Scenario > Robert Kirkman
Dessin > Charlie Adlard
Trames et niveaux de gris > Cliff Rathburn
Editeur > Delcourt
Série > Walking Dead
Genre > Comics, Horreur
Date de parution > 2007 pour l'édition originale, 2009 pour la présente édition
Titre original > The Calm before
Nombre de planches > 132
Traduction > de l'américain par Edmond Tourriol
Robert Kirkman est un jeune mais prolifique auteur. Il se fait connaître avec la série Battle Pope qu’il publie lui-même au sein de la structure éditoriale qu’il a créé, Funk-O-Tron. Il est repéré par Image Comics qui publie BRIT et Invincible. Les films de George Romero lui inspirent différents scénarii de comics basés sur des histoires de zombies, dont The Walking Dead. Il puise dans ses souvenirs de jeunesse pour le scénario de sa série Invincible. Les aventures de ces superhéros adolescents sont un immense succès et deviennent l’un des fleurons de l’éditeur Image Comics.
Texte et photo © Delcourt
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Né en 1966 à Shrewsbury (Angleterre), Charlie Adlard part dans le Kent pour étudier aux Beaux-Arts de Maidstone. Après un bref passage à Londres pour devenir une rock star, il rentre chez lui pour se remettre au dessin, domaine dans lequel il sera très vite remarqué. Il dessine pour de nombreux éditeurs : Mars Attack et X-Files chez Topps, X-Men Hellfire Club, Storms et Muties chez Marvel, Batman/Scarface, Green Arrow/Lantern, Batman and Superman chez DC, The Walking Dead chez Image,… En janvier 2009, c’est aux Éditions Soleil que paraît sa première collaboration avec un scénariste français, Mathieu Missoffe, en dessinant le cinquième one shot de la collection «Terres Secrètes», Corpus hermeticum : Le Souffle du Wendigo.
Texte et photo © Soleil
- site du dessinateur -
LE MONDE TEL QUE NOUS LE CONNAISSONS
A DISPARU.
DEFINITIVEMENT
Rick et ses compagnons ont pu échapper aux griffes du Gouverneur, le leader psychopathe de la communauté de Woodbury, située aux environs du pénitencier. Un calme relatif semble être retombé sur la petite communauté et, comme un signe d'apaisement, Rick et Lori se préparent à accueillir un heureux événement. Les liens se renforcent, les tensions s'apaisent, la vigilance baisse... C'est le moment que choisit l'horreur pour frapper à nouveau !
Œuvre fondatrice du genre en bande dessinée, Walking Dead s'impose par sa qualité d'écriture et son attention portée aux relations entre les personnages de cette incroyable aventure humaine. En effet, au-delà des scènes où apparaît la menace des morts-vivants, les auteurs nous entraînent dans un récit où la survie est l'affaire de tous les instants, et où la moindre erreur peut s'avérer fatale...
Deux mois se sont passés depuis la fuite de Woodbury.
Les habitants de la prison se préparent à la naissance du bébé de Lori, imminente, et à une contre-attaque du Gouverneur !
Une expédition est menée pour trouver des vivres, voire des armes afin de résister à un assaut de la communauté de Woodbury ; des séances de tir sont organisées.
Malgré la menace qui pèse sur le groupe, la tension redescend, et ce tome apporte une bienheureuse bouffée d'oxygène. On voit les membres du groupe dans leur vie quotidienne : jardiner, jouer au basket, bavarder à bâtons rompus, se vanner, vivre tout simplement... ce sont ces scènes-là que je préfère, celles mettant l'accent sur la psychologie des personnages. On s'attache de plus en plus à eux (mais est-ce bien raisonnable ?!?). On a en outre la chance d'assister à une cérémonie de mariage, les mariés vêtus de leur plus beaux uniformes de prisonniers !!
Nous en oublierions presque que l'histoire s'inscrit toujours dans le cadre d'un monde post-apocalyptique, précaire et dangereux, or, ce monde sait se rappeler cruellement aux protagonistes et aux lecteurs : le groupe est attaqué lors de leur expédition, Carole commet un acte éminemment traumatisant lorsqu'elle confie ses états d'âme à sa nouvelle amie, Dale est mordu par un zombie (c'est d'ailleurs la 1ère fois que quelqu'un survit à la morsure d'un mort-vivant), Andrea, meilleure tireuse du groupe, néglige ses recommandations de prudence!
Finalement, à vivre trop longtemps à l'abri de la prison, les rescapés en ont oublié leur vulnérabilité et le danger alentour toujours présent :
”Cette foutue prison m'a coûté un pied. On s'est caché derrière le grillage trop longtemps... A voir dehors sans y être pour autant... Sans vivre à côté des rôdeurs... Et au bout d'un moment, tu oublies ce que c'est... Tu vois juste à quel point ils sont lents... Tu oublies combien ils sont dangereux... Et à quel point c'est facile pour l'un d'entre eux de t'avoir. J'avais complètement oublié comment c'était dehors. Ca a failli me tuer.
(Dale, page 93)
Les scènes de bonheur alternent donc avec les scènes d'horreur, et si l'action est moins présente, le lecteur n'en éprouve nul ennui, captivé par les événements, heureux ou malheureux, qui s'enchaînent. L'aspect humain des survivants n'en ressort que davantage, renforcé par les touches d'humour qui parsèment le récit en dépit des épreuves qu'ils traversent. A la joie d'une naissance succède la peur de perdre un proche en des séquences pleines de réalisme et d'émotion :
”Mais putain, c'est quoi, ton problème ? Tu es vieux, nom de Dieu ! Tu es lent ! Tu es faible ! merde ! Qu'est-ce qui t'est passé par la tête ?! Tu n'es pas un héros. Tu n'as rien à prouver ! Tu es un vieillard inutile et pathétique ! Inutile ! Pathétique !
(Andréa à Dale, angoissée à l'idée de le perdre, page 82)
Tandis que Karl, heureux de la naissance de sa petite soeur, livre ce qu'il ressent vraiment à ses parents :
”Elle a de la chance. Elle se dira que tout est normal. Elle ne saura jamais que tout va de travers... ou comment c'était avant. Elle n'aura pas peur tout le temps.
(Karl, page 83)
Par ailleurs, après l'horreur du tome précédent, nous sommes rassurés ici sur le sens des valeurs encore bien ancrées dans certains personnages, comme par exemple la réaction horrifiée d'Andrea lorsqu'elle est obligée de tuer un sbires du Gouverneur pour défendre les membres de son groupe :
”Andrea : Je lui avais dit de ne pas bouger, hein ? Je lui avais dit de ne pas bouger ! Je ne voulais pas le tuer... ni l'autre. Ils allaient nous tuer. Je n'avais pas le choix. Je devais...
Tyreese : Ca va, ma grande. Tu n'as rien fait de mal. Tu m'entends, Andrea ? Tu as fait ce qu'il fallait.
(page 55)
Pour conclure, un tome de transition nous offrant un moment de répit bienvenu avant la tourmente suggérée par la dernière page. Les personnages gagnent encore en profondeur, les rendant furieusement attachants, même si l'on craint constamment pour leur longévité !
Bilan de ce tome :
3 morts dont 1 membre du groupe
Appréciation :
Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 2 ♦ tome 3 ♦ tome 4 ♦ tome 5 ♦ tome 6 ♦ tome 7 ♦ tome 8 ♦ tome 9 ♦ tome 10 ♦ tome 11 ♦ tome 12 ♦ tome 13 ♦ tome 14 ♦ tome 15 ♦ tome 16 ♦ tome 17 ♦ tome 18 ♦
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