Fantaisie
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très-vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens !
Gérard de Nerval, Odelettes (1853)
Je suis tombée amoureuse de ce poème dès l'instant où je l'ai lu. Je ne sais pas, il provoque chez moi plein de sensations, mêlant mélodie et onirisme...
Ce sont les sensations que l'on peut éprouver en écoutant de la musique qui nous conduit parfois vers la rêverie.
Et je trouve que ce poème retransmet à merveille cet étrange état où notre esprit navigue entre deux rives !
Magnifique je vais le noter dans un coin de ma tête celui la !!!
RépondreSupprimerMerci Mlle Globe Lectrice, ravie que ce poème t'ait touchée !!
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