samedi 31 janvier 2015

La Dynastie des Elfes noirs d'Hadrien & Ma Yi - Elfes, tome 5

 

Fiche détaillée

Scenario > Marc Hadrien
Dessin > Ma yi
Couleur > Ma Yi
Editeur > Soleil Productions
Série > Elfes, tome 5
Genre > Fantasy
Date de parution > janvier 2014
Nombre de planches > 46

auteur

 Jeune nouvelliste, la collaboration de Marc Hadrien avec le talentueux Ma Yi marque ses premiers pas dans la BD.


Ma Yi
Ma Yi est né en 1974, sous le signe du Tigre. Tout petit, il avait l'habitude de couvrir les murs de sa maison de dessins.  Ma Yi fut diplômé en 1997 à l'université de Shanghai en art traditionnel chinois. Son sujet de thèse fut la philosophie à travers l'art chinois. En sortant de l'université il refuse de devenir enseignant afin de se joindre à un studio d'animation. C'est ainsi qu'il apprendra l'art du storyboard, du design de personnages et ce, à travers différents styles de dessin. Il participera à la méga série produite par la CCTV, Journey to the west. Ces dix années auront été les plus importantes de sa formation artistique. En 2000, il quitte cette société afin de devenir dessinateur pigiste. Il réalise bon nombre de couvertures de roman. 2006 marque pour lui son premier contact avec la BD européenne à travers un court séjour à Angoulême lors de son célèbre festival BD. Il achète des dizaines d'albums BD qu'il ramène chez lui. Il commence alors à s'intéresser plus activement à la BD. En 2007, il fonde avec son ami Du Jun, Shangai Youth Animation, un studio dédié à l'animation et au manga. En 2007, il retourne au Festival BD d'Angoulême où il entre en contact avec des gens de chez Soleil. La série Yuna, scénarisée par Jacques Lamontagne, lui sera proposée. Yuna, La prophétie de Winog, est son premier album européen, mais sûrement pas le dernier !

quatrieme de couverture

Au sein de chaque race d'elfes naissent parfois des enfants porteurs de gènes différents. En grandissant leur vraie nature se révèle : ce sont des Elfes noirs.

Repéré par un recruteur, le petit Gaw'er, libre Elfes bleu courant les océans, est arraché à ses parents et remporté vers la sombre citadelle-école de Slurce. Là, il va grandir et subir le dur apprentissage destiné à canaliser ses pulsions et à faire de lui un tueur froid et impitoyable.

Mais Slurce cache aussi un inquiétant secret, celui du destin des Elfes noirs...

avis personnel

 Cette 1ère saison (car oui, vu le succès de cette saga, l'aventure de ces 5 peuples elfiques continue avec une 2è saison) se clôt sur les Elfes noirs, déjà entraperçus dans le tome 2 sous le nom de Corrompus. Contrairement aux autres Elfes, ils ne forment pas à proprement parler une race mais, issus indifféremment des elfes bleus, sylvains, célestes ou métis, ils sont victimes d'une dégénérescence génétique faisant ressortir leurs plus bas instincts. C'est pourquoi des recruteurs sillonnent le monde pour détecter les corrompus dès leur plus jeune âge et les emmener à la citadelle de Slurce où ils recevront un apprentissage adapté à leur nature.

C'est ainsi que nous suivons la destinée de Gaw'er, jeune elfe bleu promis au métier de marin, comme son père Krur'er. Faisant escale à Port-Vogue pour une étape de trocs et de fêtes, le garçon, aussi emporté et enragé qu'insouciant, est repéré par Hurn'yn, un des rabatteurs des Elfes noirs, puis arraché à ses parents impuissants pour être emmené à la citadelle de Slurce où il est rebaptisé Gaw'yn.

Il y reçoit une formation aussi impitoyable que cruelle mais également complète : cours de combat, d'alchimie, de magie, de littérature afin de devenir un tueur à gage efficace, c'est-à-dire cultivé, raffiné et agile, et par conséquent apte à se mouvoir parmi les milieux huppés de la société.

Extrêmement doué, Gaw'yn semble destiné à devenir un ar'thnen, grade le plus élevé de la citadelle mais depuis son arrivée, sa curiosité est tournée vers les hurlements effrayants mais quasi inaudibles qui se libèrent le soir depuis les entrailles de la forteresse. Aussi, une nuit, se résout-il à découvrir l'origine de ces bruits... qui pourraient bien lui dévoiler l'horrible vérité sur la nature exacte des elfes noirs...

