
Auteur > Kate Quinn
Editeur > France Loisirs
Genre > roman historique
Date de parution > 2010 aux USA, 2011 en France
Titre original > Mistress of Rome
Nombre de pages > 720
Traduction > de l'américain par Catherine Barret
Fille d'un historien, née en Caroline du Sud, Kate Quinn a été bercée d'anecdotes sur Jules César ou Alexandre le Grand. C'est en voyant à sept ans la mini-série britannique Moi, Claude empereur qu'elle décide de sa voie. Elle obtient à Boston son baccalauréat et sa maîtrise dans la filière classique. La Maîtresse de Rome, qu'elle écrit lors de sa première année universitaire, est son premier roman. Une préquelle, intitulée Daughters of Rome sort, puis une suite, Empress of the Seven Hills, vient d'etre publiée aux Etats-Unis.
Elle travaille actuellement sur son quatrième roman, situé dans l'Italie de la Renaissance.

Jeune esclave juive soumise aux caprices de l'arrogante Lepida Pollia, sa maîtresse, Thea connaît pour la première fois le bonheur dans les bras du gladiateur Arius le Barbare, la nouvelle coqueluche de Rome. Mais leur idylle attise la jalousie de Lepida, qui s'emploie de son mieux à les séparer.
Cette dernière n'est pas le seul obstacle à se présenter sur la route des deux amants. Grâce à ses talents de musicienne, la belle Thea ne tarde pas àêtre remarquée d l'aristocratie romaine... et d'un dangereux admirateur : l'empereur Domitien, un homme brillant mais cruel qui en fait sa favorite. Devenue la femme la plus influente de Rome, Thea doit plus que jamais garder son amour pour Arius secret.

"D'un coup de couteau résolu, je m'ouvris le poignet et regardai avec intérêt le sang jaillir de la veine."
Alléchée par les nombreux commentaires élogieux que j'avais lus sur divers blogs, je me suis décidée à acheter le bouquin. Effectivement, j'ai complètement accroché aux 300 premières pages qui sont véritablement passionnantes car Kate Quinn a su donner vie à des personnages attachants ou agaçants.
Arius le Barbare, le gladiateur qui lutte contre ses instincts de tueur pour retrouver sa part d'humanité; Thea, l'esclave malmenée par la vie et qui cache une grande force de caractère; Lepida Pollia, la garce vénéneuse et manipulatrice qui plie tout à sa volonté; et tant d'autres personnages...
Et puis... et puis, j'ai commencé à trouver le temps long... et puis... je suis, pour mon plus grand malheur, arrivée à la scène de la première tentative d'assassinat, et ô malheur, je ne l'ai pas du tout trouvée crédible; pire, je l'ai trouvée ridicule... Mais bon, je me suis dit qu'un faux pas était pardonnable vu la qualité du début... Alors j'ai continué ma lecture avec le courage d'un gladiateur à son premier combat ! Hélas, trois fois hélas, les scènes peu crédibles ont continué à se succéder me sortant complètement du roman !
Par Apollon et ses Muses, comment est-ce possible qu'un empereur aussi paranoïaque que Domitien, qui n'hésite pas à envoyer à la mort des sénateurs sur un simple soupçon (et c'est ainsi que le décrit l'auteure!) , laisse la vie sauve à un ESCLAVE qui tente de l'assassiner ?
Comment est-ce possible que ce même empereur paranoïaque, averti par son astronome de la date de sa mort, et se claquemurant le jour dit dans sa chambre entouré de sa garde , autorise un entretien avec son ancienne maîtresse dont il garde le fils captif et qui aurait toutes les raisons de vouloir l'assassiner - d'ailleurs, elle trempe dans le complot visant à le tuer ?
Comment est-ce possible que deux esclaves, même auréolés de la gloire qui est la leur, puissent parler sur un pied d'égalité et avec insolence avec les plus grands du royaume, l'un allant même jusqu'à traiter l'empereur devant son peuple de "putain flavienne sanguinaire" sans être immédiatement exécuté ? Je vous épargne d'ailleurs la scène qui suit, totalement ubuesque !
Ces scènes, même incohérentes, auraient peut-être pu passer avec un peu plus de subtilité et d'habileté, mais apparemment, l'auteur a complètement craqué dans la 2è partie de son roman !
Je ne vous parlerai pas non plus des retrouvailles entre les deux amants maudits que l'on voit venir depuis 100 pages et qui sont exactement telles que l'on s'était imaginées...
Concernant les scènes de combat dans l'arène, elles sont très bien écrites et captivantes, même si on a l'impression que l'auteure s'est complètement inspirée de la série Spartacus: le sang des gladiateurs tant elles leur ressemblent !
Enfin bref, ne nous acharnons pas davantage, la déception est à la hauteur de l'enthousiasme du début. Car oui, domine un grand sentiment de gâchis ! Le début était tellement prometteur et les personnages tellement intéressants...
Finalement, si je ne devais garder qu'une chose, ce seraient les scènes où la garce Lepida tisse sa toile vénéneuse autour de sa proie ainsi que les pages décrivant la lutte désespérée d'Arius pour brider ses instincts de tueur, pages qui sont les plus touchantes du livre...
Note :

Mes autres avis sur la saga : tome 2 ♦

"Le seul élément discordant dans cette compagnie raffinée était la présence des gladiateurs, avec leurs corps musculeux et leurs cicatrices, leurs vêtements de laine brune au milieu de la soie, leurs accents vulgaires. Des vautours parmi les paons. Et les paons aimaient cela. Demain, ces hommes de pouvoir prendraient des airs dégoûtés à la vue des gladiateurs; mais ce soir, ils étaient d'humeur expansive et leur tapaient sur l'épaule de leurs mains baguées. Demain, ces patriciennes élégantes se draperaient dans leurs tuniques pour éviter de toucher les lutteurs qu'elles rencontreraient dans les rues; ce soir, elles les flatteraient et, pourquoi pas, leur feraient les yeux doux. Après tout, ils ne verraient peut-être pas le prochain soir.
Arius et Bellérophon siégeaient sur le lit d'honneur, là où chacun pouvait les voir. Lorsqu'on les avaiet présentés l'un à l'autre, Bellérophon avait dit :"Ah oui, le Barbare"et tendu une main manucurée, qu'Arius avait regardée fixement jusqu'à ce qu'il la retire. (...) Côte à côte sur leur lit de repas, les deux hommes continuaient de s'ignorer superbement.
Personne n'aurait pu s'empêcher de les comparer. Bellérophon souriant et plaisantant, Arius maussade et mal à l'aise. Bellérophon picorant avec désinvolture dans chaque plat, Arius avalant sans distinction tout ce qu'on mettait devant lui. Bellérophon allongé sur les coussins de soie comme s'il y était né, Arius assis tout droit comme une statue. Le civilisé et le barbare."


Ce billet est ma 2è participation au défi "Au coeur de la Rome antique" proposé par Soukee.

