenant qu'elle ne pourra survivre seule avec un nourrisson, elle oblige Aô à la prendre sous sa protection et à la ramener dans son clan d'origine.
Ces deux êtres, que tout sépare, vont alors apprendre à se connaître puis à s'estimer...
Avec ce livre, Marc Klapczynski nous invite à une plongée palpitante dans la préhistoire où il aborde des thèmes intemporels comme la solidarité, la tolérance, l'amitié, l'amour... Certains de ces thèmes ont d'ailleurs une consonance curieusement actuelle car les deux héros de l'histoire sont confrontés à la peur de la différence et aux difficultés de l'intégration.
Aô est un héros terriblement attachant ; on se sent proche de lui, comme d'un frère ayant traversé l'espace et le temps.
Les passages où lui et la jeune Cromagnon, obligés de se tolérer pour ne pas dévoiler leur présence aux Hommes oiseaux, s'apprivoisent sont superbement dépeints. On ressent tout leur désarroi, toute leur inquiétude mêlée de curiosité face à leurs différences, accentués pour Aô par son sentiment de solitude.
Le style de l'auteur, qui écrit au présent de l'indicatif en des phrases courtes et dynamiques, est très visuel. L'écriture, qui peut paraître simple au premier abord mais qui se révèle très évocatrice, possède une force émotionnelle indéniable. Les descriptions, très vivantes, nous transportent aux côtés de ces hommes à la fois si différents et si proches de nous.
Par contre, j'ai trouvé quelques longueurs dans la dernière partie du livre, celle où Aô quitte sa tribu d'adoption pour rejoindre les siens.
Pour conclure, une lecture que j'ai énormément appréciée. Marc Klapczynski nous brosse une fresque préhistorique complètement envoûtante. Le livre est également une ode à la tolérance et à la fraternité, servie par une plume efficace, non dénuée de poésie à certains passages. Bref, une lecture passionnante !
Appréciation :
Mes autres avis sur la saga : tome 2 ♦ tome 3 ♦
”Quelles lois les hommes anciens ont-ils transgressées pour que les esprits se détournent d'eux ?
Aô sait qu'il est désormais le dernier survivant du clan. La mort du vieillard ne l'affecte pas. Il a été jusqu'à la limite de ses forces.
Aô pose les armes du défunt sur sa poitrine ainsi qu'un quartier de viande pour montrer à l'esprit du vent qu'il était un chasseur, un homme qui a lutté jusqu'à ses dernières forces pour la survie de son clan. Comme les autres qui l'ont précédé dans la mort, il compte désormais sur Aô pour guider son âme vers l'endroit où vivent encore les anciens hommes. En attendant, il pourra vagabonder dans la toundra en compagnie du vent.
(page 27)
Ma 13ème participation au défi "La Guerre du feu"
J'ai également adoré ce livre, qui m'a transportée dans une autre époque. Je suis tout à fait d'accord à propos de la force émotionnelle de l'écriture. J'ai hâte de lire la suite.
RépondreSupprimerJe dois avouer que j'ai très légèrement moins accroché au tome 2, bien que je l'aie beaucoup aimé ! On retrouve la même force émotionnelle dans sa façon d'écrire, et même s'il aborde les mêmes thèmes que dans le tome 1, notre intérêt pour l'histoire est renouvelé !
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plaira autant qu'à moi !