Ce tome clôt en beauté ce 1er opus : non seulement l'histoire est prenante, tout en ré-inventant de manière originale le mythe des elfes noirs, mais les dessins servent à merveille l'intrigue, même si parfois certaines postures des personnages semblent improbables. Une grande fluidité et une grande élégance se dégagent des vignettes. De plus, les couleurs sombres transcrivent à merveille l'ambiance délétère de cet endroit oppressant.

Seul petit reproche : l'apprentissage de Gaw'yn est exclusivement mis en avant, et très peu d'informations nous sont données sur le mal étrange qui frappe ces Elfes noirs condamnés à une mutation progressive, douloureuse et bestiale...

J'ai hâte de retrouver Gaw'yn dans sa profession d'assassin et d'en apprendre davantage sur sa nature...

Appréciation :

note

La Dynastie des Elfes noirs d'Hadrien & Ma Yi - Elfes, tome 5

- Elfes : le dossier -


Parutions :

Saison 1 :
Tome 1, février 2013 > Le Crystal des Elfes bleus  (scénario > Jean-Luc Istin ; dessin > Kyko Duarte)
Tome 2, mai 2013 > L’Honneur des Elfes sylvains  (scénario > Nicolas Jarry ; dessin > Gianluca Maconi)
Tome 3, août 2013 > Elfes blancs, coeur noir (scénario > Olivier Péru ; dessin > Stéphane Bileau)
Tome 4, oct. 2013 > L’Élu des demi-elfes (scénario > Corbeyran ; dessin > Jean-Paul Bordier)
Tome 5, janvier 2014 > La dynastie des Elfes noirs (scénario > Marc Hadrien ; dessin > Ma Yi)

Petit classement dans l'ordre de mes préférences :

 

Saison 2 :
Tome 6, juin 2014 > La Mission des Elfes bleus  (scénario > Jean-Luc Istin ; dessin > Kyko Duarte)
Tome 7, août 2014 > Le Crystal des Elfes sylvains  (scénario > Nicolas Jarry ; dessin > Gianluca Maconi)
Tome 8, oct. 2014 > La Dernière Ombre (scénario > Olivier Péru ; dessin > Stéphane Bileau)
Tome 9, janvier 2015 > Le Siège de Cadanla (scénario > Corbeyran ; dessin > Gwendal Lemercier)
Tome 10, mars 2015 > Elfe noir, coeur sombre (scénario > Marc Hadrien ; dessin > Ma Yi)

extrait

 La Dynastie des Elfes noirs d'Hadrien & Ma Yi - Elfes, tome 5  La Dynastie des Elfes noirs d'Hadrien & Ma Yi - Elfes, tome 5

divers

ABC de l'Imaginaire 2015

Ma 1ère contribution au challenge de Ptitetrolle - 1/26

  
Challenge Littérature de l'Imaginaire organisé par MarieJuliet (8/12)


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vendredi 30 janvier 2015

L'Elu des semi-Elfes de Corbeyran & Bordier - Elfes, tome 4

 Fiche détaillée

Scenario > Eric Corbeyran
Dessin > Jean-Paul Bordier
Couleur > Digikore Studios
Editeur > Soleil Productions
Série > Elfes, tome 4
Genre > Fantasy
Date de parution > octobre 2013
Nombre de planches > 54

