Errances tome 1 de Denis Labbé

Merci à

et à

pour ce partenariat !

"La neige tourmentait l'horizon depuis que nous avions quitté le fort de Vaujours."
  

Retrouvez les huit épisodes de la série Errances de Denis Labbé ainsi que des textes inédits sous la forme d’un roman.

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Six mois après l’apparition de la Grande Mort, la région parisienne est sous l’emprise de l’hiver, des errants et de bandes armées. Louis, qui a quitté la Vendée, sauve la vie de Léa avant de faire route en sa compagnie.
Dans ce monde post-apocalyptique, ils vont devoir survivre entre une horde avide et une humanité en pleine déliquescence.

Depuis mon adolescence, j'adore les histoires de zombies : j'ai évidemment fait mon éducation avec les films de Romero et Sam Raimi, puis dernièrement, avec la série et les comics Walking Dead, aussi étais-je très intriguée de découvrir comment les Frenchies allaient revisiter le genre...

Dans ce roman, nous suivons un petit groupe de survivants dont le narrateur, Louis, a vu l'épidémie se répandre l'année de son bac. Cela fait 6 mois que des bandes d'humains errent à travers le pays, cherchant désespérément l'endroit utopique qui les mettrait à l'abri de hordes de zombies capables de s'adapter à leur environnement et en évolution constante... En plus des zombies, les survivants doivent également faire face au danger plus grand encore constitué par leurs semblables qui se comportent en véritables prédateurs. Le groupe de Louis, composé d'une centaine de personnes au départ, s'est réduit comme une peau de chagrin et ne comporte plus que cinq survivants. Combien atteindront vivants le prochain abri temporaire ?

Si au début, j'ai été captivée par les descriptions de ce monde post-apocalyptique et intriguée par le petit groupe mené par Louis,  je me suis ensuite senti lassée par la mécanique assez répétitive qui s'installe : errance, rencontre avec des groupes humains ou zombiesques, échauffourée, fuite... Comme l'auteur ne développe pas suffisamment certaines pistes narratives, on a donc l'impression au bout d'un moment de tourner en rond ! De même, lors de rencontres avec d'autres humains qui auraient pu amener des explications sur l'épidémie, ces échanges sont immanquablement interrompus par l'arrivée de zombies. J'avoue avoir trouvé ce procédé un peu répétitif et lassant.

L'auteur avait pourtant de bonnes idées ( les Affamés, les incomplets, les adorateurs, les dévoreurs, les thanatophiles...); malheureusement, il ne va jamais jusqu'au bout de celles-ci. On passe rapidement d'une saynète à une autre,ce qui provoque souvent notre frustration, surtout qu'il est souvent fait référence à Struthof où tout aurait commencé sans que l'on ait d'autres explications.

En outre, à un moment, Louis fait allusion à Jean-Mich et Cornélia, qu'il a perdus en chemin : je me disais que l'on allait forcément en entendre parler plus loin dans l'histoire, mais il n'en a rien été !
Idem pour le lourd secret qu'il semble porter et qui a l'air peu reluisant : nous n'apprendrons rien à son sujet, à part que nous devinons que ce secret n'est peut-être pas aussi grave que le pense Louis, qui a tendance à s'auto-flageller !

Ce qui m'amène aux deux personnages sur lesquels se focalise l'histoire. Louis est donc le narrateur, et le sauveur un peu obligé de Léa, une jeune lycéenne d'environ 16-17 ans. Ces deux jeunes sont plutôt attachants. Dommage qu'ils ne nous épargnent pas leurs volte-face incohérentes : ainsi, Louis est présenté comme quelqu'un de méfiant, voire d'assez égoïste tandis que Léa ne voit que le bon côté des gens auxquels elle n'hésite pas à apporter son aide sans même les connaître. Or, leurs réactions ne sont pas toujours fidèles à leur personnalité, comme s'ils l'avaient switchée, sans souci de vraisemblance. De même, on a parfois du mal à suivre Louis dont les sentiments à l'égard de Léa ne cessent d'osciller entre attachement et désir de continuer sans elle. Cela est sûrement dû à leur jeunesse, mais manquait d'approfondissement pour paraître vraiment crédible. Par ailleurs, Louis fait une fois référence à l'humoriste vosgien Claude Vanony, âgé de 80 ans. Je veux bien comprendre le désir d'hommage de l'auteur  rendu à un natif de sa région mais je ne trouve pas cette référence très appropriée à l'âge du narrateur, qui s'exprime en outre d'une manière un  peu trop posée ou littéraire. Non pas que je pense que les jeunes en soient incapables, hein, mais dans ce contexte post-apocalyptique, cela aurait été plus cohérent que la narration soit un peu plus hachée, dynamique, vivante...

Concernant l'édition : quelques coquilles parsèment de çi de là le roman (il s'agit le plus souvent de l'oubli d'une majuscule en début de phrase !)...

Pour conclure,  une lecture un peu mitigée malgré des débuts prometteurs. L'auteur n'exploite pas assez le potentiel de son histoire, abandonnant trop tôt certaines pistes. J'aurais aimé qu'il développe davantage certains passages, que l'on s'attarde à certains endroits en compagnie des gens de rencontre. Du coup, on a l'impression que l'intrigue est un peu survolée !

Je remercie Livraddict et les éditions Lune-Ecarlate pour ce partenariat. !

Né trois ans avant Le Jour des Morts-Vivants à Lunéville où il situe une partie de l’intrigue de ses séries de zombies dont Les Errants (Editions du Chat Noir), Denis Labbé cherche à remplir les cerveaux de ses élèves depuis une trentaine d’années. Auteur de cinq recueils de nouvelles et de plusieurs romans, il étudie aussi le genre à travers de nombreux articles et des essais.

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Challenge Littérature de l'Imaginaire organisé par Amarüel (2/24)