auteur

Corbeyran  Né à Marseille en 1964, Corbeyran vit à Bordeaux depuis 1987. Après avoir travaillé comme animateur de centre de v cances puis comme graphiste free-lance dans la publicité, il fait ses premiers pas dans la bd en signant le scénario de l‘album Les Griffes du Marais (Vents d’Ouest), publié en janvier 1990. Voyageur immobile, curieux de tout, avide d’images, de rencontres et d’expériences nouvelles, Corbeyran s’intéresse à (presque) tous les sujets et s’attache à explorer (presque) tous les genres, du polar (Garrigue) à la science fiction (Le Régulateur) en passant par l’aventure (Nelson Lobster), le thriller (Pulsions), l’humour (Kid Korrigan) et l'heroïc fantasy (Weëna). Le succès arrive en 1997 avec Le Chant des Stryges (Delcourt), dessiné par Richard Guérineau, un récit dense, complexe et tentaculaire qui jette une lumière inquiétante sur les origines de l'humanité en même temps qu'il pose les bases du renouveau du thriller fantastique en bande dessinée. En 1999, l'association "BD Boum" lui offre la possibilité d'orchestrer une œuvre collective autour de deux univers très particuliers : la prison et la surdité. 4 recueils de récits courts en noir et blanc donnant la parole aux détenus et aux sourds verront ainsi le jour sous la plume de dessinateurs connus (Margerin, Juillard, Mézières, Cabanes, Larcenet, Davodeau, Baudoin...) et moins connus. Si le fantastique occupe une place de choix dans sa bibliographie, Corbeyran n'hésite cependant pas à s’aventurer sur des terrains plus réalistes avec des récits intimistes et émouvants comme Lie-de-Vin ou Rosangella (Dargaud), dessinés par son complice Olivier Berlion (avec il a réalisé plus d'une vingtaine d'albums).  En 2006, les amateurs de feuilletons populaires plébiscitent La Loi des 12 Tables (Delcourt), dessiné par Défali, véritable défi scénaristique et graphique (12 épisodes de 30 pages, regroupés en 6 volumes et réalisés en 12 mois : un record !) et, en 2008, ils saluent l'originalité de l'ambitieux projet Uchronie[s] (Glénat) qui revisite la ville de New-York à travers le prisme de 3 réalités élaborées par Chabbert, Tibery et Défali. Corbeyran a obtenu le prix Jacques Lob pour l'ensemble de son oeuvre en 2005. De nombreuses autres récompenses jalonnent sa carrière : prix du meilleur album jeunesse à Blois (1996), Bulle d'Or du meilleur scénario à Brignais (1997), meilleur album à Chambéry (2000) et à Cognac (2007), prix Interfestival (2000), prix Extrapole (2000), prix des libraires Canal BD (2000), prix Tournesol (2002), prix Jules Verne (2005), Coup de Coeur à Sierre (Suisse), meilleur album étranger à Sobreda (Portugal), et, tout récemment, médaille d'argent de l'International Manga Award (Japon).
Photo © Dargaud
Texte © Glénat

BordierJean-Paul Bordier est né le 28 Novembre 1984 en Basse-Normandie. Ayant grandi au milieu d'une bande de cinq grands frères et soeurs, ils se sont très vite dépatouillés gentiment du petit frère à l'aide de feuilles, de feutres et de crayons. Depuis ces ustensiles ne l'ont pas quitté!! Il a grandi au milieu des piles d'Astérix, de Picsou magazine et de Tintin. Avec l'âge, il découvre d'autres univers, des auteurs comme Tolkien, Herbert, Miyazaki, Toriyama, Giraud, Loisel, Howe et bien d'autres... Après cinq années d'études en ébénisterie, il se lance enfin dans une formation de trois ans en école d'art à Nantes. Deux semaines après l'examen, Jean-Luc Istin le repère en passant sur son blog et lui propose une collaboration avec Thierry Gloris sur une nouvelle série : «Souvenirs d'un elficologue.» C'est le début d'un travail acharné! Désormais il réside en Bretagne non loin de Rennes, dans sa tanière de hobbit, et garde bien des coups de crayon en réserve pour la suite...
Texte et photo © Soleil
blog de l'auteur -

quatrieme de couverture

Les semi-elfes n’ont ni pays, ni patrie, ni roi, ni unité. Ce sont des bâtards dégénérés, fruits des ébats interdits entre Elfes et Humains. Détestés par les races « pures », ils sont persécutés, chassés, bannis, emprisonnés, lorsqu’ils ne sont pas purement et simplement éliminés à la naissance.
Certains se regroupent en tribus, d'autres vivent éparpillés, tous tentent de survivre dans le monde des Hommes.

Mais les temps changent et le récit d'une ancienne prophétie se fait entendre.
L'annonciation d'une marque, d'un élu, d'un renouveau...
Leur sort semblait scellé, leur destin infortuné.
En réalité, leur histoire ne fait que commencer.

avis personnel

Jih-Biin, le semi-elfe de la couverture, raconte. Il raconte l'histoire de son peuple,  sa rencontre avec Nah-Thaal, l'élu de la prophétie promettant à sa race persécutée et éparpillée à travers le monde de se rassembler à l'ère du renouveau derrière une seule bannière pour ne plus former qu'une seule nation.
Nah-Thaal, épaulé de Jih-Biin et de la belle May-Liiss, mène donc depuis des années son peuple à la recherche d'une terre accueillante. La chance semble enfin leur sourire quand l'élu obtient une audience de la reine des elfes sylvains pour négocier leur installation sur les ruines d'une de ses cités, tandis que Jih-Biin est approché par une femme mystérieuse et porteuse d'un secret...

 On ressent plus dans ce tome la contrainte inhérente au concept du one-shot et qui ne permet pas à l'intrigue de se développer pleinement, car si l'idée de départ était très intéressante, le scenario était peut-être un peu trop ambitieux pour se satisfaire d'un seul tome, d'où une impression de facilité et de survol...

Certains personnages ou certaines situations sont introduits de manière un peu trop rapide, si bien que leurs actions ou leurs décisions ne semblent pas très crédibles.

Autre déception : nous n'avons ici, contrairement aux autres tomes, aucun repère géographique. Mais peut-être est-ce une volonté du scénariste pour coller au plus près de l'histoire de ce peuple apatride, condamné à l'errance.

Côté illustrations, je les ai trouvées très belles, et le découpage donne du rythme à l'histoire. J'ai particulièrement aimé la diversité des visages, des coiffures et des tatouages tribaux de ces elfes sylvains et demi-elfes.

Pour conclure, une lecture très agréable mais la trame trop riche de l'histoire est desservie par le format étriqué du one-shot. Du coup, les rebondissements, trahisons, faux-semblants et révélations qui parsèment l'histoire semblent un peu artificiels...

Appréciation :

note : 3 sur 5

L'Elu des semi-Elfes de Corbeyran & Bordier - Elfes, tome 4 

- Elfes : le dossier -


Parutions :
Tome 1, février 2013 > Le Crystal des Elfes bleus  (scénario > Jean-Luc Istin ; dessin > Kyko Duarte)
Tome 2, mai 2013 > L’Honneur des Elfes sylvains  (scénario > Nicolas Jarry ; dessin > Gianluca Maconi)
Tome 3, août 2013 > Elfes blancs, coeur noir (scénario > Olivier Péru ; dessin > Stéphane Bileau)
Tome 4, oct. 2013 > L’Élu des demi-elfes (scénario > Corbeyran ; dessin > Jean-Paul Bordier)
Tome 5, janvier 2014 > La dynastie des Elfes noirs (scénario > Marc Hadrien ; dessin > Ma Yi)

extrait

 L'Elu des semi-Elfes de Corbeyran & Bordier - Elfes, tome 4   L'Elu des semi-Elfes de Corbeyran & Bordier - Elfes, tome 4

L'Elu des semi-Elfes de Corbeyran & Bordier - Elfes, tome 4

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Challenge Littérature de l'Imaginaire organisé par MarieJuliet (7/12)


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jeudi 29 janvier 2015

L'Hermine de Mallaig de Diane Lacombe - Mallaig, tome 1

L'Hermine de Mallaig de Diane Lacombe - Mallaig, tome 1
Auteur > Diane Lacombe
Editeur >France Loisirs
Collection > Passionnément
Série > Mallaig
Genre > roman historique
Date de parution > 2005 pour la présente édition
Nombre de pages > 467
"Une brise fraîche pénétra par la fenêtre à meneaux près de laquelle je travaillais et souleva légèrement la feuille qui séchait devant moi."
Écosse, 1390. Pour échapper au mariage détestable qu'on lui impose, Lite, jeune bâtarde de la noblesse écossaise, choisit d'épouser Baltair MacNèil, un brigand des Highlands, le sauvant ainsi de la potence. Tenant son mari à distance et se refusant à lui, Lite devient une femme d'affaires accomplie donnant au domaine de Mallaig tout son prestige, tandis que Baltair se distingue comme mercenaire à travers le pays. Entre l'Hermine, comme l'appelle Baltair, et le valeureux Highlander, les sentiments sont d'abord complexes et ambigus, mais Lite ne tardera pas à découvrir que, sous sa carapace de guerrier sans foi ni loi, se dissimule un cœur tendre...
J'avais lu la trilogie dans l'ordre de parution, c'est-à-dire ce tome en dernier, et quand nous avons décidé, Missie et moi, de nous replonger dans cette merveilleuse saga, nous sommes tombées d'accord pour la lire cette fois dans l'ordre chronologique de l'histoire...

Avant de débuter ma chronique, je me dois donc de préciser que le personnage principal, Lite MacGugan, était déjà évoqué dans le 1er tome que j'ai lu de la trilogie (c-a-d le tome 2, vous me suivez ? ^^) mais d'une manière assez spéciale, si bien que je partais avec un a-priori négatif qui ne s'est que peu corrigé à la lecture de sa propre histoire, mais j'y reviendrai plus loin...
 Je préfère cent fois avoir pour homme un ancien cateran avec un cœur féal qu'un comte avec un cœur ployable.
(page 267)
Or donc, Lite MacGugan est la fille bâtarde d'une servante mais elle a été élevée comme une jeune fille noble par Dame Euphémia, sa châtelaine et comtesse de Ross, en compagnie des enfants de cette dernière, Mariota, sa soeur de lait, et Alasdair dont elle est secrètement amoureuse.
Sa tutrice ayant été contrainte à épouser en secondes noces le brutal comte de Buchan, Alexandre Stewart,  a réussi jusqu'à présent à se soustraire à ses devoirs d'épouse mais un jour, poussé par le désir d'engendrer un héritier afin de récupérer les biens de sa femme, l'infâme Stewart envahit le château, accompagné d'une troupe de cateran (mercenaires) dont fait parti Baltair MacNèil. Après cet assaut, le comte et ses hommes de main s'en vont mettre à sac les terres de l'évêque et commettent l'irréparable en saccageant la cathédrale. Stewart laisse injustement accuser son chef cateran du sacrilège et Baltair est emprisonné avec ses hommes pour être pendu haut et court.
De son côté, Lite est demandée en mariage par le fils bâtard de Stewart attiré par sa dot, et elle ne trouve d'autre recours pour y échapper que de faire valoir auprès du roi Édouard III le pardon royal des époux, coutume (réelle ou inventée par l'auteure ?) permettant de sauver un condamné à mort en l'épousant. Lite espère ainsi que la haine commune que Baltair et elle vouent à Stewart la mettra à l'abri de ses manigances. Mais ce que Baltair ne sait pas, c'est qu'il ne devra jamais espérer consommer un jour son mariage...
 Dans le foisonnement d'informations que je recueillis sur la famille, rien n'étoffa ma connaissance de Baltair MacNèil. On n'y faisait guère allusion, et, quand cela arrivait, je m'étonnais d'entendre évoquer mon mari comme s'il eût été défunt.
(page 90)
Je connaissais déjà Baltair depuis La Châtelaine de Mallaig, j'étais donc ravie de le retrouver et de découvrir les folles années de sa jeunesse tumultueuse... Baltair, bien qu'ayant un comportement parfois condamnable, n'en est pas moins un homme intègre (enfin, autant que peut l'être un cateran !^^) et loyal... D'ailleurs, l'amour inconditionnel qu'il voue à sa femme va le conduire à corriger progressivement ses actions répréhensibles et à devenir un chef de clan respectable et respecté...
Lite, comme je le soulignais plus haut, est un personnage un peu à part, dont l'ombre défunte et certaines de ses décisions arbitraires ou judicieuses pesaient lourdement dans le tome 2 ; du coup certaines de nos questions trouvent une réponse dans ce tome-là ; malgré cela, même si j'ai fini par comprendre son comportement, je n'ai pas réussi à l'apprécier... Lite est une femme énergique et déterminée, mais elle est également froide, manipulatrice et opportuniste, et n'hésite pas à déshonorer son mari en mentant à ses beaux-parents. À son arrivée à Mallaig, elle se sent désappointée à la vue du château dénué de défenses autre que de bois ; en outre, la demeure est inconfortable et mal entretenue, mais, soutenue par son ambition, elle va  entreprendre des travaux de rénovation, et elle n'aura de cesse de faire briller le nom des MacNèil dans les Highlands. Grâce à ses connaissances et à sa dot, Lite prend de plus en plus d'importance au sein du clan. Seul son mari la tient en grande méfiance, blessé par ses trahisons successives, mais je n'en dirai pas plus.

Certains personnages secondaires sont extrêmement attachants : Anna Chattan et Tadèus Fair, l'un des hommes de Baltair échappé à l'incarcération, Struan, le neveu au destin poignant, et même le père de ce dernier, Parthalan, qui, malgré sa brutalité, sait éveiller notre intérêt, et bien sûr pour finir, Dame Égidia, la belle-mère de Lite, si solidaire et si compréhensive...

J'ai été complètement happée par cette histoire palpitante qui a su éviter tout manichéisme avec les personnages et nous immerger complètement dans cette Écosse de la fin du XIVème siècle. L'auteure nous restitue avec beaucoup de réalisme le décor et le contexte de l'époque : la dure condition des femmes, la violence des hommes, la guerre de pouvoir entre les clans et la couronne d'Écosse, entre les clans eux-mêmes... De même, j'ai apprécié que l'histoire d'amour soit traitée de cette manière grave, chacun des époux ayant leur part d'ombre ; la lente évolution de leurs sentiments se fait en parfaite cohérence avec leur psychologie et leur passé...

J'aurai par contre quelques réserves à émettre : j'ai trouvé quelques longueurs dans les cent dernières pages, me perdant un peu dans les combinaisons politiques, et je ne suis pas friande de l'alternance des points de vue à la 1ère et la 3è personne, qui a quelque peu perturbé ma lecture...

Pour conclure, une plongée historique dans les Highlands captivante (je dois d'ailleurs avouer que j'ai largement préféré cette saga à celle un peu trop rocambolesque portant sur le même sujet et s'intitulant La Vallée des larmes de Sonia Marmen...). En ayant lu le tome 2 avant celui-là, c'était excitant de découvrir l'histoire de cette fameuse Lite MacGugan et l'origine de certaines de ses haines. De plus, j'ai trouvé original comme point de départ à son mariage le pardon royal des époux qui confine son mari dans le rôle d'un indésirable et d'un étranger dont on ne sait comment il arrivera à se rapprocher de cette épouse si altière et si indifférente...
Bref, une lecture délicieuse et dépaysante !

Appréciation :
Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 2tome 3[saga terminée]
J'ai tenté de reconstituer un petit arbre généalogique selon les informations de ce tome (cliquez sur l'image pour l'agrandir) :
L'Hermine de Mallaig de Diane Lacombe - Mallaig, tome 1
 Là-haut, à l'instant où j'émergeai sur le toit, une forte bourrasque me coupa la respiration et souffla ma coiffe qui s'envola dans les airs. Je me jetai contre la porte que j'eus à peine le temps de refermer avant d'entrevoir le casque de mon traqueur poindre au détour de l'escalier. la barre n'avait pas beaucoup servi et elle fut facile à rabattre malgré le tremblement de mes mains. Puis sans perdre une seconde, luttant contre les forts vents qui me déportaient, j'escaladai le faîtage de bois vermoulu jusqu'au beffroi où je m'emparai de la corde de lin qui battait contre sa paroi.
«À l'aide ! À l'aide !» gémis-je à l'unisson du son grêle de la cloche que je sonnais avec la dernière énergie, les yeux fixés sur la porte ébranlée par les assauts de celui qui était à mes trousses. Mon espoir de le voir rebrousser chemin fut vite anéanti par la pointe d'une dague qui prit le relais des secousses qu'il faisait subir à la porte pour l'ouvrir. Sous son impulsion, la barre se souleva docilement et le poursuivant que j'évoquais jusqu'alors se concrétisa devant mes yeux apeurés.
(page 23)
(sources : Wikipédia)
Diane Lacombe
Diane Lacombe
 est une écrivaine québécoise née à Trois-Rivières en 1953.
Elle est la deuxième d'une famille de cinq filles et la mère de deux garçons. À 22 ans, elle s'installe à Montréal et y travaille comme journaliste à la pige pendant une dizaine d'années. Elle trouve ensuite un emploi de conseillère à la Commission de la construction, au service de communication. Elle occupe ce travail pendant 15 ans.
En mars 2000, elle prend un congé sans solde de six mois. Elle consacre ses jours de pluie à l'écriture d'un roman historique, qu'elle intitule Mallaig. Elle met le résultat en page et en imprime une centaine de copie pour ses proches. La réponse enthousiaste de ces derniers la convainc d'envoyer le manuscrit aux maisons d'éditions.
VLB éditeur manifeste son intérêt à l'été 2001, et publie l'ouvrage sous le titre La châtelaine de Mallaig en mars 2002. Le livre est immédiatement un succès et se vend à plus de 400 000 exemplaires. Il fait une percée exceptionnelle de 110 000 copies en France. Des traductions en tchèque et en espagnol ont été publiées, et une traduction en allemand a suivi.
Au printemps 2003, Diane Lacombe a quitté son métier de conseillère en communication pour se consacrer entièrement à l'écriture. Elle a depuis publié 5 autres romans et un recueil de nouvelles, Sorcha de Mallaig (2004), L'hermine de Mallaig (2005), Nouvelles de Mallaig (2007), Gunni le Gauche (2006), Moïrane (2008), Pierre et Renée - Un destin en Nouvelle-France (2011).
site de l'auteure -
La pourpre et l'or - Murena T1 - de Dufaux et Delaby
Ma 46ème participation au challenge de Lynnae -
La rue au Moyen Âge de Jean-Pierre Leguay
Ma 9ème participation au challenge d'Hérisson -

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